Utilisation des Moustiquaire Imprégnés d’Insecticides et la Survenue du Paludisme

Plus de 41% de la population mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme ;entre 300 et 500 millions de nouvelles infections ou réinfections annuelles. Près de 90% de ces cas surviennent en Afrique subsaharienne et concernent principalement les enfants de moins de 5 ans (WHO, 2003). Le paludisme tue chaque année 1,5 à 2,7millions de personnes dont 1 million d’enfants de moins de 5 ans (Akilimali, 2008). Parmi les multiples stratégies de prévention identifiées, un accent particulier est mis sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII). Son efficacité a été largement démontrée à travers plusieurs études dont les résultats concordants ont conduit l’OMS à les recommander aux pays touchés par le paludisme. Sa promotion a été soutenue par des directives, des déclarations officielles et des messages de sensibilisation afin d’amener les populations à l’utiliser massivement. Le relais communautaire de proximité de ce processus de sensibilisation, repose beaucoup sur les professionnels de santé. Malgré ces actions promotionnelles, l’utilisation de ces moustiquaires se situe en deçà des attentes : en 2006 une couverture de 3% avec une possession de 33%, en 2008 une couverture de 13,5% chez la femme enceinte et de 14,8% chez les enfants âgés de moins de 5 ans (PNLP, 2000-2008) et le paludisme constitue encore un problème majeur de santé publique : morbidité de 50,17% de toutes les causes de morbidité, mortalité hospitalière de 33%. En matière de promotion de la santé, les professionnels de santé ont un rôle essentiel pour favoriser l’utilisation correcte et régulière de ces moustiquaires. Cette promotion s’adresse aux comportements et aux attitudes sur lesquels portera notre étude.

GENERALITES

Définition : 

Le paludisme est une affection due à la présence d’un parasite unicellulaire (protozoaire) du genre Plasmodium à cycle diphasique : cycle a deux hôtes indispensables, l’homme et l’anophèle, son vecteur biologique. Sur plus d’une centaine d’espèces de Plasmodium, seul quatre sont spécifiques à l’homme et peuvent déclencher la maladie sous les formes plus ou moins graves. Ce sont :
– Plasmodium falciparum à l’origine de la fièvre tierce maligne(espèce prédominant et responsable de 90% de la mortalité due au Paludisme) ;
– Plasmodium malariae à l’origine de la fièvre quarte (longévité de 20 à 30 ans
– Plasmodium ovale à l’ origine de la fièvre tierce bénigne avec des rechutes à long terme (2 à 4 ans).
– Plasmodium vivax à l’ origine de la fièvre tierce bénigne avec des rechutes à long terme. L’existence d’une 5ème espèce Plasmodium Knoulesi a été évoqué en Asie (Malaisie, Singapour), depuis 2004 (Singh et al 2004) .

Au Mali
Toutes ces quatre espèces sont rencontrées, (Koita O., 1988) La transmission du parasite à l’homme se fait par la piqûre d’un moustique femelle hématophage du genre Anophèles (Anophèles gambiae Anophèles funestus).

Historique des Moustiquaires Imprégnées

UNE IDEE DATANT DE 1983
En 1983 au Burkina Faso, l’équipe de Pierre Carnevale, de L’ORSTOM(Nommé aujourd’hui Institut de recherche pour le développement, ou IRD), Pressentit qu’une association insecticide- moustiquaire serait utile contre les moustiques et leurs piqûres. Elle procéda à la première imprégnation des moustiquaires dans la ville de Bobo- Dioulasso. Testées en conditions naturelles dans des cases dites expérimentales, ses moustiquaires se sont révélées particulièrement efficaces contre les vecteurs du paludisme en termes de mortalité des moustiques et de réduction du taux de piqûre.

