Echolocation
ย ย ย ย ย ย De par sa spรฉcificitรฉ propre aux chauves-souris, le systรจme dโรฉcholocation des chauves-souris, dรฉcouvert dans les annรฉes 30 suscite un aperรงu particulier de sa technique. Au fait, les chauves-souris trouvent leur chemin et localisent leur proie ร lโaide de leurs cris ร haute frรฉquence ou ultrasons. Les chauves-souris รฉmettent ces impulsions ultrasoniques et les orientent en รฉcoutant les รฉchos de renvoi (Russ et al., 2003). Cette capacitรฉ de voler dans lโobscuritรฉ constitue sa diffรฉrence avec les autres mammifรจres. Grรขce ร lโรฉcholocation, les chauves-souris peuvent exploiter une ressource de proies, ร laquelle les autres animaux ne peuvent pas accรฉder. Les cris donnent lโinformation ร lโauditeur au sujet du type dโhabitat dans lequel la chauves-souris fourrage, et aussi, en รฉcoutant lโordre des appels, prรฉcisรฉment au moment auquel il attrape lโinsecte. Ces cris peuvent รชtre classรฉs en deux groupes, un passage ou phase de recherche et une sรฉquence de chasse (respectivement ยซ bat pass ยป et ยซ feeding buzz ยป en anglais). En outre, il y a des cris de chauves-souris, qui sont utilisรฉs pour communiquer avec dโautres chauves-souris. Un passage ou phase de recherche est caractรฉrisรฉ par une sรฉquence de pulsations identiques entre elles et espacรฉes par le mรชme laps de temps, que la chauve-souris utilise dans ses dรฉplacements ou pour rechercher la prรฉsence dโinsectes. Une sรฉquence de chasse se distingue par une augmentation du taux de pulsations. Plus la chauve-souris sโapproche de lโinsecte Il se produit plus de pulsations pour recevoir lโinformation ร temps, jusquโร lโatteinte de la proie. On observe alors une diminution de la durรฉe du cri et une diminution du temps de latence entre deux cris (Russ, 1999). Une des raisons fondamentales pour laquelle les chauves-souris utilisent les ultrasons est la taille des insectes. Lโintensitรฉ de lโรฉcho tombe rapidement si la longueur dโonde รฉmise est plus grande que la largeur de lโinsecte. La connaissance รฉcologique de ces mammifรจres tout en รฉvitant une quelconque perturbation a รฉtรฉ รฉtoffรฉe par des รฉtudes ร lโaide de dรฉtecteurs dโultrasons (ยซ bat detector ยป en anglais).
Mรฉthode Hรฉtรฉrodyne
ย ย ย ย ย ย ย Cette mรฉthode convertit les ultrasons en temps rรฉel et permet de localiser les chauve-souris sur le terrain et ensuite, de dรฉterminer approximativement la frรฉquence dโรฉmission de ces derniรจres en variant la frรฉquence jusquโร atteindre le point dโรฉnergie maximum, spรฉcifique de chaque espรจce (Hooper 1969 ; Ahlรจn 1980-81 ; 1990). Il se trouve pratiquement impossible la distinction entre espรจces รฉmettant ร des frรฉquences proches, alors que la connaissance de la frรฉquence dโรฉmission permet de placer la chauve-souris รฉcoutรฉe dans une certaine catรฉgorie. La frรฉquence dโรฉmission est corrรฉlรฉe nรฉgativement avec la taille et la morphologie de la chauve-souris (Heller et Helversen, 1989 ; Barclay et Brigham, 1991). Cette mรฉthode prรฉsente certains avantages. Elle est facile ร manipuler et est la plus sensible. Ses inconvรฉnients sont dus ร la dรฉtection et la transformation limitรฉes seulement ร une petite portion de la gamme de frรฉquence approximative de cris ultrasoniques. En fait, cette mรฉthode ne permet pas un enregistrement de ces cris donc elle prรฉsente certes des lacunes sur lโidentification des espรจces. Cependant, elle aide ร localiser leurs habitats ou zones dโactivitรฉs dans les lisiรจres. De plus, lโhรฉtรฉrodyne fonctionne dans un intervalle de frรฉquences bien limitรฉ, les chauvessouris en dehors de celui-ci ne sont pas dรฉtectรฉes (Petterson, 1993).
