Valorisation de zones inondables dans un projet d’urbanisation

Description de la physionomie de la commune 

   Globalement assez vallonnée, la commune de Montarnaud s’étend sur la plaine de la Mosson, rivière qui nait de la confluence de deux ruisseaux en amont de la partie ancienne du bourg. Le vieux village est adossé à de forts coteaux boisés et reliefs forestiers (bois de Chênes verts et Pins d’Alep entre autre) qui s’élèvent jusqu’à 315 mètres d’altitude (pour une altitude moyenne du territoire communal de 150 mètres). Les zones en friche sont encore peu nombreuses. De vastes espaces de pâture bordent les ruisseaux Mages et Pousses marqués nettement par un ripisylve verdoyante qui se détache des garrigues. Longtemps caractérisé par une forte activité agricole et en particulier viticole sur l’ensemble de son territoire (depuis la fin du 19ème siècle, la principale activité économique de Montarnaud est l’exploitation de la vigne), on observe actuellement une reconvention de ces terres pour la culture d’oliviers mais aussi un mitage de ces dernières au profit de lotissements pas toujours en harmonie avec le paysage rural de garrigue…

Une volonté d’aménager son territoire de manière particulière

   Selon l’article 311-1 du code de l’urbanisme, une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) est une opération d’aménagement d’initiative publique ; c’est un ensemble de « zones à l’intérieur desquelles une collectivité publique y ayant vocation décide d’intervenir pour réaliser ou faire réaliser l’aménagement et les équipements des terrains, notamment de ceux que cette collectivité a acquis ou acquerra en vue de les céder ou concéder ». La ville de Montarnaud, profitant de l’influence Montpelliéraine de part sa situation périphérique, bénéficie d’une importante croissance démographique et économique et subit ainsi une forte pression foncière. La commune souhaite donc mettre en œuvre un développement maitrisé de son territoire au travers d’un projet communal sur le moyen terme (10 ans) conformément à l’esprit de la loi SRU. Sa volonté est également d’assurer une évolution urbaine en continuité avec les quartiers existants tout en prenant en compte des orientations d’aménagement établies en accord avec le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD). Il s’agit donc de penser un aménagement en respectant les grandes orientations suivantes :
-Rechercher une intégration paysagère des constructions en harmonie avec la forme urbaine.
-Proposer une mixité de morphologie urbaine afin de répondre aux besoins de l’ensemble des habitants tout en recherchant une équité spatiale entre résidents.
-Développer des cheminements doux qui permettent à la fois de se déplacer à l’intérieur de l’aménagement mais aussi de lier les quartiers entre eux.
-Minimiser les risques d’inondations en préservant les secteurs inondables et relier les différents espaces publics paysagers support de déambulation et de découverte du paysage.
La ZAC du Pradas représente donc un outil d’aménagement fonctionnel puisqu’il permet à la commune de maitriser son programme d’urbanisation en termes de contenu, de forme, de densité et de typologie de logements avec précision : la ZAC permet de mettre en œuvre un projet réglementaire et conceptuel intégrant des logements, des équipements publics et des dessertes cohérentes de la zone.

Le Plan de Prévention des Risques Naturels d’Inondation du Haut Bassin de la Mosson (PPRNI)

   Pour ce faire, nous pourrons exploiter le Plan de Prévention des Risques Naturels d’Inondation du Haut Bassin de la Mosson (Montarnaud) réalisé en 2004 et qui détermine les mesures de protection et de préventions à mettre en œuvre pour les risques naturels d’inondations. Les zones de Montarnaud susceptibles d’être inondées sont divisées en 3 secteurs au travers d’un zonage complet des espaces urbanisés :
• Les zones dites zones Rouges « R », pour les zones inondables naturelles, peu ou non urbanisée, d’aléa indifférencié.
• Les zones dites zones Rouges « RU », pour les zones inondables urbanisées d’aléa fort.
• Les zones Bleues « BU », pour les zones inondables urbanisées exposées à des risques moindres correspondant aux champs d’expansion des crues.
• Les zones blanches, sans risque prévisible pour la crue de référence.
Pour le cas précis de la ZAC du Pradas, les zones inondables sont classées principalement en zone « R » où les contraintes en termes de possibilités d’aménagement sont moins importantes que pour les autres types de zones (BU ou RU) puisqu’il s’agit actuellement d’espaces naturels (pâture ou parcelles cultivées). D’un point de vue général, il est cependant obligatoire pour la commune de Montarnaud de maitriser ces eaux pluviales conformément aux dispositions de l’article 35 de la loi 92.3 sur l’eau. Pour ne pas accroitre les risques d’inondabilité liés au ruissèlement pluvial (urbain ou non urbain) en cas de pluies intenses, la commune doit :
• Définir les zones où des mesures doivent être prises pour limiter l’imperméabilisation des sols et ainsi maitriser le débit et l’écoulement des eaux pluviales et de ruissèlement.
• Définir les zones où il est nécessaire de prévoir des installations pour assurer la collecte et le traitement des eaux pluviales et de ruissèlement dans les proportions de 100 litres/m2 imperméabilisé.
• Pour préserver les axes d’écoulement, définir une bande non aedificandi de 10 mètre de part et d’autre des ruisseaux n’ayant pas fait l’objet d’une étude hydraulique spécifique et classée en zone rouge « R ».
D’un point de vue opérationnel, cela revient à :
Eviter les aménagements concourant à imperméabiliser des grandes surfaces sauf dans le cas où de la création de bassins de rétentions suffisamment dimensionnés est effective.
Mettre en œuvre des techniques compensatoires favorisant l’infiltration des eaux pluviales sur place (tranchées filtrantes, puits d’infiltration, chaussées réservoir…).
Augmenter les surfaces boisées et limiter les défrichements de façon à réduire le ruissèlement.
Porter une attention particulière aux modes culturaux, à la constitution de haies vives, dont les conséquences peuvent être le ralentissement des écoulements et l’augmentation de la capacité de stockage des eaux sans toutefois créer d’obstacles à leur écoulement sous forme de barrage.

