Voir si les différences entre les pourcentages de dégâts sont significatives en utilisant le test de c2

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Description botanique

«Petit arbre allant jusqu’à 6 m de hauteur, ramifié en branches et en brindilles, trapu, à sève devenant brune en se coagulant et à feuilles caduques (tombant pendant la saison sèche) palmées, apicalement touffues, à limbe de 6 à 40 cm de long sur 6 à 35 cm de large, à 3 (-5) lobes triangulaires bien découpées et à pétiole de 2,5 à 7,5 cm de long.
Inflorescence en cymes allant de peu à fournie, à p étales de couleur jaune crème, en forme de cloche, et à 5 sépales deltoïdes. Fleurs mâles à 10 étamines dont 5 unies à la base uniquement et 5 unies pour former une colonne. Fleurs femelles à ovaire en forme de cellules elliptiques à 3 ovules et trois s tigmates bifurqués» [10].
Fruit de 25 mm de diamètre. Graines largement ovoïdes et comprimées latéralement, de 15 mm de long dans la plus grande largeur, 10 mm dans la plus petite (Morton, 1977; Little et Al, 1974 in Munch Edgard et Kiefer Joachim) [13]. La plante dégage une mauvaise odeur et selon la population capverdienne (Freitas, 1906 in Munch Edgard et Kiefer Joachim) [13], Jatropha curcas peut atteindre presque un siècle en âge. Il n’est pourtant pas utile de l’utiliser plus de 30 ans, car à partir de cet âge, la floraison est moins fournie et la fructification moins régulière (Freitas 1906, in Münch Edgard et Kiefer Joachim) [13].
Jatropha curcas peut atteindre l’âge de 50 ans (Larochas L, 1948 e t Takeda 1982, in Münch Edgard et Kiefer Joachim) [13].

Culture [11]

Il faut souligner que Jatropha curcas est toujours une plante sauvage qui a été peu étudiée donc peu connue. Toutefois, un certain nombre d’expériences ont été réalisées à Madagascar.
La multiplication générative (graine)s
Le meilleur moment pour un ensemencement direct est le début de la saison pluvieuse, après les premières pluies. Les graines sont semées dans le sol à une profondeur de 2 – 3 cm. Après 2 ans ou 3 saisons pluvieuses, la plante produit de nouvelles graines.
Les meilleurs résultats sont obtenus sur les hauts plateaux et les régions plus arides du sud de Madagascar.
La multiplication végétative (boutures)
Le Jatropha est très facile à multiplier par bouture, les boutures sont enfouies jusqu’à 20 cm dans le sol.
Les boutures doivent avoir plus d’1 an, être lignifiées et posséder une longueur de 60 à 120 cm. Le meilleur moment pour la plantation est de 1 à 2 mois avant le début de la saison des pluies. Les boutures peuvent facilement être gardées dans un lieu ombragé pendant quelques semaines, sans qu’elles sedessèchent. La couche de cire sur les feuilles et sur l’écorce réduit l’évaporation.
Le Jatropha pousse en climat tropical et subtropical. Même s’il existe des variétés résistantes au gel provenant de l’Amérique du Sud, les variétés communes à Madagascar semblent réagir très sensiblement au froid et au gel.
Par ses racines fortes et profondes, Jatropha curcas est capable de résister à des périodes de sécheresse prolongée (jusqu’à 3 ans).l Ine nécessite aucun entretien particulier, mais pour bien fructifier, a besoin d’au moins 400 à 600 mm de précipitation annuelle. La plante supporte mal une précipitation supérieure à 2000
mm. Elle peut commencer à produire en moins d’un an . Sur les hautes terres de Madagascar, les précipitations annuelles sont de l’ordre de 1200 à 1500 mm.
Jatropha curcas n’est pas exigeant par rapport à la qualité du sol car la plante pousse même sur les terres dégradées. Dans les conditionsde faible taux de précipitation, la plante préfère des sols plus lourds. Le sol, par rapport à la pluviométrie paraît avoir une plus grande influence sur le rendement.
Il faut 12 mois pour obtenir une plante adulte à pa rtir des graines ou 9 mois à partir d’une bouture mais il atteint sa pleine productivité en 3 ou 4 ans selon la nature du sol et le climat.
Son énorme avantage est de ne pas entrer en compétion avec les cultures vivrières car il s’adapte aux sols arides ou semi-arides.
Un hectare peut permettre la culture de 1.500 pieds de Jatropha et chaque arbre adulte donne entre 2 et 6 kg de graines par an (il y a deux productions dans l’année, en mai et novembre) selon la richesse du sol.

