La santé sexuelle
La santé sexuelle fait partie intégrante de la vie d’un individu. Tout d’abord, il faut savoir que la sexualité est encadrée par des droits. En effet, il existe des droits humains appliqués à la sexualité. Les droits sexuels incluent notamment les droits « à la meilleure santé possible en matière de sexualité, y compris l’accès à des services de santé sexuelle et génésique, à l’éducation sexuelle, au respect de l’intégrité de leur corps, à rechercher une vie sexuelle satisfaisante, sûre et agréable» (OMS, 2006). En outre, l’OMS met au point une définition de la santé sexuelle : « La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité, ce n’est pas seulement l’absence de maladie, de dysfonctionnement ou d’infirmité. La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles agréables et sécuritaires, sans coercition, ni discrimination et ni violence. Pour atteindre et maintenir une bonne santé sexuelle, les Droits Humains et Droits sexuels de toutes les personnes doivent être respectés, protégés et réalisés » (OMS, 2006). De plus, la première stratégie nationale de santé sexuelle a démarré en 2017 (2017 – 2030). Cette stratégie nationale a été élaborée par plusieurs organismes considérés comme des piliers de la santé : HAS (Haute Autorité de Santé), ANSP (Agence Nationale de la Santé Publique), CNGOF (Collège National des Gynécologues-Obstétriciens de France), CNSF (Collège National des Sages-Femmes), Collèges de Médecine Générale (CMG), etc.
Ce plan comporte 6 axes. L’axe I s’intitule « Investir dans la promotion en santé sexuelle, en particulier en direction des jeunes, dans une approche globale et positive » et comporte notamment l’objectif suivant : « renforcer la formation en santé sexuelle des professionnels de santé, du médico-social, de l’éducation et de la justice intervenant dans le champ de la santé sexuelle et de l’éducation à la sexualité». Cette stratégie nationale rappelle l’importance d’une formation adaptée pour tout professionnel jouant un rôle et exerçant une influence sur la santé sexuelle de la population.
Le rôle des sages-femmes concernant la sexualité
Les sages-femmes exercent un rôle essentiel quant à la vie sexuelle des femmes et/ou des couples. Elles sont compétentes concernant le suivi gynécologique, la contraception, le suivi et la pratique des IVG médicamenteuses, le suivi de grossesse, l’éducation à la vie sexuelle et à la vie affective, etc. Ces thèmes ne peuvent faire sens si la sexualité n’est pas abordée. De plus, les sages-femmes tiennent un rôle central quant au dépistage et à l’orientation des femmes, que ce soit lors d’un suivi de grossesse mais aussi lors d’un suivi gynécologique de prévention. Effectivement, elles ont les connaissances nécessaires et toutes compétences légales pour choisir une stratégie de prise en charge concernant un suivi de routine et de dépistage (contraception, frotti cervico-utérin, prescription de mammographie, etc.). L’éducation est également au cœur de leur métier. Les sages femmes vont pouvoir expliquer la physiologie de la femme, des cycles et discuter autour de la sexualité. Il est important de noter que les sages-femmes sont également compétentes pour réaliser la première consultation gynécologique avec les adolescentes (CNSF – référentiel métier, 2010). Par ailleurs, les sages-femmes ont toute capacité à prodiguer une éducation sexuelle dans les écoles, les collèges et les lycées (CNSF – référentiel métier, 2010). L’éducation à la vie sexuelle et affective (à raison de trois cours par an minimum) dans le parcours scolaire a été rendue obligatoire grâce à la loi n°2001-588 du 4 juillet 2001. Il sera cependant noté que cette obligation est régulièrement peu honorée : 25 % des écoles élémentaires, 11 % des lycées et 4 % des collèges déclarent n’avoir mis en place aucune action ou séance d’éducation sexuelle (Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 2016).
Le vaginisme : fréquences et définitions
Le vaginisme est une pathologie courante dont la prévalence varie entre 5 et 17% (Pacik and Geletta, 2017). Elle représente également 25% des dysfonctions sexuelles féminines et seulement 20% des femmes consultent pour ce motif (Cloppet, 2017). Le vaginisme fait partie de la catégorie « Trouble lié à des douleurs génito-pelviennes ou à la pénétration » du DSM V. Le vaginisme est caractérisé comme un trouble de la pénétration dans lequel toute forme de pénétration vaginale est impossible. Cela se traduit par une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien à la suite d’une tentative ou à l’anticipation d’une relation sexuelle, d’une pénétration par un doigt, ou encore par un objet (Pacik et al., 2019). Le vaginisme est alors un trouble sexuel interférant sur la santé sexuelle des femmes et/ou des couples. Il est important de privilégier une éducation sexuelle adéquate afin d’abolir les fausses croyances des patientes concernant le vaginisme. En effet, elles pensent souvent que leur vagin est trop étroit, qu’il ne peut pas contenir un pénis ou autre. Ne parvenant pas à avoir une sexualité pénétrante, concevoir un enfant devient un réel combat pour ces femmes pour qui la parentalité est souvent une pression qui les pousse à consulter (Pacik et al., 2019).
La sage-femme et le vaginisme
Le vaginisme peut faire l’objet d’une altération de la sexualité et les sages-femmes sont régulièrement confrontées à cette problématique. Selon une étude menée sur 280 sages-femmes, 88% d’entre elles ont dû prendre en charge des patientes atteintes de vaginisme dans le cadre d’une grossesse. Parmi ces 88%, seulement 9% d’entre elles ont orienté leurs patientes pour une prise en charge adaptée (Grulier, 2012). Néanmoins des traitements existent et certains d’entre eux peuvent même être prescrits et/ou réalisés et/ou conseillés par des sages-femmes : la kinésithérapie périnéale, la sexothérapie cognitivo-comportementale, la psychothérapie générale, les traitements pharmacologiques ou encore l’approche sexocorporelle par exemple (Cloppet, 2017).
Terminologie et objectifs de recherche
La définition du terme « représentation » sera ici rappelée : « du point de vue de la psychologie, une représentation est définie comme une perception, image mentale, etc., dont le contenu se rapporte à un objet, à une situation, à une scène, etc., du monde dans lequel vit le sujet » (Larousse).
De la même manière, le terme « influence » sera également défini : « pouvoir social et politique de quelqu’un, d’un groupe, qui leur permet d’agir sur le cours des événements, des décisions prises, etc. » (Larousse). Afin de répondre au mieux à la question de recherche, deux objectifs principaux ont été définis :
– Faire un état des lieux des connaissances et identifier les représentations des sages-femmes concernant le vaginisme
– Établir les freins et les facteurs favorisant le parcours de soins des patientes atteintes de vaginisme.
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Table des matières
I. Introduction
I.1. La santé sexuelle
I.2. Le rôle des sages-femmes concernant la sexualité
I.3. Le vaginisme : fréquences et définitions
I.4. La sage-femme et le vaginisme
I.5. Terminologie et objectifs de recherche
II. Matériels et méthodes
II.1. Concernant la partie quantitative de l’étude
II.2. Concernant la partie qualitative de l’étude
III. Résultats
III.1. Résultats quantitatifs
III.2. Résultats qualitatifs
IV. Analyse et discussion
IV.1. Biais et limites de l’étude
IV.2. Analyse et discussion autour des résultats descriptifs
IV.3. Analyse et discussion autour des résultats analytiques
V. Conclusion
VI. Bibliographie
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