Variation de la productivite de sigesbeckia orientalis L.

La science a permis la découverte de nombreux remèdes contre les différentes maladies dont la plupart sont encore traditionnels et requièrent l’utilisation des plantes médicinales. Dans le monde, 50 000 à 70 000 espèces végétales sont connues des systèmes médicaux traditionnels ainsi que modernes (SCHIPPMANN & al, 2006). La phytothérapie est fondée sur l’utilisation des plantes médicinales dont les vertus sont dues à des principes actifs qu’elles synthétisent. Ces produits sont des métabolites secondaires bioactifs pouvant être dotés de pouvoir pharmacologique (SMALL & CALTING, 2000). Ces principes actifs constituent la base des remèdes traditionnels améliorés ou RTA (FARNSWORTH, 1988 ; ALCOM, 1995).

Madagascar possède treize milles variétés d’herbes et de végétaux à vertus thérapeutiques et aromatiques ce qui la place à la 4ème position après la Chine, les Etats Unis et l’Indonésie dans le classement mondial. Dans le contexte de la mondialisation de l’économie, la grande île doit diversifier ses produits d’exportation si bien que neuf cent tonnes de plantes médicinales ont été exportées en 2010. (www.orange.mg/actualité/plantesmédicinales, 2015). Ainsi, les plantes traditionnelles font l’objet d’une recherche très stratégique de la part des chercheurs Malagasy, mais aussi des chercheurs mondiaux de la pharmacie, de l’agrochimie et de la biotechnologie.

Les phytochimistes sont particulièrement intéressés par les principes actifs contenus dans les extraits de plantes. Récemment, Sigesbeckia orientalis est entrée dans le domaine de la médecine et de la cosmétologie grâce à ses feuilles qui contiennent de la gomme-résine notamment riche en terpènes et en molécules de la famille des polyphénols comme le Darutoside, un composé qui est à l’origine de la propriété cicatrisante et apaisante (GEETHA & GOPAl, 2011).

Dans le cadre de l’exportation de plantes médicinales, SOTRAMEX (SOciété de TRAnsformation Malgache d’EXportation) commence l’exportation de feuilles de Sigesbeckia orientalis en 2010 pour le compte de la société Yves Rocher Paris, qui œuvre dans le monde de la cosmétique. (http://www.yves-rocher.fr/control/com/fr/l herbierdigital/le-sigesbeckia, 2015). CHUPIN en 2010 affirme que les principaux enjeux de l’approvisionnement portent sur les volumes (biomasse) et la qualité intrinsèque de la plante (les taux de principes actifs), qui représentent son efficacité thérapeutique. Comme la filière Sigesbeckia orientalis n’est apparu que récemment, aucune étude relative à la disponibilité de la biomasse n’a encore été faite.

Sur ce, la Société Yves Rocher Paris a confié au Département de Biologie et Ecologie Végétales de l’Université d’Antananarivo, la réalisation de cette présente étude intitulée « La variation de la productivité de Sigesbeckia orientalis par rapport aux gradients écologiques dans la région Alaotra Mangoro (cas d’Anjiro et de ses environs) dont les objectifs sont :
– de connaître la réalité sur la filière Sigesbeckia orientalis
– d’identifier les facteurs appropriés pour une bonne productivité .

Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes ont été émises :
– la productivité varie selon la période de cueillette (la saison de cueillette et la phénologie de la plante).
– la productivité varie selon les caractéristiques physiques et chimiques du sol.
– la productivité varie selon la distance par rapport au point d’eau.

MILIEU D’ETUDE

Situation géographique

La présente étude a été réalisée dans le Centre Est de Madagascar, dans la Région Alaotra Mangoro, situé entre 17°19’ et 19°9’ de latitude Sud et 48°12’ et 48°39’ de longitude Est (ex-province de Tamatave) ; plus précisément dans le Disctrict de Moramanga où se trouve la Commune de Sabotsy Anjiro. (JARIALA/ONE, 2010). Durant l’année 1993, la Commune rurale de Sabotsy Anjiro a été éclatée en six communes à savoir : Sabotsy Anjiro, Antanandava, Vodiriana, Anosibe Ifody, Belavabary, Ambohidronono. Dans cette étude, ces communes ont été prises en compte comme toujours appartenant à la commune de Sabotsy Anjiro .

Milieu abiotique

Dans le domaine climatique, la partie Est de Madagascar appartient au type climatique perhumide, avec une assez forte érosivité. Elle est annuellement menacée par des cyclones tropicaux générateurs de fortes pluies (CTFT, 1974 ; HUMBERT & COURS- DARNE, 1965). Ce sont les données climatiques fournies par le service météorologique d’Ampandrianomby, des années entre 1961-1990 (Annexe 1), qui ont été prises pour la caractérisation climatique de la ville de Moramanga .

