Variations dimensionnelles d’origine thermique

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Amalgames à forte teneur en Cuivre

Amalgames à phase dispersée

Ils sont constitués d’un mélange d’une poudre conventionnelle en limailles avec des sphères d’eutectique argent-cuivre [54].
La teneur globale moyenne en cuivre de l’alliage est voisine de 12%.
Les amalgames à phase dispersée démontrent une amélioration significative de leurs propriétés mécaniques et électrochimiques.

Amalgames HCSC (High Copper Single Composition)

Ils ont été développés par Asgar [52] dans le but d’obtenir un produit moins sensible à la corrosion.
Ce sont des alliages ternaires caractérisés par une composition homogène de particules sphériques d’argent, étain et cuivre. La teneur en cuivre pour chacune de ces particules est de 13 à 30%.
Selon Colon [28], ce type d’amalgame est plus performant d’un point de vue mécanique et électrochimique et il représente un matériau de choix pour un résultat clinique optimal.

Réaction de prise 

La réaction entre le mercure et l’alliage s’effectue en 3 étapes : imprégnation, amalgamation et cristallisation.
 Imprégnation
C’est la manifestation initiale qui n’est pas une réaction chimique réelle. En réalité, c’est le mercure qui pénètre dans les particules d’alliage et en imprègne la couche superficielle. En pratique, la rapidité de la réaction est directement proportionnelle à la surface du solide. Un alliage en poudre très fine réagira plus vite avec le mercure qu’un alliage avec des grains de poudre plus gros (Figure 1).
 Amalgamation
C’est le début de la réaction chimique entre l’alliage et le mercure. Le résultat de l’interaction entre l’argent-étain (Ag-Sn) ou phase gamma (limaille) et le mercure est la formation d’une substance cristalline composée de plusieurs phases. Elle est influencée par la trituration qui a pour rôle d’enlever la couche d’alliage ramollie par l’imprégnation mercurielle, jusqu’au moment où la totalité du mercure disponible aura réagi (Figure 2).
 Cristallisation
C’est le durcissement de l’amalgame qui donne naissance à une substance cristalline complexe composée de différentes phases qui varient suivant les types d’amalgame (Figure 3).
– Pour les amalgames conventionnels
Les composés présents au début sont : la phase γ (Ag3Sn) et la phase ɛ (Cu3Sn) en faible quantité car il ya peu de cuivre.
La réaction avec le mercure aboutit à la formation des phases suivantes : γ1 (Ag2Hg3) et γ2 (Sn7-8Hg). Il existe aussi une phase γ résiduelle qui n’a pas réagi avec le mercure. Ag3Sn + Hg (γ) Ag2Hg3 + Sn7-8Hg + Ag3Sn (résiduel) (γ1) (γ2) (γ résiduel)
Le mercure présente une plus grande affinité pour l’argent que pour l’étain avec comme conséquence la disparition de la phase γ qui est plus résistante mécaniquement.
– Pour les amalgames à phase dispersée
Les composés intermétalliques présents au début sont : la phase γ (Ag3Sn) et les particules d’eutectique (Ag Cu).
La réaction avec le mercure va permettre d’obtenir dans un premier temps les phases γ1 (Ag2Hg3) et γ2 (Sn7-8Hg) et une phase γ (Ag3Sn) qui correspond à la partie résiduelle n’ayant pas réagi avec le mercure et des particules d’eutectique. Ag3Sn + AgCu + Hg (γ)
Ag2Hg3 + Cu6Sn5 + (Ag3Sn + AgCu) + Sn7-8Hg (γ1) (η) (γ résiduel) (γ2)
– Pour les amalgames HCSC
Les composés présents au début sont : la phase γ (Ag3Sn) et la phase ɛ (Cu3Sn) en forte quantité.
La réaction avec le mercure aboutit à la formation de la phase γ1 (Ag2Hg3). Il existe une partie résiduelle qui correspond à la phase γ et à la phase ɛ qui n’a pas réagi avec le mercure.
Ag3Sn + Cu3Sn + Hg (γ) (ɛ)
Ag2Hg3 + Cu6Sn5 + (Ag3Sn + Cu3Sn) (γ1) (η) (γ résiduel)

Propriétés des amalgames

Propriétés mécaniques

Dureté

Elle est définie comme la résistance d’un matériau à la pénétration d’un corps plus dur. Pour la mesurer, on utilise la dureté Vickers ou Knoop.
En ce qui concerne les amalgames dentaires leur dureté est influencée par la répartition et la proportion de leurs différentes phases constitutives (Tableau I).

Variations dimensionnelles au cours de la prise

L’amalgame ne présente aucune adhérence aux tissus dentaires du fait de la tension superficielle élevée du mercure qui entraine une mauvaise mouillabilité. Une légère expansion est donc souhaitée pour l’étanchéité du matériau. Si elle est trop forte, il y a risque de fracture.
La plupart des amalgames présentent une contraction après mélange car le volume final de la phase γ1 est moindre par rapport à la somme des éléments d’origine.
Si l’excès de mercure résiduel est suffisant, il va provoquer une expansion qui se traduit par une augmentation de volume des cristaux de γ1. Cette expansion compense le retrait lors de la prise [25].
La proportion des éléments constitutifs de l’amalgame a une importante influence sur les variations dimensionnelles lors de la prise. Un rapport poudre/mercure augmenté sera à l’origine d’une expansion de prise plus importante, d’où la nécessité d’utiliser de l’amalgame en capsules prédosées.

Effet de la contamination par l’humidité

Les amalgames contenant du Zinc subissent une expansion d’un autre type s’ils sont en contact avec la salive ou le sang lors de la condensation.
Dans ce cas, il y a une réaction chimique entre le zinc et les molécules d’eau contenues dans les fluides contaminateurs, aboutissant à la libération d’hydrogène. Cet hydrogène crée des porosités dans le matériau et entraîne une expansion de prise secondaire, qui se manifeste quelques jours après la mise en place de l’amalgame. Elle peut se poursuivre pendant plusieurs mois et elle est en partie responsable des fractures constatées à long terme sur les obturations volumineuses [79]. Ainsi, l’utilisation de la digue est primordiale pour limiter cet effet.

Variations dimensionnelles d’origine thermique 

Elles sont liées à l’étanchéité de l’amalgame. Il existe des variations entre le coefficient de dilatation thermique de l’amalgame et celui des tissus dentaires.
Le tableau ci-dessous regroupe les coefficients de dilatation thermique des différents matériaux d’obturation coronaire comparés à ceux des tissus dentaires (Tableau III).

UTILISATION CLINIQUE DES AMALGAMES

Indications et contre-indications des amalgames 

Indications

Les indications de l’amalgame correspondent aux classes I, II de Black. En ce qui concerne la classe V, pour des raisons d’ordre esthétique et compte tenu de l’évolution des restaurations adhésives, l’amalgame n’est plus utilisé dans ce cas.

Contre-indications

– Les patients souffrant de certaines pathologies rénales.
– Les patients ayant des antécédents connus d’allergie au mercure.
– Souhaits du patient et motivation.

Protocole opératoire

Préparation cavitaire 

On estime que 50% des faillites des obturations à l’amalgame sont dues non à des imperfections du matériau mais à des cavités mal préparées.
Les principales erreurs concernent les points suivants à savoir :
– L’ablation incomplète du tissu de carie
On peut à certaines conditions bien précises laisser du tissu carié sur la paroi axiale ou pulpaire mais seulement si on le recouvre entièrement ou partiellement d’une substance protectrice reminéralisante. On ne peut toutefois abandonner du tissu ramolli sur les parois jouxtant l’angle cavo-superficiel.
– Le manque d’extension (prophylactique) préventive
Cette règle ne peut être violée sans risque de récidive de caries. Il faut exiger l’extension jusque dans une zone de « nettoyage prophylactique » où dans une zone à laquelle un instrument permet de rectifier et de polir les débordements de l’amalgame lors de l’obturation.
– Le manque de volume à l’endroit des zones faibles
La partie occlusale d’une restauration à l’amalgame doit avoir une masse suffisante pour résister aux forces de la mastication. On estime à 2 mm l’épaisseur de l’amalgame et à 2mm la profondeur de la cavité pour que le matériau puisse résister.
– L’endroit le plus critique est l’isthme
Qui relie la partie occlusale et la partie proximale de la restauration. Il faut par conséquent supprimer l’angle aigu axio-pulpaire en l’arrondissant. Cela confère à cette région à risque une résistance accrue aux forces de traction.
– Un angle cavo-superficiel trop aigu
Il ne faut pas biseauter un angle cavo-superficiel d’une cavité destinée à être obturée à l’amalgame car cela créerait un bord d’amalgame tellement mince qu’il ne résisterait pas aux forces de mastication.
Néanmoins, il serait souvent souhaitable de régulariser l’angle cavo-superficiel pour en éliminer toutes les imperfections qui seraient à l’origine de défectuosités au niveau de la restauration d’amalgame.

Toilette de la cavité

Il faudra procéder à l’isolement de la cavité de la salivaire. L’idéal est la mise en place du champ opératoire. Il est possible d’isoler par des rouleaux de coton associés à une pompe salivaire. Il faudra éliminer tous les débris de fraisage, les impuretés et la salive de la cavité de carie et ce, au moyen de l’eau oxygénée. La cavité sera séchée modérément sans aboutir à une dessiccation de la dentine qui peut être préjudiciable aux odontoblastes.

Fond protecteur 

Si la profondeur de la cavité l’exige, on recouvrera les parois pulpaire et / ou axiale d’un matériau protecteur notamment si la paroi pulpaire se trouve à plus de 2 mm de profondeur et si la paroi axiale se situe à plus de 1,5 mm de profondeur.
A défaut d’un fond protecteur, il est indiqué la mise en place dans la cavité d’une couche de vernis dentinaire pour assurer une bonne étanchéité immédiate à la restauration à l’amalgame.

Mise en place éventuelle d’une matrice et d’un porte- matrice

Pour obturer correctement une cavité composée, il est indispensable d’assurer le coffrage de celle-ci, restaurant notamment la paroi manquante. Plusieurs types de porte-matrices et de bandes matrices existent en fonction de la perte de substance. Dans les cas de cavités proximales ou complexes, pour éviter un débordement du matériau dans le septum interdentaire, il est judicieux d’utiliser des coins en bois (Figure 4).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I- AMALGAME DENTAIRE
1.1- Définition
1.2- Composition
1.3- Classification
1.3.1- Amalgames à faible teneur en Cuivre ou conventionnels
1.3.2- Amalgames à forte teneur en Cuivre
1.3.2.1- Amalgames à phase dispersée
1.3.2.2- Amalgames HCSC (High Copper Single Composition)
1.4- Réaction de prise
1.5- Propriétés des amalgames
1.5.1- Propriétés mécaniques
1.5.1.1- Dureté
1.5.1.2- Résistance à la traction et à la compression
1.5.1.3- Fluage
1.5.2- Propriétés physico-chimiques
1.5.2.1- Variations dimensionnelles
1.5.2.1.1- Variations dimensionnelles au cours de la prise
1.5.2.1.2- Effet de la contamination par l’humidité
1.5.2.1.3- Variations dimensionnelles d’origine thermique
1.5.2.2- Conductivité thermique
1.5.2.3- Propriétés électrochimiques
1.5.2.3.1- Corrosion
1.5.2.3.2- Différents types d’amalgame et corrosion
1.5.2.3.3- Facteurs influençant la corrosion des amalgames
1.5.2.3.4- Conséquences de la corrosion
1.5.3- Propriétés biologiques
1.5.3.1- Action sur la dent
II- UTILISATION CLINIQUE DES AMALGAMES
2.1- Indications et contre-indications des amalgames
2.1.1- Indications
2.1.2- Contre-indications
2.2- Protocole opératoire
2.2.1- Préparation cavitaire
2.2.2- Toilette de la cavité
2.2.3- Fond protecteur
2.2.4- Mise en place éventuelle d’une matrice et d’un porte- matrice
2.3- Amalgamation
2.3.1- Trituration
2.4- Mise en œuvre
2.4.1- Condensation manuelle
2.4.2- Condensation mécanique
2.5- Finition
2.5.1- Dégrossissage et l’enlèvement de la matrice
2.5.2- Sculpture
2.5.3- Vérification de l’occlusion
2.5.4- Brunissage en surface
2.6- Polissage
III- EVALUATION CLINIQUE DES RESTAURATIONS A L’AMALGAME
3.1- Critères de Ryge
3.2- Critères de la FDI
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
II- OBJECTIFS
2.1- Objectif général
2.2- Objectif spécifique
III- METHODOLOGIE
3.1- Type et cadre d’étude
3.2- Population de l’étude
3.3- Critères d’inclusion
3.4- Critères d’exclusion
3.5- Critères d’évaluation
3.5.2- Critères radiographiques
3.6- Procédure de collecte des données
3.6.1- Recueil des données
3.6.2- Codification
3.7- Analyses statistiques
IV- RESULTATS
4.1- Données socio- démographiques
4.1.1- Répartition de la population selon le sexe
4.1.2- Répartition de la population selon l’âge
4.2- Distribution des restaurations coronaires à l’amalgame
4.2.1- Répartition selon le nombre de faces restaurées
4.2.2- Répartition selon le type de dents restaurées
4.2.3- Répartition selon le type d’arcade
4.2.4- Répartition selon la nature du traitement
4.3- Evaluation clinique
4.3.1- Adaptation marginale
4.3.2- Forme anatomique
4.3.3- Récidive carieuse
4.3.4- Détermination des causes d’échec des restaurations à l’amalgame
4.3.5- Synthèse de la qualité clinique des restaurations à l’amalgame
4.4- Evaluation radiographique
4.4.1- Répartition selon l’état du point de contact
V- DISCUSSION
V.1- Limites de l’étude
V.2- Données démographiques
V.3- Données cliniques
CONCLUSION
ANNEXES

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