Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Identification et description physique.
C’est le plus grand des lémuriens de bambou connus. Le pelage généralement gris brun comme Hapalemur griseus griseus, présente parfois une légère teinte roussâtre sur le dos (Garbutt, 1999) et même une tâche ocre sur la région sacrée. Elle se distingue facilement de ses congénères par sa grande taille, par la présence des touffes de poils blancs sur les oreilles, et par sa présence assez fréquente au sol par rapport aux autres espèces. En général, le poids du corps est compris entre 2,2 à 2,5 kg. La longueur du corps tout entier y compris la queue varie de 850 à 900 mm. Et celle de la queue varie de 450 à 480 mm (Garbutt, 1999). La face est large et émoussée (Rowe, 1996), ainsi que le museau large mais court (Rowe, 1996 ; Garbutt, 1999). La queue présente la même couleur que le corps sauf sur son extrémité qui est en brun noir (Petter et al., 1977) ou en gris (Garbutt, 1999). On observe également des glandes homologues à celle de Hapalemur griseus griseus de part et d’autre du pli du coude, une glande globuleuse considérée comme glande cutanée (Affolter, 1938 in Petteral., 1977; Tattersal, 1982; Rambinintsoa, 1999). En plus, elle présente une glande développée sous le cou. Elle a aussi une dentition antérieure spécialisée, peut-être liée à son régime spécialisé en bambou. Les signaux olfactifs jouent un rôle important dans la communication.
Figure 2 : Prolemur simus sur un arbre et deux sur le sol (Source : Jaonasy, 2014) I.1.4.2 Caractères cytogénétique
La formule chromosomique de Prolemur simus est de 2N = 60 ; Elle comprend 2 paires de chromosomes sub-métacentriques, 27 paires de chromosomes acrocentriques et 1 de chromosomes sexuels identiques à ceux des autres formes (Petter et al., 1977).
Locomotion
Souvent observée au sol, la locomotion de Prolemur simus, se fait par quadrupédie. Mais sur les arbres, il saute de tronc en tronc et particulièrement d’une tige de gros bambou à une autre très rapidement. Chez cette espèce, les doigts portent aussi des griffes sauf le doigt numéro 2 (D2). L’espèce présente un domaine vital d’environ 100 ha (Rowe, 1996). La distance journalière parcourue varie de 366 à 914m (Wright, 1987) ou même de plus de 1000 m quand le groupe change de nourriture.
Rythme d’activité
Prolemur simus est cathémeral c’est-à-dire actif le jour et une partie de la nuit, son cycle d’activité ne dépend pas du niveau de la lumière ambiante (Tan, 2000).
Reproduction
L’accouplement de Prolemur simus se passe vers mi-mai au mois de Juin. La gestation dure 149 jours (Tan, 1999). La période de mise bas est le mois de Novembre (Rowe, 1996) avec une seule portée.
Structure sociale
Prolemur simus présente une structure sociale variable (Rowe. 1996). Il peut être animal où l’unité sociale de base compte plusieurs femelles adultes et ses jeunes ainsi qu’unique mâle adulte reproducteur. Arrivés à maturité, les jeunes quittent le groupe natal souvent sous pression des parents de même sexe. Elle peut être aussi multimâle. Dans tous les cas, cette espèce est polygame. En général, un groupe est composé de 4 à 12 individus et même de plus de 30 individus (Rowe, 1996).
Comportement et régime alimentaire
Concernant l’alimentation, les mains jouent un rôle important dans l’alimentation. Elles servent à tenir les différents types d’aliments, à jeter les parties non consommables à emmener la nourriture dans la gueule (Norosoarinaivo, 2000). La mastication est assurée par la mâchoire supérieure et inférieure (Ranalison, 1994) et ce sont les prémolaires qui sont les plus actives pour écraser le bambou.
Les prédateurs
Les prédateurs de ces espèces sont composés de plusieurs candidats :
Le serpent « Boa manditra » (Rakotondravony et al 1993).
Les oiseaux, les prédateurs sont surtout Asiomadagascariensis (Goodmann, Langrand & Rascworthy, 1993), une chouette endémique de Madagascar, l’aigle serpentaire de Madagascar :Eotriochis astur (Ramanakoto, 2006) et d’autres rapaces (Goodman, Langrand & Raxworthy, 1993).
Le Fosa connu sous le nom scientifique Cryptoprocta ferox (Wright et al., 1997 ). Et même d’autres lémuriens, c’est un cas un peu spécial déjà rencontré à Berenty,
Eulemur fulvus spp mangeant un bébé Lémur catta et un bébé de la même espèce (Jolly, 2000), les hommes et les chiens (communication personnel, guide).
