Vers une optimisation de l’impact des aides humanitaires a travers une proposition d’axes strategiques

Madagascar n’est pas épargné par la pauvreté . Cette pauvreté extrême de la population se reflète à plusieurs niveaux. La population fait face à de multiples privations dont une insécurité généralisée, des déficits d’énergie et d’infrastructures, de santé, une mauvaise gouvernance . Cette instabilité ne concerne pas que le plan socio-économique mais touche également le plan environnemental. En effet, sujet au changement climatique , Madagascar enregistre chaque année des dommages et pertes importants en raison des catastrophes d’origines naturels . Les analyses économiques en la matière révèlent une situation déplorable. La vulnérabilité de la population malgache face à l’occurrence de ces aléas est accentuée par la précarité de leurs conditions de vie, la vulnérabilité étant les caractéristiques et les circonstances d’une communauté ou d’un système qui le rendent susceptible de subir les effets d’un danger . Outre cette instabilité sociopolitique et économique, le pays reste fortement exposé aux catastrophes d’origine naturel. « Depuis son indépendance en 1960, Madagascar n’a pas connu de violence à grande échelle » . Mais l’ampleur de la pauvreté et des crises politiques cycliques qui ont sévi est tel que le pays ne peut plus répondre aux besoins de sa population en cas de situation exceptionnelle, et que la population ne peut se relever par ses propres moyens, d’où une nécessité de solliciter ou d’accepter des aides.

Concept, cadre et contexte de l’aide humanitaire

Au cours du XXème siècle, l’univers humanitaire s’est beaucoup amplifié et médiatisé. Le monde s’intéresse désormais aux bouleversements que connaissent ses semblables. Cela s’explique par une forte médiatisation des catastrophes, qui permet de se focaliser sur des crises auparavant inaperçues. Et étant le point clé de notre étude, quelques points essentiels sur l’aide humanitaire vont être étalés supra.

Le monde de l’humanitaire

L’aide humanitaire ou l’assistance humanitaire ou l’action humanitaire sont des concepts utilisés couramment et qui prêtent à confusion. D’apparence simple, ils posent cependant des difficultés quant à leurs délimitations mais tous entrent dans le cadre des aides d’urgence. Il convient néanmoins de faire une remarque préliminaire. Rares sont les définitions qui encadrent ces notions.

Premièrement, les Conventions de Genève de 1949 désignent l’assistance générale (alimentaire, médicale, vestimentaire etc.) qui doit être apportée aux victimes des conflits, conformément au droit humanitaire pour couvrir les besoins essentiels à leur survie. Deuxièmement, la définition du concept de « l’action humanitaire » va de pair avec celle de l’aide humanitaire. Une telle démarche nous permet de comprendre l’aide comme une intention, une volonté d’apporter un secours, un soutien dont la matérialisation est l’action sur le terrain. L’action humanitaire est donc le prolongement sur le terrain de l’aide humanitaire».

Un monde d’entraide et de philanthropie

L’aide humanitaire a longtemps été conçue comme une promotion des droits humains et de la sécurité humaine. En effet, elle est souvent synonyme de solidarité, de charité, de bonne action et d’altruisme.

La Cour Internationale de Justice de La Haye donne une définition juridique de l’aide humanitaire, dans un arrêt du 27 juin 1986, Nicaragua c/ Etats-Unis d’Amérique, dans lequel elle désigne comme humanitaire « une aide alimentaire, en médicaments, en vêtements, par opposition à la fourniture d’armes, de munitions, de véhicules ou matériels susceptibles de causer des dommages ou la mort». Cette définition paraît limitative d’où l’intérêt de cette nouvelle définition qui consiste à dire que « l’humanitaire comme toute action visant à venir en aide à une population privée de ces droits élémentaires, quel que soit la cause de la perte de ces droits, que ce soit sur le plan international ou national».

L’aide humanitaire peut répondre à divers besoins dont la famine, l’éducation, la santé ou encore en terme d’infrastructure et peut revêtir diverses formes soit sous forme de dons en nature, d’argent, de soutien psychologique et morale. Elle doit obéir à quelques principes à savoir l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance .

L’aide humanitaire et le droit international humanitaire

Le DIH (Droit International Humanitaire) a été conçu pour des situations conflictuelles. Mais, des changements ont été opérés afin d’inclure les catastrophes d’origines naturels et d’autres situations dans le cadre du DIH.

Du lendemain de la bataille de Solferino à la guerre de Biafra

Cette section va retracer le passage de l’assistance des conflits internationaux aux conflits nationaux internationalisés. D’une part, la naissance juridique de l’aide humanitaire est associée à la bataille de Solferino, à partir de laquelle le droit humanitaire international prendra tout son sens. C’est elle qui jette les bases actuelles de l’assistance humanitaire. D’autre part, la guerre de Biafra va projeter l’action des organisations sur le devant de la scène médiatique, ouvrant les yeux au reste du monde sur la réalité des conflits et sur l’action des organisations humanitaires dans ces régions en crise.

Une certaine forme de solidarité a longtemps existé dans toutes les cultures et les civilisations. Mais elle a toujours exclu les soldats adverses, les ennemis. Mais c’est la bataille de Solferino, opposant armée franco-italienne et prussienne en 1859, qui marque un tournant dans la conception de l’aide humanitaire neutre et impartial. Henry Dunant fut témoin de cette guerre malgré lui et de l’absence de soins sur près de la moitié des soldats blessés. Le jeune homme d’affaire suisse a ensuite publié un livre « Un souvenir de Solferino » en 1862. Il énonce deux souhaits :
o la création dans chaque pays d’une société de secours volontaire
o la ratification par les Etats d’un « principe international conventionnel et sacré assurant une protection juridique des services sanitaires ».

Suite à ce livre naît l’institution de la Croix-Rouge en 1863. Cet organisme avait au départ pour objectif de secourir les blessés de guerre sans faire de différence entre amis et ennemis. Et le 22 août 1864 est ratifiée la première Convention de Genève pour « l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne». Suivront un éventail de textes internationaux dédiés au droit de la guerre ou plutôt au droit humanitaire international. Les guerres du XXème siècle notamment la deuxième guerre mondiale (1939-1945) a montré l’importance d’un élargissement de l’aide humanitaire aux populations victimes :
o La deuxième Convention de 1879 veille sur l’amélioration du sort des blessés, malades et naufragés des forces armées sur mer
o En 1929, la troisième Convention, pour sa part, tient compte des prisonniers de guerre
o Quant à la quatrième Convention de Genève, adoptée en 1949, elle introduit la protection des civils et de leurs biens en cas de conflit armé ou de guerre. A ces quatre conventions ont été ajoutés des protocoles additionnels en 1977.

L’aide humanitaire va alors connaitre un deuxième bouleversement dans sa mise en œuvre et dans sa reconnaissance, avec comme point de départ la guerre du Biafra (1967- 1969). Cette période marque le début de la médiatisation de l’aide humanitaire et remet entre autre en cause le concept de neutralité et d’impartialité.

Durant cette guerre, le gouvernement nigérian interdit l’accès aux aides humanitaires aux populations affamés et le CICR (Comité International de la Croix-Rouge) attendait l’autorisation à la frontière. Certains intervenants décidèrent d’ignorer les directives des parties en guerre et d’organiser cette action eux même avec comme appui les médias. L’objectif était de secouer les consciences, récolter des fonds, et d’exercer sur les politiciens du Nord et du Sud.

Du droit international humanitaire au droit d’assistance humanitaire 

Le droit international humanitaire ou « droit des conflits armés » ou « droit de la guerre » est un ensemble de règles qui régissent les conflits armés en vue d’ « humaniser la guerre ».

Le DIH couvre deux champs d’applications précis :
❖ Le « droit de Genève » qui protège ceux qui ne participent pas ou plus au combat, c’est-à-dire principalement la population civile et les militaires hors de combat, blessés ou prisonniers.
❖ le « droit de La Haye » qui fixe les droits et obligations des parties au combat dans la conduite des hostilités, limite le choix des moyens de guerre et interdit d’employer des armes ou des méthodes de guerre de nature à causer des pertes inutiles ou des souffrances excessives .

Cependant, au fil des années et au regard des différentes Conventions Internationales, l’assistance à des populations en danger va connaître des mutations profondes et ne concerne plus seulement les conflits armés. En effet, les conflits qui se sont passés ces cinquante dernières années ne rentrent pas dans ce contexte, ainsi le droit humanitaire continue à se développer et dispose de nombreuses dispositions juridiques lui permettant de s’adapter et de répondre à ces nouveaux défis .

Désormais, elle s’étend également aux victimes de catastrophe d’origine naturel et de façon plus large, à toute personne confrontée à des sinistres ou des situations de grande pauvreté. L’aide humanitaire va donc répondre précisément à des situations d’urgence telles que les guerres, les déplacements de populations, les famines, les catastrophes d’origine naturel. Avec cette diversité de champs nécessitant une assistance, on note de nouvelles orientations de la perception de l’aide humanitaire: vers la mise en place du droit d’assistance humanitaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
Ière PARTIE : CADRE THEORIQUE, CONCEPTUEL ET CONTEXTUEL DE L’ETUDE
CHAPITRE I : CONCEPT, CADRE ET CONTEXTE DE L’AIDE HUMANITAIRE
1.1.1 Le monde de l’humanitaire
1.1.2 L’humanitaire, différent des autres formes d’aides
1.1.3 Le contexte humanitaire mondial et actuel
CHAPITRE II : CADRE ACTUEL ET MISE EN ŒUVRE DE L’AIDE HUMANITAIRE EN TANT QU’ELEMENT DE LA REPONSE D’URGENCE
1.2.1 L’aide humanitaire et la gestion des risques et catastrophes (GRC)
1.2.2 La place de l’aide humanitaire dans le continuum RRC / développement
1.2.3 L’aide humanitaire, une source de financement indéniable en cas de catastrophe
CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE
1.3.1 Présentation de l’outil
1.3.2 Présentation de l’approche « multi acteurs »
1.3.3 Le principe de la triangulation (multi critère)
1.3.4 Méthodologie de recherche
IIème PARTIE : DEMARCHE METHODOLOGIQUE, ANALYSES ET TRAITEMENTS DES DONNEES
CHAPITRE I : CONSTATS DE LA SITUATION A MADAGASCAR ET PROPOS CRITIQUES
2.1.1 D’un point de vue national
2.1.2 Propos critiques de la préparation et de l’aide humanitaire en tant qu’élément de réponse d’urgence : national et régional
CHAPITRE II : PRESENTATION DES RESULTATS
2.2.1 Présentation de la zone d’étude
2.2.2 Analyse à base communautaire
CHAPITRE III : ANALYSES ET TRAITEMENT DES DONNEES
2.3.1 Croisements des données : Lacunes et faiblesses
2.3.2 Analyses des données et des solutions
2.3.3 Solutions proposées par la communauté
2.3.4 Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES

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