Un réseau hydrographique dense
La zone d’étude dispose d’un un réseau hydrographique très dense. Elle est sillonnée par de nombreux vallons encaissés et des cours d’eau qui sont souvent entrecoupés par des cascades. L’Onive, une rivière prenant sa source dans le massif de l’Ankaratra et coulant d’Ouest en Est, constitue le principal cours d’eau de ce secteur. Ses affluents sont entre autres, en rive droite : Antenina, Sahandrazana, Andranovola et Befotaka ; en rive gauche : Vatateza, Sahaorina, Sahavalanina. L’Onive a une couleur jaune (cf. photo n° 01). Selon les paysans, cette couleur est due à l’exploitation aurifère. Or, scientifiquement, elle s’explique par le fait que ce cours d’eau traverse la zone de démantèlement des “ ankaratrites ”. Les fortes pluies provoquent la montée rapide des eaux, allant jusqu’à dévaster les cultures de berge lors de la période estivale, surtout durant le passage des cyclones. L’inondation est une des principales contraintes à l’intensification de la riziculture irriguée, car les paysans évitent les investissements à haut risque. Cependant, l’abondance de l’eau constitue un atout pour cette zone : elle favorise les cultures et la régénération du couvert végétal.
La forêt primaire
La formation primaire présente 3 strates :
– La strate supérieure renferme de grands arbres de diamètre supérieur à 40 cm et culminant à 20 ou 25 m. Elle est dominée par les genres Tambourissa, Weinnmania, Eugénia, Ocotea, Ravensara, Canarium, Dalbergia et Podocarpus.
– La strate moyenne présente des Cyathea, quelques Pandanus et de nombreuses composées et Rubiacées.
– La strate inférieure est formée d’un tapis discontinu de graminées, de mousses, et des régénérations des arbres de la strate supérieure.
La forêt primaire couvre environ les 2/3 de la superficie totale du secteur étudié, soit 74,10% ou 3051,53ha. Cependant, la forte dynamique du défrichement dans cette zone conduira à sa succession par des formations secondaires ou “ Savoka ”.
La pauvreté, facteur de blocage pour la gestion durable des ressources naturelles
La paupérisation de la communauté paysanne handicape la gestion pérenne des ressources naturelles. La pauvreté frappe la grande majorité des habitants d’Antenina. Ils connaissent à la fois la malnutrition et la sousnutrition. Ce contexte difficile, contraint les paysans à exploiter au maximum les ressources naturelles (Projet Terre -Tany/BEMA n°03,1996-1997). Nous pouvons prendre comme exemple le recul permanent de la forêt primaire à Ambinanin’Antenina et à Sahandrazana (cf. photo n°16), suite à la pratique du ‘’tavy’’. D’une manière générale, nous pouvons parler d’une « surexploitation» de la biomasse, car « l’intensité d’exploitation de la ressource végétale dépasse sa capacité de régénération » (Projet Terre –Tany / BEMA n°03,1996-1997). En réalité, le souci d’autosuffisance empêche ces habitants de réfléchir sur la notion de durabilité ; plus précisément, à la gestion plus durable de la “ biomasse ”. Ils sont entièrement conscients des effets négatifs découlant de leurs activités sur le milieu naturel, mais ils n’ont pas le choix. En fait, l’objectif des paysans est d’assurer la subsistance de leurs familles avec la moindre charge de travail possible (De Rouw,1991). Ainsi, la paupérisation de la grande masse paysanne constitue un obstacle à l’utilisation plus durable des ressources naturelles dans cette région. La pauvreté est un phénomène complexe, la défaillance des infrastructures figure l’une parmi ses nombreuses causes.
