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HABITAT ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Vitex doniana est un arbre rรฉpandue dans le monde et plus particuliรจrement dans les zones tropicales. Il supporte les milieux arides mais est absent au Nord et au centre de lโAsie. En Afrique, lโespรจce est prรฉsente dans la savane boisรฉe en zone soudano-guinรฉenne et soudanienne [Malagas, 1992].
Au Sรฉnรฉgal il est commun dans les sols frais de la Casamance maritime, dans les boqueteaux et ร proximitรฉ des riziรจres. Il suit les galeries soudaniennes et les sols humides jusquโau nord de Dakar. Il peut rรฉsister ร une certaine sรฉcheresse du sol sous les climats relativement pluvieux (Kรฉdougou), mais il sโรฉchappe alors sur les versants des collines et vers les ravins ombragรฉs dans les forets secs. Son habitat prรฉfรฉrรฉ reste cependant les vallรฉes humides oรน il se dรฉveloppe normalement [Kerharo, 1971].
CARACTERES MORPHOLOGIQUES
Vitex doniana est un arbre (ou arbuste) ร cime arrondi dont la taille moyenne se situe entre 1 et 35 m de haut. Il possรจde un tronc de couleur brun clair dont les รฉcorces sont crevassรฉes et รฉcailleuses. Ses feuilles sont opposรฉes, digitรฉes, palmรฉes, ou en tri-feuillages et pรฉtiolรฉes. Les folioles sont elliptiques et mesurent 10 cm de long et 6 cm de large tandis que les pรฉtioles peuvent mesurer jusquโร 9 cm de long. Ses petites fleurs roses, violettes ou blanches axillaires sont ร lโorigine de fruits de formes ovoรฏdes. Les fruits sont verts tachetรฉs de blanc et noirรขtres ร maturitรฉ [Arbonier, 2004 ; Guignard, 1996].
CHIMIE DE LA PLANTE
Les รฉtudes prรฉliminaires rรฉalisรฉes sur les feuilles, les รฉcorces de tronc et les fruits ont rรฉvรฉlรฉ la prรฉsence de la phytine, de tanins, de vitamines (A, B, E), de terpรจnes, de stรฉroรฏdes, de sucres (carbohydratรฉs), de saponosides, de flavonoรฏdes et dโanthraquinones [Suleiman et al, 2008 ; Bouquet. A, 1972].
Selon Olusola et al. (1993), le fruit est comestible et largement consommรฉ en Afrique occidentale. Ce fruit est riche en vitamine C.
Sa teneur en cendres est de 37,5 g/kg et est situรฉe dans la fourchette indiquรฉe pour les fruits et quelques noix [Temple et al, 1990].
La teneur brute en lipides est de 49,5 g/kg et est supรฉrieure ร celle des fruits mais inferieure ร celle des รฉcrous [Temple et al, 1990].
La teneur brute en protรฉines est de 273 g/kg et est plus รฉlevรฉe que pour la plupart des fruits charnus (dattes, raisin sec, etc.) [Bush et Robertson, 1984].
La teneur brute en fibres est de (44 ยฑ2) g/kg, glucose (25ยฑ8) g/kg, autres sucres (592ยฑ12) g/kg.
USAGES THERAPEUTIQUES TRADITIONNELS ET PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES.
Usages therapeutiques traditionnels.
Traditionnellement, les racines en dรฉcoction sont utilisรฉes pour soigner les maux de dents, la dysmรฉnorrhรฉe, la jaunisse, lโamibiase (vermifuge), la colique, la lรจpre, le vomissement, la stรฉrilitรฉ [Arbonier, 2004].
Elles sont aussi utilisรฉes pour traiter le rachitisme chez les enfants et pour lโinduction de la conception chez les femmes qui sont proches de la stรฉrilitรฉ [Irvine, 1961].
Elles sont utilisรฉes par les harisatribes du nord du Nigeria pour le traitement de la diarrhรฉe [Alawa et al, 2002]. La dรฉcoction est utilisรฉe pour les maux dโestomac [Dalziel, 1955].
Les รฉcorces du tronc et les feuilles sont utilisรฉes en dรฉcoction pour traiter lโictรจre, les douleurs abdominales, les maux de ventres, la lรจpre, les diarrhรฉes infantiles, les faiblesses, les courbatures, les affections des voies respiratoires et les maux de tรชte.
