Variabilité pluviométrique et ses effets sur les cultures pluviales

L’Afrique de l’ouest, du point de vue climatique, est marquée par la mousson Atlantique qui se manifeste dans la région pendant la saison estivale. Sa présence est symbolisée par la pluviométrie. Celle-ci enregistre une variabilité notable dans les différents pays de l’Afrique de l’Ouest. « Des anomalies importantes ont d’ores et déjà été observées au cours du vingtième siècle dans les régimes pluviométriques liés aux moussons (…). Les régimes de moussons et leurs anomalies ont un impact important sur la vie des populations locales, qui sont très fortement tributaires du bon rendement de leurs cultures vivrières, lequel dépend d’un cumul suffisant des pluies de mousson ainsi que de leur bonne répartition au cours de la saison » (Janicot S., 2008). Ainsi au Sénégal, la pluviométrie a diminué depuis la fin des années 1960 et décroit du Sud au nord (Sagna P., 2000 ; Konaté Y. K., 2000). Située au nord du Sénégal par 15°50-16° 30 de latitude Nord et 13°45- 16°30 de longitude Ouest, la région de Saint-Louis fait partie du domaine nord sahélien ; c’est la région la plus septentrionale du pays.

A l’image de toutes les autres régions situées sur la bande sahélienne ; elle connait un déficit pluviométrique notable depuis la fin des années 1960 (Sagna P., 2000). La région de Saint-Louis est défavorisée par rapport au reste du pays par sa courte saison pluvieuse et la faiblesse interannuelle de sa pluviométrie. Cette instabilité pluviométrique crée des contraintes majeures pour le développement de la région. Car la région de Saint-Louis est une zone à vocation agro-sylvo-pastorale : la population évoluant dans le secteur « agriculture, élevage, forêt » représente 44% de la population active (ANSD, 2009). Hormis l’agriculture irriguée du riz, très développée dans la vallée du fleuve Sénégal, il existe les cultures sous pluies pratiquées dans le Diéri c’est-à-dire sur les hautes terres sableuses non soumises aux effets des crues saisonnières du fleuve. En effet l’irrégularité des pluies inquiète grandement les ruraux qui fondent leurs activités socio-économiques (l’agriculture et l’élevage) sur une bonne pluviométrie. Ceci explique l’intérêt des études portant sur la variabilité de la pluviométrie, avec comme objectif une bonne connaissance et gestion de la répartition des ressources en eau dans le but de suivre l’évolution des rendements des cultures sous pluies. La mesure de la variabilité pluviométrique nécessite une suite d’années d’observation assez longue puisque les pluies au Sahel se distinguent par leur grande variabilité spatiotemporelle. C’est la raison pour laquelle une étude fiable de la pluviométrie doit porter sur des chroniques les plus longues possibles. C’est pourquoi notre étude portera sur l’ensemble des séries pluviométriques des stations de la région de Saint- Louis, depuis l’origine des observations. Elle permettra de caractériser la dernière décennie dont les apports sont nettement plus abondants et d’analyser ainsi parallèlement sa corrélation avec l’évolution des rendements de l’agriculture pluviale. Cette situation de retour d’une pluviométrie excédentaire depuis la décennie 1991-2000, par rapport à celle d’avant, redonne sans nul doute de l’espoir au monde rural qui aspire à un retour durable d’une bonne pluviométrie. Car « il faut 20mm de pluie en un seul jour ou deux jours successifs et non suivies d’une pause pluviométrique de sept jours pour semer à temps opportun » (Ndong J. B., 2012 ). Donc une longue pause pluviométrique provoque le ralentissement des semis ou tout simplement le flétrissement et la mort des jeunes pousses ; d’où toute l’importance de la problématique de l’analyse de la variabilité pluviométrique et de l’étude de son incidence sur les cultures pluviales. Il existe une littérature abondante sur l’étude de la variabilité pluviométrique dans les pays sahéliens, en général, et au Sénégal en particulier (Dacosta H., 1989) ; (Konaté Y.K., 2000) ; (Diouf R.N., 2001) ; (Dacosta H. ; Konaté Y.K. ; Malou R., 2002) ; (Thiam S., 2010), par exemple. La plupart de ces études sont guidées par le souci de connaître, de comprendre et de maîtriser  la répartition spatiale et temporelle de la pluviométrie dans un contexte climatique contraignant.

Présentation des données

Présentation des données pluviométriques

La connaissance de la répartition spatio-temporelle de la pluviométrie d’une région passe nécessairement par les relevés effectués par les services compétents à travers les stations climatiques installées à cet effet. Dans les pays sahéliens en général, les ressources en eau provenant des pluies saisonnières sont l’espoir des populations qui vivent d’une agriculture quasi dépendant de la pluviométrie. La population sénégalaise n’échappe pas à cette dépendance pour le développement du secteur primaire où « 96% des cultures sont tributaires de l’hivernage, soit directement (cultures sous pluies) soit indirectement (cultures de décrues dans la vallée du fleuve Sénégal) » (Ndiaye A., 2007). Or, la plus grande entrave qui appauvrisse l’information pluviométrique au Sénégal en général est l’inégale répartition des stations de mesure « avec une forte concentration de ces dernières au sud du 14ème parallèle et à l’ouest du 15ème degré de longitude ouest » (Dacosta H.et al. 2002). Bien que les premières mesures pluviométriques remontent en 1854 dans la ville de Saint-Louis, la région n’en est pas ainsi dotée de postes de mesure sur l’étendue de son espace territorial. Ces derniers sont inégalement répartis ; la quasi-totalité de ces stations longent la vallée du fleuve Sénégal, le centre et le sud-est sont mal équipés (carte 3).

En outre les séries de pluies se caractérisent d’une part, par une longueur inégale entre les stations et, d’autre part par une discontinuité des données pluviométriques au sein de certaines stations. Les lacunes observées dans la plupart des données viennent se répercuter d’avantage sur la fiabilité de l’information pluviométrique. Selon Konaté Y.K. (2000) : « Ces anomalies relevées dans les valeurs sont très souvent dues à la diversité des sources de collecte, à celle des périodes d’implantation des stations à des erreurs de manipulation ». Le chronogramme ci-dessous (figure 2) montre le caractère inégal et discontinu des données des stations sur toute la série d’observation. Ainsi pour rendre les données opérationnelles et procéder à leur analyse à des fins multiples de prise de décision (production agricole, recharge des nappes souterraines…), nous avons fait le traitement pour homogénéiser et combler les lacunes.

Présentation des données agricoles

Les données relatives à l’agriculture (superficies et production) dans la région de SaintLouis sont obtenues auprès de la DAPSA; elles vont de la campagne agricole 1990/1991 à celle de 2010/2011. Il faut noter que la région de Saint-Louis englobait l’actuelle région de Matam, c’est à partir du découpage administratif de l’année 2002 que cette dernière est érigée en région.

Les données concernent le mil, le sorgho, le maïs, le riz, l’arachide huilerie, le niébé et les pépins de la pastèque, appelés localement béref. Mais notre analyse s’intéresse uniquement aux cultures pratiquées pendant la saison des pluies ; à cet effet Le riz et le sorgho ne font pas parties de notre étude car n’étant pas des cultures totalement sous pluies: le riz est quasiment pratiqué en irrigué et le sorgho exige la décrue pour sa semence. Les données obtenues sont trop lacunaires (tableau 10, annexe) ; celles des céréales pluviales mises en culture ne sont pas complètes dans les différents départements de la région, puis pour Saint-Louis le suivi des campagnes allant de 2002 à maintenant n’est pas assuré. C’est la raison pour laquelle les données de ce département, disponibles à partir de la même année sont trop lacunaires pour subir une analyse minutieuse des données de ses cultures: à cet effet, elles ne font pas parties de l’analyse.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
Première Partie : Présentation générale de la région de Saint-Louis
Chapitre 1 : Les caractères géologiques et hydrologiques de la région
Chapitre 2 : Le cadre aérologique de la circulation dans la région
Chapitre 3 : Le cadre humain
Deuxième partie : Variabilité pluviométrique et ses effets sur les cultures pluviales
Chapitre 1 : Présentation et traitement des données
Chapitre 2 : Etude de la variabilité pluviométrique
Chapitre 3 : Analyse des productions agricoles
Conclusion générale

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *