VÉGÉTAL DU GENRE Ziziphus
Historique
Le jujubier voit ses origines remonter à 2000 av. J.-C. La variété « dattier chinois » est, comme son nom l’indique, originaire de l’Est de la Chine, et est cultivée dans ce pays depuis des millénaires. Le fruit du jujubier était consommé par les tribus nomades pour ses qualités énergétiques [1]. La littérature rapporte que selon une légende grecque, la nymphe Lotis qui voulait échapper aux assiduités de Priape demanda à être changée en un arbuste épineux à fleurs rouges que l’on croit être le jujubier. Et une tradition arabe veut que le jujubier du Paradis ait autant de feuilles qu’il y a d’êtres vivants au monde. Le jujubier appelé SIDR est évoqué aussi dans le Coran. L’usage du jujubier est connu en Europe dès 1600, et c’est la communauté chinoise qui a importé le jujubier aux USA en 1908 [2]. Depuis, le jujubier s’est répandu dans de nombreuses zones du monde. Préférant les zones tempérées et chaudes, le jujubier est trouvé principalement dans les régions méditerranéennes, en Afrique du Nord, dans le sud de l’Europe, au Moyen-Orient et également dans le sud-ouest des Etats-Unis, aussi bien en culture qu’à l’état sauvage. Cette plante est connue sous le nom de « hinap » ou « finab » dans la partie orientale de la Bulgarie où elle pousse à l’état sauvage, mais peut aussi être un arbuste de jardin entretenu pour ses fruits. Elle pousse dans les Caraïbes orientales; le fruit est appelé « décharges » ou « dums » à Antigua-et-Barbuda. Elle a été aussi signalée en Jamaïque et au Trinidad. Dans les îles françaises des Caraïbes, elle est connue sous l’appellation « pomme surete ». Le jujubier est aussi utilisé dans certaines traditions [3] ; dans certains pays arabes, c’est un symbole de défense, et il protégerait contre le mauvais œil. En Grèce, une feuille est placée dans la main des nouveau-nés pour bien les préparer à la vie. En Chine, les garçons placent une tige de fleurs de jujube sur leurs chapeaux pour séduire les filles par l’odeur de cet arbre. Il est également de coutume en Chine que la mariée serve à ses beaux-parents, au lendemain de la cérémonie nuptiale, un thé sucré aux jujubes et aux marrons.
Le jujubier est considéré comme une plante envahissante, c’est-à-dire, « une espèce exotique naturalisée dans un territoire, qui modifie la composition, la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels ou semi-naturels dans lequel elle se propage », selon la définition donnée par CRONK et FULLER [4]. Une plante envahissante au sens strict est donc une plante autochtone ayant la capacité de coloniser rapidement une zone et de se propager très loin des plants parents, tout en laissant la possibilité à d’autres espèces de cohabiter, voire de leur succéder.
Classification botanique
Selon la classification de Cronquist, le jujubier est du genre Zizyphus .
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Rhamnales
Famille Rhamnaceae
Genre Ziziphus .
Le genre Ziziphus comprend aujourd’hui 80 espèces originaires des pays tropicaux et subtropicaux. Ce sont des arbres ou des arbustes rustiques, d’orangerie ou de serre tempérée . Les espèces les plus connues sont :
-le jujubier de Chine ou Zizyphus vulgaris, probablement équivalent à Z. sativa et Z. jujuba, d’utilisation très ancienne en alimentation et en médecine traditionnelle Arabe et Chinoise, trouvé sous les climats tempérés ou méditerranéens [7]. Il a une histoire de nomenclature curieuse en raison d’une combinaison de nombreuses règles de nomination botanique. Il a été nommé Rhamnus zizyphus pour la première fois en 1753 par LINNE. En 1768, MILLER a conclu qu’il était suffisamment distinct du genre Rhamnus pour mériter la séparation en un nouveau genre. La combinaison utilisant le nom de l’espèce attribuée par LINNE avec le genre attribué par MILLER, c’est-à-dire Ziziphus zizyphus, a donc été retenue comme nom botanique. Cette combinaison a été faite par KARSTEN en 1882. En 2006, il a été proposé de changer le nom Ziziphus zizyphus en faveur de Ziziphus jujuba, et cette proposition a été acceptée en 2011. Ziziphus jujuba est le nom scientifique retenu pour cette espèce. Originaire de Chine et répandu dans les régions méditerranéennes, c’est un arbuste épineux de 6 à 10 m de haut, aux feuilles luisantes et caduques. Plus de 400 cultivars ont été sélectionnés jusqu’ici .
