Valorisation des rebuts de dattes dans des rations pour ovins

Le secteur de l’élevage occupe une place importante dans l’économie nationale, il constitue la première ressource renouvelable. En effet, cette activité économique représente une part substantielle dans le produit intérieur brut (PIB). La contribution de l’élevage ovin se situe à une hauteur de 50 % dans la formation du PIB de l’agriculture (MADR, 2006) en Algérie et constitue la principale source de subsistance pour la population rurale. Le secteur de l’élevage qui était favorisé par la politique d’investissement de l’état dans le cadre du développement national, a régressé suite au désengagement de l’état qui n’assure plus le suivi et l’appui aux infrastructures de l’élevage, l’amélioration génétique, protection sanitaire,…etc. De nombreux signes inquiétants y apparaissent : problèmes institutionnels, détérioration continue du couvert végétal des parcours et des bassins fourragers, caractère très extensif de la production pour les principales espèces (bovins ovins, caprins), faible protection sanitaire des animaux,etc. Les conséquences de cette situation sont entre autres : la baisse de la productivité du cheptel entrainant une hausse spéculative des prix des produits d’origine animale sur le marché local, un appauvrissement des populations rurales et une détérioration qualitative de la ration alimentaire de l’algérien moyen en produits d’origine animale (Dilmi, 1998) affectant le potentiel de santé de la population.

RECENSEMENT ET EVALUATION DE LA COMPOSITION CHIMIQUE DES REBUTS DE DATTES ET VARIETES COMMUNES EN MILIEU OASIEN 

En Algérie, les performances de productivité animale restent insuffisantes pour la fourniture du marché local en viandes rouges, ce qui a pour conséquence une diminution tendancielle de l’apport protéique d’origine animale dans la ration alimentaire de l’algérien moyen. Or, l’amélioration de ces systèmes de production et donc la réduction de ce déficit alimentaire passe inéluctablement par l’amélioration de la productivité animale qui implique, en plus, de la maîtrise des techniques d’élevage, couverture sanitaire, amélioration génétique,…, une politique de développement et de maîtrise d’une alimentation animale disponible et surtout accessible en terme de prix à toutes les catégories sociales d’éleveurs. C’est précisément ce dernier point qui sera l’objet de ce présent travail qui vise à engager une réflexion sur la possibilité, la faisabilité et la pertinence d’une reformulation de la confection de l’alimentation animale industrielle en y intégrant, en proportions à étudier, des ressources « autochtones » et disponibles, afin à la fois d’améliorer la valeur ajoutée en amont des fournisseurs de ces constituants et de parvenir à une compression des coûts de l’alimentation animale, qui sont prohibitifs, ses éléments constitutifs étant entièrement importés. Parmi les ressources à valoriser: les dattes communes et leurs rebuts qui font l’objet de ce présent travail à travers l’analyse de leur composition chimique et l’évaluation de leur valeur nutritionnelle pour une éventuelle incorporation en alimentation animale surtout dans ces milieux oasiens qui font face à une crise d’indisponibilité alimentaire.

MATERIEL ET METHODES 

Caractéristiques générales et choix du milieu d’étude 

Le territoire du Sahara algérien est très vaste, il s’étend sur près de deux millions de kilomètres carré et il existe un grand nombre de palmeraies réparties sur ce territoire (Anonyme, 2004b). De ce fait, cette situation nous a incité à limiter nos zones d’intervention au niveau de trois régions du Sud- Est où la culture des dattes est la mieux développée, générant 77 % de la production dattière nationale (OND, 2006) : Biskra, El Oued et Ouargla (Oued Righ) (figure 12). Ces régions appartiennent au Sahara septentrional qui se présente comme une zone de transition entre les steppes méditerranéennes nord africaines et le Sahara central. La pluviosité à laquelle il est soumis est comprise entre 50 et 100 mm (Le Houerou, 1990). Une étude du secteur da la datte, et plus précisément, celui des dattes communes et des rebuts, a été effectuée dans ces régions, elle était basée sur le diagnostic de la situation rencontrée sur le terrain par le biais d’enquêtes et d’entretiens avec des phoeniciculteurs.

Biskra
Notre premier site d’étude est situé au 05° 44′ Est de longitude et au 34° 48′ Nord de latitude. La wilaya de Biskra est localisée au Sud- Est algérien (figure 12) et s’étend sur une superficie de prés de 20 986,20 km2 (PDAU Biskra, 2008). Elle est limitée au nord par la wilaya de Batna, au Nord-Est par la wilaya de Khenchela, au Nord – Ouest par la wilaya de M’Sila, au Sud-Ouest par la wilaya de Djelfa, au Sud-Est par la wilaya d’ El-Oued et au sud par la wilaya de Ouargla.

El Oued

La wilaya d’El-Oued se situe au Sud – Est du territoire national dans le Nord –Est du Sahara (PDAU El Oued, 2005). Elle couvre une superficie totale de 80 000 km2 , à une latitude de 30° 30’ Nord, et une longitude de 6° 45’ Est. Elle est limitée : Au Nord par les wilayas de Tébessa et Khenchla, A l’Ouest par la wilaya de Biskra, À l’Est par la frontière tunisienne, Au Sud par la wilaya de Ouargla .

Enquêtes sur les conditions d’utilisation des dattes au niveau des régions d’étude

Choix des exploitations

Il s’agissait d’effectuer ces enquêtes au niveau des exploitations agricoles au sein des régions préalablement ciblés. Le choix de ces exploitations était aléatoire. L’approche adoptée a consisté en des questionnaires auprès de trente trois éleveurs relevant de plusieurs communes rurales des trois wilayates (Voir annexe). Ainsi, les enquêtes ont été réparties comme suit :
➤ Quinze exploitations au niveau de la région d’El Oued;
➤ Six exploitations au niveau de la région de Ouargla ;
➤ Douze exploitations au niveau de la région de Biskra.

Analyses de la composition chimique des rebuts de dattes et variétés communes

Vingt variétés de dattes, dont cinq rebuts, provenant des sites oasiens enquêtés, ont été retenues pour cette étude. Il s’agissait de : Tinicine, Arechti, Takermust, Tafzaouin, Kahlaya, El Aoula, Litima, El mahkmouj, Tantabacht, Mech degla beida, Ksiba, Hachef degla, Hamraya, M’farouia, El Hora, Echemroukh, Bouhlasse, hachef ghars, Messouhi, Sich de Deglet nour. Les deux rebuts Hachef degla et Hachef ghars sont des dattes sèches avariées qui n’ont pas atteint la date de maturation, tandis que « Sich » de la variété Deglet nour, appelé ainsi en milieu oasien, est un rebut dont les fruits sont parthénocarpiques, c’est à dire issus de fleurs non fécondées.

Quant à El Mahkmouj et M’farouia, ce sont des rebuts issus de dattes piquées et donc déclassées. Toutes les analyses ont été effectuées au Laboratoire du Département de Biotechnologie et de Productions Animales de l’institut Agronomique et Vétérinaire, Hassan II, Rabat, Maroc. La composition chimique des rebuts de dattes et variétés communes échantillonnés au niveau des sites ayant fait l’objet d’enquêtes, a porté sur l’analyse de la matière sèche (MS), les matières azotées totales (MAT), la cellulose brute (CB), les composés pariétaux (NDF, ADF et ADL) et les sucres totaux (ST). La chair et les noyaux ont été analysés séparément et pour chaque variété d’entre eux, les analyses ont été effectuées en double.

La composition chimique du fruit entier (datte commune ou rebut) a été obtenue à partir des analyses effectuées précédemment sur chacun des noyaux et chairs combinée à la proportion de la chair par rapport au noyau. Cette proportion a elle-même été obtenue en pesant séparément les chairs et les noyaux d’une quantité de dattes entières.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I. PRODUCTION DATTIERE
1. Localisation du palmier dattier dans le monde
2. La production de dattes dans le monde
3. La phoeniciculture dans les pays du Maghreb arabe
3.1. La phœniciculture en Algérie
3.2. La phœniciculture en Tunisie
3.3. La phœniciculture au Maroc
CHAPITRE II. REBUTS DE DATTES : TONNAGE ET UTILISATION EN ALIMENTATION ANIMALE
1. La datte
2. Définition des rebuts de dattes
3. Catégories de rebuts de dattes
4. Estimation du tonnage en rebuts de dattes
5. Utilisation des noyaux et rebuts de dattes en alimentation animale
A. Noyaux de dattes
B. Rebuts de dattes
CHAPITRE III. COMPOSITION ET VALEUR ALIMENTAIRE DES DATTES ENTIERES, NOYAUX ET REBUTS DE DATTES
1. Constituants glucidiques, minéraux et azotés des rebuts de dattes
1.1. Constituants glucidiques
1.2. Constituants azotés
1.3. Constituants minéraux
2. Méthodes de prévision de la valeur nutritive des aliments
2.1. Méthodes chimiques ou analyses classiques
2.1.1. Matière sèche
2.1.2. Teneur en cendres brutes ou matière minérale
2.1.3. Matières azotées totales ou protéines brutes
2.1.4. Matières grasses brutes ou extrait éthéré
2.1.5. Cellulose brute
2.1.6. Les constituants pariétaux
2.1.6.1. NDF (Neutral Detergent Fiber) ou parois cellulaires
2.1.6.2. ADF (Acid Detergent Fiber) ou lignocellulose
2.1.6.3. ADL (Acid Detergent Lignin) ou lignine
2.2. Méthodes microbiologiques
2.2.1. Digestibilité in vitro
2.2.2. Digestibilité en sachets de nylon
2.3. Méthodes enzymatiques
3. Prévision de la valeur alimentaire des aliments
3.1. La digestibilité de la matière organique
3.2. La teneur en énergie nette des aliments
3.2.1. La teneur en énergie brute (EB)
3.2.2. La digestibilité de l’énergie (dE)
3.2.3. Les teneurs en énergie métabolisable et en énergie nette
3.3. La valeur azotée des aliments
3.3.1. La dégradabilité théorique des matières azotées DT
3.3.2. La digestibilité intestinale (dr) des protéines alimentaires non dégradées (PIA)
3.3.3. Les valeurs PDI des cultures fourragères et les teneurs en acides aminés digestibles dans l’intestin
3.4. La valeur d’encombrement des aliments
3.4.1. Mesures d’ingestibilité et principes de calculs des valeurs d’encombrement
3.4.2. Prévision de l’ingestibilité et des valeurs d’encombrement des fourrages
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *