VADS et larynx : anatomie et physiologie

Actuellement, la prévalence des troubles olfactifs dans la population a été estimée à environ 20 à 25% dans les populations occidentales avec un taux de dysosmies atteignant presque 30% chez les sujets de plus de 60 ans (Manesse et al., 2021). Certains facteurs tels que l’âge, le sexe, l’origine étiologique et/ou la consommation éthylo-tabagique peuvent favoriser le développement d’un trouble de l’odorat et limiter la récupération associée (Vent et al., 2004). Cependant, les troubles olfactifs sont actuellement sous-diagnostiqués et leur prise en charge est souvent limitée.

Le tabagisme et l’alcoolisme représentent les principaux facteurs étiologiques chez les patients présentant des carcinomes laryngés (Caldas et al., 2011). Aussi, des altérations chimiosensorielles (du goût et de l’odorat) sont fréquemment retrouvées chez ces patients (Brisbois et al., 2011). Cependant, aucune technique n’est connue à ce jour pour prévenir les troubles de l’olfaction en cancérologie ORL (Guillemaud et al., 2018).

Depuis une vingtaine d’années, des méthodes de réhabilitation olfactive se développent. La plus prometteuse semble être une technique de rétro-olfaction appelée bâillement poli ou NAIM (Nasal Airflow-Inducing Maneuver). Selon la majorité des auteurs, un entraînement précoce, régulier et intensif est préconisé afin d’obtenir une meilleure maîtrise de la technique ainsi qu’une amélioration durable et continue des capacités olfactives (Caldas et al., 2011). Cependant, l’apprentissage de cette méthode n’est généralement proposé aux patients qu’à partir de 1 mois voire 20 ans après la chirurgie.

VADS et larynx : anatomie et physiologie

Les voies aéro-digestives supérieures 

Anatomie
On appelle voies aérodigestives supérieures (VADS) la partie haute du système respiratoire et du système digestif. Elles sont constituées des organes suivants : la cavité nasale, la cavité orale, le pharynx ainsi que le larynx (Périé et al., 2014).

Physiologie
Les structures composant les VADS assument quatre fonctions principales : la déglutition, l’articulation, la phonation et la respiration. Elles jouent également un rôle essentiel dans la protection des voies respiratoires (Collège Français d’ORL et de CCF, 2014).

Le larynx

Anatomie
Le larynx est un conduit musculo-cartilagineux situé dans la partie antérieure et médiane du cou, au carrefour des voies aérodigestives. Il est amarré en haut à la base de langue et à l’os hyoïde ; il communique avec le pharynx et est prolongé en bas par la trachée (Brin-Henry et al., 2021). Il est composé de trois étages : la région supra-glottique, glottique et sous-glottique (Hoerter et Chandran, 2021). Les principaux cartilages du larynx sont : le cartilage thyroïde, le cartilage cricoïde, les cartilages aryténoïdiens ainsi que le cartilage épiglottique. Ces cartilages sont reliés entre eux par un ensemble de ligaments ains que par les membranes thyro-hyoïdiennes et cricothyroïdiennes qui permettent de rigidifier l’ensemble du larynx (Mc Farland, 2016).

Les muscles s’insérant sur le larynx sont de nature intrinsèque ou extrinsèque. Les muscles extrinsèques du larynx sont pairs, symétriques et permettent le relier le larynx aux structures environnantes. Ils sont innervés par le nerf hypoglosse (XII). Les muscles intrinsèques du larynx relient les différents cartilages laryngés et sont innervés par le nerf vague (X). Ces muscles sont subdivisés en trois groupes selon leur rôle : constricteurs, dilatateurs et tenseurs des cordes vocales (Collège Français d’ORL et de CCF, 2014).

Physiologie
Les principales fonctions du larynx sont la ventilation, la phonation ainsi que la protection des voies aériennes lors de la déglutition (Hoerter et Chandran, 2021).

La ventilation est possible grâce à l’abduction des cordes vocales au cours de l’inspiration ; permettant ainsi le passage d’air dans l’espace glottique. Au cours de l’expiration, les cordes vocales se rapprochent sous l’action des muscles adducteurs du larynx. Lors de la phonation, la muqueuse des cordes vocales vibre sous l’effet du souffle expiratoire. Le larynx permet lors d’un acte de phonation de faire varier la fréquence, l’intensité ainsi que le timbre de la voix (Collège Français d’ORL et de CCF, 2014). Le mécanisme de protection des voies aérienne se met en place lors de la déglutition où l’épiglotte bascule vers l’arrière pour couvrir la glotte. Cette action permet au bolus de passer en toute sécurité dans l’hypopharynx puis dans l’œsophage sans compromettre les voies respiratoires (Hoerter et Chandran, 2021). Le larynx peut également être sollicité lors des efforts à glotte fermée ; permettant ainsi le maintien d’une pression sous-glottique importante nécessaire à certaines actions comme par exemple le port de charges lourdes ou l’accouchement (Collège Français d’ORL et de CCF, 2014).

Anatomie et physiologie du système olfactif

Anatomie du système olfactif

La cavité nasale est le premier segment des voies respiratoires supérieures et constitue le siège du sens de l’olfaction. Elle est séparée sur la ligne médiane par le septum nasal et ses parois latérales sont délimitées par des structures osseuses appelées cornets. Ceux-ci filtrent, humidifient et réchauffent l’air inspiré (Mc Farland, 2016).

L’épithélium olfactif
L’épithélium olfactif est la muqueuse permettant la réception olfactive. Il est recouvert de mucus et tapisse le toit de la cavité nasale, la partie supérieure de la cloison nasale ainsi que les cornets supérieurs. Il contient au total entre 10 et 20 millions de neurones olfactifs ; comprenant les cellules de soutien, les glandes de Bowman et les neurones sensoriels olfactifs de Schulze (Leboucq et al., 2013).

Le mucus est sécrété par les cellules de soutien ainsi que les glandes de Bowman. Il constitue le support des cils olfactifs, dont la membrane contient les neurocapteurs olfactifs en contact avec le milieu extérieur. Les cellules de Schulze (ou neurones olfactifs primaires) sont chargées d’assurer la réception, la transduction et la transmission des molécules odorantes. Les cellules de soutien se situent entre les neurones olfactifs et participent à la sécrétion du mucus qui recouvre la muqueuse olfactive (Smith et Bhatnagar, 2019).

Le bulbe olfactif
Le bulbe olfactif est une structure paire reposant sur la face supérieure de la lame criblée. C’est le premier relai du système olfactif. Chaque bulbe mesure entre 6 et 16mm. Les axones des cellules se situant dans le bulbe olfactif permettent la projection du message depuis celuici vers les structures du cortex olfactif primaire (Bonfils et al., 2004).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE THEORIQUE
I. VADS et larynx : anatomie et physiologie
1. Les voies aéro-digestives
1.1.Anatomie
1.2.Physiologie
2. Le larynx
2.1.Anatomie
2.2.Physiologie
II. Anatomie et physiologie du système olfactif
1. Anatomie du système olfactif
1.1.L’épithélium olfactif
1.2.Le bulbe olfactif
2. Physiologie du système olfactif
2.1.Transmission
2.2.Evènements péri- récepteurs
2.3.Transduction
2.4.Traitement central de l’information olfactive
III. La laryngectomie totale
1. Epidémiologie et facteurs étiologiques du cancer du larynx
1.1.Epidémiologie
1.2.Facteurs étiologiques
2. Définition de la laryngectomie totale
3. Indications chirurgicales
4. Intervention et traitements
4.1.Intervention chirurgicale
4.2.Traitements adjuvants
4.3. Complications post-opératoires possibles
5. Conséquences de la laryngectomie totale
5.1.Conséquences anatomiques et fonctionnelles
5.2.Conséquences sociales et psychologiques
IV. Les troubles olfactifs
1. Sémiologie des troubles olfactifs
2. Prévalence des troubles olfactifs
3. Evaluation des troubles olfactifs
3.1.Examen clinique
3.2. Echelles et questionnaires
3.3.Tests psychophysiques
3.3.1. Principes de l’évaluation psychophysique
3.3.2. Principaux tests utilisés
4. Conséquences du trouble de l’odorat sur la qualité de vie
V. Olfaction et qualité de vie à la suite d’une LT
1. Modifications de l’odorat induites par la LT
1.1.Modifications liées à l’environnement
1.2.Modifications liées à la chirurgie
1.3.Modifications liées aux traitements adjuvants
2. Prévalence des troubles olfactifs chez les patients laryngectomisés
3. Evaluation de la qualité de vie
3.1.Mesures génériques
3.2.Mesures spécifiques
VI. Réhabilitation olfactive chez les patients laryngectomisés
1. Méthodes de réhabilitation olfactive dans le cadre d’une LT
2. Apports d’une réhabilitation précoce de l’olfaction
PARTIE PRATIQUE
I. Hypothèses de l’étude
II. Méthodologie
1. Population
1.1. Recrutement
1.2. Critères d’inclusion et d’exclusion
2. Méthode
2.1. Présentation des temps du programme
2.1.1. Groupe 1 : réhabilitation précoce
2.1.2. Groupe 2 : réhabilitation tardive
2.2. Première consultation d’inclusion
2.2.1. Présentation du programme
2.2.2. Recueil d’informations
2.2.3. Examen clinique
2.3. Bilan des compétences olfactives
2.3.1. Evaluation quantitative : le Sniffin’ Sticks Test
2.3.2. Evaluation qualitative : questionnaire d’auto-évaluation
2.4. Evaluation de la qualité de vie
2.5. Réhabilitation olfactive : séances d’entraînement
2.5.1. Déroulement du programme d’entraînement
2.5.2. Méthode enseignée
2.5.3. Odorants utilisés
2.5.4. Exercices proposés
III. Résultats
1. Présentation des patients
1.1.Groupe 1 : réhabilitation précoce
1.2.Groupe 2 : réhabilitation tardive
1.3.Comparaison des profils de patients
2. Evaluation quantitative et qualitative de l’olfaction
2.1.Comparaison des données aux bilans pré et post-intervention
2.1.1. Groupe 1 : réhabilitation précoce
2.1.2. Groupe 2 : réhabilitation tardive
2.1.3. Comparaison inter-groupes
2.2.Comparaison des données aux bilans post-intervention et post-réhabilitation
2.2.1. Groupe 1 : réhabilitation précoce
2.2.2. Groupe 2 : réhabilitation tardive
2.2.3. Comparaison inter-groupes
2.3.Comparaison des données à distance de la stimulation
2.3.1. Groupe 1 : réhabilitation précoce
2.3.2. Groupe 2 : réhabilitation tardive
2.3.3. Comparaison inter-groupes
3. Evaluation de la qualité de vie
3.1.Gêne olfactive
3.1.1. Groupe 1 : réhabilitation précoce
3.1.2. Groupe 2 : réhabilitation tardive
3.1.3. Comparaison inter-groupes
3.2.Impact du trouble olfactif sur la qualité de vie
3.2.1. Groupe 1 : réhabilitation précoce
3.2.2 Groupe 2 : réhabilitation tardive
3.2.3. Comparaison inter-groupes
IV. Discussion
1. Rappel des hypothèses et résultats
2. Biais et limites de l’étude
2.1.Limites et biais concernant l’inclusion des patients
2.1.1. Recrutement
2.1.2. Taille de l’échantillon
2.1.3. Disparités intra et inter-groupes
2.2.Limites et biais concernant le protocole
2.2.1. Consultation pré-opératoire
2.2.2. Questionnaires
2.2.3. Odorants proposés
3. Discussion concernant la récupération des compétences olfactives
3.1.Marge de progression mesurée
3.2.Evaluation quantitative et qualitative
3.3.Maintien des compétences sur le long terme
4. Discussion autour de la qualité de vie
4.1.Réinvestissement de la méthode au quotidien
4.2.Ressenti concernant la gêne olfactive
4.3. Vie quotidienne et sécurité
5. Ressenti des patients
6. Intérêts pour la pratique orthophonique
7. Perspectives
CONCLUSION

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