Le sociologue du fait social
Dans son livre Les règles de la méthode sociologique, Durkheim, qui entend distinguer nettement la sociologie des autres sciences humaines (philosophie, histoire, psychologie) définit son objet qu’il nomme le fait social. Les faits sociaux sont « des manières d’agir, de penser et de sentir, extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils (les faits sociaux) s’imposent à lui ». Ils sont à la fois extérieurs à la volonté et à la conscience des individus et dotés d’un pouvoir coercitif qui les amène à exercer une contrainte sur les individus.
Un sociologue holiste
L’approche de Durkheim est holiste et déterministe. Pour lui, la sociologie doit étudier la société (« le tout ») puisque les faits sociaux influencent et expliquent la façon dont les individus pensent et agissent dans le cadre social. La société a un fonctionnement qui dépasse les consciences et les volontés individuelles. Cette conception implique une logique déterministe cherchant à mettre en lumière les contraintes et les appartenances sociales qui déterminent largement les comportements et les opinions des individus, et au-delà les mécanismes sociaux Pour Durkheim, un phénomène en apparence individuel peut faire l’objet d’une étude sociologique et d’explications à partir de déterminants sociaux. Ainsi, Durkheim considère que les individus sont influencés par la société. Les déterminismes sociaux : « Les causes déterminantes d’un fait social doivent être cherchées parmi les faits sociaux et non pas être comprises dans la conscience individuelle » E. Durkheim. Ces déterminismes sociaux sont situés à trois niveaux : les groupes sociaux, les pratiques sociales et les représentations collectives.
• Ex : Pierre BOURDIEU, dans son ouvrage « la Distinction », essaye de comprendre les pratiques sociales. Exemple choisi : les façons de manger, comment mange-t-on ? D’après lui, les différentes façons de manger sont liées au milieu social Ainsi, la santé nutritionnelle des communautés dépend autant de l’étude des coutumes et des croyances sociales que de la possibilité de se nourrir. L’Homme étant omnivore, il n’a pas d’interdits alimentaires au sens biologique du terme, même si certains d’entre nous peuvent avoir des allergies personnelles. La notion d’interdit alimentaire n’a rien à voir, non plus, avec les dégoûts que chacun peut éprouver, à titre personnel, pour des aliments particuliers. Il ne s’agit pas, non plus, d’interdit juridique, fixé par la loi ou par quelconque règlement. Chaque époque, chaque civilisation, chaque classe sociale se caractérise par une alimentation spécifique, qui est un élément fondamental de la culture. Elle reflète un socle de valeurs, de croyances, de craintes et d’espoirs. Ces coutumes alimentaires prennent le plus souvent la forme d’habitudes, de recettes, de mode de préparation ou de consommation des produits. Mais elles peuvent aussi s’exprimer par de véritables interdits, tels que ceux qu’édictent les religions. Et certains sont si présents qu’ils nous paraissent naturels. Ces interdits alimentaires constituent l’expression du lien fondamental qui existe entre les populations et leur alimentation. L’adhésion à une certaine philosophie de la société influence très largement la façon de s’alimenter et le contenu du panier alimentaire. Dans ces conditions, assurer la sécurité alimentaire des populations, c’est parfois avoir le courage de s’attaquer aux mentalités et aux valeurs d’une société.
Définitions des mots clés
Nutrition : « mécanisme selon lequel les organismes vivants utilisent les aliments pour le maintien de la vie, pour la croissance, pour un fonctionnement normal des organes et pour la production d’énergie ». (OMS, proposée par l’ONN sur la notion de nutrition).
Malnutrition : « état pathologique dû à une carence, à un excès ou à un mauvais équilibre des apports alimentaires ». (Dictionnaire Encarta Universalis 2009)
Malnutrition : la malnutrition est un état dans lequel la fonction physique d’un individu est altéré au point que l’organisme de l’individu ne peut plus assurer la bonne exécution des fonctions corporelles comme : la croissance, la grossesse, la lactation, le travail physique et la résistance aux maladies.
Malnutrition : «la malnutrition est un terme général désignant toute anomalie de la nutrition par excès, défaut ou déséquilibre. Pour Dar Francis SOME, c’est un ensemble d’états morbides liés à une inadéquation entre les besoins et les apports en nutriments au niveau de l’organisme ». (Selon le dictionnaire médical)
Sécurité alimentaire : « situation dans laquelle tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active », ce qui renvoi à quatre idées clés : la disponibilité des aliments, en quantité et en qualité ; la stabilité dans le temps des disponibilités alimentaires ; l’accès de chaque individu aux aliments dont il a besoin ; la bonne utilisation physiologique des aliments.
L’amélioration de la vie du couple mère/enfant
L’ASERN prend en charge la scolarisation des enfants d’âge préscolaire à l’EPP (Ecole Primaire Publique) : inscription, droit, fournitures scolaires, et pour des cas sociaux exceptionnels : la totalité des frais de scolarisation. De plus, quand l’hiver arrive, le centre distribue des aides tels que des vêtements, des couvertures, des ustensiles de cuisine. Tandis que la participation des membres est limitée à 20Ar/personne/repas. Les membres ne participent pas à la préparation culinaire mais s’occupent des tâches ménagères telles que la vaisselle, le balayage de la cour,…
Les types d’aliments substitutifs du riz
En raison de problème financier, vu le cout du riz qui ne cesse d’augmenter, l’aliment substitutif du riz est diversifié selon les ménages. D’après nos enquêtes, 20 ménages sur les 40 ont recours aux céréales et aux racines tels que le maïs, le manioc ou encore les patates douces qui sont aussi des aliments de base pouvant remplacer le riz car ils fournissent des féculents, source d’énergie. Et elles sont quantitativement plus satisfaisantes vu que les Malagasy mettent toujours la quantité en priorité. Pour les 4 autres, du pain avec de l’eau ou du thé leur suffit. Les restes se contentent du riz sans aucun aliment substitutif.
Les aliments substitutifs et additifs du lait maternel
Nous pouvons voir à partir de ce tableau que bon nombre de mères (7.5%) qui n’allaitent pas exclusivement, substituent le lait maternel par certains produits industriels tels que le lait concentré sucré en boîte, qui n’est pas du tout adapté aux bébés et n’apporte pas les éléments nutritifs nécessaires pour le nourrisson. Le lait en poudre pour bébé, utilisé par 7.5% des enquêtées, malgré qu’il soit acceptable, n’est pas un substitut du lait maternel. Tandis que le lait de vache (5%), est difficilement digéré par l’estomac du bébé qui se trouve encore dans un état de fragilité. Puis, les bouillies de légumes et de riz (20%), malgré qu’elles soient naturelles, n’offrent pas les éléments nutritifs suffisants pour le nourrisson. Enfin, nous pouvons dire qu’aucun aliment ne substitue réellement le lait maternel, qui, à part les éléments nutritifs qu’il contient, possède en outre des anticorps dont le nourrisson a besoin pour éviter et combattre les maladies. Les différents tableaux présentés dans cette deuxième partie, nous a permis de constater que la vulnérabilité des ménages face à la malnutrition se caractérise par un niveau de vie fortement affecté par la pauvreté (niveau d’instruction moindre des mères, taille du ménage assez élevée, revenu faible des femmes en raison d’une activité professionnelle très peu qualifiée du secteur tertiaire, inaccessibilité des ménages à des infrastructures sanitaires adéquats et à des soins de santé aussi bien pour la mère que pour l’enfant), et par les diverses maladies affectant les personnes malnutries. Cette vulnérabilité des ménages est aggravée par les pratiques alimentaires des ménages qui sont inadéquates, ainsi que par l’influence de la culture malagasy dans la nutrition.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte
2. Motifs du choix du thème et du terrain
3. Problématique
4. Objectifs
5. Hypothèses
6. Méthodologie
Méthode d’approche
Techniques
Techniques documentaires
Techniques vivantes
7. Limite de l’étude
8. Plan de l’étude
Partie I: présentation générale de la recherche
CHAPITRE 1. CADRAGE THEORIQUE ET GENERALITES
1.1. Cadrage théorique
1.2. Généralités
CHAPITRE 2. PRESENTATION DE L’ASERN
2.1. Membres associés
2.2. Les critères d’admission au Centre
2.3. Les modes d’intervention
2.4. L’emploi du temps au niveau de l’ASERN
Partie II : Cadre de l’enquête et analyse des résultats de recherche
CHAPITRE 3. VULNERABILITE DES MENAGES FACE A LA PAUVRETE ET AUX MALADIES
3.1. La répartition d’âge des mères enquêtées
3.2. La situation matrimoniale des mères enquêtées
3.3. Le niveau d’instruction des mères
3.4. Les activités professionnelles du couple par ménage
3.5. La taille du ménage
3.6. Les problèmes sanitaires de l’enfant
3.7. Distance entre le Centre de santé et domicile
3.8. Le revenu du ménage
Figure n°4 : figure montrant le revenu des ménages
3.9. Dépense quotidienne prioritaire
3.10. Accès à l’eau potable
CHAPITRE 4. L’ETAT NUTRITIONNEL DES MENAGES
4.1. Fréquence des repas
4.2. Les types d’aliments substitutifs du riz
4.3. Source d’approvisionnement en eau potable
4.4. Connaissance d’une alimentation nutritive
4.5. Conditions de consommation d’un aliment
4.6. Les interdits alimentaires
4.7. La fréquence d’allaitement
4.8. L’âge de la prise de l’enfant d’autres aliments que le lait maternel
4.9. Les aliments substitutifs et additifs du lait maternel
Partie III : Approche prospective
CHAPITRE 5. ANALYSES DES RESULTATS DE RECHERCHE
5.1. Un niveau d’éducation et de qualification moindre des femmes
5.2. Les maladies et infections nuisent à l’état nutritionnel
5.3. Les pratiques alimentaires inadéquates et non variées
5.4. Manque d’accès à l’eau potable et à un assainissement efficace
CHAPITRE 6. SUGGESTIONS ET PRESENTATION D’UNE STRUCTURATION PLANIFIEE DE LA MISE EN APPLICATION DES SUGGESTIONS
6.1. Suggestions personnelles
Pour l’Etat
6.2. Perspective mise en place par les agences des Nations Unies impliquées dans la Nutrition, les grandes universités et les Privés
6.3. Vérification des hypothèses
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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