Etat de connaissances et recommandations
Risque infectieux Le risque d’infection génitale haute est augmenté au cours des 20 premiers jours. Il est ainsi recommandé d’effectuer un dépistage du portage de gonocoque et de chlamydia trachomatis pour les patientes à risques élevés d’IST. Ce dépistage, effectué lors de la pose, conduira à ne traiter qu’en cas de positivité de celui-ci sans nécessité de retrait du DIU. L’antibioprophylaxie doit être exceptionnelle et réservée aux femmes originaires d’une région à forte prévalence de portage et pour lesquelles le dépistage est peu accessible, ou en cas de valvulopathie cardiaque. Les mesures préventives reposent sur une désinfection cervicale et sur l’utilisation de matériel stérile lors de la pose. En cas de survenue d’une infection génitale haute (IGH) bénigne, le retrait du DIU ne doit pas être systématique (sur la demande de la patiente ou en cas d’absence d’amélioration après 72 heures d’antibiothérapie). Il est à noter que le risque d’IGH est plus important avec le DIU- Cu qu’avec le DIU-LNG qui a un effet protecteur grâce à l’épaississement de la glaire qu’il provoque.
Particularité pour femmes nullipares L’OMS précise que toute femme nullipare ou âgée de moins de 20 ans peut bénéficier d’un DIU en première intention. Malgré cette recommandation, certains spécialistes en France estiment que le DIU ne devrait pas être une méthode de contraception de première intention chez les nullipares sauf dans certains cas particuliers (post- IVG, contre-indication aux œstrogènes, échecs d’autres méthodes). Néanmoins, deux recommandations récentes de sociétés savantes le placent en première intention en raison de son efficacité et de son confort d’utilisation [26,27] avec certaines mesures de précaution associée :
– Le DIU entraîne des saignements inhabituels pour lesquels les patientes doivent avoir été informées.
• Pour le DIU-Cu, les règles peuvent être plus abondantes, et les AINS peuvent alors être prescrits.
• Pour le DIU-LNG, les règles peuvent être moins abondantes voire inexistantes, parfois des spotting peuvent survenir.
– Chez ces femmes plus jeunes, le risque d’expulsion est augmenté mais sa survenue éventuelle ne contre-indique pas une pose ultérieure.
– Enfin chez l’adolescente, une vigilance accrue est nécessaire lors de la pose qui est moins bien tolérée.
De plus, ledépistage du portage de gonocoque et de chlamydia trachomatis sera systématiquechez ce type de patiente devant être considéré comme à risque élevé d’IST. Une étude expérimentale réalisée aux Etats-Unis (CHOICE project) a montré qu’en supprimant les barrières économiques et en les informant convenablement, 2 adolescentes sur 3 choisissaientune méthode de longue durée d’action (DIU et implant)[28].
Fécondité et fertilité Le DIU n’est pas un facteur de risque de GEU, mais il prévient moins bien la GEU que la grossesse intra-utérine [28] : le diagnostic de GEU doit êtreéliminé devant toute grossesse sousDIU. Le DIU n’entraîne pas d’infertilité ni ne retarde le retour à la fertilité après son retrait [6].
Prévalence de l’utilisation du DIU au cours de la période d’étude
D’après les résultats de cette étude, sept femmes sur 196 soit 3,60% ont utilisé le DIU au cours de l’enquête.Ce chiffre semble très bas par rapport à l’utilisation d’autres contraceptions comme la contraception injectable (14%) et la contraception orale (5%) [4].D’après la littérature, cette prévalence de l’utilisation de DIU est estimée à 15,50% sur le plan mondial [4,7]. En France, le DIU est utilisé par une femme sur 5. Il vient en 2 ème position comme moyen de contraception, après la pilule. En effet, 21% des femmes en âge de procréer utilisent le DIU [4, 6, 8,29]. Certes, la France figure parmi l’un des pays d’Europe, avec la Finlande et la Norvège où le DIU est le plus utilisé selon les dernières données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les utilisatrices de DIU dans les pays anglo-saxons s’avèrent minoritaires : 5,5 % aux Etats-Unis, 10 % au Royaume-Uni et 1 % au Canada. Mais Aux Etats-Unis, le taux d’utilisation du DIU chez les jeunes femmes est en augmentation ces dernières années. De 2006 à 2008, 3,6 % des femmes de 15 à 18 ans et 6 %des femmes de 20 à 24 ans ont utilisées le DIU. C’est en Asie que le DIU est le plus adopté (40 % des femmesen Chine l’ont utilisé en 2011) [6,30]. En Afrique, ce taux d’utilisation du DIU reste encore bas (5% au Sénégal) [9,10]. Par conséquent, le département Mère-Enfant du ministère de la Santé Publique doit chercher des stratégies efficaces pour vulgariser l’utilisation du DIU qui est une méthode contraceptive très efficace, réversible et à longue durée d’action surtout pour les femmes qui ne veulent plus d’enfants.
Raisons de non utilisation du DIU
D’après cette étude, il a été constaté que la faculté d’utilisation du DIU semble bas, 13,80% des femmes seulement ont déclaré autorisées à utiliser le DIU comme moyen contraceptif. Ce qui interdit le plus les femmes sont la religion catholique et leurs conjoints. Ceci est dû principalement au respect des convictions religieuses, la religion catholique refuse la contraception et bannit l’avortement. La loi canonique prône une « régulation naturelle de la fertilité et la culture de la vie » ainsi que le respect du dire des conjoints. Ce taux d’interdiction est à 44,40% pour la religion catholique et à 33,30%pour les maris. D’autres raisons de non utilisation de DIU ont été constatées lors de cette étude, telles que la méconnaissance du DIU, la présence des corps étrangers dans le corps, la peur des effets secondaires, le risque d’infection, le manque d’information vis-à-vis du DIU. Beaucoup de femmes ignorent ce qu’est le DIU et son mode d’action malgré l’accès multiple aux informations par les proches, par les médias ou par les professionnels de santé.D’après l’étude de TRISTANT Buisson sur la réticence à l’utilisation du DIU, la peur de la pose (39%) tient le 1èr rang, la peur de le sentir (36%) au 2émerang, la présence de corps étranger dans le corps se trouve au 3éme rang (35,00%), la peur de risque infectieux au 9ème rang (15,00%) [14]. Trois enquêtes prospectives de cohorte réalisées aux Etats unis et en Nouvelle Zélande dans les années 90 ont démontré l’absence d’augmentation de risque d’infections pelviennes hautes avec le DIU [33,34,35]. Le rapport de l’International PlannedParenthoodFederation stipule que : « Lorsqu’une femme a subi un examen préalable approprié, elle présente peu de risque de contracter une IST et lorsque le DIU est inséré en utilisant une technique correcte, le risque d’inflammation génitale haute ne dépasse guère 1 pour 1 000. Une telle infection apparaît le plus souvent dans les quatre semaines qui suivent la pose et on présume qu’elle est due à l’introduction de microorganismes pendant l’intervention. » [36]. Des études récentes révèlent que les femmes installées dans des relations de couple stables sont moins à risque d’infections pelviennes [37]. Les indications de l’ANAES sont claires à ce sujet, la pose des DIU est contre indiquée dans les « situations à risque infectieux » : infections sexuellement transmissibles, (en cours, datant de moins de 3 mois ou récurrente), infection puerpérale en post-partum, avortement septique, valvulopathies [31]. Il est important de rassurer les femmes en réalisant un prélèvement vaginal avant la pose qui ne sera effective que si ce dernier revient stérile. Pour les effets indésirables et secondaires, elles sont plus fréquentes au cours des premiers mois qui suivent la mise en place du DIU. Les effets indésirables disparaissent ensuite au cours du temps. Ainsi, le plaidoyer auprès des autorités religieuses s’avèrera nécessaire pour qu’elles puissent s’engager dans la promotion de la planification familiale pour le bien-être de la famille. En outre, le personnel de la santé doit consacrer un temps suffisant pour assurer un bon counseling aux couples en leur bien expliquant les avantages de l’utilisation du DIU, les effets secondaires ainsi que leurs prises en charge.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPEL
1. PLANIFICATION FAMILIALE
1.1. Quelques définitions
1.1.1. Planification familiale
1.1.2. Contraception
1.2. Type de contraception
2. LE DISPOSITIF INTRA- UTERIN (DIU)
2.1. Définition
2.2. Types et descriptions
2.3. Mécanisme d’action
2.4. Efficacité
2.5. Mode d’emploi et pose
2.6. Avantages
2.7. Inconvénients
2 .8. Indications
2.9. Contre-indications
2.10. Effets secondaires et complications
2.11. Etat de connaissances et recommandations
2.12. Surveillance
2.13. Suivi du DIU
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
1. METHODES
1.1. Cadre d’étude
1.2. Type d’étude
1.3. Durée d’étude
1.4. Période d’étude
1.5. Population d’étude
1.6. Critères d’inclusion
1.7. Critères d’exclusion
1.8. Mode d’échantillonnage
1.9. Taille de l’échantillon
1.10. Collecte des données
1.11. Paramètres étudiés
1.12. Mode de saisie et d’analyse des données
1.13. Limite de l’étude
1.14. Les considérations éthiques
2. RESULTATS
2.1. Répartition de la population d’étude
2.2. Raison de non utilisation du DIU
2.3. Sensibilisation, connaissance et utilisation du DIU
2.4. Compétences des praticiens sur le DIU
TROISIEME PARTIE:DISCUSSION
1. Prévalence de l’utilisation du DIU au cours de la période d’étude
2. Profil sociodémographique des femmes utilisant le DIU
3. Sensibilisation sur le DIU
4. Connaissance sur le DIU
5. Raisons de non utilisation du DIU
6. Compétences des praticiens
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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