VALORISATION DU CHATEAU DE MONTFERRAND

Description du château

   La description du château de Montferrand, au cours des époques qu’il a traversées, est difficile. En effet, la littérature n’abonde pas sur ce sujet, car les témoignages anciens sont peu nombreux (description par un architecte anonyme en 1677, et expertise exécutée par Jean Raùmond en 1696) et la description du château qu’ils en font est peu précise. De plus, leur retranscription en français moderne nécessite une bonne connaissance de l’occitan et de l’histoire locale. Néanmoins, Madame Sylvie L’HOSTIS de l’office touristique de St Martin de Londres a réalisé une transcription de ces deux textes dans leur intégralité. Il n’existe pour ainsi dire aucun ouvrage récent sur le château si ce n’est « St Mathieu de Tréviers- Cinquante mille ans d’histoire » écrit par Jean Arnal, médecin et historien, et dont la publication date, tout de même de 1986. On peut également se questionner sur un ouvrage comme « Autour de Montferrand », dans lequel les sources restent obscures et au sujet duquel Madame Sylvie L’HOSTIS nous a mis en garde. C’est pourquoi avant tout projet de restauration/valorisation, des fouilles archéologiques doivent être menées pour une meilleure compréhension de l’organisation du château. Le dessin suivant ainsi que celui réalisé par Louis Paul Delplanque ne sont que des illustrations du château, dont le but n’est pas de coller à la vérité historique mais plutôt de donner une idée au lecteur de ce que pouvait être le château. La meilleure description du château de nos jours, serait la description faite par l’architecte anonyme en 1677. Plutôt que le texte complet (7 pages), nous avons préféré la version suivante, commentée par Jean Arnal : « Il faut reconnaître que ce nid d’aigle de plus en plus imposant au fur et à mesure que l’on s’en approche, ne manque pas de grandeur. Sa forme générale, sorte de rectangle dont un arc de cercle remplace l’angle sud-ouest, est orientée est-ouest sur son grand axe long de 102 m. Son petit axe, long de 67 m, étale au soleil ses trente mètres de pente souvent verticale. Le piton rocheux choisi offre au nord une falaise verticale haute de 20 m qui en fait une défense naturelle. Une porte principale ouverte dans la première enceinte, aussitôt passée les murailles accrochées au rocher, parfois retaillé, offrent un spectacle écrasant. Pour visiter le château, suivons l’expertise exécutée par un architecte anonyme en 1677, qui a fait une description remarquable, très détaillée de tous les étages et de toutes les pièces du château. Soulignons d’abord la technique de construction utilisée. Dite « mégalithique » en préhistoire, les murailles faites de deux parements, ont un vide rempli par un blocage de pierres sèches ou de cailloutis. A part quelques pièces voûtées, toute la construction interne se compose de poutres portant des planches de bois soutenues par des soliveaux. Les cheminées sont le plus souvent en pierres sculptées ou plus rarement en gypseries historiées. Avant d’atteindre le donjon, il faut passer la deuxième enceinte pour emprunter un escalier étroit, serré entre deux rochers et hérissé de défenses. De la terrasse sommitale, la vue s’étend au nord vers les flancs de la Séranne, bordure du plateau du Larzac. […] Le donjon fut le premier construit, à l’époque il était appelé « le vieux Montferrand ». Actuellement cette plate-forme ovale, bordée par deux pans de murs séparés d’une vingtaine de mètres n’évoque pas la réalité ancienne. Lorsque la muraille contournait toute la terrasse, elle supportait trois étages habitables, quatre si on tient compte des voûtes qui la soutiennent en partie.

Personnages célèbres du château

Guillaume Pellicier : Évêque de Montpellier né à Mauguio en 1490. Il fut connu comme savant, versé dans les sciences naturelles et dans le droit. Grand ami de François Rabelais, il fut un grand promoteur des idées de la Renaissance et ambassadeur de François Ier à Rome, Venise et Constantinople. Il se réfugia à Montferrand pour fuir les troubles à Montpellier entre protestants et catholiques (car accusé d’hérésie par le parlement de Toulouse en 1551). Il mourut à Montferrand le 25 janvier 1568 dans des circonstances troubles (sans doute empoisonné).
Max de Fenouillet : Dernier des évêques à pouvoir revêtir l’armure ou la cote de maille et capable de se battre à l’épée. Lorsqu’en 1615 le château est une nouvelle fois assiégé par les protestants il ordonne de tirer au canon sur l’armée adverse et conserve ainsi la place forte.
Jacques de Valat de Saint Roman : « Châtelain pour le Roi Louis XIV » après avoir brillé lors du siège de la ville de Montpellier pour reprendre la ville aux protestants. Il restera châtelain de Montferrand jusqu’à sa mort en 1659.

La République de Montferrand

   En 1276 à la mort de Jacques 1er (dit le Conquérant), roi d’Aragon, et seigneur de Montpellier, l’évêque de Maguelone Bérenger de Frédol, comte de Melgueil, crée la communauté ou République de Montferrand. Six paroisses la constituent initialement, parmi lesquelles St Mathieu de Tréviers, Valflaunès, Saint-Jean-de-Cuculles ou Saint-Gély-du-Fesc ainsi que deux hameaux, Vailhauquès et Saint-Clément. Le capitaine du château de Montferrand était le représentant de l’évêque. (On peut comparer le fonctionnement de cette république à celui de nos départements avec le capitaine du château comme préfet). Au XIVe siècle, la communauté s’agrandit avec en particulier Viols-leFort, Viols-en-Laval, St-Vincent-de-Barbeyrargues, St-Croix-deQuintillargues et Les Matelles. L’évêque leur accorde une charte de franchise, acte juridique qui accorde des droits particuliers, des exemptions de taxes et des privilèges, comme la suppression de certains droits de succession, puis par la suite la possibilité de moudre le blé à n’importe quel moulin sans payer de droits. Des jugements étaient prononcés à Montferrand sans qu’ils soient rejugés à l’évêché. Étaient également nommés quatre syndics et trois conseillers désignés par des électeurs. Ces électeurs étaient les chefs de chaque famille exploitant un domaine, les marchands et les artisans importants. Les pauvres, les ouvriers agricoles, étaient donc exclus mais aussi les clercs et les nobles (ces derniers vivant dans un monde à part). Cette république a donné l’image d’une démocratie qui, bien qu’imparfaite, en a pris le chemin. Par la suite elle est venue se fondre dans le creusé de la révolution française.

Mise en relation potentielle du château avec d’autres sites

   Pour ce qui est de la mise en perspective avec d’autres sites, il existe un autre château près de celui de Montferrand lui aussi en ruine, le château de Viviourés. Ce château est de moindre envergure mais possède tout de même, d’un point de vue architectural, des restes intéressants. Il est cependant moins captivant d’un point de vue historique que Montferrand. En effet, Viviourés longtemps propriété du roi de France, était plus une résidence qu’une place forte, et a donc eu un rôle historique de second plan. Ce château observable depuis Montferrand possède une visibilité moindre. En effet, contrairement à Montferrand, aucune commune ne se situe à ses pieds et Viviourés reste plus en retrait dans le massif du Pic Saint Loup. Il n’y a donc pas de véritable concurrence avec ce site tout du moins dans son état actuel. La réhabilitation du château de Montferrand, si elle était en plus associé à celle de Viviourés pourrait cependant constituer un pôle touristique majeur à l’échelle régionale avec ces deux châteaux en covisibilité.

Classement au titre des monuments historique (MH)

   Le château de Montferrand n’est pas classé au titre des MH car il n’y a eu aucune demande réalisée par les anciens propriétaires. De plus, à une certaine époque on protégeait moins les monuments en ruines et pour le cas de Montferrand il n’y a pas encore eu d’études archéologiques ou architecturales assez poussées. Le bâtiment pourra néanmoins être classé si la Communauté de communes souhaite faire des recherches. (Contact Yvon Compte, Chargé des Monuments Historique à la D.R.A.C 04.67.02.32.95)

Classement Natura 2000

   Le massif du Pic St Loup est classé en zone Natura 2000. C’est un réseau européen de sites naturels ou semi-naturels ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelle qu’ils contiennent. Il doit permettre de réaliser les objectifs fixés par la Convention sur la diversité biologique, adoptée lors du Sommet de le Terre à Rio de Janeiro en 1992 et ratifiée par la France en 1996. Le site du « Pic Saint Loup » présente le statut de « Site d’Importance Communautaire », son code est « FR9101389 ». Chaque site possède une fiche comprenant ses caractéristiques géographiques, écologiques et biologiques. De plus, des cahiers d’habitats ont été rédigés afin de synthétiser les connaissances sur les habitats naturels et les espèces végétales ou animales françaises, et d’offrir une approche globale des modes de gestion conservatoire. La base réglementaire du réseau Natura 2000 est dictée par deux directives auxquelles appartiennent le site du château et les chemins y amenant appartiennent. La directive « Oiseaux » de 1979 (ici son nom est : « ZPS des hautes garrigues du Montpelliérais ») et la directive « Habitats faune et flore » (1992) (ici « Pic Saint Loup»). Les projets susceptibles d’affecter de façon notable les habitats naturels et les espèces présents sur un site Natura 2000 doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences. Cet outil d’évaluation doit assurer l’équilibre entre préservation de la biodiversité et les activités humaines. Les travaux, ouvrages ou aménagements prévus par les contrats Natura 2000 sont dispensés de la procédure d’évaluation mentionnée. C’est le préfet qui se voit chargé d’une responsabilité dans l’évaluation des incidences. Il devra déterminer par avance les opérations dont la réalisation constitue un enjeu lourd pour le site Natura 2000. Pour cela, il s’appuie sur le document d’objectifs. Au même titre que l’étude d’impact, l’évaluation des incidences est établie par le pétitionnaire ou le maitre d’ouvrage. Dans notre cas, le préfet de l’Hérault a pris un arrêté le 6 avril 2011 fixant cette liste des projets soumis à une évaluation des incidences. Aujourd’hui le document d’objectif du site « Pic Saint Loup » est en cours de finalisation et celui de la « ZPS des hautes garrigues du Montpelliérais » débute. L’élaboration de ces 2 documents est portée par la CCGPSL. Sont soumise à étude d’incidence (nous n’avons retenu que les cas pouvant être en lien avec la valorisation du château de Montferrand):
 « Les fouilles archéologiques terrestres et subaquatiques soumises à autorisation en application de l’article L.531-1 du code du patrimoine lorsqu’elles sont prévues à l’intérieur d’un site Natura 2000. » ARRETE N°DDTM34-2011-03-650 du 6 avril 2011 préfet de l’Hérault.
 « Les Rassemblements exclusivement festifs à caractère musical soumis à déclaration » Article 23-1 de la loi n°95-73 du 21 janvier 1995 et décret n°2002-887 du 3 mai 2002.
 « Les autorisations au titre des PN, RNN, site classé » Article 23-1 de la loi n°95-73 du 21 janvier 1995 et décret n°2002-887 du 3 mai 2002.
Classement au titre des paysages La loi du 2 mai 1930 (articles L 341-1 à L 341-22) permet de préserver des espaces français qui présentent un intérêt général du point de vue « scientifique, pittoresque et artistique, historique ou légendaire ». Le classement ou l’inscription d’un site ou d’un monument naturel, constitue la reconnaissance officielle de sa qualité et la décision de placer son évolution sous contrôle de l’État. Il existe deux niveaux de protection : le classement et l’inscription. Le site classé par la DREAL « Pic St Loup et Montagne de l’Hortus » est protégé par un classement qui est une protection forte, correspondant à une volonté de maintien en l’état du site mais n’excluant pas une valorisation. Pour le cas particulier des vestiges du château de Montferrand, le classement intègre cette espace bâti comme partie intégrante du site. Ce site classé ne peut être détruit, ni modifié dans son état sauf, autorisation spéciale. Les interdictions en site classé sont le camping et le caravaning, l’affichage publicitaire, et l’implantation de lignes aériennes. Les travaux modifiant l’aspect du site sont soumis à autorisation spéciale, délivrée après consultation de l’Architecte Bâtiment de France et de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement et l’Aménagement et du Logement) :
• Soit par le Préfet dans le cas de travaux simples relevant du régime déclaratif (ravalement, ouvrage et construction dont la nature et les dimensions sont définies par le Code de l’urbanisme),
• Soit par les Ministre de l’Environnement, après avis de la Commission départementale des Sites dans les autres cas, quel qu’en soit le domaine (c’est donc cet organisme qui délivrera l’autorisation pour une réhabilitation du château de Montferrand).

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Table des matières

Introduction
Présentation et perspectives 
La Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup et Saint Mathieu de Tréviers
Le château de Montferrand, lieu d’Histoire
Description du château
Rôle du château
Faits historiques marquants de l’histoire du château
Personnages célèbres du château
La République de Montferrand
« Histoire » récente du château de Montferrand
Intérêts patrimoniaux
Le château au cœur d’un environnement naturel : le massif du Pic St Loup
Mise en relation potentielle du château avec d’autres sites
Visibilité du site
Diagnostic et état initial du site
État actuel du site
Accessibilité
État actuel du château
Problème relatif au foncier
Cadre réglementaire
Classement au titre des monuments historique (MH)
Classement Natura 2000
Classement au titre des paysages
ZNIEFF
Méthodologie de valorisation à partir d’exemples
Exemples d’aménagements semblables
Méthodologie
Proposition d’aménagement
Amélioration de l’accessibilité
Parking
Cheminement jusqu’au château
Valorisation du château
Phase diagnostic et sécurisation du site
Étudier : campagne de fouille archéologique
Restaurer : réhabilitation du site
Valoriser : projet d’animation du château
Impacts liés à la mise en valeur du site
Recherche de partenaires
Partenaires financiers
Partenaires techniques
Conclusion
Bibliographie

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