Utilisation de l’électrophorèse capillaire et de la chromatographie sur couche mince

Véritable enjeu de santé publique, la douleur et l’inflammation constituent le premier motif de consultation chez le médecin et de conseil pour le pharmacien. Ce sont des symptômes importants, non seulement par leur caractère rapidement insupportable pour lequel le malade se plaindra et cherchera à être soulagé. A cet effet, il est mis à la disposition du praticien différentes classes d’antalgiques. Parmi elles, les analgésiques appelés non morphiniques que sont le paracétamol et les Anti inflammatoires Non Stéroïdiens(AINS). Le paracétamol et l’ibuprofène un AINS font partie, sans doute, des molécules les plus utilisées aussi bien en automédication qu’en prescription dans des syndromes aigus ou des affections chroniques. Avec l’ampleur de la contrebande de produits pharmaceutiques, une partie de la population peut accéder à des médicaments de qualité inférieure ou contrefaits. Cette contrefaçon peut concerner les médicaments de marque déposée comme les produits génériques. Selon la FDA (Food and Drug Administration) des Etats Unis, les contrefaçons représentent 10% du marché mondial des médicaments. Le phénomène touche à la fois les pays industrialisés et les pays en développement où 25% des médicaments consommés sont des contrefaçons ou des produits de qualité inférieure [9]. Au Sénégal, nous constatons que la ville de Touba et « keurserigne bi » à Dakar occupent une partie importante du secteur informel. D’autres études l’ont confirmé [12]. L’utilisation régulière de médicaments de qualité inférieure ou contrefaits entraîne un échec thérapeutique ou favorise l’apparition d’une résistance ; mais, dans bien des cas, elle peut être mortelle.

PRESENTATION GENERALE DU PARACETAMOL ET DE L’IBUPROFENE

Paracétamol

Le paracétamol encore appelé acétaminophène fait partie, selon la classification de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) des antalgiques de palier 1. C’est un analgésique (contre la douleur) et un antipyrétique (contre la fièvre) de première intention du fait de son efficacité et de sa plus grande innocuité.

Structure

Le paracétamol est au point de vue chimique une molécule simple, le paraacétamido-phénol. C’est un dérivé de l’acétanilide, le plus ancien des antalgiques non morphiniques (1856) et donc un dérivé de laphénacétine retirée du marché après la découverte de sa toxicité rénale majeure en traitement chronique.

Propriétés physico-chimiques
Le paracétamol se présente sous forme de poudre cristalline blanche, inodore et de saveur amère. Il est assez soluble dans l’eau, très peu dans les graisses, l’éther et le chloroforme. Il est soluble dans l’alcool [6,8]. C’est un acide faible. Le paracétamol reste stable en solution aqueuse et à l’état sec (sauf en milieu très alcalin), pendant 5ansdans les conditions normales de stockage, (15à 25°C) à l’abri de la lumière. C’est un acide faible par sa fonction phénol qui lui confère un pKa de 9,5 à 25°C.

Mécanisme d’action
L’utilisation du paracétamol en thérapeutique pour ses propriétés antalgiques et antipyrétiques remonte à plus d’un siècle, néanmoins son mécanisme d’action reste toujours mal connu. C’est un faible inhibiteur de la cyclo-oxygénase (isoforme 1 et 2). L’existence d’une isoforme COX 3, considérée comme sensible au paracétamol, est discutée. Par ailleurs, des travaux déjà anciens de Flower et Van [5,8]ont démontré que le paracétamol possède un effet inhibiteur modeste des cyclo- oxygénases périphériques alors que les enzymes centrales seraient plus fortement inhibées. Contrairement aux AINS le paracétamol n’inhibe pas significativement les prostaglandines. D’autres travaux évoquent un mécanisme d’action centrale impliquant le système sérotoninergique.