Un nouveau concept était né, mais ce n’est qu’à la fin des années 1990 qu’il affirma vraiment comme un outil prometteur de lutte antipaludique, fort des résultats encourageants de nombreuse études entomologiques épidémiologiques et sociologiques. Cet intérêt croissant pour les moustiquaires imprégnées à plusieurs explications. Une moustiquaire, par elle-même, protège contre les agressions physiques et sonores (piqûres des moustiques et autres arthropodes hématophages, morsure de serpent, gêne ou bruits occasionnés par les mouches, cafards, etc.). Elle ne protège toutefois pas complètement lorsqu’il y a de moindre trou, qu’elle soit déchirée, mal bordée ou tout simplement qu’une partie du corps du dormeur entre en contact avec le tulle pendant le sommeil. L’imprégnation d’insecticide palie ses inconvénients. Les produits retenus sont tous des Pyréthrinoïdes, famille des composés à la fois peu toxiques pour l’homme, efficaces à faible dose, qui ont une action rapide (effet choc), un irritant pour l’insecte et plus ou moins répulsif. Placées à l’intérieur des maisons, les moustiquaires imprégnées de Pyréthrinoïdes peuvent réduire le nombre de moustiques qui pénètrent dans les chambres (effet dissuasif), éviter qu’ils ne piquent à travers la moustiquaire ou ne passent au travers des trous (effet irritant), les inciter à sortir de la maison(sous l’action combinée d’un effet répulsif et irritant), les assommer dès qu’ils sont en contact avec le tulle et, bien étendu, les tuer. L’utilisation de la moustiquaire présente parfois des avantages inattendus, en étant par exemple considérée comme la manifestation d’une promotion sociale, ou encore un lieu d’intimité où l’on aime se réfugier dans les cases familiales. Mais des inconvénients existent aussi. Certaines personnes sont en effet allergiques aux insecticides utilisés, ou intolérantes à la chaleur. Parfois , l’utilisation des moustiquaires à l’encontre de certaines traditions, croyance ou pratiques sociales. Ainsi, la plupart des moustiquaires sont blanches, ce qui à poser des problèmes d’acceptabilité dans quelques sociétés où, par tradition, est de couleur blanche. Au-delà de l’efficacité entomologique des moustiquaires imprégnées d’insecticides, l’expansion de ce moyen de protection doit beaucoup à la recherche entomologique et aux récentes avancées techniques de l’industrie textile et agrochimique.

En effet, les premières moustiquaires imprégnées nécessitaient un traitement manuel. Elles étaient plus relativement chères et faisaient des spécificités culturelles des communautés en termes de couleur, de forme, de taille ou encore de texture. Enfin et surtout, pour rester efficaces, elles devaient être ré-imprégnées régulièrement, au minimum une fois l’an ou après trois lavages consécutifs. Le véritable tournant dans l’histoire de la moustiquaire imprégnée date d’avril 1999 où, pour la première fois, des entomologistes médicaux de l’IRD, sous l’impulsion de Pierre Guillet, et des représentants de l’industrie textile et agrochimique se retrouvèrent autour d’une même table, à Montpellier. C’est à cette occasion que fut introduite l’idée de moustiquaire à imprégnation durable. Les industriels commencèrent à entrevoir l’intérêt commercial de ce concept nouveau. Parallèlement, la nécessite de rendre le produit moins cher, de l’adopter aux préférences des communautés et de définir des normes en terme de qualité et de sécurité (résistance aux lavages, aux déchirements, sécurité au feu etc.).

Une imprégnation durable
Cela a abouti à la commercialisation de moustiquaires satisfaisant à des normes d’efficacité et de sécurité internationalement reconnues. L’OMS, à travers le WHOPES (WHO pesticide evaluation scheme), joue un rôle essentiel dans l’évaluation et le contrôle de qualité de ces techniques nouvelles. Ces moustiquaires sont tissés en polyester, en polyéthylène ou, plus récemment, en polypropylène. Ces deux derniers matériaux étant plus résistants. Elles restent efficace après au moins 20 lavages normalisés et conservent leur efficacité sur le terrain durant trois ans au moins, dans des conditions normales d’utilisation. Ainsi, l’une des moustiquaires imprégnées insecticides recommandées par l’OMS conserve son efficacité pendant cinq à sept années d’utilisation continue sur le terrain en Afrique. Suite à un transfert de technologie facilité par l’OMS, cette moustiquaire est désormais produite en Tanzanie, la capacité reproduction actuel étant de 8,5 millions d’unîtes par an [9]. Au -delà de l’efficacité sans cesse améliorée des moustiquaires contre les moustiques, quel est leur impact réel sur le paludisme ?

Il importe d’abord de savoir que ces moustiquaires, agissent à deux niveaux. Au niveau individuel, elle protège l’utilisateur contre les piqûres de moustiques. Au niveau de la communauté tout entière, elles tuent suffisamment de moustiques pour diminuer le nombre de piqûres chez les personnes non protégées. Cet effet des moustiquaires imprégnées sur les populations de moustiques vecteurs ne peut toutefois se manifester que si la majorité (80 pour cent au moins) des personnes de la communauté ciblée les utilise. L’effet létal de l’insecticide se traduit par un rajeunissement de la population de moustiques vecteur et, en conséquence, par une diminution particulière du comportement de piqûres de l’insecte vecteur(certains moustiques ne piquent préférentiellement qu’en fin de soirée, d’autres au milieu de la nuit, d’autres encore au lever du jour). Toutefois, les résultats restent cohérents et l’on admet que les moustiquaires imprégnées réduisent d’environ 50 pourcent la fréquence des accès palustres et environ 20 pour cent de la mortalité générale infanto- juvénile. Le bénéfice anti paludique des moustiquaires imprégnées avait été débattu à la fin des années 1990. Des chercheurs avaient estimé qu’en zone de forte transmission, là où le paludisme est stable, une réduction même importante de la transmission du Plasmodium falciparum (la plus pathogène) ne pouvait durablement réduire la mortalité palustre, (14) ; elle pouvait tout au plus la  différer. Selon ces chercheurs, la diminution du nombre de piqûres retardait l’acquisition de l’immunité chez les enfants de moins de cinq ans, et cela devait théoriquement se traduire par un décalage de la mortalité vers les tranches d’âge plus élevées. Plus de 80 essais réalisés par le monde ont toutefois montré que les moustiquaires imprégnées réduisaient sur de long terme et de manière substantielle le fardeau du paludisme, et ce qu’elle que soient l’intensité de la transmission, sa répartition dans le temps et l’espèce de Plasmodium impliquée, [28]. Les dernières générations de moustiquaires imprégnées, à longue durée d’action, apparaissent donc comme un outil de lutte à la fois efficace contre le paludisme et adapté aux attentes des populations. Ces avantages pourraient être remis en cause par la résistance croissante des moustiques aux insecticides, en particulier aux Pyréthrinoïdes. Il a été toutefois démontré que des moustiques résistants étaient moins sensibles à l’effet irritant des Pyréthrinoïdes et de ce fait, restaient plus longtemps en contact avec la moustiquaire et absorbaient ainsi davantage d’insecticides. Par phénomène compensatoire, les taux de mortalité chez les moustiques résistants pouvaient se révéler identiques ou presque à ceux des moustiques sensibles.

Surmonter les résistances
En 2005, une étude épidémiologique, réalisé en Côte d’Ivoire par Mari Clair Henry et ses collègues, confirmait que les moustiquaires imprégnées conservaient toute leur efficacité protectrice contre les moustiques très résistants aux Pyréthrinoïdes [18]. Toutefois une étude publiée en 2007, réalisée au Bénin par Mark Rowland et ses collègues, indique une diminution d’efficacité des moustiquaires imprégnées, [28]. La question reste donc en suspens. Heureusement, les scientifiques n’ont pas attendu qu’elle soit élucidée pour rechercher des stratégies contrecarrant les effets de la résistance et de sa progression. Les insecticides de remplacement étant peu nombreux, il est très difficile de trouver des composés ayant des caractéristiques similaires à celles des pyréthrinoïdes. Parmi les pistes de recherche, l’IRD expérimente une stratégie fondée des produits répulsifs seuls ou associés à un insecticide non pyréthrinoïde. Une telle association permet d’obtenir les mêmes effets que les pyréthrinoïdes. L’IRD a déposé un brevet et, afin de tester le bien fondé de cette approche, vient de mettre en place au Burkina Faso une évaluation dans des cases expérimentales, [4]. L’industrie commence à s’intéresser à cette méthode en élaborant des formulations micro- encapsulées de répulsifs et d’insecticide non pyréthrinoïdes (cas de la société Française Biosynthis) ou encore en expérimentant des moustiquaires à longue dure d’efficacité traitées avec des associations de pyréthrinoïdes et de produits , nommés synergistes, qui inhibent les enzymes de détoxification des insectes (cas de la société Danoise Vestergaard Frandsen), [9] Les campagnes de distribution massive récemment réalisées dans plusieurs pays africains ont permis d’obtenir en peu de temps une couverture élevée et une répartition équitable des moustiquaires. les résultats en terme de réduction du paludisme ont même dépassé les espérances avec, comme déjà indiqué, des réductions importantes de l’incidence des fièvres palustres (de l’ordre de 50 pour cent), et de la mortalité générale infantile (environ 20 pour cent)(3).

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Table des matières

1. INTRODUCTION
Hypothèses
Objectifs
Objectif général
Objectifs spécifiques
2. GENERALITES
Définition
2.2- Historique des Moustiquaires Imprégnées
Généralités sur la clinique du paludisme
Accès palustre simple
2.3.3 Paludisme viscéral évolutif
2.3.4-Fièvre bilieuse hémoglobinurique
Diagnostic du paludisme : il est d’abord
Clinique
Biologique
Goutte Epaisse (G.E)
Frottis mince (FM) : permet
Tests de détection rapide
Lutte anti paludique
3. Démarche méthodologique
Type d’étude
Lieu d’étude
Période d’étude
Présentation de la zone d’étude
3.4.1 Présentation géographique de la commune III
3.4.2. Historique du Quartier de Samé
3.5- Population d’étude et échantillonnage
3.5.1. Critères d’inclusion
3.5.2.Critères de non inclusion
Considérations éthiques
Technique et instrument de collecte des données
Traitement et analyse des données
4. Résultats
RESULTATS GLOBAUX
5. Commentaires et discussion
Approche méthodologique
Les caractéristiques sociodémographiques
Tranche d’âge et de sexe
.2.Milieu de résidence
Ethnie
Statut matrimonial
Utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide
Survenue du paludisme au sein des ménages
Limites de notre étude
6. Conclusion et recommandations
Conclusion
Recommandations
7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
8.FICHE SIGNALETIQUE

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