– le jujubier tropical ou Zizyphus mauritiana qui peut pousser dans les zones désertiques ou plutôt sèches des régions subtropicales, mais aussi dans les zones tropicales même humides en Afrique, dans la région Indo-pakistanaise, aux Antilles, en Amérique du sud .
-les espèces Ziziphus lotus et Ziziphus spina-christi, surtout présentes dans le pourtour méditerranéen et au Moyen-Orient .
Différentes variétés de Ziziphus jujuba
Variétés de la Provence française
Ziziphus jujuba ‘Gros fruits jaunes de Provence’ (syn. Ziziphus sativa, Z. vulgaris, Z. ziziphus, Rhamnus ziziphus)
➤ Fruits : de forme oblongue de 1,5 à 2,5 cm, très sucrés et savoureux ; peuvent se consommer marron et fermes ou flétris donnant deux saveurs différentes en septembre-octobre.
➤ Végétation : Rameaux grêles peu épineux
➤ Caractéristiques : Production abondante et régulière; sensible à la mouche méditerranéenne.
Ziziphus jujuba ‘Gros fruits rouges de Provence’
➤ Fruits : Gros fruits oblongs rouge vif, sucrés, de bonne qualité
➤ Caractéristique : fruit recherché pour la confiserie .
Variétés chinoises
Ziziphus jujuba ‘So’
❖ Fruits : Fruits ronds au goût similaire à ceux de Provence, mais plus tardifs.
❖ Végétation : Port compact et rameaux tortueux sans épines, végétal caduc
❖ Caractéristiques : Idéal pour les petits jardins ; sensible à la mouche méditerranéenne.
Ziziphus jujuba ‘Lang’
❖ Fruits : Fruits précoces en forme de poire, à consommer bien mûrs au stade ferme ou flétri; aptes au séchage
❖ Végétation : Port semi-érigé de 3 m de haut, arbre très peu épineux.
❖ Caractéristique : mise à fruits rapide au bout de 1 ou 2 ans.
Ziziphus jujuba ‘Li’
❖ Fruits : Très gros fruits ronds ou ovoïdes, mûrs après ‘Lang’ mais avant le jujubier de Provence. Peuvent se consommer encore blancs jaunâtres, de très bonne qualité gustative Noyaux très petits, voire absents
❖ Végétation : Arbre vigoureux assez étalé
❖ Caractéristiques : mise à fruits rapide au bout de 1 ou 2 ans ; sensible à la mouche méditerranéenne .
Cultivars diffusés par les États Unis
Ziziphus jujuba ‘Qiyue Xian’ (syn. ‘Autumn Beauty’)
♦ Fruits : Gros fruits précoces, ronds ou ovales.
♦ Végétation : Maturité précoce
♦ Caractéristiques : Provenant de Chine. Introduit assez récemment aux USA.
Ziziphus jujuba ‘Sherwood’
♦ Fruits : Gros fruits tardifs, à chair dense de bonne saveur. Apte au séchage
♦ Végétation : Port colonnaire, peu épineux, feuilles pendantes.
♦ Caractéristiques : Provient d’un semis sauvage trouvé en Louisiane, provenant de Chine.
Ziziphus jujuba ‘Honey Jar’
♦ Fruits : Petits fruits très précoces à peau fine et aptes au séchage. Chair ferme, assez juteuse et d’excellente saveur très sucrée.
♦ Végétation : Faible développement.
♦ Caractéristiques : Origine chinoise, importée aux États-Unis et rebaptisée. Les fruits peuvent se manger avant de se colorer en brun .