Propriétés pharmacocinétiques 

Comme il a été évoqué précédemment, le paracétamol se présente, quand il est administré par voie orale, sous forme ionisée au niveau de l’estomac et de l’intestin grêle. Ainsi, le paracétamol est rapidement et presque totalement résorbé au niveau de l’intestin grêle par diffusion passive [8,9]. Sa concentration maximale est atteinte au bout d’une demi-heure après administration [6,9]. Cette latence se prolonge lorsque la vidange gastrique est retardée par la prise d’aliments ou de médicaments atropiniques ou morphiniques. Il existe un effet de premier passage hépatique et la biodisponibilité systémique est d’environ 80 à 90%. La forme soluble (solution, comprimés effervescents) est absorbée plus rapidement que la forme solide. La résorption rectale est plus lente comparée à celle de la voie orale [8,9]. Le paracétamol se répartit dans l’eau totale de l’organisme (excepté dans les graisses du fait de sa faible liposolubilité) [6,8]. Il traverse la barrière foetoplacentaire grâce à sa faible masse moléculaire et passe dans le lait. Toutefois, les quantités excrétées dans le lait sont inférieures à 2 % de la quantité ingérée, c’est pour cela que le paracétamol n’est pas déconseillé au cours de l’allaitement. Le paracétamol ne se lie pratiquement pas aux protéines plasmatiques aux concentrations thérapeutiques.

Le paracétamol est métabolisé par les enzymes microsomiales hépatiques :
– 80 % est conjugué avec l’acide glucuronique (et accessoirement l’acide sulfurique). Les conjugués sont inactifs et éliminés dans les urines ;
– le reste est oxydé en radicaux actifs intermédiaires. Normalement, ceux-ci sont immédiatement conjugués avec le glutathion et ainsi neutralisés.

L’élimination du paracétamol est essentiellement urinaire : 90 % de la dose ingérée est éliminée par le rein en 24 heures, principalement sous forme glucuro et sulfoconjuguée et moins de 5 % est éliminé sous forme de paracétamol inchangé. La demi-vie d’élimination est d’environ deux heures.

Utilisations et indications 

Le paracétamol est présent dans de très nombreux médicaments, seul ou associé à d’autres principes actifs. Il n’est pas listé et est donc en vente libre. Le paracétamol est utilisé par voie orale (comprimé, effervescent ou non, poudre, soluté buvable), rectale (suppositoires) et intraveineuse. Selon la pharmacopée de différents pays, on trouve des chiffres contradictoires pour ses posologies, plus particulièrement pour les posologies infantiles. En France, la recommandation est de :
– Adultes : 500 mg à 1 g par prise, à renouveler en respectant un intervalle minimum de 4 heures. Il n’est généralement pas nécessaire de dépasser la dose de 3 g par jour chez l’adulte. Toutefois, exceptionnellement, la dose maximale peut atteindre 4 g par jour.
– Enfant : La posologie infantile, généralement admise, est de 50 mg/kg/jour ; en France, il est recommandé une posologie de 20 à 30 mg/kg/jour ; la Pharmacopée britannique autorise une dose de 65 mg/kg/jour. La pharmacopée des Etats Unis et de la République Fédérale d’Allemagne préconisent aussi des posologies plus importantes que celles figurant dans la pharmacopée française Xème édition.

En thérapeutique, le paracétamol est utilisé principalement pour ses deux propriétés, antalgique et antipyrétique, comparables à celles de l’aspirine. Mais, contrairement à ce dernier le paracétamol est dénué d’activité anti inflammatoire. Ainsi les douleurs et les hyperthermies sont les deux principales indications du paracétamol :

– Traitement symptomatique des douleurs aigues et chroniques : Le paracétamol est utilisé principalement dans le traitement symptomatique des douleurs d’intensité légère à modérée. Il s’agit d’un antalgique de palier 1 selon la classification de l’OMS. Il peut être utilisé en association avec d’autres antalgiques de palier 2 (codéine, dextropropoxyphène, tramadol) pour les douleurs modérées à intenses. Pour les douleurs intenses ou rebelles, le paracétamol est utilisé en association avec un médicament analgésique de palier 3. Le paracétamol est très efficace dans les douleurs postopératoires, dentaires, d’origine gynécologiques, les céphalées y compris pendant la grossesse.
– Traitement symptomatique de la fièvre : La fièvre est un symptôme observé au cours de multiples pathologies infectieuses et inflammatoires. Elle peut occasionner des convulsions hyperthermiques, que le paracétamol préviendrait fort bien, en particulier chez les enfants (absence de risque de syndrome de REYES). Ainsi, le paracétamol est utilisé en traitement symptomatique et constitue l’antipyrétique de première intention [6, 8]. Il faut noter que l’efficacité du paracétamol n’est réelle qu’en complément du traitement étiologique de l’hyperthermie.

Le paracétamol est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité qui est rare, d’insuffisance hépatocellulaire sévère, qui entraine une augmentation de la demivie d’élimination du paracétamol, de porphyrie. En cas d’insuffisance rénale les prises nécessitent un espacement d’au moins 8h.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. PRESENTATION GENERALE DU PARACETAMOL ET DE L’IBUPROFENE
I.1. Paracétamol
I.1.1. Structure
I.1.2. Propriétés physico-chimiques
I.1.3. Synthèse du paracétamol
I.1.4. Mécanisme d’action
I.1.5. Propriétés pharmacocinétiques
I.1.6. Utilisations et indications
I.1.7. Effets indésirables
I.2. Ibuprofène
I.2.1. Structure
I.2.2. Propriétés physico-chimiques
I.2.3. Synthèse
I.2.4. Mécanisme d’action
I.2.5. Propriétés pharmacocinétiques
I.2.6. Utilisations thérapeutiques
I.2.7. Effets indésirables
II. NOTIONS DE QUALITE DES MEDICAMENTS
II.1. Médicament
II.1.1. Définition
II.1.2. Spécialité pharmaceutique
II.1.3. Médicament générique
II.1.4. Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)
II.2. Qualité
II.2.1. Définition
II.2.2. Assurance Qualité
II.3. Critères de Qualité d’un médicament
II.4. Evaluation de la Qualité
II.5. Importance du contrôle
III. METHODES D’ANALYSE DU PARACETAMOL ET DE L’IBUPROFENE
III.1. Méthodes chromatographiques
III.1.1. Principe général
III.1.2. Chromatographie liquide haute performance (CLHP)
III.1.2.1. Description
III.1.2.2. Appareillage et fonctionnement
III.1.3. Chromatographie sur couche mince(CCM)
III.1.3.1. Description
III.1.3.2. Appareillage
III.2. Electrophorèse capillaire(EC)
III.2.1. Principe et fonctionnement
III.2.2. Appareillage
III.2.3. Migration électrophorétique
III.2.4. Flux électro-osmotique (feo)
III.2.5. Mobilité apparente
III.2.6. Les différents modes de séparation en EC
III.2.6.1. Electrophorèse capillaire de zone (CZE)
III.2.6.2. Electrophorèse capillaire électrocinétique micellaire (MEKC)
III.2.6.3. Electrophorèse capillaire sur gel
III.2.6.4. Electrophorèse à focalisation isoélectrique
III.2.7. Caractéristique de la méthode
III.2.7.1. Avantages
III.2.7.2. Les limites
IV. LA VALIDATION D’UNE METHODE ANALYTIQUE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. PRESENTATION DU TRAVAIL
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Objectif général de l’étude
I.3. Objectifs spécifiques
II. MATERIEL
II.1. Matériel de laboratoire
II.1.1. Appareil d’électrophorèse capillaire
II.1.2. Petit matériel
II.1.3. Verrerie
II.2. Réactifs utilisés
III. METHODES DE DOSAGE
III.1. Méthode de dosage du paracétamol
III.1.1. Mise au point d’un protocole de dosage du paracétamol
III.1.1.1. La sélectivité
III.1.1.2. La linéarité
III.1.1.3. L’exactitude ou justesse
III.1.1.4. La fidélité
III.1.1.5. Limite de détection
III.1.1.6. Limite de quantification
III.1.2. Préparation des solutions de travail
III.1.3. Préparation des solutions à injecter
III.1.4. Conditions d’analyse du paracétamol
III.2. Méthode de dosage du paracétamol par CLHP
III.3. Méthode de dosage de l’ibuprofène
III.3.1. Méthode de dosage de l’ibuprofène par CCM
III.3.2. Préparation des solutions de travail
III.3.3. Etapes de la CCM
IV. RESULTATS
IV.1. Résultats de l’échantillonnage
IV.2. Résultats du dosage du paracétamol
IV.2.1. Résultats de la validation de la méthode de dosage du paracétamol
IV.2.1.1. La spécificité
IV.2.1.2. La linéarité
IV.2.1.3. L’exactitude ou justesse
IV.2.1.4. La fidélité
IV.2.1.5. La limite de détection
IV.2.1.6. La limite de quantification
IV.2.2. Méthode de calcul du pourcentage en paracétamol des échantillons
IV.2.3. Expression des résultats de l’analyse des échantillons
IV.2.4. Résultats du test de comparaison entre les méthodes ECB et CLHP
IV.3. Résultats du dosage de l’ibuprofène
V. DISCUSSIONS
CONCLUSION

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