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Résultats en multiconstituants
Transferts de masse et de chaleur dans l’adsorbeur
Mécanismes de transfert de masse
1. la résistance au transfert à travers la couche limite entourant le grain d’adsorbant (transfert externe),
2. la résistance due à la diffusion des molécules dans les pores des grains (transfert interne macroporeux et microporeux),
3. la résistance à l’adsorption au niveau de la surface du solide appelée aussi cinétique d’adsorption intrinsèque.
La cinétique d’adsorption intrinsèque est très rapide pour les systèmes d’adsorption physique, et, par conséquent, il est généralement bien admis que la cinétique d’adsorption globale est uniquement limitée par les processus de transport.
Pour décrire le transfert de matière depuis la phase gazeuse du lit jusqu’à la phase adsorbée, un système d’équations faisant intervenir le bilan de matière dans le lit, le bilan de matière dans les grains d’adsorbant et l’isotherme d’adsorption est donc requis (Yang, 1997).
L’isotherme d’adsorption est donnée par une relation de la forme suivante : ni = ni (Tb ,Cib ) (1.42)
Il existe quatre modes de transport de molécules à l’intérieur des macropores d’un adsorbant : la diffusion de Knudsen, l’écoulement de Poiseuille, la diffusion moléculaire et la diffusion de surface (figure 1.9). Les trois premiers modes sont ceux pouvant intervenir lors de l’écoulement d’un fluide à l’intérieur d’un capillaire auquel il sera fait référence pour leur définition. La diffusion de surface est quant à elle liée au phénomène d’adsorption.
La figure 1.12 représente ces différentes phases dans le cas du traitement d’un effluent comportant un composé adsorbable (A) présent dans un gaz inerte (G). Cet exemple a été choisi car il illustre l’utilisation principale des procédés TSA : la purification de gaz comportant un composé non-adsorbable (air) pollué par un composé fortement adsorbable en faible concentration (vapeur de solvant, etc.).
Durant la phase d’adsorption, le gaz inerte (G) est récupéré avec une pureté élevée. La phase de régénération est opérée à contre-courant de la phase d’adsorption afin de garantir que l’entrée de l’adsorbeur (qui est la sortie au cours de l’adsorption) est parfaitement régénérée, évitant ainsi toute pollution de l’effluent lors du passage à l’étape d’adsorption suivante. Pour le chauffage du lit, deux méthodes par chauffage direct (contact direct entre le fluide caloporteur et l’adsorbant) sont principalement utilisées. La première consiste à chauffer le lit par balayage d’un gaz chaud appelé gaz de purge (figure 1.12). Le débit de gaz de purge doit être important afin de permettre un chauffage rapide de la colonne ce qui peut conduire à une dilution importante des composés désorbés. La deuxième méthode emploie de la vapeur d’eau surchauffée comme moyen de chauffage. Le débit de purge à mettre en œuvre est plus faible que pour la purge par gaz du fait de la plus grande capacité calorifique de la vapeur. Cependant, les produits désorbés ne doivent pas être miscibles avec l’eau sinon leur éventuelle récupération devient plus complexe et coûteuse. De même, l’adsorbeur devra être séché avant la phase d’adsorption pour éviter une adsorption compétitive entre l’eau résiduaire et les produits à traiter, ce qui aurait pour conséquence de diminuer les performances de la phase d’adsorption. Il est également possible d’utiliser un mode de chauffage indirect. Dans ce cas, le fluide caloporteur n’est pas en contact avec l’adsorbant, l’échange de chaleur se faisant alors par l’intermédiaire d’un échangeur.
Cependant, les temps importants nécessaires pour chauffer et refroidir l’adsorbeur, empêchent l’utilisation du TSA en cycle rapide contrairement au PSA, conduisant à une moins bonne utilisation de la capacité de l’adsorbant. Aussi, les adsorbeurs pour cycles TSA sont de taille importante ce qui a un impact sur le coût d’installation. De plus, les pertes thermiques doivent être minimales pour une utilisation efficace de l’énergie. Du fait du temps de chauffage important, la phase de régénération est considérée comme la phase limitante.
Néanmoins, contrairement aux procédés PSA qui utilisent de l’énergie mécanique, les procédés TSA, peuvent utiliser de la chaleur résiduaire ce qui réduit alors leur coût de fonctionnement.
Le Cloirec (1998) cite la régénération par infra- rouge, effet joule direct, induction électromagnétique et micro-ondes comme alternatives au chauffage par balayage de gaz chaud ou de vapeur d’eau pour le traitement des COV par adsorption. Si ces modes sont compétitifs (coût du kg de solvant récupéré) pour certains d’entre eux par rapport aux modes classiques, ils sont surtout adaptés au cas des tissus de carbone activé utilisés comme filtre, leurs performances dans le cas de colonnes garnies de grains d’adsorbant étant moindres. De plus, ils présentent le désavantage d’utiliser de l’énergie électrique.
Salden et al. (1998) ont proposé un procédé VTSA (Vacuum Temperature Swing Adsorption) à chauffage indirect utilisant un lit de garde. La phase de régénération est décomposée en deux étapes : une première de chauffage pendant laquelle les entrées et sorties sont fermées. Une fois la température de régénération atteinte, un faible débit de purge est introduit pour faciliter la sortie des produits désorbés. Á ce débit s’ajoute l’action d’une pompe à vide. Ce procédé permet donc une phase de désorption plus rapide du fait du chauffage simultané de la colonne sur toute sa hauteur et de l’emploi d’une pompe à vide. L’adsorption d’isopropanol sur du charbon actif a été utilisée comme exemple. Par le biais de ce procédé VTSA, la température de régénération est alors seulement de 60 °C (associée à un vide compris entre 100 et 150 mbar), ce qui permet de faciliter la phase de condensation pour la récupération du solvant.
Bonnissel et al. (1998) ont développé l’utilisation des modules thermoélectriques à effet Pelletier couplés à un adsorbant composite à forte conductivité thermique. Cette installation permet un chauffage in-situ de l’adsorbant sur l’ensemble de la colonne, permettant d’atteindre rapidement la température de régénération et donc de raccourcir le temps de cette phase. De plus, lors de la phase d’adsorption, les modules sont utilisés en mode refroidissement qui permet de limiter les élévations de température dues à l’adsorption des composés.
Ko et al. (2001) ont étudié l’impact d’un refroidissement indirect par l’intermédiaire d’un chemisage de l’adsorbeur où de l’eau est en circulation (l’eau est purgée pendant la phase de régénération). Le refroidissement permet de limiter l’échauffement du lit lors de la phase d’adsorption et de refroidir plus rapidement le lit lors de la phase de pré-refroidissement. L’augmentation de la quantité adsorbée par rapport à un adsorbeur non-refroidi est de 20,3 % dans le cas d’un cycle sans pré-refroidissement et de 6,3 % pour un cycle avec pré-refroidissement. Pour ce procédé, la régénération est effectuée classiquement par un balayage de gaz chaud.
Cependant, ces nouveaux procédés utilisent pour la plupart de l’énergie électrique éliminant ainsi l’un des avantages du cycle TSA (utilisation de chaleur résiduaire peu coûteuse) et n’apportent parfois que des améliorations pour l’une des phases (adsorption ou régénération).
Pour ces raisons, ce travail porte sur l’étude d’un adsorbeur muni d’un échangeur interne. Cet échangeur permet la circulation d’eau pendant la phase d’adsorption pour limiter les augmentations de température et pendant la phase de refroidissement pour en diminuer la durée. Pendant la phase de régénération, de la vapeur d’eau circule dans l’échangeur. Cette circulation permet de chauffer l’ensemble de la colonne sans contact direct entre l’adsorbant et la vapeur. Cet adsorbeur doit donc permettre d’améliorer les performances de chaque phase du cycle TSA sans recourir à l’utilisation d’énergie électrique ou mécanique. Le fonctionnement de ce procédé sera présenté plus en détail dans le chapitre suivant.
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Table des matières
CHAPITRE 1 ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1 Introduction
2 Adsorbants
2.1 CHARBON ACTIF
2.2 ZEOLITHES
2.3 AUTRES ADSORBANTS
3 Isothermes d’adsorption
3.1 ISOTHERMES D’ADSORPTION EN MONOCONSTITUANT
3.1.1 Approche cinétique
3.1.2 Approche thermodynamique
3.1.3 Approche par la théorie du potentiel
3.1.4 Approche pratique
3.1.5 Adsorption hétérogène
3.2 ISOTHERMES D’ADSORPTION EN MULTICONSTITUANTS
3.2.1 Généralités
3.2.2 Théorie IAS
3.3 APPLICATION A L’ETUDE
3.3.1 Contexte de l’étude
3.3.2 Choix de l’isotherme
3.3.3 Résultats en monoconstituant
3.3.4 Résultats en multiconstituants
4 Transferts de masse et de chaleur dans l’adsorbeur
4.1 MECANISMES DE TRANSFERT DE MASSE
4.1.1 Calcul du coefficient de dispersion axiale
4.1.2 Transfert de matière dans le film (transfert externe)
4.1.3 Transfert de matière dans l’adsorbant (transfert interne)
4.1.4 Approche pratique du transfert de matière dans un adsorbeur
4.2 TRANSFERT DE CHALEUR
5 Les procédés d’adsorption en cycle
5.1 PRESENTATION DES DIFFERENTS CYCLES D’ADSORPTION
5.2 ADSORPTION MODULEE EN PRESSION (AMP OU PSA)
5.3 ADSORPTION MODULEE EN TEMPERATURE (AMT OU TSA)
5.3.1 Le cycle TSA
5.3.2 Avantages et inconvénients du TSA
5.3.3 Améliorations du procédé TSA
6 Conclusion
CHAPITRE 2 APPROCHE EXPÉRIMENTALE
1 Introduction
2 Installation expérimentale
2.1 ADSORBEUR
2.2 CIRCUITS FLUIDIQUES
2.3 APPAREILS D’ANALYSE ET DE MESURES
2.4 PRESENTATION DES DIFFERENTES PHASES DU PROCEDE
3 Comportement thermique de l’échangeur
3.1 PHASE DE CHAUFFAGE
3.2 PHASE DE REFROIDISSEMENT
3.2.1 Étude en opération unitaire
3.2.2 Étude en cycle
4 Étude en monoconstituant
4.1 RESULTATS POUR L’ETHANE
4.1.1 Influence de la fraction molaire en entrée
4.1.2 Influence de la température de désorption
4.2 RESULTATS POUR LE DIOXYDE DE CARBONE
4.2.1 Adsorption
4.2.2 Désorption
4.2.3 Résultats en cycle
4.3 ÉTUDE THERMODYNAMIQUE
4.3.1 Cas d’un procédé TSA
4.3.2 Cas d’un procédé PSA
5 Étude en multiconstituants
5.1 RESULTATS EN ADSORPTION
5.2 PROTOCOLES DE DESORPTION
5.3 RESULTATS EN CYCLE
5.4 BILAN ENERGETIQUE
6 Conclusion
CHAPITRE 3 APPROCHE NUMÉRIQUE
1 Introduction
2 Modélisation
2.1 ÉQUATIONS DU MODELE
2.2 DISCRETISATION
2.3 VALIDATION ET INFLUENCE DES PARAMETRES AJUSTABLES POUR L’ADSORPTION
2.4 VALIDATION POUR LA DESORPTION
3 Étude de la phase d’adsorption
3.1 COMPORTEMENT LOCAL D’UN ADSORBEUR ADIABATIQUE
3.2 ÉTUDE LOCALE D’UN ADSORBEUR A REFROIDISSEMENT INDIRECT ET COMPARAISON AVEC UN ADSORBEUR ADIABATIQUE
3.2.1 Cas de référence
3.2.2 Influence de la température d’alimentation
3.2.3 Influence de la température initiale
3.2.4 Critère d’omission pour le pré-refroidissement
4 Étude de la phase de désorption
4.1 COMPORTEMENT LOCAL D’UN ADSORBEUR ADIABATIQUE
4.2 ÉTUDE LOCALE D’UN ADSORBEUR A CHAUFFAGE INDIRECT ET COMPARAISON AVEC UN ADSORBEUR ADIABATIQUE
4.2.1 Cas de référence
4.2.2 Influence de la température de désorption
4.2.3 Influence du débit de purge
5 Étude en cycle
5.1 MONOCONSTITUANT
5.1.1 Effet de la température de désorption
5.1.2 Effet du débit de purge au cours de la régénération
5.2 MULTICONSTITUANTS
5.2.1 Effet de la température de désorption
5.2.2 Influence du débit de pré-chauffage
5.2.3 Effet du débit de régénération
6 Conclusion
CHAPITRE 4 PERSPECTIVES
1 Introduction
2 Gestion du procédé en multi-lits
2.1 PRESENTATION
2.2 FAISABILITE : APPROCHE EXPERIMENTALE
2.3 SIMULATION NUMERIQUE
2.3.1 Discrétisation
2.3.2 Résultats
3 Perspectives d’application au traitement des COV
3.1 ÉTUDE PRELIMINAIRE
3.1.1 Isotherme d’adsorption
3.1.2 Désorption
3.2 CONDUITE DE CYCLE
3.2.1 Conditions opératoires et critères de fin de phase
3.2.2 Résultats
4 Conclusion
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