Cartographie (Evolution Spatio-temporelle de l’habitat)
L’obtention de la carte spatio-temporelle consiste à superposer les différentes cartes de la végétation mises sur la même échelle par digitalisation. L’étude de l’évolution spatio-temporelle consiste à évaluer l’évolution des types de formation végétale dans le temps et dans l’espace, en comparant des cartes de végétation ou la superficie de la forêt mesurée au cours des Années (1980, 1995 et 2010). Sa finalité est l’élaboration d’une carte de la végétation montrant la dynamique des végétations étudiées. L’analyse cartographique est basée sur l’utilisation et l’interprétation des documents cartographiques : carte topographique, photographie aérienne, carte de végétation de la zone d’étude d’année différentes. La superposition des cartes a permis de déceler l’évolution de la végétation dans l’espace et dans le temps. Ceci a permis de faire une analyse de l’évolution de la végétation suivant l’ancienneté de la couverture forestière par rapport à l’occupation des sols. L’aperçu des impacts anthropiques sur la végétation de la région a donné des informations sur la dynamique des différentes formations végétales. Une régénération ou une régression de la surface occupée par la végétation actuelle est observée pour pouvoir établir le schéma hypothétique simplifié de l’évolution de la végétation de la zone d’étude.
Baobab citerne
En plus de ces diverses utilisations, les gens d’Antanantsoa emploient les baobabs uniquement pour stocker l’eau pendant la saison sèche. Ainsi, un tronc de cette plante peut contenir jusqu’à 100 fûts (20 000 litres) d’eau selon la taille du baobab soit un fût égal 200 litres d’eau. Toutes les eaux disponibles pendant la saison de pluie sont à collecter, même les eaux boueuses. En plus, les gens de village ont creusé des trous vastes peu profonds appelés « Sihanaka ». Ce dernier est fait pour avoir le maximum d’eau. Dans ce cas, il est interdit de pietiner dans les « Sihanaka » sauf les Zébus sont permis puis qu’ils favorisent les transports. C’est la loi que la société a été établit et tous les villageois sans exception sont concernés. Les « Sihanaka » sont donc des propriétés communales mais chaque famille a sa propre citerne pour leur approvisionnement en eau et chacune a son propre moyen pour en avoir une. Et une famille peut avoir deux à dix baobabs citerne (figure 05).
Mode d’utilisation d’un baobab citerne
Certains gens disent que l’utilisation d’un baobab citerne est une pratique déjà traditionnelle alors que les autres mentionnent qu’ils l’ont découvert très tôt pour stocker l’eau. Ainsi, l’information sur l’origine de l’utilisation de baobab citerne est un peu floue. Pendant la saison de pluie (novembre-février), la population d’Antanantsoa fait charger les citernes et en période sèche, elle utilise pendant 6 mois après le chargement au minimum. Cette période est mise pour avoir de l’eau « buvable » puis que l’eau est complètement sale au départ. L’eau est donc un peu salé et aussi limpide grâce au travail de l’infiltration des fibres de baobab. Ainsi, le baobab renouvelle les fibres enlevé lors de la construction des citernes en augmentant l’épaisseur de leur chaire interne. Après quelque dizaine d’années, le baobab doit être recreusé pour avoir une capacité suffisante en eau dans la citerne. Selon le nombre et la taille de baobab, ainsi que le nombre de personne dans une famille, l’eau peut être suffisante pendant la période sèche. Pour les personnes qui ont beaucoup de citerne, elles peuvent faire la lessive avec leur stock d’eau pendant toute la période difficile. L’utilisation de baobab citerne ne provoque pas directement une grave menace sur la vie des baobabs mais elle nuit seulement à leur développement.
– Autres utilisations
Les femmes paysannes ont l’habitude d’utiliser l’écorce des baobabs pour le cosmétique c’est-à-dire une masque sur le visage. Ainsi, elles collectent l’écorce et la gratte avec de la pierre plate avec un peu d’eau afin de mettre les produits obtenus sur le visage. Les enfants aussi apprécient les fruits du baobab plus précisément leurs graines qui sont destinées pour la nourriture. Ils vont casser les graines pour pouvoir manger la partie interne blanche. Toutes ces sortes d’utilisation ne sont que des supplémentaires puisqu’elles ne provoquent aucuns danger sur l’espèce et elles sont minimes.
Recommandation pour la conservation des espèces
Dans la situation actuelle de l’environnement à Madagascar, les espèces autochtones devraient bénéficier des mesures de protections et de conservations urgentes surtout les espèces confrontées à des risques d’extinction et elles sont considérées comme prioritaires. Ainsi, nous suggérons la prise en compte des catégories des espèces étudiées et les informations les concernant dans l’élargissement de l’actuel Réseau National des Aires Protégées ou la création de nouveaux types d’aires protégées, en tenant compte de la présence de ces espèces selon les critères requis pour la mise en réserve. Dans ce sens, l’implication des différentes entités organisationnelles œuvrant dans l’environnement est à solliciter pour appuyer les décisions de mise en réserve, et dans la gestion des sites mis en réserve. Pour le développement de la population locale, un programme de sensibilisation et d’éducation sur les dangers de défrichement des essences forestiers et sur la nécessité de la conservation des patrimoines naturels est à recommander :
– Leur donner de la responsabilité sur la protection des sites menacés ;
– Bien encadrer les populations locales sur la protection du site ;
– Installation ou l’organisation des moyens pour augmenter la production agricole ou l’aménagement des bassins est à recommander ;
– Education environnementale de la population locale s’avère être une bonne recommandation pour améliorer leur connaissances sur l’écosystème. Cette éducation peut se faire de façon formelle, non formelle et informelle ;
– création des aires protégées dans des sites menacés ;
– Interdiction de coupe et limite d’exploitation ; Elaboration de pépinières et reboisement au niveau de chaque fokontany
– Renforcement des gardes forestiers ;
– Application des lois en vigueur et de Dina qui stipule que pour couper un arbre il faudra en planter deux autres en échange ;
– Mobilisation des chefs fokontany ;
– Suspension de permis de coupe ;
Pour les espèces de Adansonia, la fabrication de cordage accélère leur disparition. Ainsi, des alternatives sont fondamentales pour limiter ou arrêter ce type de pression. Par exemple, une orientation de la population locale vers l’utilisation d’autres plantes comme : Grewia sp ou Agava sisale pour la fabrication des cordes. Des essais de régénération ex situ utilisant les traitements des graines cités par RAZANAMEHARIZAKA (2002) doivent être faits pour multiplier les individus de Adansonia car in situ, de nombreux problèmes empêchent sa régénération. Après la germination, la réintroduction peut être faite dans leurs sites potentiels et surtout des Aires protégées pour réduire son risque d’extinction.
CONCLUSION GENERALE
La région du Sud-ouest possède un potentiel énorme de richesse naturelle. On peut distinguer entre autres la diversité biologique, les paysages et les us et coutumes locaux. La majorité de la formation végétale est dominée par des Forêt- fourré sèche épineux à Didiériacée et Euphorbia. L’ensemble de ces formations végétales constitue une attraction potentielle dans la région. En outre, les us et coutumes traditionnelles constituent des valeurs particulières car celles-ci se développent avec la conservation de la nature. De plus, Les deux sites d’études présentent un lot assez vaste de baobab tel que : Adansonia za. Cette espèce ne prend aucune valeur pour la population locale puis qu’elle le considère comme des fleurs. Ainsi, la connaissance des paysans pour leur baobab est un peu floue malgré leurs esprits qui sont curieux de rien. Concernant l’utilisation, l’écorchage et la fabrication des baobabs citernes nuisent seulement le développement des baobabs ce qui ne favorisent leur extinction car les baobabs citernes peuvent encore vivre pendant plusieurs dizaines d’années. Seule l’exploitation des fibres (cordages) provoque une grave menace en accélérant l’extinction des baobabs. Dans la région, le baobab est capable de s’adapter dans des formations dégradées. Sa faible capacité de régénération entraîne un vieillissement de toutes les populations. Les perturbations de leur habitat ont des conséquences sur la régénération. L’abattage de l’espèce d’Adansonia pour les besoins de la population locale est une cause de leur disparition alors que la régénération est très lente : un individu met 50 ans au moins pour devenir adulte. Par la suite, la pratique de « hatsake » aussi est un véritable cause de la destruction des habitats de ces espèces alors que les paysans sont très dépendant de cette pratique dû à l’insuffisance des terres cultivables soit disant que leurs habitats présentent une place importante sur la survie de l’espèce. En tout cas, des mesures de protection et de conservation sont à proposer pour sauvegarder ces espèces et leurs habitats. Ainsi, des essais de germination ex situ, l’amélioration des systèmes de protection, l’augmentation de la superficie des aires protégées et des recherches des alternatives pour couvrir les besoins de la population locale sont les moyens efficaces pour assurer la longévité de l’espèce.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : PRESENTATION DU MILIEU
I-1- LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE
I-2- MILIEU PHYSIQUE
I-2-1- Topographie et hydrographie
I-2-2- Géologie et Sol
I-2-2-1- Géologie
I-2-2-2- Sols
I-2-3- Climat
I-2-3-1- Température
I-2-3-2- Pluviométrie
I-2-3-3- Diagramme ombrothermique
I-3- MILIEU BIOTIQUE
I-3-1- Les Aires Protégées
I-3-2- Végétation et Flore
I-3-3- Faune
I-3-4- Homme et ses activités
I-3-4-1-Démographie
I-3-4-2- Leurs activités
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES
II-1- MATERIELS D’ETUDE
II-1-1- La classification de la famille de Bombacaceae
II-1-2- La description du genre Adansonia
II-1-3- Caractéristique biologique del’ espèce
II-2- COLLECTE DES DONNEES
II-2-1- Recueil Bibliographique
II-2-2- Enquêtes ethnobotanique et ethnoécologique
II-2-3- Régénération naturelle spécifique
II-2-4- Cartographie (Evolution Spatio-temporelle de l’habitat)
Troisième partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1- RESULTATS D’ENQUETES
III-1-1- Bilan des enquêtes
III-1-2- Utilisations
III-1-3-Perception paysanne du baobab
III-1-4- Menace et Pression
III-2- REGENERATION NATURELLE DE 2 ESPECES D’ Adansonia
III-2-1- Régénération d’Adansonia grandidieri
III-2-2-Régénération naturelle d’Adansonia za
III-3- CARTOGRAPHIE (Evolution spatio-temporelle)
Quatrième partie : DISCUSSION ET RECOMMANDATION
Remarques sur la méthode d’étude
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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