Vascularisation du derme

Particularité histologique de l’épiderme

Vascularisation du derme

La vascularisation cutanée est limitée au derme. L’épiderme dépend donc du derme pour son apport nutritionnel. Les plexus capillaires sont situés juste sous l’épiderme et dans le derme profond. Quelques capillaires sont aussi présents dans la papille des follicules plumeux (Nickel R. et al. 1977; Pass D.A. 1995).La vascularisation abondante du derme superficiel de la crête, des caroncules et des lobes des oreilles des volailles, sont à l’origine de la coloration rouge de ces tissus (Nickel R. et al. 1977; Pass D.A. 1995). Par temps froid, l’ensemble des plexus capillaires est shunté, réduisant ainsi les pertes de chaleur sensible.Au moment de la couvaison, chez certaines espèces et particulièrement chez les volailles (Gallus gallus), le poitrail se déplume partiellement. Il s’épaissit et devient très vascularisé en région ventrale. Il forme ainsi temporairement une « plaque d’incubation » (Marshall A.J. 1960; Cooper J.E. and Harisson G.J. 1994; Howard E.E. 1996). Ces territoires cutanés spécialisés fournissent alors la chaleur nécessaire à l’incubation des œufs (figure 8). La vascularisation est apportée par les rameaux cutanés de l’artère thoracique externe et principalement par l’artère cutanée, a. incubatoria, rameau de l’artère sous-clavière (Nickel R. et al. 1977).

Innervation du derme

Les terminaisons nerveuses libres de la peau (terminationes nervorum in cute) sont présentes dans le derme et l’épiderme. Dans le derme superficiel, les terminaisons nerveuses sont distribuées dans des plexus (Lucas A.M. and Stettenheim P. 1972; Spearman R.I.C. and Hardy J.A. 1985).

1) Fibres motrices Les fibres motrices du système orthosympathique, innervent les cellules adipeuses et les muscles lisses des follicules élévateurs des plumes. En se contractant, ils rétractent la peau et érigent alors les plumes du territoire cutané correspondant. Les rémiges primaires et les rectrices peuvent être mis en mouvement par ce mécanisme (Nickel R. et al. 1977). Ils sont aussi responsables de l’aspect « ébouriffé » des oiseaux malades (Levine B.S. 1987).

Les fibres motrices du parasympathique innervent les muscles lisses abaisseurs des plumes (Levine B.S. 1987) .

2) Fibres sensorielles Les terminaisons nerveuses libres sensitives pénètrent dans l’épiderme, entre les cellules de la couche basale.

Les corpuscules de Herbst sont présents dans l’assise superficielle et profonde du derme, et le plus souvent en association étroite avec un follicule plumeux. Ce sont des structures corpusculaires spécialisées. Ils présentent une structure lamellaire ovoïde similaire à celle des corpuscules de Pacini des Mammifères (Hodges R.D. 1974), avec une capsule externe et une fibre nerveuse centrale (Pass D.A. 1989; Pass D.A. 1995) (figure 9). Ces mécanorécepteurs détectent les vibrations et les courants d’air (Nett C.S. and Tully T.N. 2003).

Tissu sous-cutané ou hypoderme

L’hypoderme est la couche la plus profonde de la peau. Il est très développé dans les territoires cutanés suivants : les régions axillaires, l’aine et les régions cervicales dorsales (Cooper J.E. and Harisson G.J. 1994). Dans les régions où le tissu sous-cutané est absent, le derme ou la lamina elastica repose directement sur les muscles squelettiques (par exemple : la région de l’apterium latéral caudal) ou sur le périoste (par exemple : l’extrémité du bec et les serres) (Stettenheim P. 1972).Il est formé essentiellement de tissu de collagène. Les fibres de collagène, entre lesquelles sont interposées des adipocytes, sont agencées de manière désordonnée.

On distingue dans le tissu sous-cutané le fascia superficiel (fascia superficialis) du fascia profond (fascia profunda) (Spearman R.I.C. and Hardy J.A. 1985).

– Le fascia superficiel est une zone de stockage de graisse. Il est constitué de cellules adipeuses, organisées en corps gras (corpora adiposa). Selon Spearman (1982), les cellules adipeuses sont plus nombreuses dans certaines espèces aquatiques telles que les Anatidae, les Laridae, et le stercoraire (Stercorariidae) (Spearman R.I.C. and Hardy J.A. 1985).

– Le fascia profond est un tissu conjonctif dense. Il est adjacent aux muscles squelettiques sous-jacents, au périoste et au périchondrium des cartilages (Lucas A.M. 1979). Les adipocytes peuvent être univésiculaires (lipocytus univesicularis) ou multivésiculaires (lipocytus multivesicularis). Chez les volailles bien nourries et particulièrement chez le canard et l’oie (Anatidae), le tissu adipeux de l’hypoderme apparaît jaune (panniculus adiposus) (Nickel R. et al. 1977).

Le pannicule adipeux des coussinets digitaux est aussi bien développé, mais son développement est indépendant du statut nutritionnel de l’oiseau (Nickel R. et al. 1977).

Les muscles de l’hypoderme sont striés (mm. subcutanei). Ils s’insèrent sur le squelette ou sur les muscles somatiques présents sous la peau.

Table des matières

Introduction
Chapitre I : Histologie de la peau chez les oiseaux
A) Epiderme
I) Structure histologique de l’épiderme
1) Couche cornée
1-1) Processus de kératinisation
1-2) Phénomène de desquamation
2) Couche profonde
II) Particularité histologique de l’épiderme
1) Régions cutanées écailleuses du métatarse
1-1) Structure des écailles
1-2) Topographie des écailles
1-3) Spécificités selon les espèces 19 2) Coussinets
B) Derme
I) Structure du derme
1) Derme superficiel
2) Derme profond
2-1) Muscles des plumes (musculi pennales) 23 2-2) Muscles apteriaux 25 II) Vascularisation du derme
III) Innervation du derme
1) Fibres motrices
2) Fibres sensorielles
C) Tissu sous-cutané ou hypoderme
D) Annexes épidermiques
I) Bec
1) Structure histologique du bec
1-1) Epiderme 31 1-2) Derme
1-3) Innervation du bec
1-4) Croissance du bec
1-5) Particularités interspécifiques et intraspécifiques du bec 34 II) Crête et caroncules
1) Structure histologique de la crête
1-1) Couche centrale, le noyau
1-2) Couche intermédiaire
1-3) Couche périphérique
2) Vascularisation de la crête
3) Structure histologique des caroncules
III) Processus frontal
IV) Griffes
1) Structure histologique
2) Modification morphologique interspécifique
3) Croissance des griffes
V) Glandes de la peau
1) Glande uropygiale
1-1) Morphologie externe
1-2) Structure histologique
1-3) Composition des alvéoles sécrétrices
1-4) Vascularisation et innervation de la glande
1-5) Fonctions de la glande uropygiale
1-6) Régulation des sécrétions
2) Glandes auriculaires
3) La peau, une glande holocrine
3-1) Origine des lipides
3-2) Sécrétion lipidique
3-3) Propriété du film lipidique
Chapitre II : Les plaies des oiseaux et leur cicatrisation
A) Plaies cutanées chez les oiseaux : classification et étiologie
B) Complications des plaie
I) Abcès
II) Ulcères
III) Myiases
IV) Emphysème sous-cutané
V) Granulome
C) Cicatrisation des plaies cutanées
I) Phase inflammatoire
1) Réponse vasculaire
1-1) Perméabilité vasculaire
1-2) Médiateurs de l’inflammation responsables de l’augmentation de la perméabilité vasculaire
2) Migration cellulaire
2-1) Migration cellulaire au cours des premières heures de la réaction inflammatoire
2-2) Migration cellulaire de la douzième heure au troisième jour de la réaction inflammatoire
II) Phase de réparation
1) Analyse chronologique de la phase de réparation
1-1) Phase de réparation au troisième jour
1-2) Phase de réparation du quatrième au sixième jour (T0+4j à T0+6j)
1-3) Phase de réparation du septième au douzième jour
2) Principales cellules et médiateurs intervenant au cours de la phase de réparation
2-1) Mastocytes
2-2) Cellules endothéliales et néoangiogénèse
2-3) Myofibroblastes et contraction de la plaie
2-4) Facteurs de croissance
III) Phase de maturation
Chapitre III : Traitement des plaies accidentelles chez les oiseaux
A) Etude générale du traitement des plaies
I) Stabilisation de l’état général
1) Contrôle de l’hémorragie
2) Traitement de l’état de choc
II) Prise en charge de la plaie
1) Evaluation de la plaie
2) Traitement de la plaie
2-1) Préparation de la plaie
2-2) Nettoyage de la plaie
2-3) Parage de la plaie
2-4) Exploration de la plaie
2-5) Suture des plaies
2-6) Cicatrisation par seconde intention
B) Etude spécifique des plaies
I) Ulcères
II) Plaies par perforation
III) Blessures par bagues d’identification
1) Etiologie
2) Pathogénie
3) Retrait de la bague
IV) Nécrose avasculaire des doigts
V) Lacérations
VI) Abrasions du scalp
VII) Brûlures
1) Brûlures thermiques
1-1) Evaluation des brûlures
1-2) Traitement des brûlures
2) Brûlures chimiques
3) Gelures
4) Electrocutions
VIII) Plombs
IX) Podagres
1) Définition
2) Etiologie
2-1) Facteurs favorisants
2-2) Cause primaire
3) Signes cliniques
5 4) Evolution des lésions
5) Pronostic
6) Traitement
6-1) Traitement adapté selon la nature des lésions
6-2) Etude comparée entre le traitement chirurgical et le traitement médical des podagres
7) Pansements
7-1) Pansements en « boule » et pansements interdigités
7-2) Pansement contentif rigide
7-3) Chaussure en résine
8) Soins post-opératoire
9) Prévention
Conclusion
Bibliographie

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