Influence de la distance ร la lisiรจre sur les activitรฉs des Microchiroptรจres
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Un test de diffรฉrence de lโactivitรฉ des Microchiroptรจres selon la distance de la lisiรจre a รฉtรฉ rรฉalisรฉ. Les donnรฉes de base du test sont celles collectรฉes aux lisiรจres, ร 50 M et ร 150 M de celles-ci cโest-ร -dire ร la savane. Dโaprรจs ce test, les activitรฉs de Microchiroptรจres varient fort significativement avec la distance de la lisiรจre (Kruskall-Wallis, p=0.002, H=20.18), ce qui correspond ร la figure 9. Lโactivitรฉ des chauves- souris, est trรจs รฉlevรฉe dans lโensemble des fragments de forรชt, existe ร la lisiรจre et est nulle ร la savane. Ceci pourrait รชtre dรป au fait quโil y a des espรจces qui ne sortent pas de la forรชt. Il y a lieu de mentionner quโil existerait une surestimation de lโactivitรฉ en forรชt de fragments du fait que lโรฉtude y a รฉtรฉ menรฉe en deux saisons. Comme mentionnรฉes au tableau 1, les tailles de ces fragments H, E, D, B, C, F, G et A sont respectivement 0,2ha, 0,3ha, 0,5ha, 2,0ha, 3,2ha, 30,0ha, 130,0ha et 1250,0 ha La lisiรจre pourrait servir dโendroit de chasse pour les chauves-souris, de faรงon intensive, ร 0 mรจtre de la lisiรจre et trรจs peu ร 50 mรจtres de la lisiรจre ร lโextรฉrieur de la forรชt.
Relation de la vitesse du vent avec la distance de la lisiรจre
ย ย ย ย ย ย ย ย ย A chaque point dโรฉcoute, les donnรฉes marquant la vitesse du vent ont รฉtรฉ collectรฉes, ร lโaide dโun aรฉromรจtre qui affiche en mรจtre par seconde (m/s) la vitesse maximale du vent et sa vitesse moyenne. Lโintensitรฉ du vent varie significativement par rapport ร la distance ร la lisiรจre de forรชt (Anova, F=23.52, p=0.0001) et est plus รฉlevรฉe ร 150 mรจtres. Ceci correspond ร la figure 19, qui montre que :
– A la lisiรจre, la vitesse maximale du vent est, en moyenne, de lโordre de 1 m/sec ร la lisiรจre pour une vitesse moyenne de 0,5 m/s pendant cinq minutes de mesures de la vitesse du vent sur chaque point dโรฉcoute.
– A 50 mรจtres de la lisiรจre, la vitesse maximale du vent est, en moyenne, 2 m/s pour une vitesse moyenne de 1,2 m/s.
– A 150 mรจtres de la lisiรจre, la vitesse maximale du vent est de 3 m/s pour une vitesse moyenne de 2m/s.
On peut en conclure que le vent est faible ร la lisiรจre oรน lโon enregistre plus dโactivitรฉ, dโune part, de chauve-souris et plus dโinsectes, dโautre part par rapport ร la savane oรน le vent est fort.
Morphologie et รฉcholocation
ย ย ย ย ย ย ย ย ย A dรฉfaut des captures de chauves-souris dans la prรฉsente รฉtude des activitรฉs des Microchiroptรจres sur les lisiรจres, lโon ne pourrait identifier, avec prรฉcision, les espรจces y ayant รฉtรฉ enregistrรฉes. Sinon, on aurait pu pousser lโรฉtude par le truchement des mensurations, lesquelles ont รฉtรฉ opรฉrรฉes sur les espรจces capturรฉes ร la grotte dans le cadre de lโรฉtude de Andriamanandratra (2004). Cependant, il semble opportun de se pencher sur la liaison de lโรฉcholocation avec la morphologie des espรจces de chauves-souris qui sont susceptibles dโutiliser les lisiรจres pour leur recherche de nourriture. De nombreux facteurs jouent un rรดle dans le comportement des chauves-souris, ร des importances diffรฉrentes selon les milieux et les espรจces. La morphologie qui en est une est fondรฉe sur le rapport longueur avant-bras et poids, avec lequel, pourrait รชtre estimรฉe la manoeuvrabilitรฉ dโune espรจce (Bidaud 2004). Des รฉtudes qui ont รฉtรฉ aussi effectuรฉes sur la relation entre lโhabitat, la largeur de lโaile, lโรฉmergence et lโรฉcholocation (Neuweiler 2000 ; Ransome 1990) ont donnรฉ des indications relatant lโinfluence de la morphologie des chauves-souris sur les aptitudes de celles-ci de survoler les lisiรจres. En fait, les espรจces de chauve-souris ร petites ailes et qui รฉmettent une รฉcholocation ร une frรฉquence entre 30-80 kHz sont celles aux longues oreilles et moustachรฉes, telles que Myotis goudoti appartenant ร la famille de Vespertilionidae. Ces espรจces volent dans un habitat fermรฉ, donc dans les forรชts. Les autres espรจces de la famille de Vespertilionidae, qui รฉmettent des cris ร des frรฉquences dโรฉcholocation de 50-60 kHz, sont celles telles que Pipistrellus et Miniopterus. Elles volent dans les lisiรจres de forรชts. Les espรจces ร longues ailes et qui รฉmettent des frรฉquences infรฉrieures ร 30 kHz volent dans les endroits ouverts. Ces espรจces appartiennent ร la famille des Molossidae. Lโรฉtude permettrait dโaffirmer que des espรจces de famille Vespertilionidae ont รฉtรฉ relevรฉes dans les lisiรจres de la Rรฉserve Spรฉciale dโAmbohitantely. Elle est confirmรฉe avec les rรฉsultats de lโรฉtude de Rakotondramanana (2004) dans les fragments et de celle de Andriamanandratra (2004) ayant procรฉdรฉ aux captures ร la grotte, lesquelles รฉtudes ont รฉtรฉ effectuรฉes pour les mรชmes pรฉriodes de terrain ร Ambohitantely.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : ETAT DE CONNAISSANCES
I. GENERALITES SUR LE MILIEU DโETUDE
1. Contexte
2. Situation gรฉographique
3. Climat
4. Gรฉologie et sols
5. Hydrographie
6. Vรฉgรฉtation
7. Milieu humain
8. La flore
9. La faune
II. CARACTERES GENERAUX DES MICROCHIROPTERES
1. Taxonomie
2. Particularitรฉs biologiques et adaptations
3. Habitats des Microchiroptรจres de Madagascar
4. Echolocation
III. ECHANTILLONNAGE DES INSECTES
PARTIE II : METHODOLOGIE
I : CALENDRIER DE TRAVAIL ET CHOIX DU SITE DโETUDE
II. METHODES DโOBSERVATION DIRECTE
1 : Observation et enregistrement des activitรฉs des Microchiroptรจres sur terrain
2. Observation et capture des insectes
3. Tempรฉrature et vitesse du vent
4. Identification des insectes
III. ANALYSE STATISTIQUE
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. LES MICROCHIROPTERES PRESENTS A AMBOHITANTELY ET LEURS ACTIVITESย
1- Familles probables
2- Horaires dโactivitรฉ des Microchiroptรจres
II- INFLUENCE DE LA DISTANCE A LA LISIERE SUR LES ACTIVITES DES MICROCHIROPTERES
Influence de la distance sur les activitรฉs (selon les frรฉquences des cris)
III- INFLUENCE DE LโABONDANCE DES INSECTES SUR LES ACTIVITES DES MICROCHIROPTERES
1-Abondance des insectes selon la distance ร la lisiรจre
2-Activitรฉ des Microchiroptรจres selon lโabondance des insectes
IV-INFLUENCE DE LโINTENSITE DU VENT SUR LES ACTIVITES DES MICROCHIROPTERESย
1. Relation de la vitesse du vent avec la distance de la lisiรจre
2. Relation de la vitesse du vent et de lโabondance des insectes
PARTIE IV : DISCUSSIONS
I. ACTIVITES DES MICROCHIROPTERES
II. ABONDANCE DE LA NOURRITURE DANS LA LISIERE
III. VENT DANS LA LISIERE
IV. STRUCTURES LINEAIRES DE FORET
V. PREDATION
VI. MORPHOLOGIE ET ECHOLOCATION
PARTIE V : RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
I. STRATEGIES DEVELOPPEES
II. AXES DโORIENTATION
1. Ecologie
2. Conservation des Microchiroptรจres
III. OBJECTIFS DE CONSERVATION
a) Ecologie des Microchiroptรจres
IV. MESURES STRATEGIQUES DE MISE EN ลUVRE
V. CONCLUSION
CONCLUSION
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