Statut de conservation
Avant Prolemur simus est classé parmi les 25 primates le plus menacées au monde mais actuellement il est actuellement retirée de cette liste et classée en danger critique selon la catégorisation l’UICN (UICN, 2012).
MILIEU D’ETUDE :
Situation géographique :
Vohitrarivo est une des fokontany dans la commune de Tsaratanana qui appartient au district d’Ifanadiana, de la région du Vatovavy Fitovinany, province de Fianarantsoa. Elle se situe dans la partie Sud Est de Madagascar à environ 530 km d’Antananarivo en suivant la route RN7 menant vers Fianarantsoa (Figure 2). Puis RN25 en prenant la direction sud-est à partir de Ranomafana, la Commune rurale de Tsaratanàna est à 40 km de ce parc national et à 16 km du croisement avant d’arriver à Ifanadiana. Le village de Vohitrarivo se trouve à 4 km de la commune et le campement à 1 km de ce village. La forêt de ce petit Fokontany abrite un bon nombre de faune, mais l’existence de grand groupe de Prolemur simus dans ce site qui a attiré l’attention du chercheur car cette espèce est classée en danger critique.
Historique de site:
La forêt de Vohitrarivo et Vohimarina avant sa conservation, subissait beaucoup d’exploitation et formait particulièrement un milieu de chasse de lémurien Prolemur simus.
Actuellement, elle ne subit plus la chasse grâce à sa découverte par des chercheurs dans la nature.
En 2008, la présence du grand hapalémur ou Prolemur simus a été découverte dans cette forêt où 8 à 10 individus ont été observés par Dr Anna Feistner (Ex-Directeur centre Valbio) et Mamy Rakotoarijaona (Ex-Directeur MNP Ranomafana) (Helpsimus, 2009). Cette nouvelle découverte d’une espèce en danger critique (UICN, 2012) a rappelé la nécessité d’action urgente de conservation dans ce site. Ainsi est né le projet « Bambou lémur ». Et ce projet a été à l’origine de la création de l’association pour la sauvegarde du grand hapalémur. Depuis cette année, la forêt de Vohitrarivo, avec la participation des populations locales est sous la responsabilité d’une association française AFSGH ou HELPSIMUS laquelle a assuré les programmes de conservation avec la population locale jusqu’à présent en collaboration avec GERP et MNP de Ranomafana. L’objectif principal est d’assurer la persistance à long terme de cette espèce extrêmement en danger critique d’extinction.
Facteurs physiques
Climat :
Le climat y est chaud et tempéré. De fortes averses s’abattent toute l’année sur Vohitrarivo. Même lors des mois les plus secs, les précipitations restent assez importantes. La carte climatique de Köppen-Geiger y classe le climat comme étant de type Cfa. Sur l’année, la température moyenne à Vohitrarivo est de 21.4 °C. Chaque année, les précipitations sont en moyenne de 2385 mm
Le mois le plus sec est celui d’Octobre avec seulement 50 mm. Les précipitations records sont enregistrées en Janvier. Elles sont de 464 mm en moyenne.
Figure 5 : Courbe de température (source Google climatique)
Au mois de Janvier, la température moyenne est de 24.3 °C. Janvier est de ce fait le mois le plus chaud de l’année. Le mois le plus froid de l’année est celui de Juillet avec une température moyenne de 17.4 °C.
Les précipitations varient de 414 mm entre le plus sec et le plus humide des mois. Une variation de 6.9 °C est enregistrée sur l’année.
Pédologie et Hydrographie.
La majeure partie des sols de la région est formée par l’alternance des croupes concaves et des croupes convexes. Les sols ont de valeurs agricoles particulièrement fertiles notamment les alluvions des vallées et les plaines alluviales favorables à la production du riz, des caféiers, des haricots. Le réseau hydrographique est dense. Le milieu est assez bien drainé par la présence de plusieurs rivières notamment Lempona et Famelezana et aussi un barrage de Faravory. Le débordement de ces rivières est très important à la multiplication des bambous et à leur entretien et aussi la fertilité de ces zones très favorables aux cultures pendant la période sèche. L’accès est très difficile pendant la saison de pluie avec des fréquentes inondations car celles-ci servent de lieu de passage pour la population.
Végétation :
Malgré sa dégradation, la diversité floristique de Vohitrarivo et Vohimarina est plutôt faible mais non négligeable. La forêt est dominée par l’invasion de bambou à Valiha diffusa (Vologasy), qui est une source d’alimentation potentielle pour P.simus. C’est une formation secondaire qui est également menacée par une forte pression anthropique due à la présence très proche des villages. Une autre espèce de bambou connue localement « Volohosy » a été aussi découverte mais celle-ci est peu abondante dans la forêt. On y remarque aussi quelques pieds des plantes de voyageur Ravinala madagascariensis (Ravinala), Aspleniumnidus (rehahaka) et Erica sp (anjavidy). Elle abrite aussi d’innombrables fougères, de plantes herbacées qui occupent une étendue très importante telle que Clidemia hirta (Votrotrokala ou mazambody), de plante aromatique Aframomum angustifolium (Longoza) aux tiges souvent tortueuses, caractéristiques des terres dégradées. Des formations primaires, mais dégradées se présentent sous forme de lambeaux forestiers dans une petite surface de forêt jugée « sacrée ». Ces lambeaux forestiers se trouvent à Vohimarina.