D’après les données climatiques obtenues, la température minimale est de 15,9°C, enregistrée au mois de juillet et la température maximale est de 22,8°C, enregistrée au mois de Février. La température moyenne annuelle est proche de 20°C (RABENARIVO, 2015). La région Alaotra Mangoro est située entre la falaise de l’Angavo à l’Ouest et la falaise Betsimisaraka à l’Est. Le relief est caractérisé au Nord par les cuvettes de l’Alaotra, d’Andilamena, et de Didy qui sont de vastes plateaux intermédiaires (CTFT, 1974). Les zones plus basses sont occupées par les marais et les eaux libres comme le Lac Alaotra et le Lac Antsomanga (RABENARIVO, 2015). La partie Est de Madagascar est caractérisée par des sols ferralitiques rouges ou jaunes sur rouges, caractéristiques des régions chaudes et humides. L’altération chimique du substrat géologique est très poussée et entraîne une importante épaisseur du sol (JARIALA/ONE, 2006). Dans le domaine agro-écologique, les sols sont faiblement érodibles et sont protégés par une végétation dense. Toutefois, la mise en culture par les défrichements (cultures sur brûlis) et les labours des sols (exemple : culture de gingembre) occasionnent de fortes pertes en terre allant jusqu’à 150t/ha/an (ROOSE & SARRAILH, 1972).

Milieu biotique

Flore et végétation
La région Alaotra Mangoro présente des zones appartenant au domaine de l’Est, avec quelques traits du domaine du centre : forêt humide de moyenne altitude (HUMBERT, 1965).

Selon FARAMALALA & RAJERIARISON (1990), c’est une zone intermédiaire entre la zone écofloristique de basse altitude (0 à 800m) de la série à Anthostema et à MYRISTICACEAE et la zone écofloristique de moyenne altitude (800 à 1800m) de la série à Weinmannia et à Tambourissa.Dans la région, Prunus africana (Kotofihy) est un exemple d’espèce de plante phare , qui se trouve dans la partie Nord-Est d’Alaotra Mangoro. Des Orchidées comme Aerangis modesta et Aeranthes neoperrieri, des Palmiers comme Dypsis heterophylla, Dypsis hildegardii et Dypsis louvelii ou bien comme Ravenea latisecta et Ravenae madagascariensis et aussi Pandanus analamazaotrensis, Pandanus leptopodus et Pandanus spinfer sont localisées notamment dans le parc National de Mantadia et considérées comme des espèces phares de la Région (hptt : // www.parcs-madagascar.com,2016).

Faune
La faune de la région Alaotra Mangoro est caractérisée par : 34 espèces de Lémuriens, 84 espèces d’Oiseaux, 76 espèces de Micromammifères, 51 espèces de Chiroptères, 89 espèces d’Amphibiens et 63 espèces de Reptiles. (JARIALA/ONE, 2006). Voici quelques espèces phares de la région Alaotra Mangoro (http:// www.parcsmadagascar.com,2016) : Indri indri, Eulemur fulvus, Propithecus diadema (Lémuriens), Atelornis pittoides (Oiseaux), Calumma parsonii, Brevu cornis (Reptiles) et Mantella pulchra (Amphibiens).

Population et ses activités
Sabotsy Anjiro vient de la juxtaposition de Sabotsy et Anjiro. Le nom de la commune a été donné par Radama I en souvenir du feu allumé entre Sabotsy et Anjiro pour symboliser la guerre entre la population locale et les militaires du Roi Andrianampoinimerina (T.M.D., 2008). La population est composée par les Bezanozano et compte 17 193 habitants dont 52% de femmes et 48% d’hommes. D’après les statistiques, les migrants représentent plus de 25% de la population dont les principaux sont les Merina 8,28 %, les Betsimisaraka 6,13 %, les Sihanaka 4,37%, les Betsileo 3,35%, les Antaimoro 2,84% (T.M.D., 2008).

Dans la commune de Sabotsy Anjiro, la population locale pratique la riziculture, l’élévage et la polyculture (légumes et fruits) tandis que les migrants exercent dans les secteurs tourisme, hôtellerie et commerce. Par ailleurs, la récolte de plantes médicinales comme Centella asiatica, Aphloia theaformis, Sigesbeckia orientalis et autres plantes médicinales et aromatiques, fait partie des activités supplémentaires pour la majorité de la population d’Anjiro, depuis la fin du 19ème Siècle. Dans certaines localités, l’élevage de porcin et la vente de mouton sont interdits, tout comme travailler la terre le mardi et le jeudi (T.M.D., 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ETUDE
I.1 MILIEU D’ETUDE
I.1.1 Situation géographique
I.1.2 Milieu abiotique
I.1.3 Milieu biotique
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODE
II.1 MATERIEL BIOLOGIQUE
II .2 METHODES
II.2.1 Etudes préliminaires
II.2.2 Choix de la zone d’étude
II.3 COLLECTE DE DONNEES
II.3.1 Enquêtes ethnobotaniques
II.3.2 Méthode de relevés écologiques
II.3.3 Analyse pédologique
II.4 ETUDE DE LA PRODUCTIVITE DE Sigesbeckia orientalis
II.5 TRAITEMENT DES DONNEES
II.5.1 Analyse en composantes principales ou ACP
II.5.2 Analyse de variance ANOVA
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 ETUDES PRELIMINAIRES
III.1.1 Etude ethnobotanique
III.1.2 Analyse pédologique
II.2 VARIATION DE LA PRODUCTIVITE DE Sigesbeckia orientalis
III.2.1 Variations de la productivité en fonction des périodes de cueillette
III.2.2 Variations de la productivité en fonction des points d’eau
III.2.3 Variation de la productivité en fonction des caractéristiques du sol
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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