Composition chimique

Pour 100 g de semences, nous pouvons obtenir :
· 6,6 g d’eau,
· 18,2 g de protéine,
· 38,0 g de matières grasses,
· 33, 5 g d’hydrate de carbone,
· 15,5 g de fibre,
· et 4,5 g de cendre (Duke et Atchley, 1983 in Duke James) [10].
Les feuilles, ayant des principes actifs antileucémiques contiennent:
· de l’- amyrine,
· du-sitostérol,
· du stigmastérol,
· du campestérol,
· du 7 keto-sitostérol, stigmast-5-ene-3--7--diol
· et enfin du stigmast-5-ene-3-7-diol (Morton, 1981 in Duke James) [10].
· des oses notamment du saccharose, du raffinose, du stachyose, du glucose, du fructose, du galactose et de la protéine.
· des huiles, principalement de l’acide oléique et linoléique (List et Horhammer, 1969-1979 in Duke James) [10], de l’acide arachidique, de l’acide myristique, de l’ac ide palmitique et de l’acide stéarique (Perry, 1980 in Duke James) [10].

Propriétés des principaux composants et utilisations Des feuilles et des tiges

– Le latex
Le latex est appliqué localement sur les piqûres d’abeille et de guêpe (Watt et Breyer-Brandwijk, 1962 in Duke James) [10]. Les Cubains l’utilisent en l’app liquant localement pour soigner les maux de dent. Les Colombiens et Costariciens l’appliquent sur les brûlures, les hémorroïdes, les mycoses et les ulcères. (Morton, 1981 in Duke James) [10]. Le latex est également utilisé ourp soigner les plaies et les inflammations de la langue (Perry, 1980 in Duke James) [10]. Il est également fortement utilisé comme inhibiteur du virus de la pastèque (Tewari et Shukla, 1982 in Duke James) [10].
– Décoction
Les natifs du Cameroun appliquent la décoction de feuilles sur l’arthrite (Watt et Breyer-Brandwijk, 1962 in Duke James) [10]. Au Bahamas, la décoction est utilisée contre les brûlures d’estomac. Les Guatémaltèques lacentp des feuilles chauffées sur le sein comme stimulant de la sécrétion lactée. LesBarbadiens utilisent leur tisane pour soigner les marasmes, les Panaméens pour soigner la jaunisse. Les Vénézuéliens prennent la décoction pour soigner dysenteriela et les Colombiens la boivent pour combattre les maladies vénériennes (Morton, 1981 in Duke James) [10].
Racines
La décoction de la racine est utilisée comme produit dentifrice et de soins pour les saignements des gencives et les maux de dents.
Jatropha curcas est également utilisé en homéopathie contre les sue rs froides, les coliques, la cyanose, la diarrhée et les crampes [10].
Au Mexique, les cendres de la racine brûlée sont utilisées comme substitut du sel (Morton, 1981 in Duke James) [10]. Jatropha curcas a une forte propriété molluscide (Agaceta et al. 1981 in Duke James) [10]. Il est également parmi les raticides et les piscicides efficaces (Duke et Wain, 1981 in Duke James) [10].
Graines
Les extraits des graines sont utilisés dans les remèdes folkloriques contre le cancer Hartwell (1967-1971 in Duke James) [10].
Les Mauriciens massent les membres d’ascitiques avec l’huile du Jatropha (Watt et Breyer-Brandwijk, 1962 in Duke James) [10].
Dans le Sud du Soudan, les graines de même que lesfruits entiers sont utilisées comme contraceptifs (List et Horhammer, 1969-1979 in Duke James) [10].
L’huile de Jatropha permet également de fabriquer du vernis après oxydation avec des oxydes de fer et un colorant [24].
De l’huile est également extraite des esters de phorbol, produits actifs dans la lutte contre certains insectes et mollusques nuisibles à l’agriculture.
En raison du taux d’huile résiduelle qu’il contient, le tourteau de Jatropha curcas a aussi des propriétés insecticides et réduit la quantité de nématodes dans le sol [24]. Le pétrole n’étant pas toujours disponible dans lemilieu rural, les gens utilisent l’huile de Jatropha à sa place. La fumée est très malsaine et beaucoupde personnes n’en supportent pas l’odeur. En tenant compte des d ifférences entre l’huile de Jatropha et le pétrole, deux types de lampe à huile de Jatropha ont été développés : La binga lampe et la lampe à pétrole.
L’utilisation la plus intéressante et économiquement viable de l’huile de Jatropha est la production de savon. L’huile de Jatropha purifiée donne une très bonne mousse, le savon blanc a des effets positifs sur la peau, en partie en raison du taux de glycérine du savon [24].
Des tourteaux
Le tourteau, un sous-produit du processus d’extraction de l’huile, peut être récupéré et servir d’engrais organiques grâce à sa teneur élevée en azote. Correctement traité, le tourteau constitue une source de protéine à haute valeur pour l’alimentation de bétail [24].
À cause de ses éléments minéraux qui sont semblable à ceux des engrais de poulet, c’est l’équivalent de l’engrais organique. En pratique, 1 tonne de tourteau de Jatropha curcas L. équivaut à 200 kg de fertilisant minéral [24].

Toxicité

L’intoxication au Jatropha curcas se traduit par des douleurs abdominales aigues accompagnées d’irritations et de nausées dans les demi-heures suivant l’ingestion. Deux graines ingérées jouent le rôle d’un puissant purgatif. Au-delà de quatre, l’ingestion des graines peut, semble-t-il, causer la mort. Cependant, ces mêmes graines sont inoffensives en étant grillées. L’écorce, le fruit, la feuille, la racine et le bois sont rapportés pour contenir du HCN (Watt et Breyer-Brandwijk, 1962, in Duke James) [10].
En dehors de la production d’huile végétale et en ituations de stress (notamment hydrique, mais aussi en cas de blessure de taille trop sévère de la plante), leJatropha produit également la curcine (ou curcasine), une toxalbumine très active, substance très toxique proche de la ricine, bloquant l’activité de synthèse ribonucléique (destruction partielle des codons messagers de l’ARN, ce qui conduit au blocage complet de l’activité cellulaire puis à sa mort rapide); cette propriété est utilisée en médecine comme agent antitumoral [10].
On retrouve des traces de cette puissante toxine dans l’huile végétale (extraite de ses graines), qui est donc impropre à la consommation n ormale humaine ou animale. Traditionnellement, les graines étaient concasséeset broyées, avant d’être brassées en pâte épaisse dans l’eau, pour être ensuite fortemen pressées pour extraire cette toxine (qui était parfois utilisée pour confectionner des poisons utilisés sur des armes de guerre, pour la chasse, ou encore dispersée dans les lacs ou les rivières pour la pêche). L’huile était séparée après filtrage pourapréparationl d’onguents médicinaux antiseptiques pour soigner les blessures infectées,mais la farine résiduelle reste trop toxique pour l’alimentation humaine [24].

Importance énergétique

Généralité
Selon Jean-Louis et Elsa Pellet, auteurs de « Jatropha curcas, le meilleur des biocarburants », la performance de Jatropha curcas est remarquable, mais elle ne s’arrête pas là. L’arbuste, pouvant atteindre une taille de six mètres, n’a besoin ni d’entretiens, ni d’eau. Ses graines étant très oléagineuses, le Jatropha fournirait entre 1500 et 1900 litres d’huile par hectare, là où le s oja, le tournesol et le colza produisent respectivement 450, 950 et 1190 litres. Le potentiel en biocarburant est donc considérable. En couvrant de Jatropha moins d’un pourcent de son territoire (4000 km²), Madagascar deviendrait autosuffisant en biocarburants [34].
Un arbre de Jatropha curcas peut générer environ 2 à 6 kilos de fruits par an.Il en faut huit pour produire 1,5 litres de biocarburant. Une plantation de 5.000 hectares pourrait ainsi produire environ 15 millions de litres de biodiesel annuellement. L’huile du Jatropha peut être mélangée jusqu’à hauteur de 50% avec dudiesel mais à l’heure actuelle, de nombreux pays préfèrent s’arrêter à 10%. Toutefois, il pourrait en théorie être une solution miracle pour un pays comme le nôtre qui ne consomme que 12 000 barils de pétrole par jour.
Une tonne de noix produit 70 kg de pétrole raffiné,40 kg de «gasoil léger» (light fuel oïl), 40 kg de carburant régulier, 34 kg de goudron sec, et 200 kg d’eau d’ammoniac, ainsi que des gaz naturels, de la créosote, etc [34]
Importance potentielle de Jatropha dans le secteur de l’énergie
La source d’énergie primaire la plus importante à Madagascar est le bois (81%), suivi par les hydrocarbures fossiles à 14% [20]. Le bois est surtout utilisé pour la préparation de la nourriture, soit directement, soit sous forme de charbon de bois. Malheureusement, le cuiseur utilisant l’huile de Jatropha n’est pas encore au point pour une utilisation à grande échelle et ainsi, la substitution du bois de chauffe par l’huile de Jatropha n’est pas encore envisagée. Cependant, l’huile de Jatropha est déjà utilisable sans raffinage comme carburant de moteurs diesel à chambre de précombustion et par transéstérification, elle peutêtre utilisée comme carburant biodiesel par tous les moteurs diesel. Ainsi, elle possède le potentiel pour couvrir les besoins en huile minérale de 14% et elle pourra jouer un rôle important dans la couverture des besoins énergétiques de Madagascar 20][.
Acteurs principaux de la culture de Jatropha à Mada gascar
Jatropha, comme dit plus haut, est planté depuis longtemps à Madagascar comme tuteur des plants de vanille et de poivre et comme clôtures ainsi que pour lutter contre l’érosion du sol. Mais depuis quelques années, des acteurs se sont manifestés pour la promotion de la culture de Jatropha.
Suivant le mode de culture, ces acteurs peuvent être groupés en deux:
Production sur de grandes plantations [20]
Il existe de grands investisseurs, tels que D1 Oils, Tom Investment (Filière de l’entreprise Madagascar Mineral Fields) ou Green Energy Madagascar S.A.R.L. (GEM), ou encore JatroGreen S.A.R.L. qui prévoient la plantation de Jatropha sur de grandes surfaces, afin de produire du biodiesel pour le marché national et international.
D1 Oils est une société britannique ayant pour but la production d’huile de Jatropha et de ses dérivés dans tout Madagascar, avec un objectif de 20.000 ha de surfaces cultivées. Entre 2.000 et 3.000 ha sont déjà cultivés, en majorité par des plants issus de pépinière, mais aussi par la multiplication parboutures. D1 Oils est actuellement à la recherche de surfaces propres à l’entreprise afi n d’accélérer le processus de plantation.
Tom Investment, filière de l’entreprise israélienne Madagascar Mineral, envisage de grands investissements dans le domaine de l’énergie renouvelable. Outre la culture de 700.000 ha de canne à sucre, Tom Investment prévoit la plantation de 1 million d’hectare de Jatropha. La réalisation de ce programme très ambitieux dépendra aussi des résultats qui seront obtenus dans les années àvenir par les plantations pilotes. La région de culture est le sud-ouest du pays. Un budget d’environ 85 millions d’Ariary est disponible.
Green Energy Madagascar est une entreprise britannique, comme D1 Oils, ayant pour but de produire du biodiesel à des prix compétitifs sur les marchés internationaux. GEM cultive le Jatropha à Madagascar depuis 2005. La région de culture s’étend au sud du pays, de Tuléar à Fort Dauphin sur une surface estimée à environ 10.000 ha. Avec un objectif affiché de 200000. ha jusqu’à l’année 2010. Environ 27.000 ha sont prévus pour la campagne actuelle (3.000 ha/semaine), ce qui demande une bonne organisation. On emploie environ 4.000 personnes.
JatroGreen S.A.R.L est un joint venture de la société allemande Jatro Solutions et de la société malgacheGreen Island Madagascar. Elle prévoit d’abord la culture de 3.000 ha de Jatropha dans les 5 ans à venir dans la Région de Haute Matsiatra, à l’ouest d’Ambalavao.
Production sur de petites surfaces
Des programmes de développement de l’espace rural ou de lutte anti-érosive, Eco-Regionales Initiatives (ERI) ou Programme de Lutte Anti-Erosive (PLAE), essaient d’améliorer le niveau de revenu des zones rurales et soutiennent la plantation de Jatropha pour l’utilisation locale.
Le programme Eco-Regional Initatives (ERI) qui est financé par USAID intervient le long du corridor forestier Andringitra – Ranomafana (ERI Fianarantsoa), et celui d’Andasibe -Mantadia – Zahamena (ERI Toamasina). Le but du programme est l’amélioration de la situation socio-économique dans les régions d’intervention, mais aussi l’amélioration du système de culture, la réduction du risque d’érosion…
Le Programme de Lutte Anti-Erosive (PLAE) est financé par la KFW ainsi que par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. PLAE travaille sur 5 sites depuis janvier 2008. Il soutient des travaux de lutte antiérosive.
Activités prévues [20]
Les opérateurs suivants prévoient des activités dans le secteur de Jatropha à Madagascar. GEXSI Development Investments: ONG allemande de Hambourg. Son objectif final est la plantation cumulée de 20000. à 40.000 ha. Mais elle se situe actuellement au stade de recherche d’un terrain approprié et en l’élaboration d’un business plan.
J&J Group: Cette société sud-africaine a pour objectif de satisfaire le marché national en biodiesel. Jirama et FCE sont pressentis pour être les acheteurs potentiels. J&J est à la recherche de terrains dans le sud-est de Madagascar, entre Fianarantsoa et Manakara.
John Bizeray: Sous ce nom se réunissent des investisseurs étasuniens et philippins.
Ils ont envisagé de planter 40.000 ha deJatropha entre Farafangana et Taolanaro.
New Ecologic Oil (NEO): Cette société de bioénergies, localisée ausd de la France planifie la culture de 30.000 ha dans la région deBongolava.
Oji Paper Group: D’après le journal « Les Nouvelles » du 10 octobre 2007, la société japonaise Oji Paper Group prévoit la plantation de 30.000 ha de Jatropha à l’est de Madagascar, un investissement de l’ordre d e 400 millions de dollars pour la période 2008-2020.

LES PRINCIPAUX INSECTES RAVAGEURS DU JATROPHA

Pour le bien fondé des études qui vont suivre, nousnous sommes documentés sur les études déjà effectuées sur les ravageurs duJatropha.
Contrairement à une idée largement répandue,les propriétés insecticides et toxiques du Jatropha curcas ne l’immunisent pas contre des ravageurs pouvant avoir une incidence négative sur la productivité des plantations [12].
Parmi ces ravageurs qui peuvent être de nature animale ou végétale, nous pouvons citer des champignons, des Tétranychidés, des vertébrés mais également des insectes qui nous intéressent particulièrement.
Ainsi, 15 espèces de l’ordre des Hétéroptères,parasites du Jatropha curcas, ont été identifiées au Nicaragua. L’insecte qui cause le plus de dégâts est cependant Agonosoma trilineatum (Coléoptères). Cet insecte se nourrit en piquant lefruit et en injectant un liquide qui digère la graine. Parmi les autres parasites identifiés en Amérique du Sud, on cite principalementPachycoris klugi (Coléoptères), qui cause des dégâts sur les fruits et Leptoglossus zonatus (Hémiptères) [12] .
En Inde, les deux principaux parasites identifiéssont Scutellera nobilis (Coléoptères) qui provoque la chute des fleurs, l’avortement des fruits et la malformation des graines et Pempelia morosalis (Hémiptère)qui attaque les inflorescences et les capsules. De nombreuses possibilités de contrôle biologique de ces parasites ont été étudiées,notamment au Nicaragua, et des travaux de recherche approfondie sont en cours au Centre National de Recherche en Agroforesterie (NRCAF) de Jhansi (Inde) [12].
Au Cap Vert, on a dénombré une dizaine de puceronsparasites de Jatropha curcas (Münch E. et Kiefer J, 1986) [13]. Les symptômes de s maladies ne sont pas bien visibles. Les dégâts peuvent se manifester par une diminution de la résistance à la sècheresse causée par la transmission des virus oudes champignons. La croissance de jeunes plants issus de bouture était substantielement freinée car ils sont régulièrement fréquentés par ces pucerons. Parmi sceparasites, on a cité Chionapsis albizzioe (Hémiptères) qui peut provoquer la mort des plants (Freitas, 1906 in Münch E. et Kiefer J) [13] , Pinnapsis trachani (Hémiptères) qui devrait être l’objet de recherches approfondies en raison de ses fréquentes attaques sur le Jatropha curcas avant le démarrage d’une culture à grande échelle (Münch E. et Kiefer J, 1986) [13].
Parmi les ravageurs du Jatropha au Cap vert, on cite également Bostrichus (Coléoptères) qui attaque le bois de la plante en el perçant (Freitas, 1906 in Münch E. et Kiefer J) [13].
A Sao Tomé, de fortes attaques des plantations par un insecte identifié comme étant Callidia sigmata (Hémiptère Hétéroptères) sont constatées (Freitas,1906 in Münch
E. et Kiefer J) [13]. Les insectes sont retrouvés à différentes étapes de développement, s’agglomérant en plusieurs groupes urs les fruits. Ils sont supposés représenter un facteur potentiel important de dégâts, si la culture devait se répandre.
Cette espèce considérée comme étant beaucoup plusccidentaleo a été retrouvée également au Sénégal, au Gabon (Münch E et Kiefer .J1986) [13].
Dans le tropicarium du centre de protection végétale de la Firme Bayer A.G à Monheim, Stuttgart, on a constaté l’attaque de la mouche blanche Trialeurodes vaporariorum (Hémiptères) surJatropha curcas (Münch E. et Kiefer J. 1986) [13].
Les mouches blanches exigent de hautes conditions du milieu pour ce qui est de l’humidité et de la température et sont en conséquence très nuisibles sous les tropiques (Ohnesorge, 1976 in Münch E. et Kiefer J) [13].
Enfin, des échantillons en provenance de Guinée ontmontré que certaines feuilles portaient des taches jaunes brunes provoquées par les larves d’un papillon (Microlépidoptères). Les mêmes taches ont été observées sur des feuilles deJatropha curcas en provenance de Cameroun, qui, selon les informations recueillies, serait les mêmes que celles constatées sur les échantillons enprovenance de Madagascar (Droit, 1932 in Münch E. et Kiefer J) [13].
La situation actuelle du secteur Jatropha à Madagascar est telle qu’il n’existe pas encore d’activités de recherches dans le domaine, encore moins entomologiques.

CHOIX DU SUJET

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE DE TRAVAIL

Toute initiative offrant une alternative à l’énergie produite à partir des combustibles fossiles, particulièrement polluante, est la bienvenue. C’est ainsi qu’est née l’ère du biocarburant. Notre pays est également entré dans ettec nouvelle ère.
Cependant, les projets de plantations en masse de Jatropha curcas n’en sont qu’à leur début que déjà ils sont menacés par des ravageurs.
De quelles manières ces insectes s’attaquent-ils aux plants de Jatropha curcas? A quelles espèces ces ravageurs sont-ils rattachés? Est-ce qu’ils sont cosmopolites ou endémiques de Madagascar? Quelle défense pouvons-nous développer pour circonscrire leurs impacts sur la production de Jatropha? Ces questions constituent la problématique liée aux cultures duJatropha.
Comme hypothèse de travail, nous partirons de l’idée que ces ravageurs n’ont pas encore été répertoriés à Madagascar et que leur prolifération pourrait être catastrophique pour l’avenir de la culture de Jatropha.

OBJECTIFS

Voici les objectifs de notre recherche:
· Décrire les principales espèces de ravageurs échantillonnés
· Identifier ces espèces
· Décrire les différentes formes d’attaques subies par le plant de
· Chercher ultérieurement les moyens de lutte efficaces contre elles.

ORIENTATION DU CHOIX DU SUJET ET DU SITE D’ETUDE

A notre connaissance, l’on ne s’est intéressé jusqu’à présent qu’aux profits économiques et aux multiples perspectives offerts par le Jatropha. En effet, la culture du Jatropha est présentée comme une solution potentielle aux roblèmesp liés à la raréfaction et à l’enchérissement des prix des combustibles minéraux que l’on rencontre actuellement. L’étude des insectes ravageurs inféodés auJatropha n’aura donc pas pour seul effet une influence positive sur la production de Jatropha à Madagascar, mais représente également un apport à al connaissance entomologique non seulement par le fait d’être un pionnier dans el domaine mais aussi par le fait de l’identification probable de nouvelles espèces qui pourraient être endémiques de notre l’île .

LA FAIBLE DISTANCE QUI SEPARE ANKAZOBE D’ANTANANARIVO

Ankazobe n’est séparé d’Antananarivo que d’une centaine de kilomètres. L’existence d’une route nationale très fréquentée nous assureal possibilité de réaliser rapidement et aussi souvent que nous le désirons les allers etretours que nécessitent nos travaux sur terrains.
Par ailleurs, aucune étude sur ces ravageurs n’a ét encore entreprise dans ce district.

PRESENTATION DU SITE D’ETUDE (figure 3)

Pour présenter la zone d’Ankazobe, dont fait partie la commune de Talata Angavo, nous allons faire un rapide survol de ses données géographiques.
Le district d’Ankazobe se trouve dans la région d’Analamanga sur le point kilométrique 110 vers la route de Mahajanga. D’une superficie de 7574 km2, il est constitué de 15 communes dont Talata-Angavo, qui est notre site d’étude.
Le district d’Ankazobe est limité :
· Au nord par Amparafaravola et Maevatanàna
· Au sud par Ambohidratrimo
· A l’ouest par Fenoarivobe
· Et à l’est par Anjozorobe

GEOLOGIE ET SOL (figure 4)

Sur le plan géologique, la commune de Talata Angavo fait partie du granite et migmatite du Tampoketsa (Nord).
Les sols ferralitiques couvrent une grande partie de la région d’Analamanga. Ils sont d’évolutions très diverses, allant des argiles latéritiques relativement fertiles, jusqu’aux cuirasses de Tampoketsa imperméables, dépouillées d’éléments utiles, crevassées de «lavaka» auxquelles appartient la commune de Talata Angavo. Dans l’ensemble ces sols sont compacts, fragiles, difficiles à travailler. Néanmoins, convenablement amendés, ils sont favorables à la culture de maïs et de manioc, et peuvent se prêter à la culture de pommes de terre et à l’arboriculture.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : OBJET ET SITE DE RECHERCHE
CHAPITRE I : REVUE DOCUMENTAIRE
I.1. Le Jatropha
I.1.1. Les espèces existant à Madagascar
I.1.2. Jatropha curcas
I.1.2.a. Classification
I.1.2.b. Description botanique
I.1.2.c. Culture
I.1.2.d. Composition chimique
I.1.2.e. Propriétés des principaux composants et utilisations
I.1.2.f. Toxicité
I.1.2.g. Importance énergétique
I.2. Les principaux insectes ravageurs du Jatropha
CHAPITRE II : CHOIX DU SUJET
II.1. Problématique et hypothèse de travail
II.2. Objectifs du travail
II.3. Orientation du choix du sujet et du site d’étude
II.4. La faible distance qui sépare Ankazobe d’Antananarivo
CHAPITRE III : PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
III.1. Géologie et sol
III.2. Relief
III.3. Climat
III.3.1. Température
III.3.2. Pluviométrie annuelle
III.4. Végétation
III.5. Population
CHAPITRE IV: PLAN DE TRAVAIL
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
CHAPITRE I : METHODOLOGIES SUR TERRAIN ET MATERIELS UTILISES
I.1. Observation de deux types de parcelles
I.2. Evaluation des dégâts des chenilles (en février 2008)
I.2.1. Calcul des pourcentages des dégâts : les formules utilisées
I.2.1.a. Moyenne des feuilles attaquées par pied
I.2.1.b. Moyenne des feuilles portées par chaque pied
I.2.1.c. Pourcentage des dégâts
I.2.2. Voir si les différences entre les pourcentages de dégâts sont significatives en utilisant le test de c2
I.2.2.a. Calcul de c²c ou c² calculé
I.3. Prélèvement de ravageurs et de plantes attaquées
I.4. Enquête auprès des cultivateurs du site d’étude
CHAPITRE II : ELEVAGE ET PREPARATION DES ECHANTILLONS
II.1. Elevage
II.2. Préparation des échantillons
II.2.1. Préparation et observation des ailes…
II.2.2. Préparation et observation des genitalia
II.2.3. Préparation et observation des pièces buccales
II.2.4. Préparation, montage et conservation des spécimens adultes
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX INSECTES RAVAGEURS
I.1. Etude de Sp1
I.1.1. Elevage en Insectarium
Description des différents stades de développement de Sp1
Oeuf
Chenille
Nymphe
I.1.2. Identification de Sp1 à partir des caractères imaginaux
Les caractères permettant de classer Sp1
Conclusion
Autres caractères morpho-anatomiques imaginaux de Sp1
I.2. Etude de Sp2
I.2.1. Elevage en Insectarium
Description des différents stades de développement de Sp2
Chenille
Chrysalide
I.2.2. Identification de Sp2 à partir des caractères imaginaux
Les caractères permettant de classer Sp2
Conclusion
Autres caractères morpho-anatomiques imaginaux de Sp2
CHAPITRE II : LES DEGATS CAUSES PAR LES RAVAGEURS (GRACILLARIIDAE ET PYRALIDAE) SUR JATROPHA CURCAS.
II.1. Cas de Gracillariidae (Sp1)
II.1.1. Mois de février 2008
II.1.1.a. Constatation des dégâts
II.1.1.b. Résultats d’enquêtes
II.1.1.c. Evaluation des dégâts dans les champs non traité (D1) et traité (D2) 82
II.1.1.d. Comparaison des dégâts (D1 et D2)
II.1.1.e. Conclusions
II.1.2. Mois de mars 2008
II.1.2.a. Description des dégâts
II.1.2.b. Densité des attaques dans le champ non traité (D3)
II.1.2.c. Comparaison des dégâts de février (D1) et de mars (D3)
II.1.2.d. Conclusion
II.2. Cas des Pyralidae (Sp2)
II.2.1. Description du comportement larvaire
II.2.2. Dégâts en février et mars
PARTIE IV : DISCUSSION ET CONCLUSIONS GENERALES
CHAPITRE I : DISCUSSIONS
I.1. Moyen de défense pour contrôler les ravageur
I.2. Pourquoi le cycle respectif des deux spécimens n’a-t-il pas été déterminé?
I.3. Plante refuge
I.4. Hypothèse sur l’endémicité de ces ravageurs
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES ET BIBLIOGRAPHIES

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