VERS LA VOIE DE L’ELIMINATION DE LA ROUGEOLE

HISTORIQUE (5)(6)(7)(8)

                  La rougeole a été décrite pour la première fois au Xème siècle par le médecin Persan RHAZES. Vers la fin du XVIIème siècle, en 1770, SYDENHAM avait individualisé et décrit parfaitement la maladie. En 1858, Francis HOME, par des travaux expérimentaux, a démontré la transmission de la rougeole entre les hommes. L’agent de la rougeole a été découvert par :
– ENDERSON en 1911 par inoculation au singe.
– PLOTZ en 1930 par inoculation à l’embryon de poulet.
– ENDERS et PEEBLES par les cultures cellulaires.
En 1918, Charles NICOLLE a découvert la séroprophylaxie de la rougeole. Après la deuxième guerre mondiale, on a pu utiliser l’antibiothérapie pour traiter certaines complications de la rougeole. En 1954, ENDERS et PEEBLES ont isolé le virus dans le pharynx et dans le sang d’un garçon atteint de rougeole nommé EDMONSTON. En 1958, KATZ et ENDERS ont expérimenté le vaccin obtenu à partir de la souche EDMONSTON.

TRAITEMENT (17)(18)

Le traitement de la rougeole est symptomatique. Il consiste à :
– isoler l’enfant à domicile en veillant à un apport hydrique suffisant, une climatisation normale en atmosphère suffisamment humide
– désinfecter le nez et le pharynx par des antiseptiques locaux et surtout les yeux par des collyres ou par une pommade antibiotique
– traiter la fièvre par des antipyrétiques pour éviter les convulsions hyperthermiques
– prescrire des antitussifs
– dépister et traiter systématiquement le paludisme
– faire une antibiothérapie appropriée pour traiter les surinfections en cas de complications bactériennes
– faire une supplémentation en vitamine A.

Les effets secondaires du vaccin

             Ce vaccin est bien supporté. On signale cependant la possibilité de quelques réactions chimiques bénignes se produisant du 5ème au 12ème jour après la vaccination. On peut citer :
– une poussée fébrile (38 à 39ºC) très bien tolérée, parfois accompagnée de rash non contagieux
– des troubles digestifs
– une rhinopharyngite
– des convulsions hyper-pyrétiques.

Taux de participations des formations sanitaires

               En général, plus de 80% des formations sanitaires ont fait parvenir leurs rapports annuels auprès du Service des Statistiques Sanitaires. Bien que ce taux de participation soit élevé, la rougeole est une maladie qui fait souvent l’objet de sous notification. En effet, selon le Docteur Biellik de l’OMS, à partir de l’expérience acquise dans les pays dotés d’infrastructures similaires à Madagascar, des résultats du programme de PEV et des attitudes culturelles vis à vis de la rougeole, on peut supposer que les cas notifiés représentent environ 10% de tous les cas constatés, et que le taux de décès dus à la rougeole est d’environ 5% (37). Par conséquent, le nombre des cas et des décès dus à la rougeole recensés à Madagascar ne reflète pas la réalité.

La couverture vaccinale anti-rougeoleuse

              Les seules armes préventives pour lutter contre la rougeole sont d’ordre immunologique. Et l’arme absolue est représentée par la vaccination mise au point par ENDERS en 1958(38). Le niveau de la couverture vaccinale permet d’évaluer le progrès de la lutte contre la rougeole dans un pays. En effet, une couverture vaccinale de plus de 90% est nécessaire pour que la transmission du virus soit interrompue en raison de la forte contagiosité de la rougeole. Les enquêtes sur la couverture vaccinale antirougeoleuse effectuées par l’Institut National des Statistiques (INSTAT) en 1999 (Enquêtes Prioritaires auprès des Ménages 1999) et en 2000 (Enquêtes à Indicateurs Multiples 2000) ont abouti aux résultats suivants : taux à 45% en 1999 et taux à 55,1% en 2000 (38) (39). Ces enquêtes se basent sur les carnets de vaccination des enfants ainsi que sur la déclaration des mères. D’après ces chiffres, le taux de couverture vaccinale antirougeoleuse est assez faible, et ceci en raison des occasions manquées de vaccination. Or, Le calendrier vaccinal doit être normalement suivi. Le nombre des enfants ayant reçus le vaccin antituberculeux (vaccin anti-BCG) devrait alors être identique à celui des enfants vaccinés contre la rougeole. Cependant, on constate d’après le tableau suivant que le calendrier vaccinal n’est pas suivi. Le nombre d’enfants vaccinés contre la rougeole est de loin inférieur au nombre d’enfants vaccinés contre la tuberculose. Par contre, l’on remarque que le nombre d’enfants vaccinés contre la poliomyélite et celui des enfants vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche sont sensiblement identiques à celui des enfants vaccinés contre la rougeole. La participation communautaire lors des séances de vaccination diminue donc après l’administration du vaccin anti-tuberculeux. D’après les Enquêtes Prioritaires auprès des Ménages (EPM 1999), les raisons de non vaccination sont nombreuses (38):
– ignorance de la mère sur la nécessité de faire vacciner son enfant : peur des effets secondaires des vaccins, absence de croyance sur l’efficacité du vaccin
– éloignement des centres de santé, les horaires de vaccination inconnus
– vaccinateur absent ou bien vaccins non disponibles
– attente trop longue dans les centres de santé
– non disponibilité de la mère (mère trop occupée et/ou malade, problèmes familiaux).
La couverture vaccinale antirougeoleuse à Madagascar est faible. Beaucoup d’enfants échappent à la vaccination par une seule dose à l’âge de 9 mois. De plus, un petit nombre d’enfants vaccinés ne répondent pas â la primo-vaccination. Par conséquent, l’immunité de la population diminue. Des nouveaux enfants susceptibles de contracter la rougeole continueront alors à s’accumuler dans la population. Et cette augmentation de nombre, ainsi que l’augmentation des contacts entre sujets infectés et sujets susceptibles peuvent entraîner l’apparition d’une épidémie de rougeole (21)(40).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: CONSIDERATIONS GENERALES
1. LA ROUGEOLE
1.1 HISTORIQUE
1.2 DEFINITION
1.3 EPIDEMIOLOGIE
1.3.1 Agent pathogène
1.3.2 Réservoir du virus
1.3.3 Mode de transmission
1.4 CLINIQUE
1.4.1 Forme typique : la rougeole commune
1.4.2 Formes cliniques
1.5 COMPLICATIONS
1.5.1 Les complications respiratoires
1.5.2 Les complications digestives
1.5.3 Les complications nerveuses
1.5.4 Les complications oculaires
1.5.5 Les associations morbides
1.6 LES EXAMENS PARACLINIQUES
1.6.1 Examens biologiques
1.6.2 Examen radiologique
1.7 DIAGNOSTIC
1.7.1 Diagnostic positif
1.7.2 Diagnostic différentiel
1.8 TRAITEMENT
1.9 PROHYLAXIE
2. LE VACCIN ANTIROUGEOLEUX
2.1 Historique de la vaccination contre la rougeole
2.2 Les différents types de vaccin antirougeoleux
2.2.1 Les vaccins inactivés
2.2.2 Les vaccins vivants atténués
2.2.3 Les autres vaccins antirougeoleux
2.3 Les indications du vaccin antirougeoleux
2.4 Les contre-indications du vaccin antirougeoleux
2.5 Présentation, mode d’administration et conservation du vaccin antirougeoleux
2.6 Les effets secondaires du vaccin
3. LUTTE CONTRE LA ROUGEOLE A MADAGASCAR
4. STRATEGIES DE LUTTE PRECONISEES PAR L’OMS/UNICEF
5. ENONCE DU PROBLEME
6. REVUE DOCUMENTAIRE
6.1 Progrès dans la lutte contre la rougeole dans le monde : élimination de la maladie au niveau régional
6.1.1 La région des Amériques
6.1.2 La Finlande
6.1.3 La région de l’Afrique Australe
6.2 Situation épidémiologique de la rougeole à Madagascar avant 1998
7. OBJECTIFS DE L’ETUDE
7.1 L’objectif général
7.2 Les objectifs spécifiques
DEUXIEME PARTIE: NOTRE ETUDE
1. CADRE D’ETUDE
2. METHODE D’ETUDE
2.1 Source des données
2.2 Les données recueillies
3. RESULTATS
3.1 Formations sanitaires participantes
3.2 La couverture vaccinale anti-rougeoleuse
3.2.1 Couverture vaccinale par année
3.2.2 Couverture vaccinale par province
3.3 La morbidité rougeoleuse
3.3.1 Evolution par année
3.3.2 Situation par province
3.3.3 Situation selon les tranches d’âge
3.3.4 Répartition des cas de rougeole selon le statut vaccinal
3.4 La mortalité rougeoleuse
3.4.1 Evolution par année
3.4.2 Situation par province
3.4.3 Situation selon les tranches d’âge
3.5 La létalité rougeoleuse
3.5.1 Evolution par année
3.5.2 Situation par province
3.5.3 Situation par tranches d’âge
TROISIEME PARTIE: COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1 COMMENTAIRES
1.1 Taux de participations des formations sanitaires
1.2 La couverture vaccinale anti-rougeoleuse
1.3 La morbidité de la rougeole
1.4 La mortalité et la létalité rougeoleuses
2 SUGGESTIONS
2.1 Organisation des campagnes de vaccination supplémentaire
2.2 Renforcement de la vaccination de routine
2.3 Renforcement de la surveillance
2.4 Amélioration de la prise en charge des cas
2.5 Activités de soutien
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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