Importance de la modรฉlisation des gรฉnรฉrateurs de perturbation pour la simulation CEM
Il est bien connu que les fronts de commutation des grandeurs รฉlectriques mesurรฉes au niveau de la cellule de commutation sont loin dโavoir la forme rectangulaire. Ceci est dรป ร plusieurs facteurs comme le comportement fortement non-linรฉaire des composants semiconducteurs et ร lโimperfection des รฉlรฉments passifs et de la connectique. En pratique, les rรฉponses des modรจles de gรฉnรฉrateurs traduisant les signaux de puissance au sein dโune cellule sont reprรฉsentรฉes par une forme de trapรฉzoรฏdale. Cette forme dโonde simplifiรฉe est caractรฉrisรฉe par un temps de montรฉe, un temps de descente et une pรฉriode de dรฉcoupage. Ces termes dรฉterminent lโenveloppe du spectre et mettent en รฉvidence lโรฉtendue spectrale du signal (figure I-6). Plus les temps de commutation sont faibles, plus le spectre est รฉtendu vers les hautes frรฉquences et plus le couplage entre lโenvironnement et la source de perturbation devient critique [8], [4]. Physiquement, les phasesde transition ne sont jamais aussi brutales et la dรฉrivรฉe ne peut subir cette discontinuitรฉ.
Limitations des mรฉthodes indirectes (simulation tem porelle)
Il sโagit dโun autre outil bien adaptรฉ pour la simulation fonctionnelle des systรจmes de puissance et extensible pour lโanalyse CEM en รฉlectronique de puissance puisquโil offre lโavantage dโintรฉgrer la finesse des diffรฉrents รฉlรฉments du circuit (actifs et passifs). Les rรฉsultats des simulations temporelles sont obtenus sans sรฉparation des modes de propagation tout en offrant la possibilitรฉ de reprรฉsenter les phรฉnomรจnes non-linรฉaires. รvidemment, la justesse et la finesse des rรฉsultats dรฉpendent de la prรฉcision des modรจles implรฉmentรฉs dans le simulateur et en seconds lieux du pas de simulationce qui rend cette mรฉthode trop couteuse en temps de calcul.
Des logiciels tels que PSpice ยฎ , SABER ยฎ ou SIMPLORER ยฎ sont parmi les logiciels les plus connus et les plus utilisรฉs par lโindustrie. Lโavantage de ces logiciels de type circuit cโest quโils sont optimisรฉs pour le calcul des circuits รฉlectriques et quโils offrent de nombreux modรจles de composants de puissance. Lโutilisation de ce genre de logiciels semble adaptรฉe ร la simulation orientรฉe CEM en รฉlectronique de puissance. Leur plus grand avantage est la bibliothรจque des modรจles de composants qui peuvent satisfaire le rendu souhaitรฉ pour la reconstruction des commutations. Ceci nโempรชche pas que dโautres logiciels comme MATLAB
-Simulink, qui est un outil optimisรฉ pour le calcul matriciel, peuvent aussi envisager la simulation des convertisseurs statiques dโun point de vue CEM. En fait, bien quโil ne propose pas de modรจles dรฉdiรฉs ร la simulation รฉlectrique comme dans les logiciels citรฉs prรฉcรฉdemment, la puissance de son module de simulation (Simulink) et le dรฉveloppement de nouvelles toolbox dรฉdiรฉes au domaine du gรฉnie รฉlectrique rendent son utilisation pour la simulation CEM envisageable [10].
Nous avons vu dans la section prรฉcรฉdente un aperรงu sur les diffรฉrents niveaux dโapproches utilisรฉes pour รฉlaborer des gรฉnรฉrateurs รฉquivalentset leurs limites sur la plage frรฉquentielle.
Par analogie, en connaissant maintenant lโimportance des modรจles de sources รฉquivalentes sur la signature CEM, une attention systรฉmatique et primordiale doit รชtre donnรฉe aux composants discrets pour les logiciels de simulation de type circuit.
