Variables explicatives de l’insertion professionnelle

Variables explicatives de l’insertion professionnelle

INTRODUCTION

Les troubles psychiatriques constituent un enjeu de santé publique, notamment de par leur prévalence, leur gravité, ainsi que par les coûts (directs et indirects) engendrés. En effet, au niveau mondial, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que cinq des dix pathologies les plus préoccupantes au vingt-et-unième siècle concernent la psychiatrie : schizophrénie, troubles bipolaires, addictions, dépression et troubles obsessionnels compulsifs (1). Sur une population de français de 65 millions de personnes, 12 millions souffrent d’au moins un trouble psychiatrique, soit 18 % de la population (près d’un français sur cinq est concerné) (2). De plus, les troubles psychiatriques sont généralement associés à une forte mortalité ; en France, ils sont responsables de 12 000 morts par suicides, auxquels s’ajoutent la surmortalité non suicidaire (accidentelle, consommation de tabac, d’alcool et de drogues) (3,4). Aux premiers rangs des causes mondiales de handicap, avec les pathologies cardiovasculaires et musculo-squelettiques, ils sont source d’incapacités lourdes ainsi que d’une qualité de vie altérée pour les personnes atteintes et leurs proches. Les troubles mentaux engendrent aussi de l’exclusion ; un tiers des personnes sans abri souffre de troubles psychiques graves (5,6). Par ailleurs, ils génèrent des coûts économiques importants, en raison, par exemple, d’une moindre productivité des entreprises, d’une participation à l’emploi plus faible ou encore des coûts supportés par les individus, les familles et les communautés qui y sont confrontés (7). Les coûts indirects représentent 24 milliards d’euros de perte de productivité et 65 milliards d’euros de perte de qualité de vie ; le coût total de la pathologie mentale est estimé à 109 milliards d’euros par an (2). En France, les maladies psychiatriques constituent le deuxième motif d’arrêt de travail et la première cause d’invalidité (8-10).
D’autre part, bien que ces chiffres puissent varier en fonction des systèmes sociaux, des taux de chômage et des cultures, 70 à 90 % des personnes souffrant de schizophrénie et d’autres troubles mentaux graves dans le monde sont sans emploi, alors que la majorité de ces personnes (70 % selon l’OMS) aimerait en détenir un (1,11-13). D’après le manifeste de réhabilitation psychosociale, les taux d’activité des personnes souffrant de troubles psychotiques sont, partout dans le monde, de l’ordre de 10 % pour le travail en milieu ordinaire, et d’environ autant pour le travail en milieu protégé (14). Or, le travail est un droit fondamental (11,15) et il semble avoir de multiples effets bénéfiques pour ces personnes, de même que pour la population générale sur : leur estime de soi, leur qualité de vie, leur santé mentale (réduction des symptômes et du nombre de jours d’hospitalisation), leur niveau de fonctionnement social et sur leur satisfaction financière (11,12,16). Ainsi, malgré ces bénéfices et l’intérêt des personnes pour le travail, leur taux d’activité tend à être bas.Face à cet enjeu de société, se posent les questions de l’insertion socioprofessionnelle et de la prise en charge des personnes fragilisées par des troubles psychiques persistants. L’insertion professionnelle des personnes présentant un handicap consécutif à des troubles psychiatriques, désormais qualifié de handicap psychique, est un sujet d’actualité pour un ensemble de raisons. En effet, ces dernières années ont été marquées par plusieurs phénomènes : les soins psychiatriques ont évolués (progrès pharmacologiques et psychothérapeutiques, sectorisation et expansion des structures alternatives, raccourcissement des prises en charges hospitalières1) et les pratiques de réhabilitation psychosociale se sont développées en France. D’autre part, les évolutions réglementaires signent la volonté des législateurs de rendre acteur la personne fragilisée et de l’aider à s’intégrer1234. La loi de 20023, relative aux droits des usagers et des malades, donne une place centrale à l’usager autour duquel s’articulent l’ensemble des acteurs de sa prise en charge. Sur le plan social, après l’introduction d’une nouvelle approche du « handicap » par la classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) (17), la loi du 11 février 20054, en définissant pour la première fois le handicap psychique, reconnaît et prend en compte le handicap lié aux troubles psychiques. Celle-ci, dont bénéficient maintenant, au titre du handicap psychique, certaines personnes présentant des troubles psychiatriques sévères, prend notamment des dispositions relatives à l’accueil, à l’emploi et à l’intégration des personnes handicapées. Enfin, les pouvoirs publics et des associations se mobilisent afin de favoriser l’intégration au travail de ces personnes. Depuis 2005, le handicap psychique prend place dans les politiques publiques, comme le montrent les divers plans mis en œuvre et les travaux spécifiques conduits relatifs à l’évaluation des handicaps d’origine psychique (5,18-23). Des dispositifs dédiés aux personnes handicapées sont mis en place et des services spécifiques aux « situations de handicap psychique » sont proposés (Cap-emploi, prestation ponctuelle spécifique (PPS)). Des structures d’aide à l’insertion sociale et professionnelle pour ces personnes se développent.