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : ÉTUDES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I. VÉGÉTAL DU GENRE Ziziphus
Historique
Classification botanique
Différentes variétés de Ziziphus jujuba
III-1 Variétés de la Provence française
III-1-1 Ziziphus jujuba ‘Gros fruits jaunes de Provence’ (syn. Ziziphus sativa, Z. vulgaris, Z. ziziphus, Rhamnus ziziphus)
III-1-2 Ziziphus jujuba ‘Gros fruits rouges de Provence’
III-2 Variétés chinoises
III-2-1 Ziziphus jujuba ‘So’
III-2-2 Ziziphus jujuba ‘Lang’
III-2-3 Ziziphus jujuba ‘Li’
III-3 Cultivars diffusés par les États Unis
III-3-1 Ziziphus jujuba ‘Qiyue Xian’ (syn. ‘Autumn Beauty’)
III-3-2 Ziziphus jujuba ‘Sherwood’
III-3-3 Ziziphus jujuba ‘Honey Jar’
III-4 Cultivars rares à fruits de forme originale
III-4-1 Ziziphus jujuba ‘Dragon Jujube’, ‘Cucurbit Jujube’, ‘Millstone Jujube’
III-4-2 Jujubier de Berbérie, jujubier des Lotophages, jujubier de Tunis (Ziziphus lotus, syn. Z. sylvestris, Z. parcifolia)
III-5 Espèces trouvées à Madagascar
III-5-1 Ziziphus jujuba
III-5-2 Zizyphus mauritania
III-5-3 Ziziphus spina christi
III-5-4 Ziziphus madecassus
Domaines d’utilisation
IV-1 Vertus thérapeutiques
IV-1-1 Les feuilles
IV-1-2 Le fruit
IV-1-3 Les fleurs
IV-1-4 Les racines
IV-1-5 Le bois
IV-1-6 La graine
IV-2 Vertus cosmétiques
IV-3 Utilisations alimentaires
IV-4 Autres utilisations
IV-5 Les précautions
Métabolites des espèces Ziziphus
V-1 Les protéines
V-2 Les lipides
V-3 Les polyphénols et les sucres
CHAPITRE II. MÉTHODES DE CARACTÉRISATION DES HUILES VÉGÉTALES
Caractéristiques physicochimiques
Insaponifiable
Composition chimique des acides gras
III-1 Analyse qualitative : identification moléculaire
III-2 Analyse quantitative : teneur en chaque constituant
CHAPITRE III. GÉNÉRALITÉS SUR LA COSMÉTOLOGIE
Définition
Techniques de recherche
Applications
Industrie cosmétique
Tendances en cosmétologie
Formulation cosmétique
VI-1 Composants d’un produit cosmétique
VI-1-1 Excipient ou base
VI-1-2 Les adjuvants
VI-1-3 Substances actives
VI-2 Variantes
PARTIE 2 : ÉTUDES EXPERIMENTALES
CHAPITRE I. ÉTUDE CHIMIQUE DE L’HUILE DE JUJUBE
Matériels et méthodes
I-1 Préparation du végétal
I-2 Détermination de la teneur en huile
I-3 Détermination des caractères physicochimiques de l’huile
I-3-1 Densité
I-3-2 Indice de réfraction
I-3-3 Indice d’acide
I-3-4 Indice de saponification
I-3-5 Indice d’iode
I-4 Détermination de la teneur en insaponifiable
I-5 Détermination de la composition chimique des acides gras
I-5-1 Obtention du mélange d’acides gras
I-5-2 Préparation des esters méthyliques d’acides gras
I-5-2 Analyse en CPG des esters méthyliques d’acides gras
II. Résultats
II-1 Caractéristiques des noyaux et graines
II-2 Caractéristiques de la poudre de graines
II-3 Rendement d’extraction en huile
II-4 Caractéristiques organoleptiques et physicochimiques des huiles
II-5 Teneur en insaponifiable des huiles
II-6 Composition chimique des acides gras des huiles
Discussion
Conclusion
CHAPITRE II. APPLICATION EN COSMÉTIQUE DE L’HUILE DE Ziziphus spina christi
Matériels et méthode
I-1 Préparation d’un lait
I-2 Préparation d’une crème
I-3 Préparation d’une huile
I-4 Détermination des propriétés organoleptiques et physicochimiques des produits
I-4-1 Viscosité
I-4-2 Couleur
I-4-3 pH
I-4-4 Densité
I-5 Tests de vertus cosmétiques des produits
Résultats
II-1 Composition des produits cosmétiques
II-2 Caractéristiques organoleptiques et physicochimiques des produits
II-2-1 Viscosité
II-2-2 Couleur
II-2-3 pH
II-2-4 Densité
II-3 Evaluation des vertus cosmétiques des produits
II-3-1 Tests du lait
II-3-2 Tests de la crème
II-3-3 Tests de l’huile
Discussion
Conclusion
CONCLUSION GÉNÉRALE