Variabilite pluviometrique de 1963 a 2015 et ses impacts sur la production agricole

Le monde a toujours connu des changements climatiques. De nos jours, le développement industriel et l’expansion démographique ont modifié les composants de l’atmosphère, principalement les gaz à effet de serre. Et comme le note le rapport du GIEC (2007), « les émissions mondiales de GES imputables aux activités humaines ont augmenté depuis l’époque préindustrielle ». Cette hausse se traduit par un déséquilibre du système climatique. Plus vulnérable que le reste du monde, l’Afrique doit faire face à plusieurs aléas tels que les phénomènes climatiques extrêmes, la désertification, les sécheresses, les inondations et une distribution spatio-temporelle des pluies.

L’agriculture en Afrique de l’Ouest est pratiquée par une grande partie de la population active. Ainsi, une baisse de production aura des conséquences graves sur la population rurale dont c’est la principale activité. C’est dans cette logique que la banque mondiale affirme que : « (…) des études ont montré que le changement climatique aura des effets sur l’agriculture et sera plus accentué dans les pays en voie de développement dont les systèmes agricoles sont vulnérables. » L’irrégularité pluviométrique se traduit par une alternance d’années déficitaires et d’années excédentaires comparée à la normale 1961-1990.

Le pays est subdivisé en plusieurs domaines climatiques; la zone nord, dont fait partie la Commune de Keur Momar Sarr, a un climat de type sahélien continental. Avec une courte saison pluvieuse et une saison sèche couvrant une période de huit à neuf mois. Le nord du Sénégal est l’une des plus touchées par la variabilité pluviométrique car étant la moins arrosée. C’est dans cette perspective que nous essayerons de voir comment l’étude de la variabilité est important pour une meilleure pratique de l’activité agricole.

Synthèse bibliographique 

La Commune de Keur Momar Sarr se trouve au nord du Sénégal, dans la région de Louga. C’est une zone relativement bien étudiée en raison de l’existence du lac de Guiers. Le plan stratégique de l’ISRA (1998), nous explique que la zone sylvopastorale, communément appelée Ferlo couvre essentiellement la région de Louga, exceptée le département de Kébémer. Celle-ci s’étend sur prés du quart du territoire national soit 56.269 km². Du point de vue géomorphologique, la région de Louga est caractérisée, par un relief homogène constitué par un paysage dunaire plat (Situation de référence de la région de Louga, 2002). Pour Ndiaye M. (2007), l’évolution géomorphologique (quaternaire) a marqué la pédogenèse de la vallée. Deux entités géomorphologiques quaternaires se dessinent sur le paysage de Keur Momar Sarr : le Jeeri et le Walo

Sur le plan climatique, selon Basse A. (1976) la zone sahélienne, au nord du Sénégal, est caractérisée par un climat chaud et sec et que la période humide, très brève, s’étend sur deux à trois mois. D’après l’ouvrage, Cartographie et télédétection des ressources de la république du Sénégal (1984), la saison des pluies est de deux mois et demi à Louga. Les mois les plus arrosés, par ordre croissant, sont en général Août, Septembre et Juillet. Les précipitations, certaines années, peuvent paraitre normales par leur quantité mais leur début, leur arrêt ainsi que leur périodicité peuvent varier. Pour Leborgne J. (1985), le nord est moins arrosé que le sud, non seulement parce qu’il est moins longtemps baigné par le flux de mousson mais aussi parce qu’il n’est alimenté que par des lignes de grains et que la partie nord de celles ci donne moins de précipitations que la partie sud, par suite d’une moindre épaisseur de la mousson. Diop (1996), nous renseigne qu’à Louga, la période optimale de semis se situe aux environs du 07 août et que la durée de la saison des pluies est de soixante à soixante-cinq jours. Ce qui fait que, selon lui, même la variété précoce de mil nain (cycle végétatif de 75 jours) n’arriverait pas à boucler son cycle dans des conditions optimales. Le plan stratégique de l’ISRA (1998) parle d’une insécurité climatique qui pèse sur le nord et le centre nord du pays et qui n’est pas seulement le fait de la faiblesse des précipitations et de la brièveté de la saison pluvieuse, mais qui est surtout le résultat de l’irrégularité inter et intra-annuelle des précipitations. Dieng O. (2004) dégage dans son étude comparative entre Louga et Linguère deux périodes pour la région de Louga, une période 1951-1970 de forte pluviosité et une période de déficit au début des années 1970 avec une baisse des quantités de pluies et une forte variabilité. Pour Sambou P.C. (2009), le mois d’Août est le plus pluvieux suivi du mois de Septembre à Louga. Le CSE (2013), remarque une forte variabilité spatio-temporelle des pluies au Sénégal et aussi depuis la fin des années 60, une baisse considérable des hauteurs d’eau. Il souligne également que l’isohyète 400 mm qui se trouvait, entre 1931-1960, sur l’axe Keur Momar Sarr-Aéré-Lao, a opéré un glissement d’environ 100 Km vers le Sud correspondant à une baisse relative de 200mm. Cette situation se traduit par une diminution de la saison culturale sur l’ensemble des zones agro-écologiques et a entrainé l’apparition de l’isohyète 200mm à l’extrême nord du pays. Ces dernières décennies, la situation pluviométrique s’est améliorée selon Sarr et al, (2013,2014)  .

Présentation du milieu 

La commune de Keur Momar Sarr est située dans la région de Louga, entre 15°45’00’’ et 16 °30’00’’ de latitude Nord et 16°10’00’’ et 15°55’00’’ de longitude Ouest, et a une superficie de 719 km². C’est une localité du nord-ouest du Sénégal, se trouvant au bord du Lac de Guiers à 230 Km de Dakar. La population est surtout composée de Wolofs, de Peuls et de Maures. Keur Momar Sarr se trouve dans le domaine sahélien continental et est marqué par des températures plus ou moins élevées. La situation pluviométrique de la commune est globalement déficitaire avec des hivernages relativement peu pluvieux. Comme toutes les autres localités du Sénégal, la commune compte deux saisons : une saison sèche plus longue et une saison des pluies de courte durée. La commune est limitée :

❖ au Nord par la Commune de Nginth
❖ à l ’Est par la Commune de Syer
❖ au Sud par la Commune de Nger Malal
❖ à l’Ouest par les Communes de Sakal et de Fass Ngom .

Le cadre physique

Géologie et relief

Comme la majeure partie du Sénégal, tout le bassin sédimentaire du Ferlo appartient au grand bassin sédimentaire, appelé le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Ce dernier est composé en surface de sédiments de roches tertiaires et quaternaires reposant sur un matériel allant du Précambrien au Dévonien. A partir de l’Eocène supérieur, un environnement continental s’installe progressivement sur le bassin entraînant une forte altération des sédiments marins du Miocène. La séquence sédimentaire altérée qui en résulte est plus connue sous le nom de Continental Terminal et recouvre la majeure partie du bassin. Cette formation du Continental Terminal est remarquable dans le Ferlo où son épaisseur atteint parfois 130m. (CSE/Roselt, 2002) .

Les formations tertiaires sont représentées par les séries de l’Yprésien (Eocène inférieur) et du Continental Terminal. Le Lutétien inférieur (Eocène moyen) n’affleure qu’au sud du lac de Guiers, en amont de Keur Momar Sarr ; il est constitué d’un faciès gréso-argileux (Niang A.) Le Continental Terminal est très largement présent au Sénégal en affleurement, souvent sous une cuirasse ferrugineuse ou sous des formations quaternaires dans le Ferlo (Maignien, 1965). Le bassin versant du Ferlo est caractérisé par un ensemble de plateaux sableux très monotones. Ces plateaux d’altitude moyenne de 40m environ, qui s’élèvent sensiblement dans sa partie Est jusqu’à 80-100m, entrecoupés de quelques marigots fossilisés, selon Michel et Sall(1980), Michel (1984) sont également de constitution essentiellement gréseuse, des grés argileux du Continental Terminal. La morphogenèse de ces formations sablo gréseuses linéaires permet de distinguer les ergs principaux (Michel, 1973 in Sarr, 2009).

L’erg ancien ou Ante-Inchirien, vers 40000 ans BP au cours d’une période aride, a couvert le Ferlo dans sa partie septentrionale. Le modèle présente une succession d’ondulations à sommet aplani, plus ou moins arrosées et émoussées. Le système ogolien des dunes rouges orienté Nord-est-Sud-ouest s’est formé pendant l’aride ogolien (entre 20000 et 14000BP) dans le Kayor et dans le Djolof. Au cours des fluctuations climatiques du Quaternaire, la cuirasse ferrugineuse a été détruite presque en totalité et a été reconstituée à partir des éléments démantelés en cuirasse de nappes parfois affleurantes ou sub-affleurantes (Le Houérou, 1989). Vers 7500 ans environ, les dunes ogoliennes ont été localement remaniées en petites dunes barkhanoides d’orientation NNE –SSW (Akpo, 1992).

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Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE :PRESENTATION DU MILIEU
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre humain
Chapitre III-Le cadre économique
DEUXIEME PARTIE:La variabilité Pluviométrique dans la Commune de Keur Momar Sarr
Chapitre I : Evolution de la pluviométrie de 1963 à 2015 dans le Département de Louga
Chapitre II : Les conséquences de la variabilité pluviométrique sur la production agricole dans la Commune de Keur Momar Sarr
TROISIEME PARTIE :LES STRATEGIES D’ADAPTATION DES POPULATIONS
Chapitre I : Les stratégies adoptées par la population
Chapitre II : Limite des stratégies
Conclusion générale
Bibliographie
ANNEXES

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