Le service Orion 49 et le programme de réhabilitation

Entre juillet 2006, mois d’ouverture de la structure, et avril 2011, près de 155 personnes dites « en situation de handicap psychique » ont été accueillies par le dispositif Orion 49, quelle que soit la nature de la demande initiale (prise en charge des troubles cognitifs, insertion sociale, insertion professionnelle). L’objet du service est de répondre à la demande d’insertion des usagers en les aidant à la construction et à la mise en œuvre d’un projet individuel de réhabilitation psychosociale, ou projet de vie. Ces derniers présentent des troubles psychiatriques entraînant, ou susceptibles d’entraîner, une situation de handicap psychique. Ces personnes sont principalement adressées vers le service par du personnel soignant (Cesame ou psychiatre privé), des travailleurs sociaux (secteur psychiatrique, établissements et services médico-sociaux, etc.), ou encore par des professionnels de l’insertion (service Action pour l’insertion (API), Pôle-emploi, etc.). L’orientation vers le dispositif fait fréquemment suite à des soins psychiatriques publics (hospitalisation(s) au Cesame). Les usagers bénéficient d’un parcours personnalisé au sein du dispositif Orion 49 : les pratiques de réhabilitation mises en œuvre ne sont pas exclusives mais complémentaires et le choix du service offert est fait selon les objectifs et la demande de l’individu pris en charge. Le service propose alors plusieurs modalités d’interventions, individuelles ou en groupe, telles que : un atelier d’entraînement aux habiletés sociales, de la remédiation cognitive, des méthodes psychoéducatives, un atelier « estime de soi », un programme d’entraînement aux habiletés métacognitives, des entretiens motivationnels ou un accompagnement professionnel individuel. L’équipe pluridisciplinaire du dispositif se propose d’agir sur le rétablissement des personnes prises en charge et de les accompagner dans leur parcours d’insertion via un travail en réseau.
Dès lors qu’un désir de (ré)insertion sociale et/ou professionnelle est exprimé par une personne, la question de son admission sur un « groupe de remobilisation » se pose. Cette intervention de réhabilitation trouve alors sa place dans la continuité d’un parcours de soins, parfois long, ou encore après des échecs de tentatives d’insertion antérieures. Ainsi, trimestriellement, à l’exclusion de la période estivale, depuis la création du dispositif, trois à huit personnes bénéficient d’une prise en charge de groupe dans le cadre d’un programme de réhabilitation psychosociale. Les usagers rencontrent, avant le début du programme, l’équipe chargée de les prendre en charge lors d’entretiens individuels initiaux d’évaluation ; la décision d’inclusion est prise à l’issue de ces premières entrevues, au cours d’une réunion pluridisciplinaire hebdomadaire. Les personnes sont préalablement informées du déroulement du programme. Cette période de remobilisation vise l’élaboration d’un projet de vie, social et/ou professionnel, individuel, intégrant des objectifs de soin, autour duquel chaque personne est redynamisée. Elle constitue aussi, pour les encadrants, un temps d’évaluation des capacités et des difficultés des usagers

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Données sociodémographiques, cliniques, et professionnelles

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
PLAN
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel
2.2. Méthodes
2.3. Analyses statistiques :
2.4. Considérations éthiques :
3. Résultats
3.1. Données sociodémographiques, cliniques, et professionnelles
3.2. Parcours Orion 49 et orientations proposées au terme de la période de remobilisation
3.3. Devenir professionnel deux ans après le programme
3.4. Parcours professionnel
3.5. Variables explicatives de l’insertion professionnelle
3.6. Prise en charge psychiatrique de secteur
4. Discussion
5. Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
Annexe 1. Vignettes cliniques : exemples de parcours de personnes en situation de handicap psychique – Première vignette clinique.
Annexe 2. Vignettes cliniques : exemples de parcours de personnes en situation de handicap psychique – Deuxième vignette clinique.
Annexe 3. Vignettes cliniques : exemples de parcours de personnes en situation de handicap psychique – Troisième vignette clinique.
Annexe 4. Vignettes cliniques : exemples de parcours de personnes en situation de handicap psychique – Quatrième vignette clinique.
Annexe 5. Vignettes cliniques : exemples de parcours de personnes en situation de handicap psychique – Cinquième vignette clinique.
Annexe 6. Répartition de la population étudiée, chronologiquement, et par groupe.
Annexe 7. Evolution du nombre de jours de prise en charge de secteur (Source DIM).
Annexe 8. Evolution de la part de personnes prises en charge parmi les participants (Source DIM). Annexe 9. Evolution du nombre moyen de jours de prise en charge par participant (Source DIM).

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