Faune :
Ces sites sont fréquentés par plusieurs espèces d’animaux.
Parmi les mammifères, nous pouvons en citer Galidiasp (vontsira), Tenrec eucaudatus (trandraka).
Parmi les oiseaux, les plus remarquables sont Coracopsis sp (boloky ou kevaka), Streptopelia sp (domohina), Coua caerulasp (koa bleu).
Parmi les reptiles, nous avons vu le grand caméléon Calumna oshaughnessiyi. La présence des gros reptiles ont aussi été signalée par les guides. Ces sites sont fréquentés par trois espèces de lémuriens dont : le Prolemur simus l’espèce étudiée, Hapalemur griseus qui est fréquemment rencontré durant l’étude. Le Microcebus murinus.
|
Table des matières
INTRODUCTION
I. ESPECE ETUDIEE ET MILIEU D’ETUDE
I.1 Présentation de l’espèce Prolemur simus
I.1.1. Position systématique
I.1.2. Historique
I.1.3. Répartition géographique
I.1.4. Caractères spécifique de l’espèce
I.2.1 Situation géographique
I.2.2 Historique de site
I.2.3 Facteurs physiques
II.MÉTHODOLOGIE
II.1 Étude bibliographiques
II.2 Calendrier d’étude
II.3 Recueil des activités comportementales
II.5 MÉTHODE D’ANALYSE STATISTIQUES
III. RÉSULTAT ET INTERPRÉTATIONS
III.1 Composition des groupes étudiés
III.2.Comportement général de Prolemur simus
III.2.1 Rythme d’activité général de groupe I
III.2.2 Taux d’activités de chaque individu de groupe I
III.2.4 Taux d’activités de chaque individu de groupe II
III.2.5 Comparaison de rythme d’activités des deux groupes
III.3 Comportement social de Prolemur simus
III.3.1 Comparaison de rythme d’activités sociales des deux groupes
III.4 ALIMENTATION DES PROLEMUR SIMUS
III.4.2.Variation des espèces végétales consommées par les deux groupes
III.4.3.1. Les espèces de plantes majeures consommée par le groupe I
III.4.3.2. Les espèces de plantes majeures consommées par les individus de groupe I
III.4.3.3.Les espèces de plantes majeures consommée par le groupe II
III4.3.4. La consommation végétales de groupe II
III.5. Comparaison de consommation de ces quatre espèces de plantes entre groupe I et groupe II
III.6 UTILISATION DE L’HABITAT PAR LES GRANDS HAPALEMURS
III.6.1 Détermination de strates utilisé des deux groupes
III.6.2 Les niveaux de strate utilisée des individus de groupe I
III.6.3 Les niveaux de strates fréquentées par les individus de groupe II
III.7. OCCUPATION DES SITES FORESTIERS
III.7.1 Occupation des sites forestiers par les deux groupes
III.7.2 L’occupation forestière pour le groupe I
III.7.3 L’occupation forestière pour le groupe II
III. 8.Domaine vital
IV.DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
IV.1 Taux d’activité journalière des Prolemur simus
IV.2 Taux d’activités des individus
IV.3 Activités sociales
IV.4 Comportement alimentaire
IV.5. Fréquentation des différents niveaux et des sites forestiers
IV-6 Domaine vital et la densité de population
V- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
ANNEXE I: Fiche de collecte des données
ANNEXE II : Tableaux de répartition des activités générale des deux groupes
ANNEXE III. Tableaux des activités générale des individus de groupe I
ANNEXE IV : Tableaux des activités générale des individus de groupe II
ANNEXE V: Tableau des activités sociales des deux groupes
ANNEXE VI : Tableau des alimentations des parties des plantes deux groupes
ANNEXE VII: Tableau des alimentations des espèces des 4 plantes des deux groupes
ANNEXE VIII : Tableau des alimentations des espèces des 4 plantes de groupes I
ANNEXE IX : Tableau des alimentations des espèces des 4 plantes de groupes II
ANNEXE X : Tableau des sites forestier par les deux groupes
ANNEXE XI : Tableau des sites forestier par le groupe I
ANNEXE XII : Tableau des sites forestier par le groupe II
ANNEXE XIII: Tableau des strates fréquentées des deux groupes
Télécharger le rapport complet