Absence du centre sanitaire
L’infrastructure sanitaire est inconnue dans ce fokontany. En cas de maladie grave, les habitants sont contraints de se rendre au C.S.B 13 de Belanitra, à environ huit heures de marche depuis Antenina ou de rejoindre Ambohitompoina. Ils s’organisent et se déplacent en groupe de cinq à six personnes pour assurer le transport du patient, en se munissant de vivres pour la période d’hospitalisation. Mais la population fréquente rarement ce centre sanitaire. La raison réside dans le fait que leur pouvoir d’achat est faible par rapport au coût du traitement. L’économie des ménages ne permet pas de dégager une épargne suffisante pour affronter de tels problèmes. Pour faire face à ce genre de situation, les paysans sont obligés d’écouler à bas prix une partie de leur production (RABESANDRATANA. P, 1995). Souvent, ils se contentent de l’utilisation des plantes médicinales locales pour traiter les maladies. Nombreuses sont les femmes enceintes qui fréquentent les “ renin-jaza ” pour l’accouchement. Si telle est la situation sur le plan sanitaire, quelle est la réalité sur l’infrastructure scolaire ?
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE EXISTANT DANS LE FOKONTANY D’ANTENINA
Chapitre I : UN MILIEU NATUREL CONTRAIGNANT
I.1 Localisation géographique et administrative
I.2 Aperçu géologique
I.3 Un relief accidenté
I.4 Prédominance des sols à faible valeur agronomique
I.5 Un climat tropical humide de moyenne altitude
I.6 Un réseau hydrographique dense
I.7 La végétation : Forêt à étage de moyenne altitude
I.7.1 La forêt primaire
I.7.2 Les formations secondaires
a) Savoka homogènes
b) Savoka mixte
I.8 Une grande variété faunistique
I.8.1 L’avifaune
I.8.2 La faune entomologique
I.8.3 Les rongeurs
I.8.4 Les lémuriens
I.8.5 Des mammifères insectivores
I.8.6 Des carnivores
I.8.7 Les sangliers
Chapitre II : L’ETAT ACTUEL DE LA POPULATION
II.1 Origine de la population
II.2 Une démographie galopante
II.3 Une population mal nourrie
II.4 Une zone à faible circulation monétaire
II.5 La pauvreté, facteur de blocage pour la gestion durable des ressources naturelles
Chapitre III : UN PROBLEME D’INFRASTRUCTURE
III.1 Une région enclavée
III.2 Absence du centre sanitaire
III.3 Faiblesse de l’infrastructure scolaire
III.4 Une faible infrastructure administrative
DEUXIEME PARTIE : UNE PRESSION INTENSE SUR LES RESSOURCES NATURELLES ET LES STRATEGIES PAYSANNES
Chapitre I : PERSISTANCE DES ACTIVITES TRADITIONNELLES
I.1 Grande occupation spatiale du ‘’Tavy’’
I.1.1 Généralités sur le ‘’Tavy’’
I.1.2 Le ‘’Tavy’’ dans le terroir d’Antenina
a) Le choix de parcelle
b) Les espèces indicatrices de fertilité et de non-fertilité évoquées par l’expérience paysanne
c) Organisation et répartition spatiale des cultures vivrières
d) La mobilité spatiale du ‘’Tavy’’
e) Le rapport entre l’accroissement démographique et l’extension spatiale du ‘’Tavy’’
f) La persistance du ‘’Tavy’’
I.1.3 Un élevage extensif
a) L’élevage bovin
b) L’élevage porcin
c) L’élevage avicole
I.1.4 La pêche traditionnelle
I.1.5 L’artisanat
Chapitre II : UNE DEFORESTATION MASSIVE
II.1 Les feux de forêt
II.2 L’exploitation illicite des bois
II.3 Bois de chauffe
II.4 Mode d’appropriation foncière
Chapitre III : LES IMPACTS DES PRESSIONS ANTHROPIQUES SUR LES RESSOURCES NATURELLES
III.1 L’évolution régressive de la couverture végétale
III.2 Dégradation du sol
III.3 Conséquences de la jachère raccourcie
III.4 Les effets écologiques du feu
Chapitre IV STRATEGIES AVANCEES PAR LES OCCUPANTS
IV.1 Le développement du travail journalier
IV.2 La fabrication de toaka gasy
IV.2.1 Le marché de ‘’toaka gasy ’’ d’Ambatoharanana
IV.2.2 Le marché d’Alatsinainy de Belanitra
IV.3 L’orpaillage
IV.4 Tentative de Riziculture inondée
PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES ABREVIATIONS
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