Définition de la rage
La Rage est une maladie infectieuse grave, zoonotique touchant les mammifères. Le virus en question a une spécificité neurotrope, suscitant une immunité cellulaire et humorale sur l’organisme [11]. Il est à l’origine de l’encéphalomyélite mortelle.
L’importance de la rage
Dans les pays en voie de développement
La Rage est une des maladies réputées graves qui touchent plusieurs pays dans le monde. Actuellement, dans les pays développés, des mesures de luttes prophylactiques pré-exposition et post-exposition sont pratiquées dans le cas de rage humaine, d’où une régression, voir presque inexistence de décès humain. Pour les pays en voie de développement, celle-ci constitue encore un problème majeur au niveau de la santé publique dû au manque de mesure prophylactique par insuffisance de financement. Près de 70.000 personnes sont tuées par la rage dans le monde. Les enfants sont les plus atteints, dont 30 à 50% en meurent dans les pays en voie de développement. L’Asie et l’Afrique sont les plus touchées, avec une estimation de 95% de cas mortel humain. [12,7].Pour l’Afrique le nombre de décès humain est d’environ 24000 personnes et ceux de l’Asie est 31000 personnes [7, 13]. C’est dans les zones rurales que le taux de décès de la rage est le plus élevé de l’ordre de 80%. En effet les mesures prophylactiques sont limitées par la difficulté d’accès à ces villages et les informations sanitaires sont insuffisantes ou inexistantes, de même que la réalisation de la prophylaxie post- morsure est limitée. Le chien reste encore l’hôte principale de la rage dans les pays en voie de développement avec 99% de cas dû à leur morsure. Le manque de financement pour leur vaccination est encore un problème majeur dans ces pays [12, 14]. Les traitements réalisés, pour prévenir la transmission de la rage après exposition par morsure de chien, sont de l’ordre de 14 millions (injection) .
C’est une des maladies qui a une importance économique quant au coût du traitement. Il peut limiter la réalisation des mesures prophylactiques post expositions, car un traitement peut couter 40 dollars en Afrique et 49 dollars en Asie dont le revenu moyen est 1 à 2 dollars par personnes par jour .
♦ Les 44% des décès humains de la rage sont observés en Afrique, car toutes les vingt minutes un enfant y meurt. Dans certains pays Africains la déclaration de la rage n’est pas obligatoire, car l’importance de la maladie yest négligée .
♦ En Asie certains pays sont déjà indemnes de la rage, après la mise en place de méthodes de lutte pour son éradication sur leur territoire, comme le japon en 1957. Pour la Malaise elle n’existe plus depuis 1955 après le programme de contrôle mise en place en 1952. Elle a disparu en Taiwan depuis 1961. La Chine a lutté contre la rage et en est devenu indemne après réémergence de la maladie, elle était classée deuxième après Inde sur la haute mortalité humaine de la rage. [13]. Les principales causes de la rage en Inde étaient les chiens errants qui provoquaient une mortalité humaine sévère allant de 20.000 à 30.000 morts dont 96% causés par morsures.
♦ Pour l’Amérique latine et les Caraïbes des dizaines de milliers de personnes meurent de la rage chaque année On a constaté une diminution importante de cas humain et de cas de chiens enragés après la mise en œuvre du programme de lutte de l’Organisation Panaméricaine de la Santé., qui a pour objectif d’éradiquer la rage .
La rage à Madagascar
A Madagascar elle est endémique, son existence est très ancienne, la première rage humaine est décrite en 1881. Elle est à l’origine de la création de l’institut pasteur en 1889 [11]. La situation de la rage pour la période de 1959 à 1982 est étudiée en détail. La rage canine est responsable de 91 à 93% des diagnostics confirmés au laboratoire. La rage humaine est analysée à partir de 39 cas observés pendant la période étudiée [20]. La rage du chien ou de l’homme se contracte exclusivement par morsure de chien enragé. Ces chiens susceptibles de transmettre la maladie quinze à vingt jours avant sa mort se trouvent souvent dans les dépôts d’ordure et les décharges publiques. La prise de nourriture, la possession d’un os, d’un déchet alimentaire, la convoitise d’une femelle entrainent les bagarres, morsures et transmission de la maladie à des chiens qui bien souvent n’ont fait qu’une fugue.
Virologie de la rage
Classification du virus
La rage est une maladie virale causée par le virus Mononégavirale, (leur génome est un ARN non segmenté « Mono » de polarité négative « néga »).Il fait partie de la famille Rhabdoviridae (du mot grec Rhabdos qui signifie baguette, d’après la forme « rectangulaire » du virion). Le virus de la rage appartient au genre Lyssavirus (du mot grec Lyssa qui signifie la folie) .
Les génotypes du virus rabique
Le virus de la rage classique :
Il est de type 1 : Ce virus affecte globalement le monde, dont les espèces concernées sont les mammifères (chauve souris aux USA et Mexique, homme, carnivores sauvages et domestiques), les vaccins utilisés sont efficaces contre le virus.
Le virus apparenté à la rage
Le virus a un spectre haut et de répartition géographique restreint :
Pour l’Afrique :
C’est le type 2 ; 3 et 4 qui sont :
le type Lagos bat affecte les chauves-souris frugivores, chats, chiens. ;
le type Mokola affecte les Humains, musaraignes, chats, chiens, rongeurs et le type Duvenhage (en Afrique du Sud) affecte les Humains, chauvessouris insectivores.Les vaccins ne sont pas efficaces sur ces génotypes.
Pour l’Europe :
C’est le type 5,6 qui sont :
Le type EBL-1 et EBL-2 (European Bat Lyssavirus) affecte l’homme et les chauvessouris insectivores.
L’efficacité du vaccin est partielle pour L’EBL-1 et total pour L’EBL-2 .
Pour l’Australie :
C’est le type 7 qui est l’ABL (Australian Bat Lyssavirus) affectant les Homme, chauves-souris frugivores et insectivores,
Le vaccin contre le virus est efficace .
Caractéristiques du virus
Le Rhabdovirus est sous la forme généralement allongée, cylindroconique (bâtonnet), avec une extrémité ogivale, l’autre plate. Le diamètre, de 70 à 80 µm est relativement constant, mais la longueur de la particule, de 150 à 180 µm, présente des variations (formes courtes, allongées, filamenteuses) selon les souches et les conditions de culture [21].Le virus est enveloppé par une nucléocapside symétrique hélicoïdale .Il présente une grande sensibilité aux agents physico-chimiques de désinfection et donc une faible résistance dans le milieu extérieur. Par ailleurs, le virus résiste au froid, à la dessiccation et à la putréfaction jusqu’à 8 jours après la mort. Il a un tropisme nerveux très marqué, et en particulier le système nerveux central, ce qui explique les troubles observés .
La nucléocapside
Le génome du virus
C’est un ARN non segmenté de polarité négative sur lequel un site promoteur, la transcriptase, peut se fixer. La séquence leader qui est le signal d’encapsidation comporte N, P, M, G, L : 5 gènes codant les 5 protéines virales :
♦N (pour Nucléoprotéine) code la protéine de capside N
♦P (pour Phosphoprotéine) code le cofacteur de la protéine
♦M (pour Matrice) code la protéine de matrice M
♦G (pour Glycoprotéine) code la glycoprotéine d’enveloppe G
♦L (pour Large) code la transcriptase (ARN polymérase) .
La capside
C’est l’assemblage d’environ 2000 molécules de protéine N autour du génome et forme la nucléocapside symétrique hélicoïdale comme l’allure d’un ressort comprimé à l’axe du virus. On trouve à l’intérieur de la capside une cinquantaine de molécule du protéiné L et P (complexe polymérase) et qui sont associés à la nucléocapside .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1- Définition de la rage
2- L’importance de la rage
2.1- Dans les pays en voie de développement
2.2- La rage à Madagascar
3- Virologie de la rage
3.1- Classification du virus
3.1.1- Les génotypes du virus rabique
3.1.1.1- Le virus de la rage classique
3.1.1.2-Le virus apparenté à la rage
3.1.1.2.1. Pour l’Afrique
3.1.1.2.2-Pour l’Europe
3.1.1.2.3-Pour l’Australie
3.2- Caractéristiques du virus
3.2.1- La nucléocapside
3.2.1.1- Le génome du virus
3.2.1.2- La capside
3.2.2- L’enveloppe
3.2.2.1- De la glycoprotéine G
3.2.2.2- De la protéine M
4- Etude de la maladie
4.1- Principale source du virus
4.2- Réservoir et distributeurs du virus (vecteurs)
4.3- L’écologie de la rage
4.3.1- La rage sauvage
4.3.1.1- La rage des carnassiers sauvages
4.3.1.2- La rage des chiroptères
4.3.1.2.1-Les hématophages (vampires)
4.3.1.2.2-Les frugivores et les insectivores
4.3.2- La rage canine, urbaine ou la rage « des rues »
4.3.3-La rage bovine
4.4- Physiopathologie de la rage
4.5- Modalité de transmission et contamination
4.6- Symptomatologie
4.6.1- Chez l’homme
4.6.2- Chez l’animal
4.6.2.1- Chez le chien
♦ La forme furieuse
♦ La forme paralytique
4.6.2.2- Chez les Ruminants
4.6.2.3- Chez les animaux sauvages
4.6.2.3.1-Le Renard
4.6.2.3.2-Le Loup
4.6.2.3.3-Les chiroptères
4.7- Les lésions
4.8- Diagnostic de la rage
4.9- Traitement
4.9.1- Conduite à tenir envers l’animal mordeur
4.9.2- Conduite à tenir envers les blessés
5- Prévention
5.1- Prophylaxie : vaccination
5.1.1-Le vaccin utilisé
5.1.2-La vaccination post-exposition
5.1.3-Vaccination pré-exposition
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I-METHODES
1- Cadre de l’étude
1.1- Situation géographique
1.2- Situation démographique
2- Choix de l’étude
3- Type d’étude
4- Période d’étude
5- Population d’étude
Critères d’inclusion
Critères d’exclusion
6- Mode d’échantillonnage
7 – Variables utilisées
Variable dépendant
Variable indépendant
8- Matériels d’étude
9-Traitement et analyse des données
9.1-Mode de collecte des données
9.2- Mode d’analyse des données
10- Limite d’étude
11- Considération éthique
II-RESULTATS
1-Population d’étude
1-1-La population humaine mordue selon le genre
1-2 La population humaine mordue selon la tranche d’âge
1-3- La population humaine mordue étudiée par année
2-Résultats sur l’identification des cas humains suspectés de la rage
2-1-La population humaine traitée après morsure de chien
2-2-La population humaine suspectée de la rage
2-3-La population humaine décédée de la rage
2-4-La population humaine suspectée de la rage selon la tranche d’âge
2-5-La population humaine suspectée de la rage selon le genre
2-6-La population humaine suspectée de la rage par année
2-7-Le devenir de la population humaine après morsure des chiens selon la tranche d’âge
2-8-La population humaine décédée de la rage selon le genre
2-9-La population humaine décédée de la rage par année
3-Résultats concernant les cas des chiens mises en observation
3-1-La population des chiens mordeurs observée
3-2-La population canine observée selon l’année
3-3-La population canine mise en observation suspectée de la rage
3-4-La population canine mise en observation suspectée de la rage par année
4-Résultat selon les descriptions des mesures de lutte
4-1-Vaccination chien mise en observation
4-2-Vaccination des chiens mise en observation selon l’année
4-3-La population humaine suspecté de rage selon le traitement post exposition
4-4-Vaccination post exposition de la population humaine après morsure de chien
4-5-Devenir de la population canine mise en observation
5-La population humaine suspectée
5-1-Selon le genre et l’année
5-2-Selon la tranche d’âge et l’année
5-3-Selon la tranche d’âge et le genre
6-La population humaine décédé de la rage
6-1-Selon le genre et l’année
6-2-Selon la tranche d’âge et année
6-3-Selon la tranche d’âge et genre
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I-Discussion
I-1 A propos de la Localisation géographique
I-2 A propos de l’échantillon
I-3 concernant la rage humaine
I-4-Concernant les chiens
I-5-Concernant la lutte contre la rage
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES