UTILISATION DE D. TRYONI EN LUTTE BIOLOGIQUE

UTILISATION DE D. TRYONI EN LUTTE BIOLOGIQUE

IM PORTANCE ECONOM IQ UE DES MOUCHES DES FRülTS

Au niveau mondial, l’importance des dégâts des mouches des fruits sur les cultures maraîchères et fruitières justifie les énormes moyens mis en place pour lutter contre ces ravageurs. Le problème « mouche des fruits » est devenu une arme économique avec l’harmonisation mondiale des politiques de quarantaine. Certains pays ont les moyens de mettre en place un système de quarantaine rigoureux, alors que d’autres se voient dans l’impossibilité d’exporter leur production, susceptible d’être contaminée par une espèce indésirable. A l’île de la Réunion, les organismes concernés par la protection des végétaux ont mis en place un réseau de piégeage afin de surveiller une éventuelle introduction d’espèces non présentes sur l’île. Malgré ces précautions, une espèce de mouche des fruits, zonata a tout de même réussi à s’introduire au début de l’année 2000. Bactrocera Les problèmes engendrés par les Tephritidae à la Réunion semblent avoir commencé en 1960 (Etienne, 1982). Il existe peu d’estimations chiffrées des dégâts causés par les mouches des fruits à la Réunion.

Seule une étude préliminaire a été réalisée sur l’impact de Ceratitis rosa et C. capitata sur des vergers de manguiers, agrumes et pêchers : l’impact économique a é?é estimé à près de 3 millions de francs par an, 4 millions quand on prend en compte le coût de la lutte. Si l’on considère les arbres fruitiers isolés et les vergers créoles, l’impact se monte à plus de 6 millions de francs (Bunge Vivier, 1993). La Réunion semble rassembler différentes conditions favorables au développement des populations de Tephritidae, ce qui explique la difficulté de contrôler ou éradiquer ces ravageurs. Tout d’abord, le climat tropical humide correspond bien aux exigences écologiques des espèces de mouches présentes, qui rencontrent toute l’année des conditions climatiques favorables à le1.1r développement (Etiem1e, 1982). Par ailleurs, les cultures maraîchères et fruitières cultivées quasiment toute l’année fournissent une succession de plantes hôtes à un Figure 3 : Répartition géographique de Ceratit is capitata (Wiedemann) (CABI, 1 988). • Présente • Eradiquée stade de maturité favorable, permettant une multiplication continue de ces ravageurs. Il faut noter aussi la grande importance des espèces sauvages qui constituent d’importants réservoirs de Tephritidae. Enfin, il ne semble pas exister d’antagonistes naturels indigènes efficaces de ces mouches à la Réunion (Simon, 1998).

CONDITIONS D’ELEVAGE DE DIACHASMIMORPHA TRYONI

L’élevage du parasitoïde s’opère dans une salle climatisée recevant la lumière naturelle. L’hygrométrie est maintenue à 85 ± 15% et la température à 25°C ± 1 °C. Les adultes sont élevés dans des cages cubiques (30 cm de côté) à revêtement en toile de moustiquaire. Le nombre de parasitoïdes est d’environ 2000 par cage. L’apport nutritif est quotidien, par l’application sur le haut des cages d’eau miellée (2/3 d’eau, 1 /3 de miel, et 3-4 pincées de pollen). La ponte des femelles se fait sur des larves-hôtes de stade L3 (Ramadan et al., 1989b ). Aussi au sixième jour de développement larvaire de C. capitata, le contenu des barquettes est lavé à l’eau puis égoutté, jusqu’à l’obtention des larves seules. Ces dernières sont ensuite séchées avec du son de blé. On dispose alors le mélange dans un couvercle de boîte de Pétri (de diamètre égale à 5 cm) que l’on enveloppe dans une mousseline attachée par un élastique. On constitue ainsi des galettes qui contiennent en moyenne 2000 larves de mouches. Elles sont présentées aux femelles dans les cages d’adultes, à partir du cinquième jour après l’émergence du premier mâle de D. hyoni.

Après 24h, on retire les galettes, on élimine le son de blé sous un jet d’eau et on place les larves et pupes dans des boîtes de pupaison contenant de la sciure de bois, tamisée à l’aide d’un tamis de maille 0, 1 mm. Quatre à six jours plus tard, on récolte les pupes en les faisant tremper une demi-heure dans de l’eau, puis on les rince sous un jet d’eau faible afin de ne pas les meurtrir. Elles sont ensuite séchées sous un ventilateur pendant environ 3 h puis placées dans des boîtes en plastique aérées. Après une quinzaine de jours de développement, les premiers mâles émergent, suivi un ou deux jours plus tard par les femelles. On peut noter que les pupes non parasitées laissent émerger cinq jours avant des adultes de C. capitata qui seront éliminés par un séjour de deux à trois jours dans un mouroir (une petite chambre noire surmontée en son sommet d’une cage aux parois translucides. Les mouches sont attirées par la lumière et restent donc piégées dans la cage supérieure. Ce système nous permet d’éliminer les C. capitata nouvellement émergées). Les principales étapes des élevages de C. capitata et de D. hyoni sont résumés dans la Figure 8.

LUTTE BIOLOGIQUE CONTRE LES TEPHRITIDAE

La lutte biologique contre des ravageurs consiste en une utilisation de leurs antagonistes naturels en vue de réguler leur population en dessous d’un seuil de nuisibilité. La plupart des programmes menés contre les Tephritidae consistent en une introduction de parasitoïdes exotiques (non originaires de la zones de lâchers). Ces parasitoïdes ont un effet sur la régulation des populations, mais il existe des contraintes qui limitent leur capacité à maintenir le ravageur en dessous du seuil de nuisibilité. Les lâchers inondatifs de parasitoïdes peuvent permettre de compenser les fluctuations des populations des parasitoïdes en fonction de la densité de l’hôte. De plus, les lâchers doivent tenir compte de la saison, dans des zones où pour des raisons écologiques les ennemis naturels ne peuvent s’établir ou se développer (Hurtrel, 2000). Historiquement, la plupart des espèces utilisées pour le biocontrôle des Tephritidae appartiennent à la sous-famille des Opiinae (Hymenoptera : Braconidae) [Clausen, 1 978 #59].

En effet, les Opiinae ont des parasitoïdes ayant une spécificité parasitaire très étroite : certains s’attaquent à un seul genre de Tephritidae, voire à une seule espèce. Ce caractère est un paramètre important à prendre en compte pour la réussite des programmes de lutte biologique : si on utilise une espèce avec un large spectre d’hôtes, les lâchers inondatifs auront peu de chance d’être efficaces car le parasitoïde aura tendance à se disperser à la recherche d’hôtes non cibles. Mondialement, l’Australie fut Je premier pays à mettre en place un programme de lutte biologique contre les mouches des fruits (Figure 9) A partir de 1 9 1 0, les mouches des fruits commencèrent à poser de tels problèmes dans l’état d’Hawaï que le gouvernement américain envoya des entomologistes-explorateurs (Fullaway, Bridwell, Cameron . . .) prospecter dans différentes régions du globe à la recherche d’ennemis naturels potentiels. C’est à eux que l’on doit les premières descriptions de la plupart des parasitoïdes connus de Tephritidae.

Le succès des programmes de lutte biologique a été variable de par le monde : à l’exception de certains programmes menés à Hawaï, la plupart ont échoués, les explorateurs n’ayant pu réaliser les lâchers de parasitoïdes en raison des difficultés rencontrées lors du transport ou de l’élevage. Sur 82 espèces de parasitoïdes élevées, 44 espèces ont pu être relâchées, et seulement 22 se sont établies. Mais aucun programme actuellement n’a permis à lui seul un contrôle complet des Tephritidae, même s’ils ont parfois permis une réduction significative des populations (Wharton, 1989). A la Réunion, entre 1962 et 1978, les recherches conduites à l’IRAT-Réunion par J. Etienne ont permis d’approfondir les connaissances sur la bio-écologie des Tephritidae, de mettre au point l’élevage de divers parasitoïdes et d’en effectuer des lâchers massifs dans de nombreuses zones de l’île : toutes espèces confondues ( on a élevé 10 espèces différentes), plus de quarante millions d’individus ont été relâchés au cours de ces opérations. Malheureusement, les parasitoïdes utilisés n’ont permis aucun contrôle notable des populations (Etienne, 1982). Depuis 1995, deux parasitoïdes sont élevés et régulièrement lâchés par le laboratoire d’entomologie du CIRAD-FHLOR Réunion Psytta/ia fletcheri (Silvestri) et Diachasmimorpha tryoni (Cameron) (Quilici et al., 1996 ; Quilici et Barbet, 1997). Malgré les divers lâchers effectués en moyenne et basse altitude de D. tryoni pour lutter contre C. capitata, aucun individu n’a été retrouvé (Malvolti, 1998; Simon, 1998).

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Table des matières

REMERCIBMENTS.
RESUME
PRESENTATION DU CIRAD
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1 ère PARTIE : GENERALITES ET SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1..PRESENTATION DE L’ILE
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CLIMAT
1.2. VAGRICULTURE REUNIONNAISE
1.3. IMPORTANCE ECONOMIQUE DES MOUCHES DES FRUITS
2.LA MOUCHE MEDITERRANEENNE DES FRUITS: CERATITIS CAP/TATA (WIEDEMAN N)
2.1. ORIGINE ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
2.2. PLANTES HOTES
2.3. TAXONOMIE
2.4. DESCRIPTIF MORPHOLOGIQUE
2.5. CYCLE BIOLOGIQUE
2.6. DEGATS CAUSES ET METHODES DE LUTTE
3.LE PARASITOÏDE ETUDIE: DIACHASMIMORPHA TRYOM (CAMERON)
3.1. ORIGINE ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
3.2. TAXONOMIE
3 .3. DESCRIPTIF MORPHOLGIQUE
3 .4. BIOLOGIB
4.TECHNIQUES D’ELEVAGE DU PARASITOÏDE ET DE SON HOTE
4 .1. CONDITIONS D’ELEVAGE DE CERATIITS CAPITATA
4 .2. CONDITIONS D’ELEVAGE DE DIACHASMIMORPHA TRYONJ
5.LUTTE BIOLOGIQUE CONTRE LES TEPHRITIDAE
6.OBJECTIFS DE L’ETUDE
2 ème PARTIE : MATERIEL ET METHODES
1.UTILISATION DE D. TRYONI EN LUTTE BIOLOGIQUE
1.1. PROSPECTION DES SITES DE LACHERS .
1.2. METHODOLOGIE DES LACIIERS ET EV ALVA TION DE L’INSTALLATION
2.OPTIMISATION DES TECHNIQ UES D’ELEVAGE DE D. 1RYONI
2.1. PRESENTATION. . .
2.2. METHODE DE RECUPERATION DE PUPES
2.2.1. Comparaison entre la méthode standard et les tamisages
2.2.2. Comparaison entre la méthode standard et la flottaison
2.3. ÎEMPSDE SECHAGE DES PUPES
3.ETUDE DU COMPORTEMENT DE RECHERCHE DE L’HOTE CHEZD. TRYONI
3 .1. OBJECTIFS
3.2. MATERIELS
3.3. METHODES
3.4. DEROULEMENT DES ESSAIS
4.4.1. Etude méthodologique en tunnel de vol . .
4.4. 2. Comparaison de différents stimuli visuels : la couleur de la source
3.4.3. Stimuli olfactifs seuls vs stimuli visuels et olfactifs
3ème PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSION
1.RESULTATS DES LACHERS DE D. TRYONI EN MILIEU NATUREL
1.1. LIEU REPERTORIE
1.2. ASPECTS QUALITATIFS ET QUANTITATIFS DES LACHERS
1.3. RESULTATS ET DISCUSSON …
2.RESULTATS DE L’OPTIMISATION DE L’ELEVAGE DES PARASITOÏDES,
2.1. RESULTATS DES TECHNIQUES DE TAMISAGE
2.2. INFLUENCE DU RINÇAGE LORS DE LA RECUPERATION DES PUPES
2.3. INFLUENCE DU TEMPS DE SECHAGE DES PUPES
3.RESULTATS DE L’ETUDE COMPORTEMENTALE
3.1. INFLUENCE DE LA PERIODE DE LA JOURNEE
3.2. INFLUENCE DE LA COULEUR DE LA SOURCE
3. INFLUENCE DE LA NATURE DU STIMULUS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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