La pandémie du VIH/SIDA est la plus grave crise sanitaire que notre monde connaisse aujourd’hui. Depuis son apparition, cette maladie a tué plus de 25 millions de personnes. Dans le monde 40,3 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA à la fin de 2005 où 2,3 millions étaient des enfants âgés de moins de 15 ans. Pour la seule année écoulée, 700 000 enfants étaient nouvellement infectés par le virus, soit environ 2000 enfants nouvellement infectés par jour. La plupart de ces infections (90%) ont eu lieu en Afrique subsaharienne (1).
La plupart des cas d’infections chez les enfants de moins de 15 ans est imputables à la transmission du VIH de la mère à l’enfant (TME) pendant la grossesse, le travail et l’accouchement, ou pendant l’allaitement maternel (2). La prévention de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant (PTME) reste une des importantes initiatives de la lutte contre le VIH/SIDA. Les interventions spécifiques de la PTME dépendent de la connaissance ou non par la femme de son statut sérologique. Par conséquent, les services de dépistage et de conseil jouent un rôle important dans l’identification des femmes séropositives ; constituent le point d’entrée pour le traitement, les soins et le soutien ; aident les patients à prendre des mesures pour réduire les comportements qui accroissent les risques d’infection ou de transmission du VIH. Ainsi, ces services doivent être accessibles à toutes les femmes en âge de procréer, en particulier aux femmes enceintes et doivent, autant que possible, être accessibles à leurs partenaires masculins .
Le VIH/SIDA dans le monde
En 2005, on estime que 40,3 millions [36,7–45,3 millions] de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. Quatorze mille infections sont déclarées chaque jour. Il y a 4,9 millions [4,4 millions– 6,6 millions] de nouveaux cas d’infection et 3,1 millions [2,8 millions–3,6 millions] de décès imputables au SIDA chaque année, dont plus d’un demi-million (570 000) d’enfants (1). L’Afrique ne compte que 10 % de la population mondiale, cependant, environ 60 % des personnes vivant avec le VIH/SIDA se trouvent en Afrique subsaharienne soit 25,4 millions [23,4–28,4 millions] de personnes infectées. La prévalence du VIH chez l’adulte y est de 7,4 % [6,9–8,3] avec un nombre total de décès à 2,3 millions [2,1–2,6 millions] (11). A Madagascar, la prévalence nationale du VIH/SIDA parmi la population adulte est passée de 0,3 % en 2001 à 0,95% en 2003, prévalence relevée lors du dépistage systématique chez les femmes enceintes lors des visites prénatales en association avec la recherche de la syphilis (12).
Cette situation est préoccupante d’autant plus que la prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST) est très élevée à Madagascar. En effet, les IST favorisent la transmission du VIH. Elles constituent le septième motif de consultation au niveau des structures sanitaires publiques en 2004 (13). A cela s’ajoutent le faible niveau de connaissances en matière de VIH et la multiplication des comportements à risque .
Le VIH/SIDA chez les femmes
Dans le monde, les femmes sont bien plus touchées que les hommes par le VIH/SIDA. En effet, selon plusieurs études, les femmes ont beaucoup plus de risque d’être infectées par le VIH (au moins 1,2 fois plus chez elles que chez les hommes). Ce risque est encore plus accentué chez les jeunes femmes et les filles .
Trois quarts de l’ensemble des femmes âgées de 15 ans et plus vivant avec le VIH se trouvent en Afrique subsaharienne et elles comptent pour près de 13,2 millions [11,4 millions–15,1millions] soit 59 % d’adultes vivant avec le VIH .
Le VIH/SIDA chez les enfants et les femmes enceintes
Les cas de séropositivité au VIH sont en nombre élevé chez les femmes enceintes. Dans de nombreux pays d’Afrique australe, plus d’une femme enceinte sur cinq sont infectées par le VIH. Le taux d’infection par le VIH y est de 20 à 30% chez les femmes enceintes testées anonymement lors des consultations prénatales (1). A Madagascar, le taux de séropositivité de femmes enceintes est de 0,07% (Source : CNLS). Dans la majorité des cas, l’infection à VIH chez les enfants de moins de quinze ans résulte d’une transmission de la mère à l’enfant (2, 17). Selon plusieurs études, les risques de contamination par le VIH d’un bébé par sa mère séropositive seraient de l’ordre de 15% à 25% dans les pays industrialisés, et de 25% à 45% dans les pays en développement. Cette différence est largement imputable à l’allaitement maternel qui est plus fréquent et habituellement beaucoup plus prolongé dans les pays en développement (2, 11,17). Dans les pays où les produits sanguins bénéficient d’un dépistage systématique et où l’on utilise des matériels à usage unique avec respect de l’hygiène de soins, la TME est pratiquement la seule source de contamination du jeune enfant (10). La transmission peut se produire durant la grossesse, le travail, l’accouchement ou après la naissance par le lait maternel. Deux tiers environ des enfants non nourris au sein et qui sont malgré tout infectés ont été contaminés par leur mère au moment de l’accouchement, et le tiers restant durant la grossesse (principalement au cours du troisième trimestre). L’allaitement maternel représente un tiers de tous les cas de transmission dans les populations où il est la norme . Dans le monde, 700 000 enfants ont été infectés par le VIH/SIDA en 2003, soit 14% des infections nouvellement contractées, alors que ce phénomène est un élément presque entièrement évitable de l’épidémie (1).
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Table des matières
1-INTRODUCTION
2-REVUE DOCUMENTAIRE
2-1- VIH/SIDA dans le monde
2-2- VIH/SIDA chez les femmes
2-3- VIH/SIDA chez les enfants et les femmes enceintes
2-4- Counselling et test volontaire (CTV)
2-5- Prévention de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant (PTME)
3-METHODOLOGIE DE RECHERCHE
3-1-Type de l’étude
3-2-Cadre de l’étude
3-3-Population de l’étude
3-4-Période de l’étude
3-5-Durée de l’étude
3-6-Mode d’échantillonnage
3-7-Critères d’inclusion et d’exclusion
3-8-Collecte de données
3-9- Variables de l’étude
3-10-Analyses des données
4-RESULTATS
4-1-Profils sociodémographiques des enquêtées
4-1-1- Age
4-1-2- Situation matrimoniale
4-1-3- Niveau d’instruction
4-1-4- Niveau socio-économique
4-1-5- Religion
4-1-6- Antécédents gynécologiques
4-2- Connaissance des FE en matière de TME et CTV
4-2-1-Gratuité du test de dépistage du VIH/SIDA
4-2-2-Connaissance des FE en matière de VIH/SIDA
4-2-3-Connaissance des femmes enceintes en matière de TME
4-2-4- Connaissance des FE sur les moments de la TME
4-3-Attitude vis -à -vis de la TME et CTV
4-3-1- Attitude par rapport au fait que le test du VIH/SIDA est volontaire
4-3-2- Attitude des FE par rapport à la procréation des femmes séropositives
4-3-3- Attitude des FE par rapport aux groupes de soutien des PVVIH
4-4-Pratique des FE en matière de TME et de CTV
4-4-1- Dépistage du VIH/SIDA chez les FE enquêtées
4-4-2- Profils sociodémographiques des FE ayant fait un dépistage du VIH/SIDA
4-4-3-Dépistage du VIH/SIDA chez les partenaires
4-4-4-Comportements à risque vis-à-vis du VIH/SIDA
4-5-Organisation du service
4-5-1-Informations sur la TME
4-5-2-Accueil, confidentialité, counselling pré et post test
5-DISCUSSION
5-1-Profils sociodémographiques des enquêtées
5-2-Gratuité du test de dépistage du VIH auprès des sites PTME et des centres de CTV
5-3-Connaissance des FE en matière de VIH/SIDA et TME
5-4-Attitude vis-à-vis de la TME et CTV
5-5-Pratique en matière de TME et CTV
5-6-Comportements à risque vis-à-vis du VISH/SIDA
5-7-Organisation du service de PTME
6-SUGGESTIONS
7-CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE