Utilisation de la réalité virtuelle plus spécifiquement des Serious Games

Lors d’un test d’orientation au lycée, j’ai découvert l’ergothérapie. J’ai choisi de faire une préparation au concours d’entrée en Institut de Formation en Ergothérapie (IFE). Aux résultats du classement, je n’ai pas été placée en liste principale. J’ai poursuivi mes études en psychologie jusqu’à la Licence, tout en préparant parallèlement le concours d’entrée en IFE. Mes années de formation en psychologie, m’ont permis de développer ma capacité d’écoute, d’observation et d’interprétation du discours du patient. J’ai été admise à l’IFE de Marseille. Durant ma préparation au concours, j’ai eu l’opportunité de faire un stage de découverte du métier. A cette occasion une pathologie m’a tout particulièrement intéressée l’accident vasculaire cérébral (AVC). Mon entrée dans la formation a augmentée ma curiosité sur la prise en charge de celle-ci en Ergothérapie.

Les différents échanges sur mes terrains de stages m’ont amenés à plusieurs réflexions sur le processus de soin des patients. En France, chaque année, il y a 155000 nouvelles personnes sont touchées, une toutes les 4 minutes et ¾ des victimes gardent des séquelles à vie (1). Actuellement, l’accident vasculaire cérébral est un véritable problème de santé publique car il touche environ 800 000 personnes en France (1). Il est aussi la première cause de handicap. L’OMS projette une augmentation du nombre d’AVC à 23 millions en 2030 .

Au cours de ma formation sur le terrain, des témoignages de patients m’ont interpellés concernant leur lassitude de répéter les mêmes exercices et leur difficulté à faire un lien entre les compétences acquises lors de leur rééducation et les activités de la vie quotidienne. SERON en 1989 démontre « que l’amélioration constatée en rééducation pour un patient ne se généralise pas à domicile » (2). Cette étude met en évidence une difficulté des patients de transférer les acquis de la rééducation aux activités de la vie quotidienne. Lors des différentes prises en charge, des propos de patients tels que « Ai-je bien travaillé aujourd’hui ? », « vous allez me donner quel travail aujourd’hui ? » m’ont laissés penser que pour certains les séances de rééducation étaient synonyme de « travail ». Alderfer (1969) (3), propose une théorie sur « la sensation de besoin qui motive l’individu au travail ». Il parle de 3 types de besoins :

– les besoins d’existence qui sont les besoins primaires et physiques
– les besoins de sociabilité qui sont les besoins de relations interpersonnelles
– les besoins de développement qui sont les besoins de création, de réalisations significatives, d’utilisation et d’amélioration des compétences. La théorie d’Alderfer  souligne l’importance d’être en accord avec les besoins de l’individu pour favoriser la motivation de celui-ci.

Utilité, intérêt et enjeux pour la pratique professionnelle

En tant qu’ergothérapeute, dans notre formation et notre pratique professionnelle nous avons le devoir de « prendre un rôle actif dans le développement, l’amélioration et la promotion de l’ergothérapie en s’’appuyant sur les concepts théoriques de l’ergothérapie et plus spécifiquement le besoin d’agir des êtres humains et leurs performances dans les activités ». L’utilisation des nouvelles technologies mises à notre disposition par l’évolution de la société permet de s’adapter, de faire évoluer la prise en charge du patient dans son environnement. L’utilisation des Serious Games en ergothérapie apporte une nouvelle perspective de prise en charge du patient.

Les recommandations de l’HAS (Haute Autorité de Santé) sur la prise en charge des AVC, soulignent l’importance de la continuité « à chaque transfert, changement d’unité de prise en charge du patient, ou lors du retour à domicile, les objectifs poursuivis, les résultats des diverses évaluations et actions réalisées, les éventuels problèmes rencontrés sont transmis aux professionnels qui poursuivront la rééducation. » .

Durant la rééducation, les performances du patient sont évaluées tout au long de l’activité, les résultats, sous forme de graphique, permettent une analyse précise de l’ergothérapeute qui peut réajuster les objectifs de rééducation. Cette méthode d’évaluation permet d’avoir une image réelle des capacités du patient qui peuvent être, lors d’une évaluation à un instant T, biaisées par des facteurs extérieurs (tel que la présence de l’ergothérapeute, la fatigue, le manque de motivation).

Cadre Conceptuel

L’AVC

Etiologie
L’accident vasculaire cérébral (AVC) fait partie des maladies cardio-vasculaires. Cette pathologie neurologique est la conséquence d’une modification brutale de l’irrigation sanguine due à une rupture ou à une obstruction d’un vaisseau du cerveau. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent entrainer un AVC, par exemple : la consommation de tabac, le diabète, l’hypertension artérielle Ces facteurs peuvent entrainer 2 types d’AVC : les accidents vasculaires cérébraux par ischémie qui représentent 80% des cas et les accidents vasculaires cérébraux par hémorragie qui représentent 20% des cas. Les accidents vasculaires cérébraux par ischémie « thrombotique », résultent du rétrécissement ou d’une obstruction d’un vaisseau sanguin irriguant le cerveau. Les accidents vasculaires cérébraux par hémorragie résultent d’un saignement par rupture d’une artère.

L’AVC évolue selon 3 phases ; la phase aigüe jusqu’à 14 jours après l’AVC, la phase subaigüe de 14 jours à 6 mois et la phase chronique dont la durée varie.

Séquelles de l’AVC
Un accident vasculaire cérébral, peut entrainer des séquelles fonctionnelles avec des atteintes motrices, sensitives, cognitives et sensorielles. Les séquelles dépendent de la localisation et de l’étendue de l’atteinte. La séquelle motrice la plus courante suite à un AVC est l’hémiplégie. L’hémiplégie « est la perte plus ou moins complète de la motricité volontaire au niveau d’un hémicorps » (8) suite à une atteinte unilatérale de la voie pyramidale.

L’hémiplégie vasculaire peut s’accompagner de troubles du tonus (spasticité), et par la présence de mouvements anormaux (syncinésies) qui peuvent entrainer des troubles de l’équilibre et de la marche. L’hémiplégie est rarement isolée et s’accompagne de troubles associés, en particulier cognitifs, spécifiques à chaque hémisphère cérébral .

Les mécanismes de récupération
De nombreuses recherches (10) ont été menées sur les mécanismes responsables de la récupération fonctionnelle. Notamment en neuropsychologie, dont l’un des champs d’investigation est « la relation des comportements et habilités cognitives de l’homme avec la structure et l’activité du cerveau ». Le développement des outils d’imagerie fonctionnelle dans les années 1990, a permis de mettre en avant les liens entre les mécanismes cognitifs et cérébraux (11). Suite à la présence d’une lésion cérébrale aigüe ou chronique, l’individu peut présenter des séquelles fonctionnelles de gravités variables. Pour parvenir à une récupération fonctionnelle, le cerveau va alors modifier son activité neuronale qui correspond à la plasticité cérébrale.

La plasticité cérébrale ou neuroplasticité 

D’après Michel Lacour , la neuroplasticité ou plasticité cérébrale est « la propriété que possèdent les cellules nerveuses et les ensembles neuronaux de pouvoir modifier leur forme, leur réseau de connectivité et/ ou leur mode de fonctionnement, en réponse à (des) changements intrinsèques ». Par exemple dans le cas d’un AVC lors d’une modification de l’irrigation sanguine. Alvaro Pascual-Leone (12) a démontré à travers de nombreuses expériences et grâce à l’imagerie qu’une stimulation quotidienne avec un entrainement régulier permet d’augmenter la neuroplasticité du cerveau et donc l’apprentissage et l’amélioration des capacités.

Suite à un AVC, il y a 2 phases de récupération : une phase précoce (2 à 3 premiers mois) et une phase tardive. Ces phases varient en fonction des différents mécanismes de la plasticité cérébrale spontanée. Pour Pascal Pradat-Diehl la plasticité cérébrale est composée de différentes étapes : la résolution de la pénombre ischémique lors de la reprise du fonctionnement neuronal, la levée du diaschisis qui est une « levée progressive d’influences inhibitrices liées à la lésion sur des aires anatomiquement intactes mais fonctionnellement liées à la zone lésée.» (Von Monakow, 1914) . Et d’une réorganisation avec la reprise de fonction par une autre zone ou aussi appelé vicariance qui permet une récupération par substitution.

En 2004, J-P Didier a montré le véritable lien qui existe entre rééducation et plasticité cérébrale (13). Parmi l’équipe pluridisciplinaire, l’ergothérapeute va par des exercices thérapeutiques adaptés à l’individu favoriser cette réorganisation fonctionnelle du cerveau. Les études cliniques dans la littérature mettent en avant 3 facteurs favorisant la plasticité cérébrale et le processus d’apprentissage.
– Le travail en intensité : l’augmentation de l’intensité et du temps des exercices favorisent une amélioration des résultats.
– Le travail en répétition : qui favorise l’apprentissage.
– Le travail en « tâche orientée » : qui est l’apprentissage d’une tâche précise.
Le retour d’information des exercices de la personne se fait sous forme de feedback, ce qui permet au cerveau de se réorganiser.

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Table des matières

1. Introduction
1.1 Contexte
1.2 Questionnement initial
1.3 Thème général
1.4 Utilité sociale et intérêt et enjeux pour la pratique professionnelle
1.5 Question de départ
1.6 Cadre conceptuel
1.6.1 L’AVC
1.6.2 De la motivation au médiateur « jeu »
1.6.3 Réalité virtuelle et Serious Game
1.6.4 Question de recherche
1.6.5 Pré enquête exploratoire
1.6.6 Objet de recherche intermédiaire
1.7 Cadre théorique
1.7.1 Le MOH
1.7.2 L’activité signifiante et significative
1.7.3 Le modèle de la réalité virtuelle
1.7.4 Objet de recherche
2. Matériel et Méthode
2.1 Méthode choisie
2.2 Population choisie
2.3 Choix et construction de l’outil théorisé de recueil de données
2.4 Déroulement de l’enquête ou de l’expérimentation
2.5 Choix des outils de traitement des données
3. Résultats
3.1 Présentation des données
3.2 Analyse des données
4. Discussion des données
4.1 Interprétation des données
4.2 Réponse à l’objet de recherche
4.3 Discussions autour des résultats et critiques du dispositif de recherche
4.4 Propositions et transférabilité pour la pratique professionnelle
4.5 Apports, intérêts et limites des résultats pour la pratique professionnelle
4.6 Perspectives de recherche à partir des résultats
Références bibliographiques
ANNEXES

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