L’Afrique possède une grande richesse en biodiversité grâce à des conditions écologiques très diversifiées favorables au bon développement des êtres vivants (Oldielf et al., 1998). Madagascar qui se trouve dans la partie orientale de l’Afrique est caractérisé par sa richesse exceptionnelle en faune et en flore. Cette dernière possède un taux d’endémicité élevé (PNUE, ONE et ANGAP, 1998). En effet, parmi les 12000 espèces des plantes répertoriées à Madagascar, 80 % sont endémiques et le pays est parmi les hotspots mondiaux.
La forêt a un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité et des sols, et dans la régulation du climat. Elle a aussi des impacts sur la santé et la survie des populations qui en dépendent directement ou indirectement. La forêt abrite des plantes qui constituent une source importante de nourritures et de médicaments. Le secteur forestier fournit et satisfait les besoins de nombreuses familles qui l’exploitent pour les bois de construction et les bois de chauffe.
Madagascar est un pays en voie de développement ; 80 % de l’économie sont basés essentiellement sur l’agriculture. A part l’agriculture, le secteur forestier constitue une ressource naturelle importante qui augmente le revenu de la population locale. En 2000, 2 % de la population à Madagascar dépendent de sources de revenus forestiers (Bart et Christine, 2004).
CONSERVATION DES RESSOURCES PHYTOGENETIQUES
Définition
La conservation est un ensemble de mesures qui permettent de préserver, de protéger, de sauver et d’améliorer la biodiversité avec son habitat.
Biodiversité
La biodiversité ou la diversité biologique est la variabilité des organismes vivants tels que les plantes, les animaux et les microorganismes. La vie des êtres vivants dépend des habitats, des nourritures et des facteurs écologiques. Les plantes sont des ressources naturelles renouvelables mais limitées dans des mauvaises conditions. Elles peuvent être épuisées, notamment quand elles ont des problèmes de régénération (Ramanandraibe, 2016). La conservation est un moyen efficace pour la sauvegarde de la biodiversité. Deux types de conservation existent : la conservation in-situ et la conservation ex-situ (Randriamampionona, 2010).
Conservation in-situ des espèces végétales
La conservation in-situ signifie la conservation « sur site ». C’est un type de conservation dans le milieu naturel des espèces végétales et animales. Ce type de conservation est parfois accompagné d’une conservation ex-situ afin d’enrichir ou de conserver les espèces importantes sur place.
Les aires protégées
Les menaces pour la biodiversité sont nombreuses ; mais la plus néfaste est la dégradation ou la disparition des habitats due aux aléas climatiques ou aux activités anthropiques telles que le cyclone, l’assèchement des zones humides, la déforestation, la dégradation de récifs coralliens… Ces menaces ont des influences majeures sur la vie des espèces végétales et animales. Les êtres vivants ont alors besoin de systèmes particuliers de préservation et de protection tels que les aires protégées afin d’assurer leur durabilité (FAO, 1996b).
Une aire protégée est un territoire délimité, terrestre, marin, côtier, ou aquatique dont les espèces ou les habitats présentent des valeurs biologiques, esthétiques, morphologiques, historiques, archéologiques ou culturelles importantes. Les aires protégées sont des outils indispensables et inséparables à la conservation de la biodiversité. Elles occupent une large surface. Les critères de sélections des aires protégées sont les richesses en faunes et flores qui peuvent être épuisées. En outre, certains habitats sont considérés comme sacrés ou rares qui ont besoin de protection particulière (Ramanandraibe, 2016). Les aires protégées à Madagascar sont gérées par MNP (Madagascar National Parc, anciennement ANGAP, Agence Nationale pour la gestion des aires protégées). L’UICN classifie les aires protégées et les catégories ainsi divisées sont devenues une norme mondiale et reconnues par des institutions internationales. Selon la classification d’UICN, il y a sept catégories d’aire protégée :
– La catégorie Ia est la réserve naturelle intégrale
– La catégorie Ib est la zone de nature sauvage
– La catégorie II est le parc national
– La catégorie III est le monument ou élément naturel
– La catégorie IV est l’aire de gestion des habitats ou des espèces
– La catégorie V est le paysage terrestre ou marin protégé
– et la dernière catégorie l’aire protégée avec utilisation durable des ressources naturelles (Ramanandraibe, 2016).