L’avifaune

   Le milieu des garigues est propice à la nidification d’une avifaune spécifique. Pour les espèces locales, il constitue un lieu d’abreuvement, de nourriture, de repos et de reproduction. On peut noter, pour ne pas toutes les citer, la présence remarquable de Faucons crécerelles, de Bergeronnettes des ruisseaux, des Chouettes effraie, des Coucous gris, des Cisticoles des joncs, des Martinets noir, des Pie épeiches et des Mésanges. Cependant, malgré cette grande richesse avifaunistique, le territoire communal ne fait partie d’aucune Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO).

Restauration de la ripisylve

La consolidation de la ripisylve est nécessaire pour deux raisons :
Les travaux d’aménagement relativement lourds de la ZAC du Pradas et notamment celui des voiries va provoquer inévitablement une destruction locale de la formation végétale linéaire de la ripisylve. Par exemple, le passage d’engins de terrassement pour la construction de la route desservant la ZAC et traversant le ruisseau des Pousses va rompre la continuité végétale initiale.
Il se trouve d’autre part que la ripisylve n’est naturellement pas continue depuis l’avenue de Saint Paul et Valmalle et celle de Montpellier et qu’elle se rétrécie fortement par secteur (moins de 3 mètres de large parfois), compromettant sa fonction de corridor écologique.
Le repeuplement d’espèces végétales est donc nécessaire pour renforcer le caractère et l’intérêt de la ripisylve. Les plantations seront effectuées prioritairement aux zones où la ripisylve est la plus étroite et la plus fragile ou sur les zones où la ripisylve aura été détériorée par les travaux de terrassement afin de conserver sa continuité. Le choix d’essences sera fait en fonction de leur rusticité face aux conditions météorologiques et du sol de leur capacité de régénérescence de leur résistance aux crues et à l’érosion hydrique.

Aménagement de corridors transversaux à la coulée verte

   Comme le montre le diagnostic, des vastes espaces boisés sont situés au Nord-est et au Sud de la plaine de la Mosson et des Mages. Ces espaces naturels sont riches d’un point de vue faunistique et floristique puisqu’ils font l’objet d’un zonage partiel en zone Natura 2000 et en ZNIEFF. Or, l’urbanisation de la commune par le Sud-est de la plaine de la Mosson et des Mages rompt (ou va rompre) de manière partielle les corridors écologiques (ripisylve des petits ruisseaux et haies bordant les champs) reliant ces espaces naturels. Il convient donc dès à présent de préserver certains de ces corridors naturellement présents et de prévoir d’en aménager d’autres dans le cas où la plaine des Mages serait urbanisée de manière plus dense.

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Table des matières

Introduction
Première partie : Diagnostic et enjeux
I. Présentation générale
1 – Localisation géographique
2 – Description de la physionomie de la commune
3 – Contexte démographique
4 – Mutation de l’habitat
5 – Contexte économique
6 – Équipements publics
7 – Le projet de la ZAC du Pradas
8 – Présentation du lieu d’étude
Synthèse de la présentation générale
II. État des lieux
1 – Contexte géologique et topographique
2 – Contexte climatologique
3 – Contexte hydrographique
4 – Risque d’inondation
Synthèse : les enjeux que dégage l’état des lieux
III. Inventaire des ressources faunistiques et floristiques
1 – Caractéristiques de la flore
2 – Caractéristiques de la faune
Synthèse : les enjeux que dégage l’inventaire des ressources faunistiques et floristiques
Deuxième partie : Propositions d’aménagement
I. Préservation et valorisation de l’espace naturel existant : des richesses environnementales à conserver
1 – Préservation de la ripisylve
2 – Préservation du paysage
3 – Affirmation du caractère de corridor écologique de la ripisylve
II. Création d’un parc attractif et intégré à la ville
1 – Affirmation du caractère piéton et cyclable du parc
2 – Prise en compte du caractère inondable pour les infrastructures implantées
1. Prise en compte du ruissellement dans les aménagements
2. Prise en compte du risque d’inondation dans les aménagements
III – Création d’un jardin partagé au sein du parc
1 – Qu’est ce qu’un jardin partagé ?
2 – Comment mettre en place un projet de jardin partagé
3 – Propositions spécifiques pour le jardin partagé de la ZAC
Conclusion
Références

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