UTILISATION DU BILINGUISME DANS L’ENSEIGNEMENT-APPRENTISSAGE DE LA GEOGRAPHIE

Définition du bilinguisme

                   Le bilinguisme est défini par la qualité d’un individu ou d’une population qui utilise deux langues différentes. Par contre, pour certains linguistes, quant à eux, le bilinguisme est : une situation d’un individu parlant couramment deux langues différentes (http://www.larousse.fr/encyclopédie). Le bilinguisme c’est la capacité d’un individu à utiliser plus d’une langue régulièrement, dans des situations variées de la vie quotidienne (http://thebilingualadvantage.com). Selon Babault (2006), « le bilinguisme c’est la pratique consistant à utiliser deux langues en alternance ». Mac Namara donnait l’une des définitions les plus générales possible, en disant que le bilingue est « tous ceux qui possèdent une compétence minimale dans une des quatre aptitudes linguistiques (compréhension écrite et orale, expression écrite et orale) et dans une langue différente de la langue maternelle» (https://www.bilinguisme-conseil.com).

La profession des parents

                 La profession des parents a aussi une influence sur l’apprentissage de l’élève, car non seulement elle détermine leur pouvoir d’achat et leur classe sociale, mais elle intervient aussi dans leur capacité et disponibilité à assister et encourager leurs enfants dans leurs études. La profession des parents a été demandée sous forme de questions ouvertes puis regroupée selon les différents secteurs d’activité. Ce tableau montre que presque la totalité des parents d’élèves sont des agriculteurs, soit 87,74 % pour les pères et 90,57 % pour les mères. Les fonctionnaires ne représentent que 2,36 % des parents seulement. Même si les élèves fréquentent les établissements publics, on peut avancer que les dépenses scolaires de chaque ménage ne sont pas les mêmes. Les élèves dont les parents ne disposent pas de revenus substantiels ont d’énormes difficultés à poursuivre correctement les études. Citons par exemple : sur le plan matériel, les enfants des agriculteurs sont moins équipés que les enfants des fonctionnaires. En fait, les dépenses scolaires sont très tributaires du revenu de chaque ménage. La profession des parents dépend toujours leurs niveaux d’étude. Le paragraphe ci-dessous montre le niveau d’étude des parents d’élèves enquêtés.

Rôle et place du livre dans l’apprentissage de la géographie

                   On ne peut pas négliger la place du livre lorsqu’on parle de l’apprentissage de la géographie. Moniot (1993) confirme qu’« un document doit provoquer un gros apport d’informations et de culture ». Parmi les documents pédagogiques, le livre joue un rôle important pour l’enseignement et apprentissage d’une matière comme la géographie. Il est considéré comme un moyen indispensable, non seulement pour les enseignants, mais surtout pour les élèves. L’utilisation des manuels offre aux élèves par exemple l’occasion de voir de leurs propres yeux les images ou les photos d’illustration et surtout la façon d’écrire un mot. Sur ce point, Olivier (1980) affirme qu’« une critique de l’enseignement qui néglige le rôle du livre reste totalement inopérante ». L’inexistence ou le manque de matériel didactique a des répercussions négatives sur l’apprentissage des élèves en matière de géographie. En classe de seconde par exemple, comment les enseignants arrivent-ils à mettre dans l’imagination de leurs élèves « la mobilité de l’écorce terrestre » sans utiliser une photo du livre ? De même en classede terminale, il semble impossible pour l’enseignant de concrétiser un cours sur « l’espace et le peuplement américain » sans livre. A part les livres, l’établissement n’a aucune carte thématique. L’enseignant explique dans le vide quand il enseigne la migration internationale. Parfois, les enseignants tentent d’enseigner la géographie avec un cahier de l’ancien élève issu de l’école privée. Pourtant, les élèves comprennent mal les leçons sans illustration. D’après les élèves, le défaut d’actualité influe sur la maîtrise de la langue seconde et sur l’apprentissage de la géographie. D’après ce tableau, nous constatons que 53,78 % des élèves enquêtés n’ont pas accès à la radio et 83,01 % n’ont pas de télévision. C’est vrai, car ils sont en majorité issus des familles des agriculteurs dont les sources de revenus sont faibles. La plupart des émissions sont en langue malgache. Ce qui prouve que les élèves en milieu rural sont faibles en français. Face à tout cela, les enseignants peuvent recourir à la pratique d’une méthode traditionnelle dont nous connaissons bien les conséquences pour les élèves dans le cadre de l’apprentissage de la géographie.

Le malgache, facilitateur de l’acquisition des savoirs

                 La langue d’enseignement est très importante, car c’est elle qui permet au professeur de transmettre le cours. Si elle est incompréhensible pour l’assistance, il n’y aura pas d’acquisition des savoirs. Muriel (2005) a mentionné que « l’usage des langues nationales comme moyen d’enseignement doit en effet rendre plus aisée l’acquisition des savoirs fondamentaux ». Lors de nos entrevues avec les enseignants, ils ont mentionné qu’il est plus facile pour les élèves d’assimiler la leçon de géographie en malgache qu’en français. Le paragraphe suivant confirmera cette affirmation. Les résultats de l’observation de classe: Pour évaluer l’efficacité de l’usage du malgache sur l’assimilation des connaissances par les élèves, à la fin du cours, l’enseignant pose quelques questions. Le fait de répondre aux questions posées ne suffit pas de dire que l’enseignement est efficace, mais il dépend de la justesse des réponses. En se référant au tableau n°20, durant l’observation de cette classe, l’enseignant a posé 10 questions dont 03 en français, 04 en malgache et 03 en franco-malgache. Parmi les 03 réponses en L2, seule une (01) est vraie. Par contre, pour les 07 réponses en L1, 05 sont correctes. Nous pouvons donc affirmer que l’acquisition des connaissances par les élèves est positive. Par ailleurs, le tableau montre que les réponses sont plus justes lorsque les apprenants s’expriment en malgache. En outre, la langue maternelle est l’outil le plus approprié pour une éducation pertinente et efficace. La langue malgache est le meilleur instrument de compréhension réciproque entre élèves et maîtres. C’est pourquoi il est préférable de dispenser l’enseignement en langue maternelle surtout pour l’éducation de base. Malgré l’efficacité de la langue malgache, elle n’est pas suffisamment riche pour pouvoir être utilisée comme véhicule et objet d’enseignement. Donc, on a besoin d’une deuxième langue, le français en l’occurrence.

Le français comme moyen d’accès à l’information

               En milieu urbain, la langue française est visuellement très présente. Les panneaux publicitaires sont souvent en français. De plus, le français est très présent dans la presse écrite malgache, dans les sites internet locaux. En outre, dans le domaine académique, les étudiants doivent acquérir de bonnes connaissances en français pour effectuer leurs travaux de recherche. La maîtrise du français est donc essentielle pour accéder aux informations. Concernant les livres, si les élèves consultent des livres et ne comprennent pas le français, ils ne peuvent pas lire ces livres. A titre d’exemple, quand on va visiter la bibliothèque, les documents sont presque tous en français. Dans la bibliothèque de cet établissement, la grande majorité des ouvrages sont en français par exemple : les livres de mathématiques, de philosophie, de physique-chimie et ceux de S.V.T. Donc, la maîtrise du français est primordiale pour avoir accès aux informations textuelles qu’elles soient présentes sur papier ou numérique. En effet, le monde de l’édition et du cinéma francophones est très riche, les chaînes de télévision françaises sont accessibles à Madagascar et bien entendu internet est une source inépuisable d’information.

La création d’un club de français en géographie et ses avantages

                  L’institution d’une telle association au sein de l’établissement, amènerait les élèves à être plus attachés à leur lycée autant qu’ils s’intéressent aux dites activités. Effectivement, celles-ci vont prendre une portion de leur emploi du temps extrascolaire, soit pour la répétition, soit pour les véritables manifestations. Par ailleurs, l’instauration d’un club de français en géographie vise à favoriser la mise en œuvre d’un bain linguistique des élèves : développer chez ces lycéens la capacité à maîtriser le français et avec les notions et concepts de la géographie. Elle peut être une source de connaissances et informations géographiques acquises de par les échanges et discussions faits lors des débats entre membres. Les professeurs de géographie de l’établissement seront membres d’office ainsi que les élèves. N’empêche que la collaboration avec le professeur de français et de même d’autres élèves issus des autres établissements. Par la suite, le club peut organiser des représentations théâtrales, mettre en scène des contes et légendes ou même des sketchs dont la teneur aura des points plus ou moins relatifs au programme de la géographie. Tout ceci a pour but d’offrir aux lycéens l’occasion de se familiariser avec le français à la fois parlé et écrit. De plus, pour Patrick (2014), le théâtre « c’est une lutte contre la timidité, car les élèves issus des milieux ruraux, ont des complexes à parler le français du fait que les élèves vont voir qu’ils ne maîtrisent pas la langue ». De ce fait, ces élèves pourraient facilement assimiler les notions, les définitions et les concepts de la géographie acquis lors des cours. Pour réaliser ces objectifs, l’établissement doit disposer d’une salle spéciale pour le théâtre.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET HISTORIQUE DE LA LANGUE D’ENSEIGNEMENT A MADAGASCAR
Introduction
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1-La commune rurale de Vohilengo
2-Localisation et historique du lycée de Vohilengo
3-Les établissements secondaires rattachés au lycée de Vohilengo
4-Les infrastructures
4-1-Les bâtiments scolaires
4-2-Les infrastructures annexes
5-Information sur la population scolaire
5-1-Les Ressources humaines
5-2-Les renseignements sur les élèves
CHAPITRE II: HISTORIQUE DE LA LANGUE D’ENSEIGNEMENT A MADAGASCAR
1-Durant la période coloniale de 1896 à 1960
2-Pendant la première République de 1960 à 1972.
3-La deuxième République et la malgachisation de la langue d’enseignement (1975-1991)
4-Pendant la troisième République : le retour de l’enseignement en français à partir de 1991
5-Le bilinguisme scolaire
5-1-Définition du bilinguisme
5-2-Les types de bilinguisme
5-3-Le modèle de bilinguisme scolaire malgache
5-4-Le bilinguisme scolaire dans cette zone d’étude
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE: LES RAISONS DE L’UTILISATION DU BILINGUISME DANS CETTE ZONE D’ETUDE
Introduction
CHAPITRE III: LA NON-MAITRISE DU FRANÇAIS LANGUE D’ENSEIGNEMENT RESULTANT DE L’ENVIRONNEMENT SOCIAL DES ELEVES
1-L’âge des élèves
2-Les établissements fréquentés par les élèves durant le premier cycle du secondaire
3-Le milieu familial
4-La profession des parents
5-Niveau académique des parents
CHAPITRE IV : LE BILINGUISME DU AU MANQUE CRUCIAL DE DOCUMENTS ET A LA METHODE D’ENSEIGNEMENT DES ENSEIGNANTS
1-Le bilinguisme dû au manque crucial de documents
1-1-Nature du centre de documentation
1-2-La fréquentation de la bibliothèque
1-3-Rôle et place du livre dans l’apprentissage de la géographie
2-Le bilinguisme dû à la méthode d’enseignement des enseignants
2-1-La formation académique et professionnelle de l’enseignant
2-1-1-La formation académique
2-1-2-La formation professionnelle
2-2-La méthode d’enseignement utilisée par les enseignants
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE: LES IMPACTS DU BILINGUISME ET QUELQUES SUGGESTIONS POUR L’AMELIORATION
Introduction
CHAPITRE V : LES IMPACTS DU BILINGUISME DANS L’ENSEIGNEMENTAPPRENTISSAGE DE LA GEOGRAPHIE
1-Les avantages du bilinguisme
1-1-Le rôle de la langue malgache dans l’apprentissage de la géographie
1-1-1-La langue malgache, génératrice de la participation active des élèves
1-1-2-Le malgache, facilitateur de l’acquisition des savoirs
1-2-Les avantages de l’usage du français
1-2-1-Le français comme moyen d’accès à l’information
1-2-2-Le français comme langue d’enseignement dans les universités
1-2-3-Le français comme langue de communication avec le reste du monde
1-2-4-Le français comme langue d’opportunité dans le monde professionnel
1-2-5-Le français dans l’administration
2-Les limites du bilinguisme
2-1-Les limites de la langue malgache
2-2-Les limites de la langue française
2-3-La non-maîtrise des deux langues
CHAPITRE VI : LES SUGGESTIONS POUR AMELIORER LE BILINGUISME AINSI QUE L’ENSEIGNEMENT – APPRENTISSAGE DE LA GEOGRAPHIE
1-Réviser la politique linguistique
1-1-Une politique se basant sur la combinaison du bilinguisme équilibré et précoce
1-1-1-Le bilinguisme équilibré
1-1-2-Le bilinguisme précoce
2-La formation des enseignants
2-1-La formation initiale
2-2-La formation continue
3-La pédagogie
4-La création des centres de documentation
5-L’amélioration des méthodes d’apprentissage de la géographie
6-La création d’un club de français en géographie et ses avantages
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
TEXTES OFFICIELS
ANNEXES

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