Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
HABITAT ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Vitex doniana est un arbre répandue dans le monde et plus particulièrement dans les zones tropicales. Il supporte les milieux arides mais est absent au Nord et au centre de l’Asie. En Afrique, l’espèce est présente dans la savane boisée en zone soudano-guinéenne et soudanienne [Malagas, 1992].
Au Sénégal il est commun dans les sols frais de la Casamance maritime, dans les boqueteaux et à proximité des rizières. Il suit les galeries soudaniennes et les sols humides jusqu’au nord de Dakar. Il peut résister à une certaine sécheresse du sol sous les climats relativement pluvieux (Kédougou), mais il s’échappe alors sur les versants des collines et vers les ravins ombragés dans les forets secs. Son habitat préféré reste cependant les vallées humides où il se développe normalement [Kerharo, 1971].
CARACTERES MORPHOLOGIQUES
Vitex doniana est un arbre (ou arbuste) à cime arrondi dont la taille moyenne se situe entre 1 et 35 m de haut. Il possède un tronc de couleur brun clair dont les écorces sont crevassées et écailleuses. Ses feuilles sont opposées, digitées, palmées, ou en tri-feuillages et pétiolées. Les folioles sont elliptiques et mesurent 10 cm de long et 6 cm de large tandis que les pétioles peuvent mesurer jusqu’à 9 cm de long. Ses petites fleurs roses, violettes ou blanches axillaires sont à l’origine de fruits de formes ovoïdes. Les fruits sont verts tachetés de blanc et noirâtres à maturité [Arbonier, 2004 ; Guignard, 1996].
CHIMIE DE LA PLANTE
Les études préliminaires réalisées sur les feuilles, les écorces de tronc et les fruits ont révélé la présence de la phytine, de tanins, de vitamines (A, B, E), de terpènes, de stéroïdes, de sucres (carbohydratés), de saponosides, de flavonoïdes et d’anthraquinones [Suleiman et al, 2008 ; Bouquet. A, 1972].
Selon Olusola et al. (1993), le fruit est comestible et largement consommé en Afrique occidentale. Ce fruit est riche en vitamine C.
Sa teneur en cendres est de 37,5 g/kg et est située dans la fourchette indiquée pour les fruits et quelques noix [Temple et al, 1990].
La teneur brute en lipides est de 49,5 g/kg et est supérieure à celle des fruits mais inferieure à celle des écrous [Temple et al, 1990].
La teneur brute en protéines est de 273 g/kg et est plus élevée que pour la plupart des fruits charnus (dattes, raisin sec, etc.) [Bush et Robertson, 1984].
La teneur brute en fibres est de (44 ±2) g/kg, glucose (25±8) g/kg, autres sucres (592±12) g/kg.
USAGES THERAPEUTIQUES TRADITIONNELS ET PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES.
Usages therapeutiques traditionnels.
Traditionnellement, les racines en décoction sont utilisées pour soigner les maux de dents, la dysménorrhée, la jaunisse, l’amibiase (vermifuge), la colique, la lèpre, le vomissement, la stérilité [Arbonier, 2004].
Elles sont aussi utilisées pour traiter le rachitisme chez les enfants et pour l’induction de la conception chez les femmes qui sont proches de la stérilité [Irvine, 1961].
Elles sont utilisées par les harisatribes du nord du Nigeria pour le traitement de la diarrhée [Alawa et al, 2002]. La décoction est utilisée pour les maux d’estomac [Dalziel, 1955].
Les écorces du tronc et les feuilles sont utilisées en décoction pour traiter l’ictère, les douleurs abdominales, les maux de ventres, la lèpre, les diarrhées infantiles, les faiblesses, les courbatures, les affections des voies respiratoires et les maux de tête.
Les feuilles mâchées sont utilisées en application locale pour soigner les blessures, les soins de la conjonctivite purulente, le soin intime des femmes avant et après l’accouchement.
Les fruits sont non seulement une source de vitamines (A et C) mais ils seraient recommandés pour le traitement de l’amibiase. Les feuilles associées aux écorces de tronc et aux racines sont utilisées pour traiter l’épilepsie et les morsures de serpent. Les jeunes feuilles et les fruits sont comestibles [Malagas, 1991 ; Arbonier, 2004].
Les racines, les écorces et les feuilles sont fortement conseillées comme anti asthénique par les Wolofs et les Sérères. L’effet anti asthénique pourrait s’expliquer par un effet antioxydant. Le décocté de tige feuillée, de couleur noirâtre est très estimé par les Baïnouk, en usage externe, contre la variole et les éruptions cutanées en générale.
Les racines sont recommandées par les Mandings pour les douleurs abdominales, les maux de ventres en association avec Heeria insignis et Cordyla Pinnata et par les diola pour la lèpre [Kerharo, 1971].
Au Nigeria différentes parties de Vitex doniana communément appelé Prune noire, sont utilisées en médecine traditionnelle dans le traitement du rhumatisme, l’hypertension artérielle, le cancer et les maladies inflammatoires [Sofowora, 1993].
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
Activité antioxydante
Les radicaux libres oxygénés(RLO) sont impliqués dans beaucoup de maladies. Ces radicaux libres qui causent des dégâts aux tissus à travers le stress oxydatif sont générés par la respiration aerobique, l’inflammation et la peroxydation lipidique [Craig, 1999].
Agbafor et al, (2011) ont étudié l’activité antioxydante des feuilles de Vitex doniana. Les extraits éthanolique et aqueux ont été examinés pour rechercher la présence des métabolites secondaires. L’inhibition de la 2,2 diphényle -1-picryle hydrazyl (DPPH) a été évaluée pour mesurer l’activité antioxydante.
Les niveaux hépatiques de malondialdehyde (MDA) la super oxyde dismutase (SOD), catalase (CAT) chez les rats albinos traités par le tétrachlorure de carbone (CCl4) ont été aussi utilisés pour évaluer l’activité antioxydante des extraits de cette plante.
Vingt huit rats albinos adultes mâles pesant 102-120 g ont été utilisés. Ils ont été placés en sept groupes de A à G. Des doses de 250 mg/kg de l’extrait et 20 mg/kg de vitamine C étaient données par voie orale aux groupes A, B, C, D et E respectivement, tandis que F et G recevaient de l’eau distillée pendant six jours consécutifs.
Au septième jour les groupes A à F étaient traités avec une seule dose de 2,5 ml/kg de CCl4 et de l’huile d’olive.
Le groupe G a eu de l’eau distillée et huile d’olive.
Les résultats de l’extrait montrent une augmentation significative (P< 0,5) en MDA du foie et baisse de l’activité en SOD et CAT du groupe F traité avec le CCl4 par rapport au groupe non traité.
Ce résultat reflète l’hépatotoxicité de CCl4 comme l’a déjà observé SINGH et al, (2010). Ces résultats contrastent avec ceux obtenus lorsque les rats sont prétraités avec les extraits de feuilles de Vitex doniana ou la vitamine C. La concentration en MDA des groupes prétraités était significativement inferieure à celle des rats non traités. D’autre part les activités de SOD et CAT étaient significativement supérieures dans les groupes prétraités par rapport au contrôle positif. Ces observations corroborent la propriété antioxydante des extraits de feuilles de Vitex doniana. L’extrait a aussi montré la présence dans les feuilles de V. doniana des flavonoïdes et des tanins qui sont des composés phénoliques. Les composés phénoliques sont un groupe de composés majeurs qui agissent comme antioxydant ou piégeur de radicaux libres [Potterat, 1997]. De même, les térpenoȋdes agissent comme des régulateurs de métabolisme et jouent un rôle protecteur comme les antioxydants (Soetan, 2008).
Les saponines ont des propriétés hypotensives et cardiodépressives [Olaleye, 2007].
Les anthraquinones possèdent des propriétés astringentes, purgatives, anti inflammatoires, anti tumorales et des effets bactéricides [Muzychkina, 1998].
Activité sur la reproduction
Plusieurs auteurs ont suggéré que la consommation de composés végétaux peut avoir des effets directs sur la reproduction biologique des primates. Des études ont présenté des preuves physiologiques de ces effets. En effet, deux troupeaux de babouins olive (Papio hamadryas Anubis) à Gashako-gumti (parc national au Nigeria) ont connu une grande augmentation saisonnière des niveaux de métabolites fécaux de progestérone chez les femelles suite à la consommation de substances végétales naturelles. L’augmentation de l’excrétion fécale progestative se manifeste de façon saisonnière chez toutes les femelles. Des données détaillées sur l’étude de l’alimentation des animaux ont montré que seule une espèce d’aliment est consommée par les troupeaux au moment des pics observés de progestérone : c’est la prune noire d’Afrique (Vitex doniana). Ces données suggèrent que la consommation naturelle de Vitex doniana était la cause probable de l’augmentation observée des progestatifs. L’excrétion de progestatifs pendant ces périodes est plus élevée que celle trouvées pendant la grossesse et permet de prévenir l’enflure sexuelle qui est associée à l’activité de l’ovulation. Vitex doniana semble agir sur les femmes à la fois comme un moyen de contraception physiologique (simulation de certaines formes de la pilule contraceptive humaine) et un moyen de contraception sociale réduisant l’association et la copulation avec des mȃles [James et al, 2007].
Activité antidiarrhéique
Le potentiel anti diarrhéique du fruit de Vitex doniana a été étudié.
Les fruits ont été séchés à l’air et râpés sous forme de poudre à l’aide d’une râpe construite localement, 40 g de poudre de fruit sont extraits au soxhlet avec 200 ml d’eau distillée. Les tests ont été effectués tel que décrit par MALONE (1997).
Brièvement les souris reparties au hasard en quatre groupes de trois animaux chacun, reçoivent quotidiennement l’extrait par voie orale à 150, 350, 650 et 1000 mg/kg respectivement.
Apres deux semaines de traitement, les cobayes ont été sacrifiés par un coup sur la tête et leur abdomen découpé, le segment de l’iléon est retiré et disséqué puis suspendue dans un bain nutritif.
Apres fixation sur un appareil à organe isolé, les effets spasmogénes de l’acétylcholine et de l’histamine ont été évalués.
Ensuite, des concentrations de l’extrait (0,3 à 2,4 mg/ml) ont été testées.
L’extrait de Vitex réduit la contraction intestinale de l’iléon induite par l’histamine et l’acétylcholine de manière dose dépendante de même que le temps de transit intestinal des souris nourris par la farine du charbon de bois. Les médicaments qui affichent de telles propriétés sont connus pour être de bons agents anti-diarrhéiques (Adzua et al, 2004).
En outre l’inhibition de la motilité du tractus gastro intestinal est l’un des mécanismes d’action des médicaments anti-diarrhéique (Akah et al, 1999).
Activité antipaludique
Le paludisme demeure un problème de santé publique en Afrique subsaharienne où le fardeau est énorme. On estime que 350 à 500 millions de cas cliniques de paludisme se produisent chaque année. La plupart d’entre eux sont causés par Plasmodium falciparum et P.Vivax selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef (fonds des nations unis pour l’enfance) (2005).
Il a été démontré que les plantes constituent une source potentielle de composés antipaludéens ou la source matrice pour la synthèse de molécules antipaludiques.
Des expériences in vitro ont montré que l’extrait des feuilles et l’écorce de la tige de Vitex doniana (Verbénaceae) ont inhibé de moitié la croissance des espèces plasmodiales à des concentrations allant de 2,3 à 16, 9 pg/ml avec une bonne sélectivité pour ces parasites. Ainsi l’activité antiplasmodiale de Vitex doniana contre le Plasmodium a été signalée récemment pour la première fois dans l’ethnomédecine nigériane [Oyinomola et al, 2011].
Activité sur le muscle utérin
L’activité de Vitex doniana sur la réponse du muscle utérin a été étudiée. L’écorce de Vitex doniana était extraite à l’eau bouillie à 100°C et la solution extraite est filtrée, refroidie et centrifugée. L’extrait a été analysé, il contenait du potassium (k+) et du phosphate beaucoup plus que du calcium et du fer. La présence d’ions potassium en excès peut être en partie responsable de l’activité sur le muscle utérin. Dans une autre étude l’extrait de Vitex doniana induit des contractions musculaires de l’utérus et aussi potentialise les effets contractiles de prostaglandines, de l’ergométrine et de l’ocytocine. Cependant l’effet de potentialisation n’était pas significatif sur les réponses contractiles de l’acétylcholine. L’étude suggère donc que l’extrait de Vitex doniana peut agir via les récepteurs utero toniques. Par conséquent, l’utilisation de V.doniana pour contrôler les saignements du post partum peut être justifiée [Olusola et al, 2005].
Il est connu depuis longtemps que les plantes du genre Vitex possèdent des propriétés ocytociques et sont utilisées pour faciliter le travail d’une manière similaire à l’extrait de feuilles de Piper guineense (Udoh et al ,1996)
ETUDES TOXICOLOGIQUES
La toxicité des extraits aqueux des écorces de racines de Vitex doniana a été évaluée sur des rats [Abdulrahman et al, 2007]. La dose létale de ces extraits a été évalué à 1000 mg/ kg tandis que celle entraînant directement la mort était de 1600 mg / kg. Les symptômes de toxicité observés étaient dose-dépendants. Dix
à quinze minutes après l’administration de l’extrait tous les rats dans les différents groupes ont été très affaiblis. Ceux qui ont reçu la dose de 1600 mg/kg ou plus ont été profondément sous sédation et se sont endormis. Les signes observés avant le décès étaient: la perte d’appétit, la léthargie, la paralysie des membres postérieurs, qui ont progressé vers les membres antérieurs, les difficultés de respiration et le coma. La mortalité a été enregistrée cinq heures après l’administration de la dose de 1600 mg / kg.
RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
TOXICITE DES RADICAUX LIBRES
Les effets destructeurs des radicaux libres au niveau cellulaire s’expliquent par la présence d’électron(s) très réactif(s) sur une de leurs orbitales, susceptible(s) de s’apparier aux électrons des composés environnants. Ces composés, ainsi spoliés, deviennent à leur tour des radicaux et amorcent une réaction en chaȋne.
Les molécules cibles sont :
Les protéines;
Les acides nucléiques;
Les acides gras polyinsaturés, en particulier ceux des membranes cellulaires et des lipoprotéines [Logani et Davies, 1980].
Action sur les protéines
Les protéines cellulaires sont une cible idéale de l’attaque radicalaire qui se situe à différents niveaux.
Les groupements sulfhydriles, présents dans de nombreuses enzymes, subissent sous l’action des RL, une déshydrogénation avec création de ponts disulfures et inactivation de ces enzymes [Logani et Davies, 1980].
On peut aussi rencontrer des cas d’activation enzymatique, lors de l’inactivation d’un inhibiteur spécifique.
Les protéines de structure sont dépolymérisées (acide hyaluronique) sous l’action des RL ou polymérisées de façon anarchique. Ainsi, le collagène est dégradé avec malformation des fibres et fragilisation des vaisseaux sanguins [Halliwall et Gutteridge, 1989].
Les acides aminés peuvent être modifiés. Par exemple, l’action de l’oxygène singulet sur la méthionine donne la méthionine sulfoxyde (Halliwall et Gutteridge, 1989).
Le radical hydroxyde réagit avec la phénylalanine (PHE) et donne l’ortho-tyrosine (o – TYR) ou le para- Tyrosine (p- TYR).
Action sur les acides nucléiques
Les acides nucléiques sont particulièrement sensibles à l’action des RL qui créent des sites radicalaires au sein de la molécule et peuvent ainsi induire des effets mutagènes ou l’arrêt des réplications ionisantes est, entre autres, due à l’action des radicaux libres au niveau de l’ADN cellulaire.
Outre cette action directe sur l’ADN, les radicaux libres altèrent la synthèse et la transcription de l’ARN. Cette attaque provoque une baisse de concentration intracellulaire de la coenzyme NAD+, secondaire à son clivage par l’enzyme poly (ADP-ribose) synthétase, avec transfert de l’ADP- ribose sur la protéine nucléaire (Hoff et O’Neill, 1991).
Action sur les lipides
Cette action se fait au niveau des acides gras polyinsaturés des phospholipides et détermine la lipoperoxydation des membranes et des lipoprotéines, en particulier les lipoprotéines de faible densité (LDL).
SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
L’homme est un être aérobie et sa survie dans un environnement riche en oxygène dépend de l’équilibre vital entre la production physiologique de RL, et la capacité de l’organisme à les éliminer.
Toute surproduction de RL entraȋne des désordres biologiques qui sont à
l’origine de nombreuses pathologies. C’est ainsi que l’organisme dispose de différents systèmes de protection :
Des systèmes de protection endogènes comprenant de systèmes enzymatiques et non enzymatiques;
Des systèmes de protection exogènes.
Les moyens de défense endogènes
Les systèmes enzymatiques
Ils comprennent les superoxydes dismutase (SOD), la catalase, la glutathion peroxydase, pour l’essentiel.
Les superoxydes dismutase(SOD)
Ce sont des métalloprotéines qui accélèrent 109 fois la vitesse spontanée de dismutation de l’anion superoxyde en eau oxygénée et en oxygène moléculaire, la réaction est la suivante : O2 .- + O2.- + 2H+ H2O2 + O2
La catalase
Son action complète celle des SOD, en accélérant la réduction spontanée du peroxyde d’hydrogène en eau : 2H2O2 2H2O + O2
La glutathion peroxydase
C’est une enzyme séléno-dépendante, localisée dans le cytoplasme cellulaire et retrouvée au niveau du foie, des cellules sanguines, des reins et du cristallin. Elle attaque, non seulement le peroxyde d’hydrogène mais également les hydro peroxydes d’acides gras avec comme donneur d’hydrogène le glutathion réduit. Ce dernier est régénéré à partir du glutathion oxydé grâce au NADPH, fourni par la voie des pentoses phosphates.
Les systèmes non enzymatiques
Ces systèmes agissent en complexant les métaux de transition comme le Fer et le Cuivre qui jouent un rôle important dans la lipoperoxydation ou bien se comportent en piégeurs de radicaux libres.
La transferrine ou sidérophiline et la lactoferrine :
Elles exercent leurs effets protecteurs en complexant le fer, l’empêchant ainsi de catalyser la formation du OH. .
La céruléoplasmine :
Elle agit en transportant le cuivre et en neutralisant l’anion superoxyde. Elle catalyse également l’oxydation du fer ferreux en fer ferrique sans libération de radicaux libres oxygénés intermédiaires.
L’albumine :
Elle se combine au cuivre et empêche la formation du radical hydroxyle (OH.). C’est également un puissant piégeur de l’acide hypochloreux (HClO), un oxydant produit par la myéloperoxydase au cours de la phagocytose.
L’haptoglobine et l’hémopexine :
Elles auraient des propriétés antioxydantes par fixation de l’hémoglobine et de l’hème qui sont porteuses de fer qu’ils peuvent libérer et donc initier des réactions telles que la lipoperoxydation.
L’acide urique
Il inhibe la peroxydation lipidique en fixant le fer et le cuivre. C’est également un piégeur du radical peroxyde et de l’acide hypochloreux.
Le glucose et la bilirubine
Le premier agit comme piégeur du radical hydroxyle et la seconde aurait une action protectrice par sa liaison avec l’albumine transporteuse d’acides gras libres.
Les moyens de défense oxygener
Ils sont constitués par toutes les substances d’origine alimentaire ou médicamenteuse capable d’inhiber l’action des radicaux libres.
La vitamine E ou alpha tocophérol :
Il existe quatre isomères α, β, γ, δ tocophérols dont α est le plus puissant. C’est un antioxydant qui, in vitro, va se localiser, grâce à sa lipophilie, dans les doubles couches lipidiques des membranes cellulaires, points stratégiques pour arrêter la lipoperoxydation.
La vitamine C ou acide ascorbique :
Elle possède la propriété de réagir avec l’ion peroxyde et le radical hydroxyle avec production d’un radical semi hydroascorbate. C’est également un piégeur de l’oxygène singulet et de l’acide hypochloreux.
La vitamine A :
Elle a une action antioxydante moins démontrée. Elle agirait sur l’oxygène singulet en le bloquant.
Les polyphénols :
Il existe de nombreux autres antioxydants. Parmi ces substances, certaines sont regroupées dans le grand groupe des polyphénols, composés principalement de trois familles : les tanins, les flavonoïdes, les anthocyanes. Bien que non essentielles, ces substances jouent pourtant un rôle majeur dans la lutte contre le stress oxydant
LES DIFFERENTES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTI-OXYDANTE
D’après Blois et al. (1958), il existe différentes méthodes pour déterminer le potentiel antioxydant des produits alimentaires, actifs, ingrédients, etc. On peut proposer trois types d’analyses:
Le test ABTS (2,2’ azinobis-(acide 3-ethylbenzothiazoline 6-sulfonique)
Le test au DPPH (1,1 diphényl-2-picryl-hydrazyl)
Le test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
Les antioxydants peuvent réduire les radicaux primaires par deux mécanismes : par transfert d’électron singulet ou par transfert d’atome d’hydrogène. Les méthodes ABTS et DPPH jouent sur le transfert d’électron singulet, alors que la méthode ORAC joue sur le transfert d’un atome d’hydrogène.
Les méthodes ABTS et DPPH sont couramment utilisées pour analyser les extraits de plantes et de fruits. Ce sont des méthodes anciennes qui, une fois standardisées, permettent des comparaisons de résultats. La méthode ORAC est plus récente et est applicable sur quasiment toutes les matrices (extraits végétaux, aliments, plasma sanguin etc.), aussi bien sur des composés hydrophiles que lipophiles. Le test ORAC propose une mesure largement standardisée.
LE TEST ABTS (2,2’ azinobis-(acide 3-ethylbenzothiazoline 6- sulfonique)
PRINCIPE DU TEST DE L’ABTS
Le principe est basé sur la capacité d’un antioxydant à stabiliser le radical cationique, ABTS. + (2,2-azinobis-[acide 3-ethylbenzothiazoline-6- sulfonique]) de coloration bleu-verte en le transformant en ABTS incolore (mesuré à 734nm), par piégeage d’un proton par l’antioxydant. La décroissance de l’absorbance causée par l’antioxydant reflète la capacité de capture du radical libre.
Une comparaison est faite avec la capacité du Trolox (analogue structural hydrosoluble de la vitamine E) à transformer l’ABTS+. Cette méthode est encore appelée TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant Capacity).
Ainsi la capacité antioxydante, qui peut être exprimée en équivalent Trolox (TEAC) correspond à la concentration de Trolox ayant la même activité que la substance à tester à une concentration donnée. Le résultat peut être donné en µM ou mM d’équivalent de Trolox par g de produit ou par ml s’il s’agit d’un liquide. La méthode standardisée, avec un temps fixe d’incubation, peut dans certains cas, engendrer une sous estimation de la valeur obtenue. On parle alors de capacité antioxydante relative. Dans ce cas, on peut envisager de laisser se dérouler la réaction jusqu’au bout et recalculer la valeur TEAC.
LE TEST DPPH (1, 1 diphényl-2-picryl-hydrazyl)
Principe du test du DPPH
Le DPPH est un radical libre de coloration violette qui présente une bande d’absorption caractéristique à 517 nm liée à la résonance des électrons non appariés. En présence d’une substance chimique anti-radicalaire (antioxydante), les électrons non appariés sont capturés de façon stoïchiométrique, ce qui provoque une baisse de l’absorption à 517nm liée à la décoloration de la solution de DPPH en jaune vert. Un antioxydant aura la capacité de donner un électron singulet (réducteur) au radical DPPH de coloration violette pour le stabiliser en DPPH de coloration jaune-verte. La mesure de décroissance de coloration violette au cours du temps permet de déterminer la concentration efficace à 50% notée EC50, temps au bout duquel 50% de coloration est perdue. Généralement interprétée sur la base de la quantité d’un antioxydant nécessaire pour faire diminuer de 50% la quantité initiale de DPPH (EC50), (des comparaisons d’EC50 sont réalisées), le résultat est dépendant de la concentration en DPPH initiale. On peut aussi exprimer la capacité antioxydante par le pourcentage d’inhibition (PI).
En ajoutant une référence connue, la méthode peut être standardisée, en ramenant par exemple les résultats à un équivalent Trolox. Cette méthode est beaucoup utilisée pour étudier la capacité antioxydante totale des extraits végétaux alimentaires.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA PLANTE
I. DENOMINATIONS VERNACULAIRES
II. TAXONOMIE ET SYSTEMATIQUE
III. HABITATS ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
IV. CARACTERES MORPHOLOGIQUES
V.I. CHIMIE DE LA PLANTE
VI. USAGES THERAPEUTIQUES TRADITIONNELLES ET PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
VI.1. USAGES THERAPEUTIQUES TRADITIONNELLES
VI.2 .PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
VI.2.1.Activité antioxydante
VI.2.2. Activité sur la reproduction
VI.2.3. Activité antidiarrhéique
VI.2.4. Activité antipaludique
VI.2.5. Activité sur le muscle utérin
VII. ETUDES TOXICOLOGIQUES
CHAPITRE II : RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
II.1.TOXICITE DES RADICAUX LIBRES
II.1.1. Action sur les protéines
II.1.2. Action sur les acides nucléiques
II.1.3. Action sur les lipides
II.2. SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
II.2.1. Les moyens de défense endogènes
II.2.1.1.Les systèmes enzymatiques
II.2.1.2. Les systèmes non enzymatiques
II.2.2. Les moyens de défense exogènes
CHAPITRE III : LES DIFFERENTES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTI-OXYDANTE
III.1. LE TEST ABTS (2,2’ azinobis-(acide 3-ethylbenzothiazoline 6- sulfonique)
III.1.1 Principe du test de L’ABTS
III.2. LE TEST DPPH (1, 1 diphényl-2-picryl-hydrazyl)
III.2.1. Principe du test du DPPH
III.3. LE TEST ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. MATERIEL ET REACTIFS
I .1. Matériel végétal
I.2. Autres matériels utilisés pour l’extraction et l’étude chimique
I.2.1. Réactifs
I.3. Méthodes d’étude
I.3.1.Extraction et fractionnement
I.3.1.1. Extraction des extraits éthanolique
I.31.2. Fractionnement de l’extrait ethanolique
I.3.2. Activité antioxydante
I.3.2.1. protocole expérimental du test du DPPH
I.3.2.2. protocole expérimental du test D’ABTS
I.3.3. Expressions des résultats et analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS
II .1 Extraction et fractionnement
II.2.Activité antioxydante
II.2.1 Test au DPPH
II.2.2. Test à l’ABTS
CHAPITRE III : DISCUSSION
II.3.1 Extraction et Fractionnement
II.3.2 Activité antioxydante
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Télécharger le rapport complet