Venturia inaequalis, agent de la tavelure du pommier
Le cycle biologique
Venturia inaequalis a un cycle biologique constitué de deux phases : saprophyte et parasitaire.
La phase saprophyte : un mode de conservation
Cette phase du cycle biologique de V. inaequalis, se déroule au sol dans la litière de feuilles de pommiers où le champignon se conserve sous forme de périthèces. Chacun de ces organes, issus de la rencontre de deux filaments mycéliens (reproduction sexuée), renferme les asques qui contiennent chacun huit ascospores bicellulaires d’une taille d’environ 25 µm. La date d’apparitions des premières ascospores mûres correspond souvent avec celle du débourrement des pommiers et de l’apparition des premiers organes sensibles. Cette synchronisation est régulée par la température qui tend à faire coïncider la vitesse de maturation des périthèces à la période de repos végétatif de l’hôte (MACHARDY et al., 2001).
La phase parasitaire Cette phase du cycle est la plus redoutée en saison car c’est celle-ci qui conditionnera la qualité de la future récolte. Elle commence dès les premières projections d’ascospores. Au printemps, les périthèces mûrissent et les ascospores sont alors disséminées par les précipitations. L’augmentation de la pression dans les périthèces est responsable de l’expulsion des ascospores (CRETE, 2007).
Les projections d’ascospores s’échelonnent de début mars à mi-juin car les périthèces n’arrivent pas tous à maturité en même temps. Leur transport se fait par le vent qui les dépose sur les organes les plus vulnérables de l’arbre (les jeunes feuilles et les sépales). La sensibilité du végétal à l’infection par les spores du champignon commence dès le printemps au stade B du développement du pommier (Annexe I) et dure jusqu’à la fin de leur projection. Les stades E-E2 et G du cycle du pommier sont les plus sensibles aux contaminations par les ascospores de V. inaequalis. Une fois déposée sur un organe, la germination de la spore nécessite une température et une durée d’humectation du feuillage minimum. Le tube germinatif pénètre ensuite dans la feuille après la formation d’un appressorium. Le champignon se propage dans le tissu subcuticulaire, entamant ainsi le cycle parasitaire. Cet évènement constitue l’étape de la contamination primaire (BOVEY et al., 1967). La lutte pratique consiste essentiellement à éviter ces contaminations primaires.
La durée d’incubation jusqu’à l’apparition des taches est d’environ trois semaines après les contaminations primaires. La reproduction asexuée prend le relais pour poursuivre le cycle de développement du champignon. Le thalle mycélien sous-cuticulaire s’étend sur les différents organes et va ainsi provoquer l’apparition de taches et de lésions caractéristiques. La visibilité de ces symptômes est due à une rupture de la cuticule par les conidiophores qui se sont différenciés à partir du mycélium (MACHARDY, 1996). Ces derniers sont porteurs à leur extrémité de conidies qui constituent l’inoculum secondaire (CHAMONT, GIL, 2012). Suite à leur projection lors de précipitations et/ou de l’irrigation, les conidies infectent à leur tour les organes végétatifs et provoquent de nouvelles lésions tissulaires. Ce processus est la contamination secondaire. Elle est fortement liée aux contaminations primaires car sans elles il n’y aurait pas ou peu de contaminations secondaires. A l’automne, les feuilles infectées par V. inaequalis tombent au sol et une nouvelle phase saprophyte commence et amorce l’inoculum primaire pour la saison suivante.
Les conditions climatiques favorisant le développement et la contamination du végétal par V. inaequalis
Les précipitations et la rosée
L’eau est un élément essentiel au développement de la tavelure et à sa propagation. Son influence a pu être constatée à différentes étapes du cycle biologique de V. inaequalis. La maturité des périthèces est favorisée par l’alternance de périodes sèches et humides (LOUW, 1951). Par contre, la présence d’eau est nécessaire à la libération des ascospores par celles-ci. En effet, les spores matures ne sont projetées qu’après l’humectation complète des périthèces par une précipitation d’au minimum 0,2 mm ou une rosée (HIRST et STEDMAN, 1962 ; MACHARDY et al., 2001). De plus une faible pluie favorise leur transport et leur dépôt sur le végétal (GADOURY et al., 1993).