En rรฉalitรฉ, le comportement fortement non-linรฉaire des semi-conducteurs les rend difficilement modรฉlisables. Cette complexitรฉ est croissante suivant plusieurs facteurs comme la gรฉomรฉtrie interne des composants, la technique de fabrication et les propriรฉtรฉs physiques des matรฉriaux utilisรฉs. Par exemple, par rapport ร la simulation CEM, une simulation fonctionnelle dโune structure dโรฉlectronique de puissance qui ne tient pas compte de la nonlinรฉaritรฉ des capacitรฉs intrinsรจques des interrupteurs (niveau basique dโun modรจle) peut garantir des rรฉsultats trรจs satisfaisants, ce qui ne serait plus le cas si on voulait analyser lesharmoniques dans ce systรจme (vision HF du circuit).
Des รฉtudes rรฉcentes ont pu confirmer lโexistence de contraintes qui peuvent limiter lโutilisation des modรจles prรฉdรฉfinis dans les simulateurs pour des รฉtudes spรฉcifiques comme lโรฉtude de la signature CEM des convertisseurs statiques. Des travaux de modรฉlisation dโun convertisseur ร lโaide du logiciel Saber [11] ont montrรฉ quโun modรจle du MOSFET issue de la bibliothรจque Saber รฉtait incapable de rendre des commutations ร des frรฉquences supรฉrieures ร 500 kHz. En outre, la comparaison entre les spectres de perturbations conduites mesurรฉes et simulรฉes a prouvรฉ la limitation de la plage de validitรฉ du modรจle et quโil nโest pas adaptรฉ pour la simulation CEM.
Si on part sur lโhypothรจse quโun modรจle est capablede satisfaire un niveau de prรฉcision permettant la simulation CEM, des รฉtudes de sensibilitรฉ des paramรจtres ont รฉtรฉ menรฉes sur des modรจles SPICE de MOSFET [12], [13]. Il en ressort que les spectres des courants de mode commun ont une dรฉpendance forte ร quelques paramรจtres. On peut conclure de cette รฉtude quโun modรจle disposant dโun grand nombre de paramรจtres pour prendre en considรฉration la majoritรฉ les phรฉnomรจnes physiques internes ne mรจne pas systรฉmatiquement vers un modรจle bien adaptรฉ pour la simulation CEM. Un modรจle bien maรฎtrisรฉ et prรฉcis au niveau du renseignement des paramรจtres sera donc mieux adaptรฉ.
Alors, face ร toutes ces exigences que demande lโanalyse CEM, quel niveau de complexitรฉ devons-nous apporter ร un modรจle ? Dans la perspective de rรฉpondre ร cette question, nous allons essayer de dรฉfinir briรจvement les structuresdes semi-conducteurs et de donner une vueglobale sur leurs modรจles.
Aperรงus sur la modรฉlisation des semi-conducteurs etles exigences de la simulation CEM
Le but du prototypage virtuel est de repousser le plus possible le recours ร des protocoles de mesure et dโessayer de se limiter aux rรฉsultats des simulations. Afin dโobtenir la meilleure prรฉcision possible, les modรจles employรฉs doivent dรฉcrire finement les phรฉnomรจnes qui apparaissent lors des commutations. Il sโavรจre aussi que quelques principes de modรฉlisation des composants actifs peuvent contredire les notions de la reconstruction a priori . En fait il existe plusieurs faรงons dโanalyser le comportement des semi-conducteurs classifiables sous deux catรฉgories; la modรฉlisation physique et la modรฉlisation comportementale. Le modรจle physique est รฉtabli suivant les รฉquations locales de la physique, il est renseignรฉ par des paramรจtres liรฉs ร sa gรฉomรฉtrie interne et aux propriรฉtรฉs physiques des matรฉriaux (figure I-11).
