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Parc National Zahamena
Situation géographique
Le deuxième site de recherche fait partie du Parc National de Zahamena. Il est situé sur le versant Est de Madagascar, dans la zone intermédiaire qui lui fait appartenir à la fois au domaine de l’Est et celui du Centre (Humbert, 1965). Il est recouvert d’une forêt humide de la côte Est de Madagascar. Elle se trouve dans la province de Toamasina à 100 Km au nord du chef-lieu de Faritany, à 40 Km au nord-est d’Ambatondrazaka et à 4 Km de Manakambahiny-Est. Cette Aire Protégée d’une superficie de 73 160 ha est composée de la Réserve Naturelle Intégrale de 66 400 ha et du Parc National de 6 760 ha (Nicoll & Langrand, 1989). Zahamena présente différentes bandes d’altitude allant de 300 m à 1 500 m et y est considéré comme représentatif de la forêt de l’Est. A cause de ce grand écart d’altitude, son climat paraît très variable (Projet ZICOMA, 1999).
Description
Ce parc se trouve à cheval sur trois Districts qui sont : Toamasina II, Vavatenina et Ambatondrazaka. Sur le versant Est du parc, il n’est accessible que par piste pédestre. Aucune route n’y mène mais celle la plus proche se termine au village d’Ambohibe à 40 Km de limite orientale du parc. Pour parcourir cette distance, il faut prévoir trois jours de marche. Toutefois, la limite Ouest du parc est accessible par la route Ambatondrazaka-Imerimandroso qui bifurque après vers le village d’Antanandava. Il faut faire une marche de trois heures pour y accéder.
Le nom du parc national de Zahamena vient d’un arbre appelé « Zahana » Dialium unifolatum qu’on trouve partout dans l’Aire Protégée ; et « mena » indique la couleur rouge de la plante. Le Parc National et sa Réserve Naturelle Intégrale comportent trois principaux fleuves et rivières: la rivière Manambato, la rivière Sahatavy et le fleuve Onibe et ses affluents dans la partie sud et est. L’étude a été effectuée dans la partie nord du Parc National, plus précisément dans la portion en amont des rivières Manambato et de Sahatavy, de leurs affluents et de leurs marais satellites. Ce parc possède également des différents types d’habitats pour Anas melleri comme les marais, les marécages, les lacs, les berges et les petits cours d’eau.
Facteurs biotiques
– Faune.
Le Parc National de Zahamena fait partie des forêts les plus riches en espèces animales. On peut citer 13 espèces de lémuriens, 108 espèces aviaires, ainsi que de nombreuses espèces de reptiles et d’amphibiens (Jenkins, 1990).
-Concernant l’avifaune, ce Parc est l’Aire Protégée la plus riche en oiseaux endémiques de Madagascar parce que la seule espèce de la forêt humide qui reste encore méconnue du Parc est Crossleya xanthophrys (Nicoll & Langrand, 1989). Ainsi, on y trouve les oiseaux d’eau douce suivant qui ont été observés : Anas melleri (Angaka), Anas erythrorhyncha, (fotsielatra), Tachybaptus pelzelnii (Vivy), Bubulcus ibis (Bôjo), Butorides striatus (Mpiambintsaha) et Actitis hypoleucos (Zizimpasika).
-Beaucoup d’Amphibiens s’y trouvent aussi tels que: Ptychadena mascariensis, Aglyptodactylus madagascariensis, Mantidactylus majori, Mantidactylus luteus (Jenkins, 1990; Ravoninjatovo, 1998).
Des mollusques non marins : Ampelita xystera, Macrochlamys stumpfii, Kalidos oleatus (Projet ZICOMA, 1999).
-Des poissons comme Tilapia zillii, Oreochromis mossambicus, Carassius auratus et Anguilla mossambica.
-Quelques familles et sous familles des insectes comme DYTISCIDAE, HYDROPHILIDAE, ELMIDAE, GYRINIDAE, HELODIDAE, CUCULIONIDAE, STAPHYLINIDAE, MISCELLANEOUS, GRYLLIDAE, TETTIGONIIDAE (Projet ZICOMA, 1999).
– Végétation.
Les forêts des pentes ont une strate arbustive et herbacée plus dense dominée par Impatiens sp, Begonia sp et Polystichum sp. La forêt de Zahamena fait partie de la frange forestière de l’Est de Madagascar. Presque tous les types de végétation biologique sont rencontrés tels que les arbres, les buissons, les herbes ainsi que les épiphytes (Jenkins, 1990). Les quelques espèces les plus abondantes observées sont:
– Dichaetantera cordifolia (F : MELASTOMATACEAE)
– Anthostema madagascariensis (F : EUPHORBIACEAE)
– Uapaca densifolia (F : UAPACACEAE)
– Wenmaniia venusta (F : CUNONIACEAE)
– Dialium unifolatum (F: FABACEAE)
Des types de végétation d’eau douce ont été rencontrés durant notre étude (voir en annexe).
Facteurs abiotiques
– Relief.
Le Parc national de Zahamena est situé à l’intérieur du système Précambrien de Vohibory, qui est constitué de migmatite, d’amphibolite et de gneiss (Nicoll & Langrand, 1989).
Les rivières de Manambato et celle de Sahatavy se trouvent dans les parties : nord et est du parc de Zahamena. Ces deux parties présentent un relief très accidenté avec plusieurs vallées encaissées aux versants abrupts. La partie nord comprend deux parties, Ouest et Est, partiellement séparées par une vaste enclave occupée par quelques villages.
Son relief possède des glissements de terrain qui s’y produisaient il y a cinquante ans de cela (Projet ZICOMA, 1999 ; Andriamampianina & Peyrieras, 1972). Ces grandes vallées divisent la Réserve en deux blocs, celui de l’est et de l’ouest.
– Hydrographique.
Zahamena est une zone de captage d’eau très importante pour les fleuves qui coulent vers l’est (Projet ZICOMA, 1999). Des réseaux de rivières s’y forment :
• Au nord, la rivière de Manambato est collectée par le fleuve de Maningory ;
• Au nord-ouest du parc, la rivière de Vohimahery ;
• Au centre-est, la rivière de Sahatavy ;
• A l’est, la rivière d’Ihofika ;
• Au sud, pour s’unir avec le fleuve de Onibe et se déverser dans l’Océan Indien.
• Les vallées sont drainées par des torrents dont les principaux sont la rivière de Sahatavy et ses affluents, la Sarondrina, et le réseau de rivières dans la partie nord-ouest du Parc qui se déversent dans le lac Alaotra.
Climat
D’après les villageois, le Parc National de Zahamena possède un climat tropical humide à un type plus sec, selon l’altitude.
– Le type tropical humide, sans saison sèche, a des précipitations moyennes annuelles supérieures à 2 000 mm. La température peut descendre jusqu’à 14 °C et même à 12 oC mais la moyenne annuelle est supérieure à 21 °C.
– L’autre type, dans la région Ouest du parc, est plus contrasté avec une saison sèche de 2 à 3 mois (du mois d’août à celui d’octobre) et possède des précipitations moyennes annuelles d’environ 1 000 m (Jenkins, 1990).
– Température.
• Station CALA (Centre Agricole du Lac Alaotra) d’Ambohitsilaozana
C’est une station météorologique dénommée CALA. La température, relevée à la station CALA d’Ambohitsilaozana a comme écart thermique : 5,8 °C.
Le mois de janvier y est le plus chaud avec une moyenne de 19,7 °C et juillet en est le plus froid avec une moyenne de 14,4 °C.
La moyenne annuelle de la température s’évalue à 17,4 °C. L’écart thermique est de faible valeur, 5,3 °C (Figure 5).
CALA : Centre Agricole du Lac Alaotra.
– Humidité.
• Station CALA d’Ambohitsilaozana (Centre Agricole du Lac Alaotra d’Ambohitsilaozana)
L’humidité relative est élevée, elle varie entre 70,8 et 80,5 % pendant la saison pluvieuse. Elle est maximale au mois de février avec 80,5 % (Figure 6).
– Précipitation.
Les précipitations sont provoquées, soit par la mousson sous forme d’orages ou elles sont attribuées au passage de fronts méridionaux, soit par des dépressions ou des cyclones tropicaux (Figure 7).
• Station Ambohitsilaozana-Alaotra
Le mois de janvier est le plus arrosé avec 312,7 mm de pluies. La pluviométrie moyenne annuelle est de 69,5 mm. La moyenne annuelle des jours de pluie est de 11 jours.
Les relations entre les variations annuelles des températures (T) et des précipitations (P) ont été mises en évidence par le diagramme ombrothermique établi suivant la méthode de GAUSSEN. Le diagramme montre la différence entre les deux saisons bien précises avec les quatre mois de saison pluvieuse : décembre au mois de mars et huit mois de saison sèche : mois d’avril au novembre (Figure 8).
MATERIEL BIOLOGIQUE
Caractères généraux
Anas melleri est l’une des trois espèces endémiques de Madagascar avec Anas bernieri et Aythya innotata. Elle peut se rencontrer dans les zones humides de l’Est de l’île, surtout de la côte Est et ne semble pas subsister dans un habitat très sec. Comme toute Anatidae (Langrand, 1995b), elle a des doigts palmés aux tarses courts adaptés à la nage, un corps et des ailes robustes, une queue plutôt courte et un bec garni de lamelles cornées sur la face interne pour filtrer les nourritures prélevées dans l’eau. La plupart des espèces de cette famille, y compris Anas melleri, ont une large distribution et se déplacent ou migrent en fonction de la recherche des nourritures et de zones de nidification. Elles subissent une mue simultanée pendant une courte période et perdent leurs rémiges, ce qui les empêche de voler. En général, cette mue apparaît après la nidification. Les poussins sont nidifuges.
Le corps d’Anas melleri atteint une longueur de 55 à 68 cm. Les deux sexes sont semblables. Elle possède une gorge brune et un bec de couleur gris bleu à l’exception d’une partie de la mâchoire inférieure qui est noire. Ce bec est long, relativement étroit. Les parties supérieures et inférieures du corps sont d’un brun foncé. Ses pattes palmées sont colorées en jaune orangées et ses ailes sont brunes avec une partie bleu brillant, marquée d’un fin liseré blanc au dessus, et de couleur blanche en dessous. Pour la queue, les rectrices sont brunes lisérées de fauve. Les individus immatures se diffèrent des adultes par la teinte plus terne de leur plumage. Par rapport à la femelle, l’adulte mâle est légèrement plus grand (Morris & Hawkins, 1998; Livezey, 1997), avec un crâne sensiblement grand, étendu, de couleur un peu plus sombre, et ayant une queue à plumes centrales très longues (Young, 1991). Les jambes sont de couleur orange et les pieds beaucoup plus clairs (Darby, 1978 ; Todd, 1979).
Anas melleri est fréquemment observé en groupe de petits nombres, dans les surfaces aquatiques, le long des plaines côtières, plus particulièrement des rivières d’eau douce, des lacs peu profonds et des prairies inondées jusqu’à 50 m (Goodman et al., 1997).
Déplacement
Anas melleri se déplace par vol, au cours duquel sa silhouette apparaît massive, son cou demeure assez long et le dessous de l’aile de couleur blanche paraît être caractéristique. Il se joint rarement aux autres espèces et son vol semble suffisamment rapide et puissant. Le vol est un moyen réservé pour le déplacement vers les endroits éloignés. Au moment de l’atterrissage, la vitesse diminue progressivement, le battement d’ailes devient plus rapide, le corps est incliné vers l’avant et les pattes sont ramenées dans la position normale. Anas melleri vole à une hauteur très élevée au-dessus de l’étendue qu’il veut fréquenter.
Comme les autres canards, Anas melleri marche sur les rives en s’appuyant sur l’une des pattes tandis que l’autre avance. La marche est utilisée pour se déplacer dans les endroits faiblement inondés c’est-à-dire presque sans eau surtout pendant la recherche de nourritures.
De même, Anas melleri nage en posant la face ventrale de son corps sur la surface de l’eau. Ils utilisent les deux pattes palmées comme rames alternatives: l’une rame va vers l’arrière tandis que l’autre va vers l’avant au cours du déplacement.
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Table des matières
I NTRODUCTION
I . SITES D’ETUDE ET METHODOLOGIE
I .1 SITE D’ETUDES
I .1.1- Zones humides d’Amboasarianala
I .1.2- Parc National Zahamena
I .2- MATERIEL BIOLOGIQUE
I .2.1- Caractères généraux
I .2.2- Déplacement
I .2.3 – Position systématique
I .2.4- Biogéographie
I .3- MATERIELS UTILISES
I .4- METHODES D’ETUDES
I .4.1- Déroulement
I .4.2- Comptage
I .4.3- Etude comportementale
I .4.4- Méthode d’analyse de l’eau
I .4.5- Méthode de description de l’habitat
I .5- ANALYSE DES DONNEES
I .5.1- Méthode d’analyses
I I. RÉSULTATS ET INTÉRPRÉTATIONS
I I.1- RESULTATS D’OBSERVATION
I I.1.1- Zones humides du Parc National de Zahamena
I I.1.2- Zones humides d’Amboasarianala
I I.2- BIOLOGIE ET ETHOLOGIE
I I.3- VALEURS DES PARAMETRES CHIMIQUES DE L’EAU
I I.4- DESCRIPTION D’HABITAT
I I.4.1- Habitats naturels
I I.5- STATUT ET DISTRIBUTION D’ANGAKA
I I.5.1- Distribution d’Angaka
I I.5.2- Prédiction de distribution d’Anas melleri
I I.6- MENACES
I I.7- RESULTATS DES ANALYSES STATISTIQUES
I I.7.1- Présence/Absence
– La simulation de l’abondance à partir des données de présence/absence par le biais du modèle Royle indique qu’un minimum de 4 échantillonnages de présence/absence dans u n site (Royle>4) est indispensable pour une estimation de l’abondance
I I.7.2- Nombre d’individus observés durant les deux saisons
I II. DISCUSSION
C ONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
C ONCLUSION GENERALE
R ECOMMANDATIONS
R ÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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