L’eau joue également un rôle dans la contamination : il faut que les organes verts du pommier restent mouillés pendant une certaines durée en fonction de la température ambiante pour que celle-ci ait lieu. Les courbes de MILLS permettent d’établir cette relation et de présenter le degré de gravité de la contamination (Annexe II) (BOVEY et al., 1972). L’eau intervient également lors de la contamination secondaire. La conidiation est maximale à 90 % d’humidité et n’a pas lieu en condition sèche (MACHARDY, 1996). Le détachement des conidies de leur support et leur transport vers les organes verts voisins sont favorisés par la présence d’eau. Les contaminations se succèdent au gré des épisodes pluvieux tout au long de la période végétative (BOVEY et al., 1967).
La température La température joue un rôle important dans le cycle de développement de V. inaequalis. La formation des périthèces s’effectue dans les 28 jours qui suivent la chute des feuilles, à une température idéale de 4 °C. Après une période de latence de six semaines, les périthèces reprennent leur développement à une température optimale de 10 °C (MACHARDY, 1996). Ces derniers sont sensibles à de fortes températures, au dessus de 32 °C les périthèces avortent (JAMES et SUTTON, 1982). Lors de la contamination primaire, la température optimale pour la projection d’ascospores est de 20 °C (MACHARDY, 1996), mais elle peut être retardée lors de basse température, avoisinant les 2°C (HIRST et STEDMAN, 1962). La germination des ascospores peut se faire sur une large gamme de température, tout comme la croissance des hyphes issus de ces spores, de 0,5 à 32 °C. La sporulation de conidies, quant à elle, est plus fortement corrélée à la température qu’aux précipitations et à l’hygrométrie (MACHARDY, 1996).
La lumière L’intensité lumineuse est également un des facteurs favorisant la contamination des pommiers par V. inaequalis. Des travaux ont montré que la majorité des projections d’ascospores avaient lieu dans la journée et peu la nuit. Ce phénomène serait dû à une stimulation par la lumière (MACHARDY et GADOURY, 1986). Les longueurs d’ondes comprises entre 625 et 725 nm sont celles qui stimulent la libération de spores (GADOURY, 1998).
L’ensemble de ces facteurs conditionne le développement de V. inaequalis qui engendre des lésions et occasionne des symptômes visibles sur différents organes de l’arbre.
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Table des matières
I. Introduction
I.1. Contexte socio-économique de l’étude
I.2. Venturia inaequalis, agent de la tavelure du pommier
I.2.1. Le cycle biologique
I.2.2. Les conditions climatiques favorisant le développement et la contamination du végétal par V. inaequalis
I.2.3. Symptômes et dégâts associés
I.2.4. Les méthodes de luttes contre V. inaequalis
I.3. Les fongicides SDHI, de nouvelles substances actives dans la lutte contre la tavelure du pommier des vergers français?
II. Protocoles
II.1. Objectifs de l’étude
II.2. Matériel et Méthodes
II.2.1. Le suivi biologique
II.2.1.1. Matériel végétal
II.2.1.2. Principe du piège « Marchi »
II.2.1.3. Observation des spores
II.2.2. La modélisation du risque d’infection de la tavelure par le logiciel RIMpro
II.2.3. Essais efficacité
II.2.3.1. Matériel végétal
II.2.3.2. Matériel technique
II.2.3.3. Dispositifs expérimentaux
II.2.3.3.1. Les modalités
II.2.3.3.2. Mise en place des essais
II.2.3.4. Mesures et notations
III. Résultats
III.1. Suivi biologique et modélisation
III.2. Essais efficacité
III.2.1. Essai 1 : de pré-floraison
III.2.2. Essai 2 : de post-floraison
IV. Discussions
V. Conclusion, Perspectives
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
LISTES DES ANNEXES
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