Plusieurs travaux ont adoptรฉ cette mรฉthode de modรฉlisation et les modรจles dรฉveloppรฉs montrent un bon niveau de prรฉcision par rapport ร la mesure [14], [15], [16]. Le nombre important des paramรจtres physiques ร renseigner rend la manipulation de ces modรจles trรจs dรฉlicate. Malheureusement, les fabricants de ces composants sont trรจs discrets et lโidentification de ces paramรจtres demande des procรฉdures dโextraction spรฉcifiques ร chaque composant, un รฉquipement spรฉcial et de lโexpertise [17], [18]. Tout รงa nous mรจne vers des รฉtudes supplรฉmentaires qui demandent plusieurs รฉtapes de caractรฉrisation expรฉrimentale ce qui ne convient pas avec les objectifs de la simulation a priori .
Les interrupteurs IGBT
Lโassociation des avantages de la commande MOS et des performances bipolaires ont fait de lโIGBT le leader de lโรฉlectronique de puissance pour des applications allant jusquโร quelques MW avec des frรฉquences limites de lโordre de 20 kHz [33]. Selon leurs structures, il existe plusieurs types dโIGBT diffรฉrents au niveau de leurs performances รฉlectriques et de leurscomportements physiques. ร titre dโexemple, il est possible de distinguer ร la figure I-18deux technologies de conception fondamentales ditesร grille planar et ร grille en tranchรฉes.
Dans ces deux grandes familles deux types de design de lโanode sont possibles : soit ร contrรดle dโinjection (IGBT-NPT) ou ร limitation de charge (IGBT-PT) [45].
Recouvrement inverse
ร cause dโune certaine quantitรฉ de charges emmagasinรฉes durant la conduction, lโapplication brusque dโune tension inverse aux bornes dโune diode en conduction nโentraine pas un blocage instantanรฉ. Un certain temps appelรฉ temps de recouvrement inverse est nรฉcessaire pour que la diode retrouve son pouvoir de blocage (figure I-27). Suivant la remontรฉe du courant de recouvrement, les diodes se classifient suivant deux catรฉgories ; ร remontรฉe progressive (soft-recovery) et ร remontรฉe brutale (snap-off). Ces derniรจres sont rarement utilisรฉes dans les structures de conversion ร cause de leur effet perturbateur.
Effet de la tempรฉrature
Lโidentification des effets de la tempรฉrature (subites ou gรฉnรฉrรฉs) sur les allures de commutation est indispensable afin quโelle ne soit pas confondue avec dโautres phรฉnomรจnes.
Ces effets sont divers tels que la diminution de Vth et de la constante k (figure I-22), lโaugmentation de la rรฉsistance รฉquivalente ร lโรฉtat passant R onet des courants de fuite [56], [72]. Lโeffet de la variation thermique sur les capacitรฉs intrinsรจques est par contre trรจs faible.
Conclusion
Ce chapitre introductif a permis dโavoir un aperรงu gรฉnรฉral sur les techniques de modรฉlisation utilisรฉes pour la caractรฉrisation CEM des convertisseurs statiques et sur les phรฉnomรจnes physiques qui peuvent y participer. Face ร lโรฉvolution rรฉcente des calibres de commutation des convertisseurs avec lโapparition des semi-conducteurs SiC et GaN, les outils de simulation nโont pas pu rรฉaliser un saut semblable. Ces outils ont prรฉsentรฉ des inconvรฉnients avec les semi-conducteurs Si tel que le coรปt de calcul pour la simulation temporelle, la complexitรฉ de la mise en รฉquation et le problรจme de la linรฉarisation de la structure pour la simulation frรฉquentielle. Ainsi, avec les nouveaux calibres de commutation, lโutilisation des mรชmes outils aggravera certainement les problรจmes rencontrรฉs et peut entrainer dans certains cas lโinvaliditรฉ des modรจles. Le dรฉveloppement de mรฉthodes simples, prรฉcises et rapides qui permettent une prise en compte a priori des perturbations gรฉnรฉrรฉes constitue maintenant un des dรฉfis majeurs pour les concepteurs. Dans cet objectif, le but de nos travaux est de contribuer ร lโรฉlaboration de modรจles bien maรฎtrisรฉs en nombre de paramรจtres et valables pour la plage frรฉquentielle nรฉcessaire pour lโรฉtude CEM (ex : DC-100 MHz) tout en gardant un niveau de simplicitรฉ et un coรปt de calcul raisonnable.
Exigences pour la modรฉlisation haute frรฉquence des composants
Une simulation temporelle qui vise lโanalyse des perturbations conduites dans les convertisseurs statiques impose une contrainte supplรฉmentaire sur les modรจles utilisรฉs. En plus de satisfaire lโaspect fonctionnel de la structure, les modรจles doivent couvrir une large gamme de frรฉquences exigeant ainsi la prise en considรฉration des รฉlรฉments parasites de la structure. Le degrรฉ de complexitรฉ de ces modรจles dรฉpend de la nature du composant traitรฉ. Par exemple, par logique de complexitรฉ croissante dans une structure de conversion, la modรฉlisation HF dโun condensateur de dรฉcouplage est nettement moins complexe que dโautres composants passifs comme les transformateurs multi-enroulements ou les machines รฉlectriques. De faรงon gรฉnรฉrale, il faut comprendre que la difficultรฉ pour obtenir un modรจle pertinent est croissante avec le nombre de composants discrets inductifs et capacitifs qui constituent la structure passive. Cette complexitรฉ est liรฉe aux matรฉriaux magnรฉtiques et diรฉlectriques ainsi quโร la gรฉomรฉtrie de ces composants qui conditionne directement les couplages รฉlectromagnรฉtiques. ร ces effets sโajouteaussi le rรดle important de la connectique sur la signature spectrale par effet de couplage (capacitif, inductif et par impรฉdancecommune).
Bien quโil ne soit plus vraiment nรฉcessaire de le rappeler, les principales perturbations conduites sont engendrรฉes par lโassociation des variations brutales des tensions et courants des interrupteurs de puissance avec le caractรจre inductif et capacitif de lโenvironnement proche de ces derniers. Ainsi, des courants HF indรฉsirables sont gรฉnรฉrรฉs par effet capacitif associรฉ aux variations rapides de tension. Ces courants pouvant eux-mรชmes engendrer des variations rapides de tension par effet inductif. Jusqu’ร maintenant, cette analyse nous a permis de classer les semi-conducteurs comme des sources et les divers รฉlรฉments du convertisseur comme des chemins de propagation voire comme des victimes suivant leur susceptibilitรฉ. Les interrupteurs possรจdent des composants parasites intrinsรจques non-linรฉaires capables dโinfluencer la signature CEM du convertisseur ce qui fait dโeux non seulement des sources de perturbation mais รฉgalement des chemins de propagation.
Rรดle des semi-conducteurs
En sโappuyant sur les donnรฉes des fabricants, la figure II-4 montre les allures des capacitรฉs intrinsรจques du MOSFET et de la diode utilisรฉs. Le comportement fortement nonlinรฉaire de ces capacitรฉs apporte une difficultรฉ supplรฉmentaire sur lโinterprรฉtation de leur rรดle dans la gรฉnรฉration des perturbations. Afin de mieuxcomprendre ce rรดle, nous avons gardรฉ les modรจles utilisรฉs prรฉcรฉdemment mais en fixant les valeurs de leurs capacitรฉs intrinsรจques. Ceci permettra une meilleure identification des circuitsrรฉsonnants formรฉs par ces capacitรฉs. Nous avons fixรฉ la capacitรฉ de la diode ร la valeur de 200 pF.
Interprรฉtation de lโeffet des phases transitoires e t la notion de modรจle HF
Lโรฉtude des chemins de propagation et le dรฉveloppement de modรจles qui couvrent une large bande de frรฉquences ont fait le sujet de plusieurs travaux de recherche [4], [60], [34], [76-81]. Les composants concernรฉs par la modรฉlisation HF sont tous les รฉlรฉments qui peuvent รชtre associรฉs ร une structure de conversion de puissance tels que la connectique, les รฉlรฉments passifs, la charge, le systรจme de filtrage et les composants actifs. Le niveau de complexitรฉ des modรจles dรฉpend de lโobjectif de lโรฉtude (simulation fonctionnelle ou simulation pour la CEM). Pour le cas dโune simulation fine en CEM, la considรฉration des รฉlรฉments parasites de toute la structure peut entrainer des temps de simulation trop longs sans compter les problรจmes de convergence des solveurs. Or on a pu remarquer dans le paragraphe prรฉcรฉdent que les courants parasites nโapparaissent que durant les phases transitoires et que leur durรฉe est trรจs courte par rapport ร la pรฉriode de commutation. Dโautre part, puisque les capacitรฉs intrinsรจques des semi-conducteurs ne dรฉpendent que des potentiels ร leurs bornes, elles peuvent รชtre considรฉrรฉes constantes lorsque ces tensions nโรฉvoluent plus.
En conclusion, tout modรจle destinรฉ ร reprรฉsenter un comportement HF devient surdimensionnรฉ durant le fonctionnement statique ettout modรจle fonctionnel est insuffisant durant les phases transitoires puisquโil ne tient pas compte des รฉlรฉments parasites. Afin de mieux comprendre lโutilitรฉ de cette analyse, considรฉrons lโexemple dโun simple circuit RLC. La figure II.7a montre le circuit utilisรฉ pour la simulation, il est composรฉ dโune capacitรฉ C eq= 1 uF, dโune inductance L eq= 100 nH, dโune rรฉsistance Req= 10 mโฆet dโune source de tension de forme rectangulaire.
Estimation des courants parasites : Validation expรฉrimentale
Afin de comparer les spectres des courants HF dans un systรจme de commutation, nous avons รฉtudiรฉ une cellule de commutation รฉlรฉmentaire. La structure qui le permet est un simple hacheur sรฉrie. Dans cette phase dโรฉtude initiale, la simplicitรฉ de ce convertisseur fait de lui un bon outil de validation. Comme le montre la figure II-26, ce hacheur est composรฉ dโune cellule de commutation et dโun condensateur de dรฉcouplage. Cette cellule de commutation est composรฉe dโun MOSFET SiC ร canal N de rรฉfรฉrence CMF20120D et dโune diode Schottky SiC de rรฉfรฉrence C2D20120D. Deux capacitรฉs sont utilisรฉes afin de crรฉer un point milieux pour la mesure du courant de mode commun.
Simulation CEM contrรดlรฉ et rรฉduction des coรปts de calcul
Les inductances et les capacitรฉs sont les constituants rรฉactifs รฉlรฉmentaires et indispensables pour la modรฉlisation visant ร reconstruire lโimpรฉdance totale dโun composant ou dโun systรจme. Lโรฉtude de grandeurs รฉlectriques gรฉnรฉrรฉes par ces composants dans des cycles de commutation nous permettra dโagir sur le coรปt de calcul dโune simulation.
Notion de modรจles contrรดlรฉs
Suivant cette approche de modรฉlisation, on considรจre une inductance parcourue par un courant variable comme une source parasite de tension et une capacitรฉ soumise ร un potentiel variable comme une source parasite de courant. Les figures II-36(a et c) reprรฉsentent ces deux รฉlรฉments passifs tout en les soumettant aux grandeurs รฉlectriques imposรฉes par un circuit extรฉrieur.
Lโidรฉe la plus simple quโon puisse imaginer pour annuler un courant qui circule dans une capacitรฉ ou la tension dโune inductance est dโutiliser des interrupteurs idรฉaux jouant le rรดle dโune fenรชtre sรฉparant les phases transitoires des phases statiques. Le passage de la figure II-36a ร la figure II-36b illustre lโannulation du potentiel de lโinductance et le passage de la figure II-36c ร la figure II-36d illustre lโannulation du courant de la capacitรฉ.
Malheureusement, cette mรฉthode nโassure pas la continuitรฉ des dรฉrivรฉs ce qui empรชche son utilisation. En effet, pour le cas de la figure II-36b et pour un courant I ext โ 0, le courant ne parcourt plus lโinductance mais lโinterrupteur idรฉal. Ainsi, le passage inverse vers lโรฉtat conducteur (figure II-36a) entrainera une surtension due aux dรฉrivรฉs brusques que subit le courant dans lโinductance. Par dualitรฉ, le passage de lโรฉtat (d) ร (c) du mรชme circuit entraineraune impulsion brusque du courant.
Prรฉcision et gain de temps
Nous avons repris la structure de la figure II-26 afin de comparer les rรฉsultats de simulation (sans et avec contrรดle) et le temps de simulati on. Nous avons choisi un solveur qui utilise la mรฉthode des trapรจzes afin dโapporter plus de prรฉcision ร la simulation. Par exemple par rapport ร la mรฉthode Euler on peut remarquer que, pour les faibles pas de calcul, cette derniรจre apporte un facteur dโamortissement qui peut affecter la prรฉcision de la simulation(figure II-40).
Discussion sur lโutilitรฉ du contrรดle dโun point de vue conception a priori
Le gain en terme de coรปt de calcul nโest pas seulement relatif au temps nรฉcessaire pour couvrir une plage temporelle de simulation mais aussi au nombre de tests successifs nรฉcessaires pour aboutir aux rรฉsultats souhaitรฉs ouร une bonne interprรฉtation. En effet, dans le cas de la simulation classique, les spectres obtenus nous donnent une idรฉe globale sur les perturbations conduites sans avoir une discrimination prรฉcise du rรดle de chaque paramรจtre dans le spectre ou le niveau de couplage des modes.Ainsi, pour pouvoir analyser lโeffet de la variation dโun paramรจtre en utilisant la simulation classique, une boucle de variation des paramรจtres ร tester sera nรฉcessaire. Ceci peut entrainer une procรฉdure lourde de manipulation des paramรจtres et un problรจme de temps transitoire pour atteindre le point de fonctionnement.
Par exemple, dans toutes les simulations prรฉcรฉdentes on a fixรฉ le courant dans la charge afin dโeffectuer des simulations sans phase transitoire pour atteindre le point de fonctionnement.
Dans le cas oรน le point de fonctionnement peut รฉvoluer, on est obligรฉ de parcourir une large plage de simulation temporelle pour lโatteindre. En utilisant le principe de contrรดle, il est possible de scinder en deux une mรชme simulation. Une simulation fonctionnelle qui ne tient compte que dโรฉlรฉments idรฉaux, puis une simulation CEM qui tient compte des รฉlรฉments dynamiques et parasites autour du point de fonctionnement. La figure II-47 prรฉsente une comparaison entre les deux simulations du courant de mode commun pour une durรฉe de 0,5 ms et pour un pas de calcul de 0,1 ns. La simulation contrรดlรฉe opรจre avec des รฉlรฉments idรฉaux (sans รฉlรฉments dynamiques et parasites) jusquโร 0,25 ms et en contrรดle de phases transitoires entre 0,25 ms et 0,5 ms. Il a fallu โ13 secondes pour que la simulation contrรดlรฉe atteigne lโinstant 0,25 ms et โ210 secondes pour atteindre lโinstant 0,5 ms. La simulation classique ร nรฉcessitรฉ โ735 secondes pour les 0,5 ms de simulation soit ungain de โ70 % sur le temps total de simulation pour atteindre la mรชme prรฉcision autour du point de fonctionnement et pour couvrir les 0,5 ms de simulation.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I
ETAT DE LโART:LE PROTOTYPAGE VIRTUEL ET LES EXIGENCES DโUNE ETUDE EN CEMCONDUITE DANS LES CONVERTISSEURS STATIQUES
I. INTRODUCTION
II. MODELISATION DES SOURCES DโEMISSION POUR LโANALYSE DES PERTURBATIONS CONDUITES
II.1 Aperรงus sur les principales mรฉthodes directes et leurs limitations pour la simulation CEM
II.1.1 Principes de modรฉlisation
II.1.2 Importance de la modรฉlisation des gรฉnรฉrateurs de perturbation pour la simulation CEM
II.2 Limitations des mรฉthodes indirectes (simulation temporelle)
III. APERรUS SUR LA MODELISATION DES SEMI-CONDUCTEURS ETLES EXIGENCES DE LA SIMULATION CEM
III.1 Semi-conducteurs ร large bande interdite en รฉlectronique de puissance
III.2 Paramรจtres pertinents pour la simulation CEM
III.2.1 Critรจre de choix des outils dโanalyse CEM
III.2.2 Effet de la non-linรฉaritรฉ sur lโinterprรฉtation des rรฉsultats dโun point de vue CEM
IV. CONCLUSION
I. INTRODUCTIONย
II. EXIGENCES POUR LA MODELISATION HAUTE FREQUENCE DES COMPOSANTSย
II.1 Les courants HF dans une cellule de commutation
II.2 Rรดle des semi-conducteurs
II.3 Interprรฉtation de lโeffet des phases transitoires et la notion de modรจle HF
II.4 Outil de modรฉlisation
III. MODELE DE SEMI-CONDUCTEURS POUR LโETUDE CEM
III.1 Modรฉlisation du MOSFET SiC CMF20120D
III.1.1 Caractรฉristiques statiques
III.1.2 Comportement dynamique du MOSFET
III.2 Diode Schottky C2D20120D
IV. ESTIMATION DES COURANTS PARASITES : VALIDATION EXPERIMENTALE
V. SIMULATION CEM CONTROLE ET REDUCTION DES COUTS DE CALCUL
V.1 Principe et hypothรจse
V.2 Notion de modรจles contrรดlรฉs
V.3 Prรฉcision et gain de temps
V.4 Discussion sur lโutilitรฉ du contrรดle dโun pointde vue conception a priori
V.5 Discussion sur quelques applications
VI. CONCLUSION
I. INTRODUCTION
II. PRINCIPE DE DEVELOPPEMENT DES SOURCES PILOTEES
II.1 Analyse des commutations en vue de la commande
II.1.1 Sรฉquenรงage de la commutation ร la fermeture
II.1.2 Sรฉquenรงage de la commutation ร lโouverture
II.2 Construction dโun signal trapรฉzoรฏdal : Rรฉponses du MOSFET
II.3 Reconstruction de la rรฉponse en tension
III. VERS DES SOURCES EQUIVALENTES DE COURANT PLUS PRECISES
III.1 Courant dans la cellule de commutation
III.2 Quelques effets secondaires de la commutationdu courant et vรฉrification expรฉrimentale
IV. VERS LE DEVELOPPEMENT DE BLOCS EQUIVALENTS POUR LA SIMULATION TEMPORELLE
IV.1 Bloc รฉquivalent de la cellule de commutation en VHDL-AMS
IV.2 Validation expรฉrimentale
IV.3 Comparaison de deux mรฉthodes de simulation dans le cas de la prรฉsence dโun RSIL en entrรฉe
de la structure
V. PERSPECTIVES : VERS UN BANC DE CARACTERISATION DES COMMUTATIONS ET
DES PERTURBATIONS CONDUITES
VI. CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES