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La fiche maternelle institutionnelle
Bien des fiches maternelles différentes sont utilisées par les hôpitaux, et les centres de santé mais leur point commun est d’avoir été conçues en fonction des besoins des professionnels qui y travaillent. Ces fiches institutionnelles n’ont que peu d’utilité pour les mères, qui ont rarement la possibilité de savoir quels renseignements y sont consignés.
Dans l’intérêt des femmes enceintes, l’OMS a mis au point un modèle de fiche maternelle destiné à:
· aider à déceler le plus tôt possible les femmes à risque ;
· permettre l’aiguillage des femmes « à risque » vers un centre spécialisé ;
· améliorer la surveillance de l’état de santé pendant la grossesse, l’accouchement, le post-partum et la période séparant deux grossesses pendant un laps de temps pouvant aller jusqu’à 8 à 10 ans;
· associer de plus près les mères, les familles et la communauté à la prise en charge de leur propre santé.
Un aspect important du modèle de fiche maternelle est qu’il permet de repérer les facteurs de risque grâce à un système visuel d’alerte se présentant sous forme de cases grisées ou en couleur (figure n° 01), qui attirent l’attention sur les facteurs de risque proprement dits et sur les mesures à prendre lorsqu’on en repère un ou plusieurs.
En haut de la fiche, il est prévu de consigner la date ou le mois des Dernières Règles (DR), la Date Prévue pour l’Accouchement (DPA) et la présence éventuelle des facteurs de risque suivants :
– extrême pâleur,
– œdème,
– saignement vaginal,
– grande maigreur,
– très gros abdomen,
– présentation anormale,
– faibles mouvements fœtaux.
Pour chaque facteur de risque, sont prévues sept cases qui permettent d’inscrire les renseignements pendant chaque mois de la grossesse à partir du troisième mois. La partie suivante concerne la tension artérielle, le taux d’hémoglobine et l’albuminurie.
En dessous, un espace est prévu pour inscrire des détails sur les mesures prises concernant la nutrition, l’administration de comprimés de fer et de chloroquine, la vaccination antitétanique et les conseils donnés quant au lieu de l’accouchement.
Ensuite, il y a une partie réservée aux renseignements essentiels sur le travail, le type de présentation, le type d’accouchement et la présence éventuelle d’un saignement vaginal excessif après l’accouchement.
En bas de la fiche, il est prévu de noter la date et le lieu de l’accouchement, le type d’agent de santé qui l’a pratiqué, le sexe du nouveau-né, le nombre d’enfants en cas de naissances multiples, le cri à la naissance, le poids du nouveau-né, sa difficulté éventuelle à respirer, la mise en place de l’allaitement au sein et enfin, l’état de santé du bébé jusqu’à l’âge d’un mois.
La date probable de l’accouchement et les principaux facteurs de risque
La Date Probable de l’Accouchement ou DPA
Dans les pays en développement, les femmes illettrées ne se souviennent pas toujours de la date de leurs dernières règles, mais elles peuvent la relier à un évènement particulier, par exemple, une fête ou une phase de la lune. Il faut déterminer le mois et le jour approximatif, lequel sera inscrit comme le premier jour des dernières règles. On peut se servir de la date des dernières règles (DR) pour calculer la date probable de l’accouchement.
Pour calculer la date approximative de l’accouchement, on ajoute 7 jours à la date des DR et l’on compte 9 mois à partir de là.
Une autre possibilité consiste à ajouter 7 jours à la date des DR et à retourner à trois mois en arrière, puis on ajoute une année.
Exemple :
La date des DR était le 4 mars 1990. En ajoutant 7 jours, on arrive au 11 mars 1990. On compte alors 9 mois comme suit :
– 11 avril
– 11 mai
– 11 juin
– 11 juillet
– 11 août
– 11 septembre
– 11 octobre
– 11 novembre
– 11 décembre
La DPA est donc le 11 décembre 1990.
Les principaux facteurs de risque
Facteurs de risque présents avant la grossesse
i) L’âge
L’âge est un facteur de risque à prendre en considération. Il est important de connaître l’âge exact de la femme mais celui-ci est parfois difficile à déterminer là où les femmes ne sont pas alphabétisées. Il faut dans ce cas faire appel à une méthode indirecte, par exemple, évaluer l’âge d’après l’apparence physique ou l’âge de l’aîné des enfants, comparer avec des parents, des amis ou des voisins, ou encore par référence à un évènement important survenu dans la communauté ou le pays (inondations, séisme, éruption volcanique, cyclone ou autre catastrophe naturelle).
La mortalité chez les femmes enceintes de plus de 35 ans est élevée et augmente rapidement avec l’âge. La grossesse chez l’adolescente est une grossesse à haut risque. La croissance n’est pas terminée et les besoins nutritionnels sont élevés (tableau n° 02).
ii) La taille
Les femmes de petite taille sont jugées à risque car elles peuvent avoir un accouchement difficile. Certains travaux ont montré que le risque de dystocie mécanique diminue lorsque la taille augmente.
La méthode utilisée pour mesurer la taille doit correspondre au niveau d’instruction de l’agent de santé. Si le seuil local pour le facteur de risque est connu (par exemple : 1,45 m dans certains pays), une accoucheuse traditionnelle illettrée peut se servir d’une tige de la longueur voulue. Pour les femmes enceintes plus grandes que la tige, il n’y a pas de facteurs de risque « petite taille ». On peut aussi demander à la femme de marcher sous une poutre fixée à un niveau correspondant au seuil : si elle passe facilement dessous, elle est à risque.
iii) Le statut social
Le statut social peut apporter une indication car la pauvreté (analphabétisme, malnutrition) est un facteur important. Les veuves et célibataires, souvent démunies ou exclues représentent un groupe à fort taux de mortalité maternelle.
iv) La parité
La parité constitue également un indicateur important. Les jeunes primipares présentent souvent des risques plus grands de dystocie et d’hémorragie de la délivrance. Les grandes multipares ont les mêmes risques que les femmes de plus de 35 ans et les deux facteurs sont souvent associés.
v) Antécédents obstétricaux
· Mort-né
Un enfant est mort-né lorsqu’il ne crie pas à la naissance, qu’il ne respire pas et qu’il ne manifeste aucun signe de vie.
· Accouchement anormal
Il s’agit de césarienne, d’accouchement au forceps, de présentation de la face, de la main ou de l’épaule, d’accouchement par le siège et d’extraction par ventouse obstétricale.
· Saignement vaginal
Le saignement vaginal excessif après l’accouchement doit être évalué approximativement par l’agent de santé en notant le nombre de tampons utilisés ou en marquant la durée de la perte de sang.
· Travail d’une durée de plus de 24 heures
Cela correspond à un travail très douloureux durant plus d’une journée et une nuit entière.
· Faible poids à la naissance
Le faible poids à la naissance correspond à un poids inférieur à 2,5 kg. Si l’accoucheuse traditionnelle ne peut inscrire le poids exact parce qu’elle est illettrée, elle peut se servir de différentes couleurs correspondant à différentes fourchettes de poids sur la balance.
S’il n’y a pas de balance pour peser le nouveau-né, on mesurera le tour de poitrine ou de bras. Un faible poids à la naissance correspond à un tour de poitrine inférieur à 29 cm ou un tour de bras inférieur à 9 cm.
vi) Autres problèmes de santé
Il faut noter ici tous les problèmes de santé graves ou chroniques tels que la tuberculose, le diabète, le paludisme, l’hypertension artérielle, maladie rénale ou cardiaque ou incompatibilité sanguine.
Facteurs de risque présents pendant la grossesse actuelle
i) Extrême pâleur
La couleur des ongles est très révélatrice de la pâleur mais la couleur de la langue, des lèvres et des paupières inférieures l’est aussi. Il est utile d’avoir une description de la pâleur conforme à la terminologie locale.
ii) Œdème avec signe du godet
Si, lorsqu’on appuie sur la peau au dessus du tibia, il se forme une dépression visible qui subsiste plus de quelques secondes, il y a présence d’un œdème avec signe du godet.
iii) Saignement vaginal
On entend par là, une perte de sang vaginal plus importante que des tâches de sang pendant la grossesse.
iv) Grande maigreur
Les traits du visage sont tirés, les bras et les jambes sont très maigres et il y a très peu de graine palpable sur l’abdomen.
v) Très gros abdomen
Le ventre est beaucoup plus gros que la normale pour le stade de la grossesse, ce qui peut être dû à la présence d’une quantité excessive de liquide amniotique ou de plusieurs fœtus dans l’utérus. C’est un risque supplémentaire pour la mère.
vi) Présentation anormale
Ce peut être une présentation du siège, de la face ou de l’épaule.
vii) Faibles mouvements fœtaux
S’il y a moins de 10 mouvements fœtaux en 12 heures ou moins de 3 mouvements en 3 heures, on peut dire qu’ils sont faibles et la femme doit être envoyée immédiatement dans un centre de recours car la vie de l’enfant peut être en danger.
viii) Tension artérielle élevée
Si la tension artérielle est supérieure à 140 mmHg pour la pression systolique et à 90 mmHg pour la pression diastolique, la femme est hypertendue et doit faire l’objet d’un traitement adéquat.
ix) Taux d’hémoglobine < 8 g/dl
Si le taux d’hémoglobine est inférieur à 8 g/dl, il faut soigner la femme contre l’anémie.
LES PATHOLOGIES AU COURS DE LA GROSSESSE (7)
En général, les grossesses évoluent normalement et se terminent par la naissance d’un enfant vivant sans qu’il se pose des problèmes pour la mère. Cependant, il arrive que des pathologies surviennent au cours de la grossesse. Les principales pathologies qu’on peut rencontrer sont les suivantes :
Vomissements, brûlure épigastrique, hémorroïdes et varices (8)(9)(10)
Les vomissements
Les vomissements gravidiques se voient surtout pendant les premiers mois de la grossesse. Devant un vomissement grave, il faut toujours après confirmation de la grossesse, établir le pronostic en évaluant le degré de la déshydratation, des troubles hydroélectrolytiques, et l’altération de l’état général. L’hospitalisation est toujours conseillée.
Brûlure épigastrique
La brûlure épigastrique est fréquente chez la femme enceinte. Elle s’associe souvent avec un pyrosis (reflux oesophagien).
Les hémorroïdes
On peut distinguer :
· les hémorroïdes internes qui se caractérisent par :
– des douleurs anales ;
– des diarrhées avec émission de selles mêlées de sang rouge.
· Les hémorroïdes externes caractérisées par :
– la présence de bourrelets hémorroïdaires avec prurit ou saignement ;
– la douleur anale et le saignement qui sont accentués par la prise d’aliments gras, épicés ou la prise d’alcool.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES CONSULTATIONS PRENATALES OU CPN
1. La CPN et les facteurs de risque de la grossesse
1.1. La consultation prénatale
1.1.1. Les objectifs de la consultation prénatale
1.1.2. Fréquence des CPN
1.1.3. La fiche maternelle institutionnelle
1.2. La date probable de l’accouchement et les principaux facteurs de risque
1.2.1. La Date Probable de l’Accouchement ou DPA
1.2.2. Les principaux facteurs de risque
1.2.2.1. Facteurs de risque présents avant la grossesse
1.2.2.2. Facteurs de risque présents pendant la grossesse actuelle.
2. Les pathologies au cours de la grossesse
2.1. Vomissements, brûlure épigastrique, hémorroïdes et varices
2.1.1. Les vomissements
2.1.2. Brûlure épigastrique
2.1.3. Les hémorroïdes
2.1.4. Les varices
2.2. Saignement du premier trimestre
2.2.1. Un avortement
2.2.2. Une Grossesse Extra Utérin ou GEU
2.2.3. Une grossesse molaire
2.3. La syphilis
2.4. L’anémie
2.5. Les infections urinaires
2.5.1. De cystite
2.5.2. De pyélonéphrite
2.6. Les leucorrhées
2.6.1. La candidose vaginale
2.6.2. La gonococcie
2.6.3. La trichomonase
2.7. Paludisme et diabète
2.7.1. Le paludisme
2.7.2. Le diabète
2.8. L’hypertension artérielle gravidique
2.9. Les hémorragies du troisième trimestre
2.9.1. Le Placenta Praevia (PP)
2.9.2. L’hématome rétro-placentaire
2.9.3. La rupture utérine
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’INADEQUATION ENTRE LES TAUX DE CPN ET D’ACCOUCHEMENT A DOMICILE A AMBOLOKANDRINA
1. Cadre d’étude
1.1. Le fokontany d’Ambolokandrina
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Situation vis-à-vis du CSB2 d’Ambohipo
1.2. Démographie et fokontany
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.1.3. Technique d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Les résultat de l’étude
3.1. Le nombre de femmes cibles enquêtées
3.2. L’âge
3.3. La parité
3.4. La situation matrimoniale
3.5. La profession
3.6. CPN et accouchement
3.7. Motifs évoqués pour l’accouchement à domicile
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. L’accouchement des femmes d’Ambolokandrina
1.2. Caractéristiques des accouchées
1.3. Les CPN
1.3.1. CPN des accouchées à domicile
1.3.2. CPN des accouchées au CSB2
1.4. Inadéquation CPN/lieu d’accouchement
1.5. Motifs évoqués pour l’accouchement à domicile
1.6. Type d’assistance
2. Suggestions
2.1. Une meilleure information des femmes et des familles
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.2. Amélioration de l’accessibilité aux maternités des formations sanitaires
2.2.1. Une amélioration de la qualité des services
2.2.2. Un allègement des frais
2.2.3. Mise en place d’un fonds de solidarité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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