En 2001, la superficie d’aires protégées à Madagascar était de 17 103 Km² , soit 3% de la superficie du pays, mais l’Etat malgache avait pour objectif d’étendre continuellement le nombre et la surface. En 1996, le nombre des aires protégés créées était de 36, dont 12 réserves naturelles intégrales, 3 parcs nationaux et 21 réserves spéciales (FAO, 1996a). En 2018, il existe 43 aires protégées à Madagascar qui sont reparties sur une superficie de plus de deux millions d’hectares.
Conservation à la ferme ou conservation « on farm »
La conservation à la ferme ou « on farm » est une technique de conservation effectuée dans des jardins ou des vergers privés (Randriamampionona, 2010). Ce type de conservation nécessite une réintroduction ou enrichissement des espèces végétales qui présentent des intérêts économiques, agronomiques, médicinaux ou environnementaux. En 1996, la conservation à la ferme était appliquée principalement pour les espèces forestières mais rarement pour les ressources phytogénétiques destinées à l’agriculture et à l’alimentation (RPGAA). En Ethiopie, par exemple, il existait une conservation à la ferme d’orge, de pois chiches, de sorgho et de fèves, qui était inscrite dans le cadre d’un programme entrepris par l’Institut national de diversité biologique et le programme africain « Semences de survie » (FAO, 1996b).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I PROBLÉMATIQUES
II APPROCHES ET JUSTIFICATIONS
III OBJECTIFS
IV HYPOTHESES
IV.1 Hypothèses sur Elaeocarpus floribundus
IV.2 Hypothèse sur Chrysophyllum boivinianum
Chapitre I : GENERALITES
I CONSERVATION DES RESSOURCES PHYTOGENETIQUES
I.1 Définition
I.2 Biodiversité
I.2.1 Conservation in-situ des espèces végétales
I.2.2 Conservation ex-situ
II METABOLITES SECONDAIRES DE PLANTES
II.1 Définition des métabolites secondaires
II.2 Classes des métabolites secondaires
III RADICAUX LIBRES
III.1 Définition de radicaux libres
III.2 Sources des radicaux libres
III.2.1 Sources endogènes des radicaux libres
III.2.2 Sources exogènes des radicaux libres
III.3 Différents types de radicaux libres
III.4 Effets des radicaux libres
III.5 Système de défense des organismes
III.5.1 Système de défense endogène
III.5.2 Système de défense exogène ou les antioxydants
IV ANTIOXYDANTS
IV.1 Définition
IV.2 Principaux antioxydants
IV.3 Rôles des constituants antioxydants
IV.3.1 Rôles des antioxydants dans l’industrie alimentaire
IV.3.2 Rôles des antioxydants dans l’industrie pharmaceutique
IV.3.3 Rôles et intérêts des antioxydants dans l’industrie cosmétique
CHAPITRE II : CONSERVATION ET VALORISATION D’Elaeocarpus floribundus
I SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Systématique
I.2 Description botanique
I.3 Biologie et écologie d’Elaeocarpus floribundus
I.3.1 Pollinisation et dissémination
I.3.2 Cycle végétatif
I.3.3 Climat
I.3.4 Altitude
I.4 Répartition géographique
I.5 Utilisations
I.5.1 Marché local
I.5.2 Etude antérieure sur Elaeocarpus floribundus
II MATERIELS ET METHODES
II.1 Multiplication de la plante pour une utilisation durable
II.1.1 Enquête ethnobotanique
II.1.2 Evaluation du taux de régénération naturelle
II.1.3 Récolte de matériels végétaux d’Elaeocarpus floribundus
II.1.4 Conservation ex situ
II.1.5 Conservation on farm
II.2 Etude phytochimique d’Elaeocarpus floribundus
II.2.1 Extractions des matériels végétaux utilisés pour les tests pharmacologiques d’Elaeocarpus floribundus
II.2.2 Criblages phytochimiques d’Elaeocarpus floribundus
II.3 Etude pharmacologique d’Elaeocarpus floribundus
II.3.1 Test antioxydant par piégeage de radical libre DPPH d’Elaeocarpus floribundus
II.3.2 Test d’activité antimicrobienne par la méthode de diffusion sur gélose
II.3.3 Test de toxicité aigüe des fruits d’Elaeocarpus floribundus
III RESULTATS
III.1 Résultats des enquêtes ethnobotaniques et identification botanique
III.2 Capacité de régénération naturelle d’Elaeocarpus floribundus
III.2.1 Régénération naturelle
III.2.2 Nombre d’Elaeocarpus floribundus disponibles chez les paysans
III.3 Multiplication in vitro
III.3.1 Germination in-vitro
III.3.2 Multiplication in-vitro
III.4 Conservation on farm
III.4.1 Production des plantules en pépinières
III.4.2 Plantation pour enrichissement d’Elaeocarpus floribundus
III.5 Résultats de l’étude phytochimique chez Elaeocarpus floribundus
III.5.1 Rendements en extraction des feuilles, fruits et écorces d’Elaeocarpus floribundus
III.5.2 Mise en évidence d’alcaloïdes d’Elaeocarpus floribundus
III.5.3 Mise en évidence des flavonoïdes et des anthocyanes chez Elaeocarpus floribundus
III.5.4 Mise en évidence de tanin et polyphénols chez Elaeocarpus floribundus
III.5.5 Mise en évidence de triterpénoides et stéroides chez Elaeocarpus floribundus
III.5.6 Mise en évidence de saponines chez Elaeocarpus floribundus
III.5.7 Résumés de screening phytochimique
III.6 Test antioxydant
III.6.1 Courbe de calibration du DPPH
III.6.2 Activités antioxydantes d’extrait de fruits, de feuilles et d’écorces d’Elaeocarpus floribundus
III.6.3 Détermination des temps d’équilibres TEC50 des fruits, des feuilles et des écorces d’Elaeocarpus floribundus
III.7 Activité antimicrobienne des extraits de fruits, de feuilles et d’écorces d’Elaeocarpus floribundus
III.8 Toxicité aigüe de l’extrait de fruits
IV DISCUSSIONS
IV.1 Enquêtes ethnobotaniques
IV.2 Conservation d’Elaeocarpus floribundus
IV.2.1 Conservation ex situ
IV.2.2 Conservation on farm
IV.3 Analyses phytochimiques
IV.4 Effets pharmacologiques
IV.4.1 Activité antioxydante
IV.4.2 Activité antimicrobienne d’Elaeocarpus floribundus
IV.4.3 Toxicité des fruits d’Elaeocarpus floribundus
V CONCLUSION PARTIELLE ET PERSEPCTIVES
CHAPITRE III : CONSERVATION ET VALORISATION DE Chrysophyllum boivinianum
I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Systématique sur Chrysophyllum boivinianum
I.2 Description botanique de Chrysophyllum boivinianum
I.3 Utilisations de Chrysophyllum boivinianum
I.3.1 Fruits de Chrysophyllum boivinianum
I.3.2 Médecine traditionnelle de Chrysophyllum boivinianum
I.3.3 Utilisation du bois de Chrysophyllum boivinianum
I.4 Distribution géographique de Chrysophyllum boivinianum
I.5 Ecologie
I.6 Recherches bibliographiques
II MATERIELS ET METHODES
II.1 Multiplication pour une utilisation durable de Chrysophyllum boivinianum
II.1.1 Evaluation de la régénération naturelle in situ
II.1.2 Germination pour la multiplication ex situ
II.2 Analyses phytochimiques de Chrysophyllum boivinianum
II.2.1 Récolte et séchage des matériels végétaux
II.2.2 Extraction des feuilles et tiges
II.2.3 Compositions en Polyphénols Totaux (CPT) de Chrysophyllum boivinianum
II.2.4 Analyses chromatographiques
II.3 Evaluation des propriétés pharmacologiques de Chrysophyllum boivivnianum
II.3.1 Détermination de l’activité antioxydante
II.3.2 Evaluation de l’activité antimicrobienne
II.3.3 Test de toxicité aiguë
II.4 Traitements des résultats
III RESULTATS
CONCLUSION