Voies d’administration des médicaments

Voies d’administration des médicaments

Le choix de la voie d’administration dépend du type d’action souhaité (action locale ou générale) et des circonstances d’administration (situation d’urgence, volume important à administrer, particularité du point d’administration, nature ou composition particulière du médicament et le risque de dégradation dans le tube digestif ou par effet du premier passage hépatique) [3].

La voie orale ou buccale 

Le tube digestif va de la bouche au rectum. Après administration orale, le médicament traverse la barrière intestinale puis le foie avant d’atteindre la circulation générale et ensuite les organes pour son action thérapeutique. L’administration des médicaments par voie orale est aisée et des doses élevées peuvent être prises une seule fois. Toutefois, ce mode d’administration présente des inconvénients:

❖ Ils peuvent être dégradés par diverses enzymes ou être excrétés par la voie biliaire. Si le passage par le foie est important, l’activité du médicament peut être considérablement diminuée,
❖ L’action n’apparaît qu’après un temps de latence correspondant au temps d’absorption,
❖ L’absorption peut être incomplète, voire même nulle,
❖ Il existe des risques de destruction par les sucs digestifs,
❖ Certains médicaments (anti-inflammatoires, corticostéroïdes) peuvent occasionner une irritation du tube digestif,
❖ L’odeur et le goût des médicaments sont parfois désagréables .

Voie parentérale ou voie injectable

C’est la voie la plus directe d’administration qui consiste à injecter directement le principe actif dans la circulation sanguine ou dans les liquides interstitiels évitant le tractus digestif. Les médicaments administrés par voie parentérale sont les préparations injectables liquides (solutions, émulsions, suspensions) ou solides (implants). On distingue : la voie intraveineuse, la voie intramusculaire, la voie sous cutanée, les voies intra-rachidienne et épidurale.

Les avantages de cette voie sont :
– L’effet rapide, surtout après administration intraveineuse,
– Le passage immédiat dans l’organisme,
– L’absence de destruction par les enzymes du tube digestif,
– L’injection au lieu désiré.

Les inconvénients de cette voie sont :
– L’injection est parfois douloureuse et peut entraîner un risque d’infection,
– Les difficultés en cas d’injection répétée, car le nombre de points d’injection est limité,
– Seuls les médicaments liquides peuvent être injectés,
– La durée d’action médicamenteuse est généralement courte, surtout après administration intraveineuse.

La voie transmuqueuse

On distingue deux modes d’administration :
– La voie perlinguale : c’est une voie d’administration très rapide où les médicaments (petits comprimés, solutions aqueuses ou alcooliques, granulés) sont placés sous la langue. Elle permet une pénétration rapide du médicament dans la circulation générale sans passer par le foie
– La voie rectale : par cette voie les médicaments ne subissent pas l’action des enzymes digestives et de l’acidité gastrique. Elle est couramment utilisée chez l’enfant. Toutefois, elle ne permet pas l’administration de produits irritants pouvant ulcérer les muqueuses rectales. Elle ne permet pas également d’éviter la barrière hépatique
– La voie vaginale : elle permet une action locale des médicaments. Les formes utilisées sont les ovules, les comprimés vaginaux (ovules secs) et les mousses gynécologiques.
– La voie nasale : on l’utilise pour traiter localement les affections de la sphère nasale. Les formes pharmaceutiques utilisées sont les poudres, les pommades, les solutions.
– La voie oculaire : la fragilité et la sensibilité de la muqueuse oculaire exigent l’utilisation de médicaments parfaitement contrôlés et stériles (collyres, pommades ophtalmiques, inserts ophtalmiques).

La voie pulmonaire

Avec une surface de 100 m2 chez l’homme adulte et grâce à sa vascularisation importante, l’arbre pulmonaire permet une absorption rapide du médicament. Cette voie est utilisée pour administrer les médicaments sous forme d’aérosols.

