La vision est le pus important des cinq organes de sens dont la nature a doté l’Homme. Outre son importance capitale dans l’exécution des tâches les plus élémentaires de la vie courante, la vision nous permet de profiter de la beauté et des couleurs du monde, de voir les êtres qui nous sont chers. La perte de ce don inestimable est source de profondes souffrances encore plus si elle touche les enfants, espoir et avenir de toutes les sociétés. Les pathologies ophtalmologiques en général et les vices de réfraction en particulier constituent une préoccupation des parents et des enseignants en milieu scolaire. Les plus jeunes enfants en classes primaires constituent une des couches les plus vulnérables. Ils sont souvent inconscients du mal dont ils souffrent, et qui constitue un handicap majeur à la réussite dans le cursus scolaire. Les parents ignorant ce mal, c’est souvent un enseignant attentionné en classe qui permet de soupçonner le problème (parfois à un stade tardif) et informe les parents de la mauvaise vision de leurs enfants.
Le dépistage et la prise en charge précoces permettent d’éviter certaines complications (amblyopie) préjudiciables pour l’avenir scolaire, social, et professionnel des enfants atteints. Le vice de réfraction se définit comme une formation inadéquate de l’image d’un objet sur la rétine. C’est le système optique de l’œil qui est en cause. Comme tous les instruments optiques, l’œil fonctionne sur le principe de la réfraction. Tous les rayons lumineux qui le traversent changent de direction. Ils sont déviés par la cornée, le cristallin avant de converger vers la rétine en situation normale. Dans le cas contraire, l’œil présente un défaut de vision appelé vice de réfraction ou amétropie.
L’OMS estime à environ 153 millions le nombre de personnes vivant avec un vice de réfraction non ou mal corrigé dans le monde ; environ 6,3 millions vivent en Afrique. Ils représentent la deuxième cause de cécité évitable après le trachome. Les vices de réfraction font partie des cinq maladies prioritaires que l’OMS et d’autres organisations internationales, à travers « Vision 2020 : Le Droit à la Vue », ont pris l’initiative d’éliminer d’ici 2020 (trachome, vices de réfraction, cataracte, onchocercose, cécité de l’enfant) .
Une étude réalisée au Bénin en 2005 sur la prévalence des vices de réfraction chez les élèves de l’école primaire publique de Cadjèhoun (Cotonou) a trouvé 10,6 % [6]. Au Cameroun une étude réalisée en 2008 sur les pathologies oculaires fréquemment rencontrées chez les enfants scolarisés âgés de 6 à 15 ans a montré une fréquence de 43,1% pour les amétropies [7]. Au Mali en Commune V et VI du District de Bamako, une étude effectuée en 2002 sur la prévalence de l’astigmatisme en milieu scolaire a trouvé une fréquence de 41,6% chez les enfants scolarisés de 5 à 14 ans [8]. En Commune IV du District de Bamako une étude des vices de réfraction chez les élèves de 12 à 18 ans en 2007 a trouvé une prévalence de 18,9%.
Rappel sur les vices de réfraction
La réfraction
La réfraction est le changement de direction que subit un rayon lumineux quand il traverse la surface séparant deux milieux transparents différents. La lumière en passant d’un milieu transparent à un autre est déviée, cette fracture apparente est à l’origine du mot réfraction.
Comme exemple en mettant un stylo dans un verre d’eau, on a l’impression que le stylo est cassé au niveau de la surface. En fait la lumière que renvoie le stylo vers nos yeux traverse deux milieux différents : l’eau et l’air dans lesquels les rayons lumineux sont déviés.
Le dioptre :
C’est la surface qui sépare deux milieux transparents d’indice différent. L’œil est formé de deux dioptres : le dioptre cornéen et le dioptre cristallinien. La puissance totale de l’œil est en moyenne de 60 dioptries (2/3 pour la cornée et 1/3 pour le cristallin).
L’indice de réfraction:
L’indice de réfraction d’une matière est un nombre qui caractérise le pouvoir qu’à cette matière, à ralentir et à dévier la lumière. C’est le rapport entre la vitesse de la lumière dans le vide (environ 300000km/s) et la vitesse de la lumière dans le corps transparent.
L’œil emmétrope:
C’est un œil normal sans défaut de réfraction, l’image d’un objet vu se forme sur la rétine sans effort (c’est-à-dire sans accommodation).
L’acuité visuelle:
C’est l’expression chiffrée de la valeur fonctionnelle de la macula (plus précisément de la fovéola).Elle est mesurée avec des échelles (MONOYER, SNELLEN etc.) qui expriment l’acuité en dixièmes. En vision de près, l’acuité est mesurée avec l’échelle de PARINAUD.
Le punctum proximum
On appelle punctum proximum(PP), le point le plus proche que l’œil peut voir avec une accommodation maximale. Il est environ 7 cm chez l’enfant et 25 cm chez l’adulte en situation normale.
Le punctum remotum
On appelle punctum remotum(PR), le point le plus éloigné que l’œil peut voir nettement sans l’infini pour l’emmétrope.
L’amétropie :
C’est un trouble de la réfraction secondaire à une mauvaise mise au point de l’image sur la rétine. On distingue l’amétropie dite sphérique ou axile (myopie et hypermétropie) et l’amétropie cylindrique (astigmatisme). L’amétropie est donc l’ensemble des troubles qui font que lorsqu’un œil est au repos, l’image qui devrait normalement se projeter sur la rétine se fait en avant en cas de myopie, en arrière en cas d’hypermétropie et de façon déformée en cas d’astigmatisme.
Différentes formes de myopie
La myopie axile
Le principal facteur anatomique de survenue de la myopie est l’allongement excessif de l’œil (longueur axiale supérieure à 23 mm) responsable de la myopie axile. Un œil myope est un œil «trop long » vis-à-vis de la puissance optique de la cornée et du cristallin. De ce fait, le plan de l’image la plus nette est située en avant de la rétine pour un objet lointain.
La myopie de courbure
Elle est due à une déformation de la cornée (kératocône) ou du cristallin.
La myopie d’indice
C’est une forme de myopie acquise plus tardive. Elle traduit la présence d’une cataracte nucléaire. Elle est liée à l’augmentation de l’indice de réfraction du noyau du cristallin qui se densifie en s’opacifiant. Cette augmentation de l’indice induit une augmentation de la puissance optique du cristallin, qui devient plus puissant.
Etiologies
Différents facteurs interviennent dans la survenue de la myopie:
Facteurs génétiques
La myopie est en partie d’origine génétique et apparait souvent dans les familles où il y a des myopes avec parfois un saut de génération. Un enfant a plus de risque de présenter une myopie si l’un des parents est myope (un risque sur trois environ) et encore plus si les deux parents sont myopes (un risque sur deux). La moitié des myopes ont leur frère ou sœur myope.
Les Facteurs environnementaux
– Une exposition forte de l’œil à la chaleur entrainerait une modification de l’indice de réfraction du cristallin.
– Le travail prolongé de près (lecture, ordinateur, télévision, jeux vidéo) pourrait favoriser la survenue de myopie car en vision de près prépondérante la longueur axiale de l’œil augmente.
– Un autre facteur de risque est le manque de lumière naturelle. Un neurotransmetteur produit dans la rétine sous l’effet de la lumière, la dopamine, éviterait en effet la croissance excessive de l’œil pendant l’enfance.
Signes subjectifs de la myopie
– Difficultés de voir de loin. Mauvaise acuité visuelle de loin
– Céphalées
– Clignement des yeux
– Signe de la fente : le plissement de la fente palpébrale pour mieux voir ou carrément la fermeture d’un œil.
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Table des matières
I-INTRODUCTION
II-OBJECTIFS
III-GENERALITES
3.1-Rappel sur les vices de réfraction
3.1.1-La réfraction
3.1.2-La myopie
3.1.3-L’hypermétropie
3.1.4-L’astigmatisme
IV-MATERIEL ET METHODES
V-RESULTATS
VI-COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII-CONCLUSION
VIII-REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
IX-ANNEXES
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