Les feuilles mรขchรฉes sont utilisรฉes en application locale pour soigner les blessures, les soins de la conjonctivite purulente, le soin intime des femmes avant et aprรจs lโaccouchement.
Les fruits sont non seulement une source de vitamines (A et C) mais ils seraient recommandรฉs pour le traitement de lโamibiase. Les feuilles associรฉes aux รฉcorces de tronc et aux racines sont utilisรฉes pour traiter lโรฉpilepsie et les morsures de serpent. Les jeunes feuilles et les fruits sont comestibles [Malagas, 1991 ; Arbonier, 2004].
Les racines, les รฉcorces et les feuilles sont fortement conseillรฉes comme anti asthรฉnique par les Wolofs et les Sรฉrรจres. Lโeffet anti asthรฉnique pourrait sโexpliquer par un effet antioxydant. Le dรฉcoctรฉ de tige feuillรฉe, de couleur noirรขtre est trรจs estimรฉ par les Baรฏnouk, en usage externe, contre la variole et les รฉruptions cutanรฉes en gรฉnรฉrale.
Les racines sont recommandรฉes par les Mandings pour les douleurs abdominales, les maux de ventres en association avec Heeria insignis et Cordyla Pinnata et par les diola pour la lรจpre [Kerharo, 1971].
Au Nigeria diffรฉrentes parties de Vitex doniana communรฉment appelรฉ Prune noire, sont utilisรฉes en mรฉdecine traditionnelle dans le traitement du rhumatisme, lโhypertension artรฉrielle, le cancer et les maladies inflammatoires [Sofowora, 1993].
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
Activitรฉ antioxydante
Les radicaux libres oxygรฉnรฉs(RLO) sont impliquรฉs dans beaucoup de maladies. Ces radicaux libres qui causent des dรฉgรขts aux tissus ร travers le stress oxydatif sont gรฉnรฉrรฉs par la respiration aerobique, lโinflammation et la peroxydation lipidique [Craig, 1999].
Agbafor et al, (2011) ont รฉtudiรฉ lโactivitรฉ antioxydante des feuilles de Vitex doniana. Les extraits รฉthanolique et aqueux ont รฉtรฉ examinรฉs pour rechercher la prรฉsence des mรฉtabolites secondaires. Lโinhibition de la 2,2 diphรฉnyle -1-picryle hydrazyl (DPPH) a รฉtรฉ รฉvaluรฉe pour mesurer lโactivitรฉ antioxydante.
Les niveaux hรฉpatiques de malondialdehyde (MDA) la super oxyde dismutase (SOD), catalase (CAT) chez les rats albinos traitรฉs par le tรฉtrachlorure de carbone (CCl4) ont รฉtรฉ aussi utilisรฉs pour รฉvaluer lโactivitรฉ antioxydante des extraits de cette plante.
Vingt huit rats albinos adultes mรขles pesant 102-120 g ont รฉtรฉ utilisรฉs. Ils ont รฉtรฉ placรฉs en sept groupes de A ร G. Des doses de 250 mg/kg de lโextrait et 20 mg/kg de vitamine C รฉtaient donnรฉes par voie orale aux groupes A, B, C, D et E respectivement, tandis que F et G recevaient de lโeau distillรฉe pendant six jours consรฉcutifs.
Au septiรจme jour les groupes A ร F รฉtaient traitรฉs avec une seule dose de 2,5 ml/kg de CCl4 et de lโhuile dโolive.
Le groupe G a eu de lโeau distillรฉe et huile dโolive.
Les rรฉsultats de lโextrait montrent une augmentation significative (P< 0,5) en MDA du foie et baisse de lโactivitรฉ en SOD et CAT du groupe F traitรฉ avec le CCl4 par rapport au groupe non traitรฉ.
Ce rรฉsultat reflรจte lโhรฉpatotoxicitรฉ de CCl4 comme lโa dรฉjร observรฉ SINGH et al, (2010). Ces rรฉsultats contrastent avec ceux obtenus lorsque les rats sont prรฉtraitรฉs avec les extraits de feuilles de Vitex doniana ou la vitamine C. La concentration en MDA des groupes prรฉtraitรฉs รฉtait significativement inferieure ร celle des rats non traitรฉs. Dโautre part les activitรฉs de SOD et CAT รฉtaient significativement supรฉrieures dans les groupes prรฉtraitรฉs par rapport au contrรดle positif. Ces observations corroborent la propriรฉtรฉ antioxydante des extraits de feuilles de Vitex doniana. Lโextrait a aussi montrรฉ la prรฉsence dans les feuilles de V. doniana des flavonoรฏdes et des tanins qui sont des composรฉs phรฉnoliques. Les composรฉs phรฉnoliques sont un groupe de composรฉs majeurs qui agissent comme antioxydant ou piรฉgeur de radicaux libres [Potterat, 1997]. De mรชme, les tรฉrpenoศdes agissent comme des rรฉgulateurs de mรฉtabolisme et jouent un rรดle protecteur comme les antioxydants (Soetan, 2008).
Les saponines ont des propriรฉtรฉs hypotensives et cardiodรฉpressives [Olaleye, 2007].
Les anthraquinones possรจdent des propriรฉtรฉs astringentes, purgatives, anti inflammatoires, anti tumorales et des effets bactรฉricides [Muzychkina, 1998].
Activitรฉ sur la reproduction
Plusieurs auteurs ont suggรฉrรฉ que la consommation de composรฉs vรฉgรฉtaux peut avoir des effets directs sur la reproduction biologique des primates. Des รฉtudes ont prรฉsentรฉ des preuves physiologiques de ces effets. En effet, deux troupeaux de babouins olive (Papio hamadryas Anubis) ร Gashako-gumti (parc national au Nigeria) ont connu une grande augmentation saisonniรจre des niveaux de mรฉtabolites fรฉcaux de progestรฉrone chez les femelles suite ร la consommation de substances vรฉgรฉtales naturelles. Lโaugmentation de lโexcrรฉtion fรฉcale progestative se manifeste de faรงon saisonniรจre chez toutes les femelles. Des donnรฉes dรฉtaillรฉes sur lโรฉtude de lโalimentation des animaux ont montrรฉ que seule une espรจce dโaliment est consommรฉe par les troupeaux au moment des pics observรฉs de progestรฉrone : cโest la prune noire dโAfrique (Vitex doniana). Ces donnรฉes suggรจrent que la consommation naturelle de Vitex doniana รฉtait la cause probable de lโaugmentation observรฉe des progestatifs. Lโexcrรฉtion de progestatifs pendant ces pรฉriodes est plus รฉlevรฉe que celle trouvรฉes pendant la grossesse et permet de prรฉvenir lโenflure sexuelle qui est associรฉe ร lโactivitรฉ de lโovulation. Vitex doniana semble agir sur les femmes ร la fois comme un moyen de contraception physiologique (simulation de certaines formes de la pilule contraceptive humaine) et un moyen de contraception sociale rรฉduisant lโassociation et la copulation avec des mศles [James et al, 2007].
Activitรฉ antidiarrhรฉique
Le potentiel anti diarrhรฉique du fruit de Vitex doniana a รฉtรฉ รฉtudiรฉ.
Les fruits ont รฉtรฉ sรฉchรฉs ร lโair et rรขpรฉs sous forme de poudre ร lโaide dโune rรขpe construite localement, 40 g de poudre de fruit sont extraits au soxhlet avec 200 ml dโeau distillรฉe. Les tests ont รฉtรฉ effectuรฉs tel que dรฉcrit par MALONE (1997).
Briรจvement les souris reparties au hasard en quatre groupes de trois animaux chacun, reรงoivent quotidiennement lโextrait par voie orale ร 150, 350, 650 et 1000 mg/kg respectivement.
Apres deux semaines de traitement, les cobayes ont รฉtรฉ sacrifiรฉs par un coup sur la tรชte et leur abdomen dรฉcoupรฉ, le segment de lโilรฉon est retirรฉ et dissรฉquรฉ puis suspendue dans un bain nutritif.
Apres fixation sur un appareil ร organe isolรฉ, les effets spasmogรฉnes de lโacรฉtylcholine et de lโhistamine ont รฉtรฉ รฉvaluรฉs.
Ensuite, des concentrations de lโextrait (0,3 ร 2,4 mg/ml) ont รฉtรฉ testรฉes.
Lโextrait de Vitex rรฉduit la contraction intestinale de lโilรฉon induite par lโhistamine et lโacรฉtylcholine de maniรจre dose dรฉpendante de mรชme que le temps de transit intestinal des souris nourris par la farine du charbon de bois. Les mรฉdicaments qui affichent de telles propriรฉtรฉs sont connus pour รชtre de bons agents anti-diarrhรฉiques (Adzua et al, 2004).
En outre lโinhibition de la motilitรฉ du tractus gastro intestinal est lโun des mรฉcanismes dโaction des mรฉdicaments anti-diarrhรฉique (Akah et al, 1999).
Activitรฉ antipaludique
Le paludisme demeure un problรจme de santรฉ publique en Afrique subsaharienne oรน le fardeau est รฉnorme. On estime que 350 ร 500 millions de cas cliniques de paludisme se produisent chaque annรฉe. La plupart dโentre eux sont causรฉs par Plasmodium falciparum et P.Vivax selon lโorganisation mondiale de la santรฉ (OMS) et lโUnicef (fonds des nations unis pour lโenfance) (2005).
Il a รฉtรฉ dรฉmontrรฉ que les plantes constituent une source potentielle de composรฉs antipaludรฉens ou la source matrice pour la synthรจse de molรฉcules antipaludiques.
Des expรฉriences in vitro ont montrรฉ que lโextrait des feuilles et lโรฉcorce de la tige de Vitex doniana (Verbรฉnaceae) ont inhibรฉ de moitiรฉ la croissance des espรจces plasmodiales ร des concentrations allant de 2,3 ร 16, 9 pg/ml avec une bonne sรฉlectivitรฉ pour ces parasites. Ainsi lโactivitรฉ antiplasmodiale de Vitex doniana contre le Plasmodium a รฉtรฉ signalรฉe rรฉcemment pour la premiรจre fois dans lโethnomรฉdecine nigรฉriane [Oyinomola et al, 2011].
Activitรฉ sur le muscle utรฉrin
Lโactivitรฉ de Vitex doniana sur la rรฉponse du muscle utรฉrin a รฉtรฉ รฉtudiรฉe. Lโรฉcorce de Vitex doniana รฉtait extraite ร lโeau bouillie ร 100ยฐC et la solution extraite est filtrรฉe, refroidie et centrifugรฉe. Lโextrait a รฉtรฉ analysรฉ, il contenait du potassium (k+) et du phosphate beaucoup plus que du calcium et du fer. La prรฉsence dโions potassium en excรจs peut รชtre en partie responsable de lโactivitรฉ sur le muscle utรฉrin. Dans une autre รฉtude lโextrait de Vitex doniana induit des contractions musculaires de lโutรฉrus et aussi potentialise les effets contractiles de prostaglandines, de lโergomรฉtrine et de lโocytocine. Cependant lโeffet de potentialisation nโรฉtait pas significatif sur les rรฉponses contractiles de lโacรฉtylcholine. Lโรฉtude suggรจre donc que lโextrait de Vitex doniana peut agir via les rรฉcepteurs utero toniques. Par consรฉquent, lโutilisation de V.doniana pour contrรดler les saignements du post partum peut รชtre justifiรฉe [Olusola et al, 2005].
Il est connu depuis longtemps que les plantes du genre Vitex possรจdent des propriรฉtรฉs ocytociques et sont utilisรฉes pour faciliter le travail dโune maniรจre similaire ร lโextrait de feuilles de Piper guineense (Udoh et al ,1996)
ETUDES TOXICOLOGIQUES
La toxicitรฉ des extraits aqueux des รฉcorces de racines de Vitex doniana a รฉtรฉ รฉvaluรฉe sur des rats [Abdulrahman et al, 2007]. La dose lรฉtale de ces extraits a รฉtรฉ รฉvaluรฉ ร 1000 mg/ kg tandis que celle entraรฎnant directement la mort รฉtait de 1600 mg / kg. Les symptรดmes de toxicitรฉ observรฉs รฉtaient dose-dรฉpendants. Dix
ร quinze minutes aprรจs l’administration de l’extrait tous les rats dans les diffรฉrents groupes ont รฉtรฉ trรจs affaiblis. Ceux qui ont reรงu la dose de 1600 mg/kg ou plus ont รฉtรฉ profondรฉment sous sรฉdation et se sont endormis. Les signes observรฉs avant le dรฉcรจs รฉtaient: la perte d’appรฉtit, la lรฉthargie, la paralysie des membres postรฉrieurs, qui ont progressรฉ vers les membres antรฉrieurs, les difficultรฉs de respiration et le coma. La mortalitรฉ a รฉtรฉ enregistrรฉe cinq heures aprรจs lโadministration de la dose de 1600 mg / kg.
RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
TOXICITE DES RADICAUX LIBRES
Les effets destructeurs des radicaux libres au niveau cellulaire sโexpliquent par la prรฉsence dโรฉlectron(s) trรจs rรฉactif(s) sur une de leurs orbitales, susceptible(s) de sโapparier aux รฉlectrons des composรฉs environnants. Ces composรฉs, ainsi spoliรฉs, deviennent ร leur tour des radicaux et amorcent une rรฉaction en chaศne.
Les molรฉcules cibles sont :
๏ Les protรฉines;
๏ Les acides nuclรฉiques;
๏ Les acides gras polyinsaturรฉs, en particulier ceux des membranes cellulaires et des lipoprotรฉines [Logani et Davies, 1980].
Action sur les protรฉines
Les protรฉines cellulaires sont une cible idรฉale de lโattaque radicalaire qui se situe ร diffรฉrents niveaux.
Les groupements sulfhydriles, prรฉsents dans de nombreuses enzymes, subissent sous lโaction des RL, une dรฉshydrogรฉnation avec crรฉation de ponts disulfures et inactivation de ces enzymes [Logani et Davies, 1980].
On peut aussi rencontrer des cas dโactivation enzymatique, lors de lโinactivation dโun inhibiteur spรฉcifique.
๏ Les protรฉines de structure sont dรฉpolymรฉrisรฉes (acide hyaluronique) sous lโaction des RL ou polymรฉrisรฉes de faรงon anarchique. Ainsi, le collagรจne est dรฉgradรฉ avec malformation des fibres et fragilisation des vaisseaux sanguins [Halliwall et Gutteridge, 1989].
๏ Les acides aminรฉs peuvent รชtre modifiรฉs. Par exemple, lโaction de lโoxygรจne singulet sur la mรฉthionine donne la mรฉthionine sulfoxyde (Halliwall et Gutteridge, 1989).
Le radical hydroxyde rรฉagit avec la phรฉnylalanine (PHE) et donne lโortho-tyrosine (o โ TYR) ou le para- Tyrosine (p- TYR).
Action sur les acides nuclรฉiques
Les acides nuclรฉiques sont particuliรจrement sensibles ร lโaction des RL qui crรฉent des sites radicalaires au sein de la molรฉcule et peuvent ainsi induire des effets mutagรจnes ou lโarrรชt des rรฉplications ionisantes est, entre autres, due ร lโaction des radicaux libres au niveau de lโADN cellulaire.
Outre cette action directe sur lโADN, les radicaux libres altรจrent la synthรจse et la transcription de lโARN. Cette attaque provoque une baisse de concentration intracellulaire de la coenzyme NAD+, secondaire ร son clivage par lโenzyme poly (ADP-ribose) synthรฉtase, avec transfert de lโADP- ribose sur la protรฉine nuclรฉaire (Hoff et OโNeill, 1991).
Action sur les lipides
Cette action se fait au niveau des acides gras polyinsaturรฉs des phospholipides et dรฉtermine la lipoperoxydation des membranes et des lipoprotรฉines, en particulier les lipoprotรฉines de faible densitรฉ (LDL).
SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
Lโhomme est un รชtre aรฉrobie et sa survie dans un environnement riche en oxygรจne dรฉpend de lโรฉquilibre vital entre la production physiologique de RL, et la capacitรฉ de lโorganisme ร les รฉliminer.
Toute surproduction de RL entraศne des dรฉsordres biologiques qui sont ร
lโorigine de nombreuses pathologies. Cโest ainsi que lโorganisme dispose de diffรฉrents systรจmes de protection :
๏ Des systรจmes de protection endogรจnes comprenant de systรจmes enzymatiques et non enzymatiques;
๏ Des systรจmes de protection exogรจnes.
Les moyens de dรฉfense endogรจnes
Les systรจmes enzymatiques
Ils comprennent les superoxydes dismutase (SOD), la catalase, la glutathion peroxydase, pour lโessentiel.
๏ Les superoxydes dismutase(SOD)
Ce sont des mรฉtalloprotรฉines qui accรฉlรจrent 109 fois la vitesse spontanรฉe de dismutation de lโanion superoxyde en eau oxygรฉnรฉe et en oxygรจne molรฉculaire, la rรฉaction est la suivante : O2 .- + O2.- + 2H+ H2O2 + O2
๏ La catalase
Son action complรจte celle des SOD, en accรฉlรฉrant la rรฉduction spontanรฉe du peroxyde dโhydrogรจne en eau : 2H2O2 2H2O + O2
๏ La glutathion peroxydase
Cโest une enzyme sรฉlรฉno-dรฉpendante, localisรฉe dans le cytoplasme cellulaire et retrouvรฉe au niveau du foie, des cellules sanguines, des reins et du cristallin. Elle attaque, non seulement le peroxyde dโhydrogรจne mais รฉgalement les hydro peroxydes dโacides gras avec comme donneur dโhydrogรจne le glutathion rรฉduit. Ce dernier est rรฉgรฉnรฉrรฉ ร partir du glutathion oxydรฉ grรขce au NADPH, fourni par la voie des pentoses phosphates.
Les systรจmes non enzymatiques
Ces systรจmes agissent en complexant les mรฉtaux de transition comme le Fer et le Cuivre qui jouent un rรดle important dans la lipoperoxydation ou bien se comportent en piรฉgeurs de radicaux libres.
๏ La transferrine ou sidรฉrophiline et la lactoferrine :
Elles exercent leurs effets protecteurs en complexant le fer, lโempรชchant ainsi de catalyser la formation du OH. .
๏ La cรฉrulรฉoplasmine :
Elle agit en transportant le cuivre et en neutralisant lโanion superoxyde. Elle catalyse รฉgalement lโoxydation du fer ferreux en fer ferrique sans libรฉration de radicaux libres oxygรฉnรฉs intermรฉdiaires.
๏ Lโalbumine :
Elle se combine au cuivre et empรชche la formation du radical hydroxyle (OH.). Cโest รฉgalement un puissant piรฉgeur de lโacide hypochloreux (HClO), un oxydant produit par la myรฉloperoxydase au cours de la phagocytose.
๏ Lโhaptoglobine et lโhรฉmopexine :
Elles auraient des propriรฉtรฉs antioxydantes par fixation de lโhรฉmoglobine et de lโhรจme qui sont porteuses de fer quโils peuvent libรฉrer et donc initier des rรฉactions telles que la lipoperoxydation.
๏ Lโacide urique
Il inhibe la peroxydation lipidique en fixant le fer et le cuivre. Cโest รฉgalement un piรฉgeur du radical peroxyde et de lโacide hypochloreux.
๏ Le glucose et la bilirubine
Le premier agit comme piรฉgeur du radical hydroxyle et la seconde aurait une action protectrice par sa liaison avec lโalbumine transporteuse dโacides gras libres.
Les moyens de dรฉfense oxygener
Ils sont constituรฉs par toutes les substances dโorigine alimentaire ou mรฉdicamenteuse capable dโinhiber lโaction des radicaux libres.
๏ La vitamine E ou alpha tocophรฉrol :
Il existe quatre isomรจres ฮฑ, ฮฒ, ฮณ, ฮด tocophรฉrols dont ฮฑ est le plus puissant. Cโest un antioxydant qui, in vitro, va se localiser, grรขce ร sa lipophilie, dans les doubles couches lipidiques des membranes cellulaires, points stratรฉgiques pour arrรชter la lipoperoxydation.
๏ La vitamine C ou acide ascorbique :
Elle possรจde la propriรฉtรฉ de rรฉagir avec lโion peroxyde et le radical hydroxyle avec production dโun radical semi hydroascorbate. Cโest รฉgalement un piรฉgeur de lโoxygรจne singulet et de lโacide hypochloreux.
๏ La vitamine A :
Elle a une action antioxydante moins dรฉmontrรฉe. Elle agirait sur lโoxygรจne singulet en le bloquant.
๏ Les polyphรฉnols :
Il existe de nombreux autres antioxydants. Parmi ces substances, certaines sont regroupรฉes dans le grand groupe des polyphรฉnols, composรฉs principalement de trois familles : les tanins, les flavonoรฏdes, les anthocyanes. Bien que non essentielles, ces substances jouent pourtant un rรดle majeur dans la lutte contre le stress oxydant
LES DIFFERENTES METHODES DโETUDE DE LโACTIVITE ANTI-OXYDANTE
Dโaprรจs Blois et al. (1958), il existe diffรฉrentes mรฉthodes pour dรฉterminer le potentiel antioxydant des produits alimentaires, actifs, ingrรฉdients, etc. On peut proposer trois types dโanalyses:
๏ Le test ABTS (2,2โ azinobis-(acide 3-ethylbenzothiazoline 6-sulfonique)
๏ Le test au DPPH (1,1 diphรฉnyl-2-picryl-hydrazyl)
๏ Le test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
Les antioxydants peuvent rรฉduire les radicaux primaires par deux mรฉcanismes : par transfert dโรฉlectron singulet ou par transfert dโatome dโhydrogรจne. Les mรฉthodes ABTS et DPPH jouent sur le transfert dโรฉlectron singulet, alors que la mรฉthode ORAC joue sur le transfert dโun atome dโhydrogรจne.
Les mรฉthodes ABTS et DPPH sont couramment utilisรฉes pour analyser les extraits de plantes et de fruits. Ce sont des mรฉthodes anciennes qui, une fois standardisรฉes, permettent des comparaisons de rรฉsultats. La mรฉthode ORAC est plus rรฉcente et est applicable sur quasiment toutes les matrices (extraits vรฉgรฉtaux, aliments, plasma sanguin etc.), aussi bien sur des composรฉs hydrophiles que lipophiles. Le test ORAC propose une mesure largement standardisรฉe.
LE TEST ABTS (2,2โ azinobis-(acide 3-ethylbenzothiazoline 6- sulfonique)
PRINCIPE DU TEST DE LโABTS
Le principe est basรฉ sur la capacitรฉ dโun antioxydant ร stabiliser le radical cationique, ABTS. + (2,2-azinobis-[acide 3-ethylbenzothiazoline-6- sulfonique]) de coloration bleu-verte en le transformant en ABTS incolore (mesurรฉ ร 734nm), par piรฉgeage dโun proton par lโantioxydant. La dรฉcroissance de lโabsorbance causรฉe par lโantioxydant reflรจte la capacitรฉ de capture du radical libre.
Une comparaison est faite avec la capacitรฉ du Trolox (analogue structural hydrosoluble de la vitamine E) ร transformer lโABTS+. Cette mรฉthode est encore appelรฉe TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant Capacity).
Ainsi la capacitรฉ antioxydante, qui peut รชtre exprimรฉe en รฉquivalent Trolox (TEAC) correspond ร la concentration de Trolox ayant la mรชme activitรฉ que la substance ร tester ร une concentration donnรฉe. Le rรฉsultat peut รชtre donnรฉ en ยตM ou mM dโรฉquivalent de Trolox par g de produit ou par ml sโil sโagit dโun liquide. La mรฉthode standardisรฉe, avec un temps fixe dโincubation, peut dans certains cas, engendrer une sous estimation de la valeur obtenue. On parle alors de capacitรฉ antioxydante relative. Dans ce cas, on peut envisager de laisser se dรฉrouler la rรฉaction jusquโau bout et recalculer la valeur TEAC.
LE TEST DPPH (1, 1 diphรฉnyl-2-picryl-hydrazyl)
Principe du test du DPPH
Le DPPH est un radical libre de coloration violette qui prรฉsente une bande dโabsorption caractรฉristique ร 517 nm liรฉe ร la rรฉsonance des รฉlectrons non appariรฉs. En prรฉsence dโune substance chimique anti-radicalaire (antioxydante), les รฉlectrons non appariรฉs sont capturรฉs de faรงon stoรฏchiomรฉtrique, ce qui provoque une baisse de lโabsorption ร 517nm liรฉe ร la dรฉcoloration de la solution de DPPH en jaune vert. Un antioxydant aura la capacitรฉ de donner un รฉlectron singulet (rรฉducteur) au radical DPPH de coloration violette pour le stabiliser en DPPH de coloration jaune-verte. La mesure de dรฉcroissance de coloration violette au cours du temps permet de dรฉterminer la concentration efficace ร 50% notรฉe EC50, temps au bout duquel 50% de coloration est perdue. Gรฉnรฉralement interprรฉtรฉe sur la base de la quantitรฉ dโun antioxydant nรฉcessaire pour faire diminuer de 50% la quantitรฉ initiale de DPPH (EC50), (des comparaisons dโEC50 sont rรฉalisรฉes), le rรฉsultat est dรฉpendant de la concentration en DPPH initiale. On peut aussi exprimer la capacitรฉ antioxydante par le pourcentage dโinhibition (PI).
En ajoutant une rรฉfรฉrence connue, la mรฉthode peut รชtre standardisรฉe, en ramenant par exemple les rรฉsultats ร un รฉquivalent Trolox. Cette mรฉthode est beaucoup utilisรฉe pour รฉtudier la capacitรฉ antioxydante totale des extraits vรฉgรฉtaux alimentaires.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA PLANTE
I. DENOMINATIONS VERNACULAIRES
II. TAXONOMIE ET SYSTEMATIQUE
III. HABITATS ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
IV. CARACTERES MORPHOLOGIQUES
V.I. CHIMIE DE LA PLANTE
VI. USAGES THERAPEUTIQUES TRADITIONNELLES ET PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
VI.1. USAGES THERAPEUTIQUES TRADITIONNELLES
VI.2 .PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
VI.2.1.Activitรฉ antioxydante
VI.2.2. Activitรฉ sur la reproduction
VI.2.3. Activitรฉ antidiarrhรฉique
VI.2.4. Activitรฉ antipaludique
VI.2.5. Activitรฉ sur le muscle utรฉrin
VII. ETUDES TOXICOLOGIQUES
CHAPITRE II : RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
II.1.TOXICITE DES RADICAUX LIBRES
II.1.1. Action sur les protรฉines
II.1.2. Action sur les acides nuclรฉiques
II.1.3. Action sur les lipides
II.2. SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
II.2.1. Les moyens de dรฉfense endogรจnes
II.2.1.1.Les systรจmes enzymatiques
II.2.1.2. Les systรจmes non enzymatiques
II.2.2. Les moyens de dรฉfense exogรจnes
CHAPITRE III : LES DIFFERENTES METHODES DโETUDE DE LโACTIVITE ANTI-OXYDANTE
III.1. LE TEST ABTS (2,2โ azinobis-(acide 3-ethylbenzothiazoline 6- sulfonique)
III.1.1 Principe du test de LโABTS
III.2. LE TEST DPPH (1, 1 diphรฉnyl-2-picryl-hydrazyl)
III.2.1. Principe du test du DPPH
III.3. LE TEST ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. MATERIEL ET REACTIFS
I .1. Matรฉriel vรฉgรฉtal
I.2. Autres matรฉriels utilisรฉs pour lโextraction et lโรฉtude chimique
I.2.1. Rรฉactifs
I.3. Mรฉthodes dโรฉtude
I.3.1.Extraction et fractionnement
I.3.1.1. Extraction des extraits รฉthanolique
I.31.2. Fractionnement de lโextrait ethanolique
I.3.2. Activitรฉ antioxydante
I.3.2.1. protocole expรฉrimental du test du DPPH
I.3.2.2. protocole expรฉrimental du test DโABTS
I.3.3. Expressions des rรฉsultats et analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS
II .1 Extraction et fractionnement
II.2.Activitรฉ antioxydante
II.2.1 Test au DPPH
II.2.2. Test ร lโABTS
CHAPITRE III : DISCUSSION
II.3.1 Extraction et Fractionnement
II.3.2 Activitรฉ antioxydante
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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