La voie percutanée ou transdermique

La pénétration percutanée d’un médicament se fait au niveau de l’appareil pilosébacé et dépend de plusieurs facteurs. Elle est favorisée par les massages et les frictions. Ce mode d’administration présente l’avantage d’avoir une absence du premier passage hépatique, une libération lente et contrôlée du médicament. Une limite à ce traitement est liée à la nature physico-chimique de la peau qui constitue une barrière très efficace. Pour comprendre le principe d’administration des médicaments par voie transdermique, quelques rappels de physiologie sont nécessaires :

➤ Structure de la peau
La peau est une barrière de protection mécanique, physique et biologique vis-àvis des agressions extérieures. Toutefois, elle peut être considérée comme un organe récepteur, source de diverses réactions de métabolisation. D’une superficie totale d’environ 2 m2 chez l’adulte, elle est composée de trois compartiments principaux du plus superficiel au plus profond : l’épiderme, le derme, l’hypoderme .

– L’épiderme : Il est constitué de la couche cornée ou stratum corneum qui se compose principalement de kératinocytes en renouvèlement constant. Sa composition lipidique et son organisation cellulaire lui permet de jouer un rôle majeur dans la fonction barrière de la peau. Les cellules de langerans sont responsables de son immunité cellulaire, les mélanocytes, de sa pigmentation et de sa protection contre les rayons ultraviolets du soleil [5].
– Le derme : Ce tissu conjonctif constitue l’élément de soutien et de nutrition de l’épiderme. Il est surtout composé de collagène, de glycosaminolycannes et de différentes glycoprotéines. Il renferme les glandes sudoripares et les follicules pileux. Le derme est particulièrement innervé et vascularisé. Il contient de 20 à 40% de l’eau totale du corps, grâce aux propriétés hydrophiles des protéoglycanes. Son épaisseur augmente jusqu’à l’âge adulte et diminue après 50 ans.
– L’hypoderme : Cette couche, la plus profonde de la peau, est constituée d’adipocytes et est reliée au derme par des fibres de collagène et d’élastine, formant un tissu conjonctif sous-cutané. L’hypoderme a un rôle de réservoir énergétique, de protection mécanique et de régulation thermique.

La peau évite la perte d’eau, d’électrolytes et d’autres constituants du corps humain et empêche, autant qu’il peut la pénétration de molécules de l’environnement. Cette fonction barrière n’est cependant pas infaillible et c’est cette perméabilité relative qui est mise à profit pour le passage des médicaments à travers la peau. L’absorption percutanée correspond à un transfert d’une substance xénobiotique à travers la peau du milieu extérieur jusqu’au sang. Elle se fait en trois étapes successives :

– Pénétration de la substance dans les différentes couches de la peau : L’étape de pénétration est une diffusion passive de la substance qui peut emprunter deux voies. La première est dite voie transdermique, dans ce cas, les molécules appliquées passent à travers les espaces intercellulaires ou à travers les cellules du stratum corneum. En dehors de cette voie préférentielle, une certaine quantité de substance peut pénétrer par les orifices sudoripares et par la voie pilo-sébacée. Après la phase de contact entre la molécule et la surface de la peau, la substance active quitte son véhicule pour pénétrer au sein de la couche cornée, avec plus ou moins de facilité, ce qui est caractérisé par le coefficient de partage (Km) [6]. La phase qui suit consiste en une diffusion à travers le stratum corneum, selon un gradient de concentration, les quantités au sein du stratum corneum dépendent de l’affinité de la molécule pour cette structure.
– Perméation :
Après cette étape de diffusion suit la phase de perméation, lors de laquelle le principe actif migre d’une couche à l’autre de la peau pour gagner le derme superficiel.
– Résorption par la circulation sanguine ou lymphatique.

Enfin, le principe actif atteint le réseau vasculaire avant de subir un métabolisme local ou de diffuser plus largement.

Les préparations pour application transdermique
On distingue deux types de préparations galéniques permettant une administration des principes actifs par voie transdermique :
– Les Patchs :
Ce sont des systèmes transdermiques qui vont régulièrement libérer un principe actif destiné à la voie systémique dans le domaine du médicament. Le mode d’administration du principe actif peut être de nature passive ou active.
➤ Dispositifs passifs : la mise en contact du patch contenant le principe actif sur la peau conduit à sa résorption sanguine pour une action systémique
➤ Dispositifs actifs : permettent le passage forcé des principes actifs à travers la peau.

– Les gels
Un gel est un système colloïdal semi-solide, non cristallin et non vitreux dans lequel une phase liquide est immobilisée dans un réseau tridimensionnel composé de fibres gélifiantes entrelacées [8]. La construction de cet ensemble est fondée sur l’auto assemblage supramoléculaire des gélateurs en des structures généralement fibrillaires. En fonction de la nature liquide qui les constitue, les gels peuvent être classés en deux familles : les organogels et les hydrogels.

➤ Les hydrogels
Les hydrogels sont constitués de polymères hydrophiles capables de constituer un gel avec un pouvoir élevé. En effet, ils peuvent contenir jusqu’à 99% d’eau dans leur forme finale.

Les hydrogels se forment in situ dans des conditions bien particulières : sous radiation lumineuse, par chauffage, par l’intermédiaire d’une réaction enzymatique ou en présence de sels covalents (Ca2+, Mg2+). Ils sont principalement utilisés pour des applications oculaires et peuvent ainsi permettre une libération prolongée du principe actif. Il y’a de nombreux autres application sur le marché particulièrement pour des brûlures et des plaies légères. La grande capacité de rétention en eau des hydrogels permet alors une hydratation permanente, facilitant la cicatrisation [7].

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Généralités sur les médicaments
I.1 Définition du médicament
I.2 Origine des médicaments
I.2.1 Origine naturelle
I.2.2 Médicaments d’origine synthétique
I.2.3 Médicaments d’origine biogénétique
I.3 Différents types de médicaments
I.4 Utilisation des médicaments
I.5 Voies d’administration des médicaments
I.5.1 La voie orale ou buccale
I.5.2 Voie parentérale ou voie injectable
I.5.3 La voie transmuqueuse
I.5.4 La voie pulmonaire
I.5.5 La voie percutanée ou transdermique
II. Généralités sur les nausées et vomissements
II.1 Les nausées
II.2 Les vomissements
III. Les étiologies des nausées et vomissements
IV. Les nausées et vomissements chimio-induits (NVCI)
IV.1 Les nausées et vomissements aigus
IV.2 Les nausées et vomissements anticipés
IV.3 Les nausées et vomissements retardés
V. Les agents antiémétiques
V.1 Les antagonistes des récepteurs à la dopamine de type 2
V.1.1 Les phénothiazines
V.1.2 Les benzamides
V.1.3 Les butyrophénones
V.2 Les corticostéroïdes
V.3 Les antagonistes des récepteurs aux Cannabinoïdes CB1
V.4 Les antihistaminiques
V.5 Les antagonistes sérotoninergiques
V.5.1 Les propriétés communes
V.5.2 Les particularités
V.6 Les antagonistes des récepteurs aux neurokinines de type 1
VI. Généralités sur l’électrophorèse capillaire
VI.1 Principe
VI.1.1 La migration électrophorétique
VI.1.2 L’écoulement électroosmotique
VI.1.3 La mobilité apparente
VI.2 Les différents modes d’analyse en électrophorèse capillaire et leurs applications
VI.3 Les avantages et inconvénients de l’électrophorèse capillaire
VI.4 Les techniques de concentration
VI.4.1 Rappel sur les différents modes d’injection
VI.4.2 Les méthodes de préconcentration appliquées aux molécules ionisables
VII. Les caractéristiques de validation d’une méthode analytiques *7+
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *