La fête de la Libération : militariser les sociétés locales ; localiser les musiques militaires
La fête de la Libération de Saint-Denis a lieu à la fin de tous les mois d’août. Un carton d’archives des archives municipales contient ainsi l’ensemble des archives de la municipalité touchant à l’organisation de cette cérémonie entre 1946 et 1952 . Ces archives nous permettent de voir l’organisation des deux grands moments de cette fête : le défilé des cortèges, et l’organisation du bal le soir. D’un point de vue très pratique, la convocation des sociétés locales de musique est un défi pour la municipalité, à une période où beaucoup d’entre elles, comme l’Harmonie de la Plaine, sont en vacances. Néanmoins, l’Union des Trompettes et l’Harmonie municipale répondent à l’appel de la municipalité en 1947 et 1948.
Le moment de la cérémonie en elle-même (le défilé et les hommages) est intéressant par deux aspects. Le premier touche à l’ordre des cortèges durant le défilé. Dans un rapport communiqué au service des fêtes en 1947, l’ordre des cortèges indiqué est le suivant : « 1. Armée. 2. Musique. » En 1948, l’ordre indiqué est le suivant : « Trompettes de la Garde Républicaine, Sociétés de Musique, Drapeaux. » Dans les deux cas, ce qui interpelle est la manière dont les symboles locaux que constituent les sociétés sont mis en valeur, en bonne position dans un cortège dont Saint-Denis Républicain décrit la symbolique en ces termes en 1948 : « La musique de la Garde Républicaine, impeccable dans la tenue comme dans l’exécution, réglait la marche du défilé ».
Les sociétés de musique sont pour ainsi dire incorporées aux symboles nationaux, militaires et républicains. Mais ce sont aussi les symboles nationaux, militaires et républicains qui sont incorporés à une mémoire locale.
Le second aspect intéressant est celui du répertoire des sociétés en lui-même. En 1947 et 1948, le programme est identique : une minute de silence est ouverte et fermée par l’Union des Trompettes.
Ainsi, les sociétés de musique ne créent pas seulement le son des cérémonies, elles créent aussi leur silence. Le silence est suivi d’une sonnerie aux morts, interprétée par la même société, tandis que l’Harmonie municipale interprétera plus tard la Marseillaise . On voit bien le même entremêlement de la musique locale et de la musique nationale, et donc du passé local et du passé national .
Le moment du bal, de son côté, laisse part à une fête purement locale. Un à quatre bals publics simultanés ont lieu dans toute la ville. En 1948, sur la place de la mairie, l’Harmonie municipale joue son répertoire sur la place de la mairie. Rémunérée à hauteur de 7000 francs, la formation est également nourrie par la municipalité, qui installe sons et lumières . Un bal local, moment de sociabilité dionysienne se déroule alors, et encore une fois le national est mis au service du local, à l’image de l’affiche annonçant cette commémoration locale de 1949, revêtant les couleurs du drapeau tricolore.
Le 14 Juillet : de la fête de quartier à la fierté nationale
Le 14 Juillet revêt à Saint-Denis également les couleurs nationales sur ses affiches (voir annexe 3) . Il s’agit d’un moment de la vie locale extrêmement important, et la commission des fêtes réclame régulièrement que toutes les sociétés musicales y participent . Tout comme pour la fête de la Libération, les cérémonies sont systématiquement suivies de bals publics aux quatre coins de la ville. Quand on examine plus précisément les affiches, le nombre de ces grands bals gratuits augmente de 1945 à 1951, année où ils sont au nombre de quatre. Puis à partir de 1952, on redescend à trois bals, puis deux en 1956 . La chronologie de l’augmentation et de la diminution du nombre de bals à l’occasion de la fête de la Libération est la même. Ainsi, le rôle d’un passé fier et patriotique semble particulièrement important au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, avant de décroître au tournant de la moitié des années 1950.
Ce qui fait de la fête nationale un moment de célébration de l’hyperlocal par le biais de l’histoire nationale réside dans les bals de quartiers, qui sont organisés en supplément des trois ou qua tre grands bals placés dans toute la ville. Ces moments de sociabilité et de musique extrêmement populaires sont attendus et aimés des comités de quartiers. Lors d’une réunion de la commission des fêtes en 1949, le représentant du comité Stalingrad « revendique pour le 14 Juillet un bal et demande qu’une société de musique passe dans le quartier » . On voit bien comment le passé national est avant tout un moment de fête à l’échelle ultra-locale.
Les formations présentes dans ces bals sont d’ailleurs typiquement dionysiennes : l’orchestre Louberand est présent en 1945, et les sociétés de musique sont régulièrement conviées, que ce soit dans les « grands bals publics » ou ceux de quartier . Un rapport de la commission des fêtes élargieen 1957, indique ainsi que ce 14 Juillet « les comités de quartier […] pourront faire appel à l’Harmonie municipale pour les musiciens […] ».
Ici, sans aucun doute, le national est mis au service du local ; le patriotisme est mis au service du clocher, autant qu’il lui est nécessaire. La population est « invitée à pavoiser aux couleurs nationales » , mais dans son quartier. Dans ce moment de médiation, de l’histoire nationale à l’identification locale, les sociétés de musique jouent un rôle central, venant dans chaque quartie r insuffler un sentiment d’appartenance à Saint-Denis. *** « Le goût pour les fêtes d’autocélébration de la commune, le folklore propre aux associations, des emprunts à l’histoire nationale, à celle du mouvement ouvrier et du mouvement communiste, la valorisation constante de la Résistance, surtout locale sont les éléments constitutifs [d’un] mélange, base hétérogène d’une identité locale [qui] explique pour une part le maintien de l’hégémonie communiste après-guerre. »
Dans sa description de la vie festive à Bobigny après-guerre, Annie Fourcaut laisse voir le mélange historique sans cesse réactualisé qui permet de créer une forme de terreau commun d’une banlieue rouge, à laquelle les habitants peuvent s’identifier.
Si « Saint-Denis-la-Rouge » est un « toponyme performatif » , alors la musique le met en performance. En réactivant le passé glorieux de la ville avant-guerre, mais aussi au Moyen-Âge et durant les grands épisodes nationaux, la municipalité cherche à développer le sentiment d’appartenance des populations à leur ville. Dans ce cadre, les sociétés de musique et les bals jouent un rôle central. Mais la construction de ce patriotisme de clocher ne passe pas simplement par l’utilisation de la musique comme d’un signe vers des passés communs, construits , harmonisés, consensuels et non-conflictuels. La musique est également utilisée comme un son, qui occupe l’espace et le produit, le délimite. Elle produit une « culture sonore quotidienne », qui délimite l’espace de Saint-Denis, rythme le quotidien de la ville, et dessine son paysage sonore.
Chapitre 2 : Rythmer le quotidien ; dessiner l’espace. Ce que fait le son de la musique à la ville de Saint-Denis « Des quartiers avaient également leur fête : Pleyel en mars, la Plaine en août… Saint-Denis était une ville pleine de musique. Chaque semaine nous allions écouter des concerts au kios que de la place de la Mairie. C’était le soir et des grandes guirlandes éclairaient le kiosque, les musiciens et le public installé tout autour des chaises. Les sociétés de musique de Saint-Denis, mais aussi de toute la région y jouaient des airs d’opérette, des valses, des morceaux classiques. Il y avait également unkiosque à musique place de Geyter. »Dans ses mémoires, Auguste Persancier, adjoint emblématique à la mairie de Saint-Denis de 1945 à 1965, montre comment la musique vient dessiner les lieux (« place de la Mairie », « place de Geyter »), l’espace sonore (« des airs d’opérette, des valses, des morceaux classiques ») et le temps dionysien (« en mars », « en août », « chaque semaine »). Si dans cet extrait, il évoque sa jeunesse, avant-guerre, il mentionne également cette présence de la musique à propos de la période où il est maire-adjoint : « Des repas pour les vieux, […] des goguettes où tout le monde chantait… rythmaient régulièrement la vie des quartiers. » C’est ce rôle de la musique comme celui d’un rythme régulierde la vie dionysienne que nous allons étudier dans ce second chapitre. Ce qui nous intéresse ici n’est donc pas tant ce vers quoi la musique fait signe, ce que nous avons étudié dans notre premier chapitre, mais la manière dont elle s’inscrit dans l’espace, le délimite, trace ses frontières, et définit sa temporalité. Pour cela on étudiera successivement trois dimensions de ce rapport entre esp ace, musique et temps : la manière dont la musique vient occuper l’espace dionysien, la façon dont elle vient rythmer son temps, et enfin la manière dont elle vient dessiner son paysage sonore. Cette approchephénoménologique de la musique permet d’en saisir la triple étendue : la musique a une étenduedans le temps, dans l’espace, et dans le son.
Défilés, grands bals : dessiner les lieux centraux des Dionysiens
Après avoir vu la manière dont les concerts du quotidien estivaux et printaniers occupent et organisent l’espace dionysien, on peut maintenant se pencher sur le rapport à l’espace des grandes fêtes et événements dionysiens, de la Foire du Lendit à la fête « des vieilles mamans et des vieux papas », en passant par les grands bals de nuit . On peut en réalité distinguer trois types de rapports à l’espace de ces différents événements, proches des trois fonctions des concerts du quotidien : les événements qui visent à occuper l’espace, notamment à travers des défilés festifs, ceux qui cherchent à mettre en avant des quartiers, et enfin ceux qui visent à dégager des lieux centraux dans la ville.
Les défilés et les grandes fêtes exceptionnelles : animer l’espace urbain
Sur un film daté de 1960, Pierre Douzenel, photographe et cinéaste célèbre à Saint-Denis, nous montre le 21èmeGrand Pardon des Bretons de Saint-Denis, ayant eu lieu la même année. Au débutdu film, il est inscrit que la fête se déroule au Parc de la Courneuve : a priori, rien à voir avec un dialogue avec l’espace dionysien, si ce n’est sur le mode du paradoxe (les Bretons de Saint-Denis sont célébrés à la Courneuve). Mais en réalité, le film commence par une grande procession dans Saint-Denis des Bretons. Si le film est muet, on croit presque entendre le son des bombardes etdestambours envahir la rue, à la vue des participants, en costume tra ditionnel, arborant divers drapeaux.
Au fond de l’image, on distingue la basilique de Saint-Denis. On peut ainsi penser que le défilé parcourt toute la partie Nord-Est de la ville, du centre-ville au Parc de la Courneuve.Ce défilé constitue un moment d’appropriation de l’espace urbain dionysien par la musique. Laville est parcourue par sa population et le son des bombardes. Ainsi, dans ces moments où lepublicest nombreux, les habitants ressentent fortement l’unité de la ville. On retrouve ce même procédélors de la cavalcade de la Foire du Lendit, où tout le centre -ville est animé, dans un parcours qui part légèrement de l’extérieur de celui-ci. Ces déambulations semblent régulières dans la ville : àl’occasion de la fête de la Rentrée scolaire de 1947, l’Union des Trompettes mène une déambulation enfantine jusqu’au stade de Saint-Denis . Là où les concerts locaux viennent renforcer les identifications à l’espace ultra-local, les déambulations recréent du lien, de l’unité dans l’espace dionysien. Elles décloisonnent les quartiers. Comme le note Gérard Noiriel, « les cortèges ne se déplacent pas au hasard. »
On retrouve cette même volonté d’unifier l’espace dionysien par d’autres processus que la déambulation. La démultiplication des bals de quartiers lors du 14 Juillet, que l’on a déjà évoqués, qui viennent s’ajouter aux quatre grands bals organisés aux quatre coins de la ville (centre-ville, est, ouest, sud) sont un même moyen de dessiner les frontières de la ville. Quant aux grands événements, comme le festival de musique de 1949, il s’agit littéralement de moments d’unisson : plus de quarante lieux de concerts dans la ville sont cités dans les archives portant sur ce festival . Pourmontrer cette volonté d’animer l’espace urbain dionysien, on a représenté sur une carte les lieuxdes quatre bals du 14 Juillet 1951, ainsi que le trajet de la cavalcade de 1957, conservé dans lesarchives du comité d’organisation de la Foire. On y voit cette volonté d’occuper le territoire – dans tous lessens du terme, de le mettre en mouvement.
Les grandes fêtes anniversaires : célébrer haut et fort Saint -Denis
On a déjà évoqué plus haut deux grandes fêtes qui jouent un rôle central dans la réactivation d’une mémoire dionysienne. On va ici, sans les évoquer longuement à nouveau, souligner la manière dont elles viennent marquer une rupture dans le temps dionysien, venant en faire des points d’orgues de la célébration d’une identification des habitants à leur ville.
Pour le festival de 1949, cela passe par un envahissement de l’espace dionysien, avec comme on l’a vu, plus de quarante lieux de concerts. Toutes les dispositions sont prises en amont afin quetout le monde soit au courant de l’événement : la préfecture de la Seine participe au financement de l’événement à hauteur de 250 000 francs, la presse est prévenue, et un festival de musique prévu dans la ville voisine de Pierrefitte est annulé cette année pour laisser tout l’espace au festival dionysien290. Ainsi, le festival de musique apparaît comme un point central dans le temps et l’espace de célébration de la ville. Pour le centenaire de la chorale des Enfants de Saint-Denis, la mise en événement de la mémoire de la ville, la rupture dans la quotidienneté, ne passe pas tant par un envahissement de l’espace urbain que par un envahissement de son temps. Du 13 au 19 mai 1956, plusieurs concerts ont lieu chaque jour .Dans les deux cas, enfin, la mise en événement passe par la recherche d’une tête d’affiche, d’ungrand nom fédérateur qui crée davantage l’événement que l’Harmonie municipale ou l’Union desTrompettes. Signe de la relative stabilité du paysage musical dionysien de 1945 à 1959, lors des deuxévénements, la solution est la même: convier la célèbre fanfare parisienne « La Sirène » pourconclure l’événement. Lors des préparatifs du festival, elle est en effet qualifiée de « plus forte société musicale civile » par l’un des membres du comité d’organisation . Faire venir une telle société a son prix : dans sa correspondance avec la chorale des Enfants de Saint-Denis, la formation demande50 000 francs pour venir jouer en clôture du festival . On voit bien comment l’événement est créé autour de ces deux fêtes, pour en faire, non pas le tempo de la ville, mais des moments de rupture, où l’identification à la ville ne passe pas par labanalité du quotidien, mais par le caractère exceptionnel de l’anniversaire. D’autres événements exceptionnels, qui ne viennent pas s’inscrire dans une tradition annuelle, mensuelle, ou hebdomadaire, ont lieu au cours de notre période.
ii. La venue des mineurs du Nord : des moments de célébration du « classe contre classe » Ainsi, en 1945, des mineurs du Nord-Pas-de-Calais viennent à Saint-Denis, en pleine « batailledu charbon », dans une grande fête en compagnie de l’Harmonie municipale visant à les remercierdes dons de charbons qu’ils ont fait à Saint-Denis . De même, en septembre 1948, les mineurs de Billy-Montigny viennent jouer leurs morceauxd’accordéon et de fanfare, accompagnés de jeunes vedettes de la chanson. Ils seront suivis quelques mois plus tard par l’Harmonie des mineurs d’HéninLiétard.
Ces événements sont ainsi des véritables célébrations de la classe ouvrière, où les mineurs défilent en costume, comme nous le montrent des photographies conservées dans un album souvenir de la municipalité aux archives municipales (voir figure 5). Les symboles ouvriers sont exhibés en opposition aux symboles bourgeois. Cette stratégie du « classe contre classe » de la municipalité, très présente avant-guerre , se perpétue donc lors de ses lendemains. On pourrait supposer que cette pensée en termes de classe vienne gommer la question de la localité : après tout, les mineurs viennent du Nord ; c’est donc bien d’identification à une classe et non à un espace dont il est question.
Y a-t-il un paysage sonore dionysien ?
Mais si le son des fanfares peut bien produire un sentiment d’appartenance sensoriel à la ville chez les habitants, ce son n’est néanmoins pas spécifique à Saint-Denis, et en cela ne constitue pas ce que Raymond Murray Schaffer nomme un marqueur sonore. Existe-t-il des marqueurs sonores musicaux dionysiens ? Sans doute faut-il se plonger dans les répertoires réguliers des sociétés de musique pour y chercher une réponse. Deux éléments nous interpellent : tout d’abord l’Union des Trompettes joue régulièrement des morceaux qui lui semblent spécifiques : une marche de l’Union, une valse de l’Union, et deux morceaux intitulés « En Avant l’Union » et « Les Tambours de l’Union » . On peut imaginer que ces morceaux constituent des signes distinctifs de l’Union des Trompettes – et donc de Saint-Denis –dans le paysage sonore. Mais un morceau, joué par l’Union musicale de Saint-Denis une dizaine de fois entre 1945 et 1948 attire encore davantage notre attention : « Montjoye Saint-Denis ». « Montjoye Saint-Denis » ou « Montjoie Saint-Denis », ancien cri de guerre des rois de France, est une expression à la chronologie complexe, dont l’historienne Anne Lombard- Jourdan a fait l’histoire passionnante . Elle y montre que l’expression n’est pas la simple évocation du saint protecteur de la France, mais bien la mise en lien entre une formation géographique (la montjoie, untumulus de terre) et un territoire (la Plaine Saint-Denis). En effet, « Montjoie » serait le nom donné au tumulus, situé dans la Plaine, sur lequel Saint-Denis aurait été décapité (son nom viendrait du francique mundgawi, signifiant « protège-pays »). Progressivement, le terme se mit alors à désigner l’ensemble des petits monuments gothiques ornés d’une croix qui jalonnent la Plaine Saint -Denis. L’expression « Montjoye Saint-Denis » avant de se référer à une histoire nationale se réfère donc bien à une histoire locale, celle d’un territoire et de ses toponymes. Cet hymne a donc bien quelque chose de local.
De son interprète, l’Union musicale, née en 1870, on ne sait que peu de choses. Moins présente sur notre période que d’autres formations dionysiennes, on apprend, dans une annonce parue en 1947 dans le journal qu’elle délivre des cours de « solfège instrumental », de « formation des membres exécutants », et de « section fanfare » . Il semblerait donc qu’il s’agisse d’une fanfa re, dont l’hymne serait instrumental. Dans les archives privées de la chorale des Enfants de Saint-Denis, qui constitue avec l’Union musicale l’une des deux plus anciennes sociétés musicales de la ville, on retrouve le texte d’un morceau nommé « Montjoie Saint-Denis ».S’agit-il d’une version du même morceau, cette fois avec des paroles ? On ne peut pas en être certain. De même, il est difficile de dater le morceau. Il a été composé par un certain « Sourilas ». En faisant quelques recherches, on découvre unThéophile Sourilas , qui a bel et bien composé quelques œuvres pour chœur, parfois publiées dans l’orphéon, à la fin du XIXème siècle. Mais là encore, impossible de faire le lien avec certitude.
Le texte du morceau rappelle les différentes époques de Saint-Denis. Le « trésor de la vieille basilique » et « l’oriflamme des rois » sont d’abord évoqués. Puis la vie quotidienne d’un monde ouvrier qui travaille en journée et chante le soir est décrite (« nos forges, nos chantiers font d’immenses travaux, et lorsque vient le soir, des torrents d’harmonie de la vieille Cité réveillent les échos »). Enfin, la défense de la France en temps de guerre est glorifiée, sans que l’on sache de quelle guerre il s’agit (« S’il le fallait encore, nous nous dresserions fiers devant l’envahisseur, défendant nos foyers et notre République »).
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : HARMONISER LE « PATRIOTISME DE CLOCHER A BASE DE CLASSE » : LA STRATEGIE DE LA MUNICIPALITE DANS LA VIE MUSICALE DIONYSIENNE. (1945-1959)
PARTIE 2 : LA POLYPHONIE DES IDENTIFICATIONS FAÇONNEES PAR LA MUSIQUE (1945-1959)
PARTIE 3 : LES NOUVELLES VOIX. LE DEVELOPPEMENT DE NOUVEAUX MODES D’IDENTIFICATION A SAINT -DENIS PAR LA MUSIQUE (1959-1968)
CONCLUSION : APRES 1968 : MUSIQUE SAVANTE, ROCK, MUSIQUES DU MONDE ET RAP, ENTRE INSTITUTIONNALISATION DE LA VIE MUSICALE ET DIVERSIFICATION DES IDENTIFICATIONS
BIBLIOGRAPHIE
INVENTAIRE DES SOURCES
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES MATIERES