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Synthèse des études sur la Sbkha Ndghamcha
Les premières études qui ont été consacrées à la Sebkha Ndghamcha se rapportent surtout à l’exploration.
Les premiers renseignements d’ordre géologique sur la sebkha semblent être ceux de PANET qui a fait un voyage de Saint-Louis du Sénégal à Essouira au Maroc en passant par Chinguitti en Mauritanie, en 1850. Il mentionne des roches de l’Inchiri et de l’Adrar et les sebkhas salées de Nouakchott.
En 1908, CHUDEAU et GRUVEL effectuent, à partir de Saint- Louis, la première traversée scientifique de Nouakchott à Nouadhibou, et confirment l’existence d’un immense golfe quaternaire récent au Nord de Nouakchott.
DEREIMS est le premier, en 1911, à décrire la « plage à Arca senilis » qu’il reconnaît tout le long du littoral, et les dépôts d’évaporites (gypse, sel) dans les lagunes abandonnées par la mer lors de son retrait : dans le Tafoli, le sol est formé par du gypse tantôt cristallisé très finement comme le sucre (« tafrajit » des habitants) tantôt cristallisé en grandes lamelles de fer de lance (« berraïk »). On trouve aussi dans le Tafoli du soufre sous forme de nodules provenant de la réduction du gypse sous l’influence des matières organiques. Dans les sebkhas, il est possible de trouver plusieurs couches de sel superposées, séparées par des argiles noires».
DOLLFUS (1911) étudie les coquilles du Quaternaire marin récoltées par DEREIMS et en Jreconnaît 60 espèces dont l’ensemble est caractéristique d’une faune littorale peu profonde sur fond sableux.
MONOD (1945) publie un article sur la structure du Sahara atlantique où quelques coupes de puits effectuées dans le Quaternaire marin sont données à Bou Lanouar et Nouakchott. Cette mise au point se termine par un croquis géologique au 1/500 000 et un tableau des corrélations.
CHARAVEL (1947) engage des travaux de prospection sur les indices du soufre connus depuis longtemps à Kébrit entre Toueila et Moutounsi. Les dépôts de gypse, d’une épaisseur de 2 m environ, sont inter stratifiés avec des dépôts vaseux et contiennent du soufre natif diffus ou en nodules. Des accidents très graves, quelques-uns mortels, par asphyxie, arrêtent les travaux. BESSAC (1951) remarque que le golfe quaternaire de Nouakchott, qui correspond à l’immense Sebkha Ndghamcha où se sont déposés des coquilles et du gypse, ne présente aucun matériel néolithique, ni de tumulus funéraires.
En 1955, ELOUARD relève la coupe du sondage de Moutounsi creusé au milieu de la Sebkha Ndghamcha. Ce sondage, de 449 m de profondeur, traverse le Quaternaire représenté par du gypse, des coquilles marines, des grés calcaires, le Continental terminal formé de grés hétérométriques kaoliniques et l’Eocène moyen constitué de marno-calcaire.
MILLOT (1957) effectue les premières analyses d’argiles salifères récoltées dans la Sebkha Ndghamcha où il reconnaît : kaolinite, illite, montmorillonite, dolomite.
En étudiant les dépôts de gypse de la bordure sud de la sebkha, GOUZES et al. (1965) montrent la présence de dépôts gypsifères d’environ 2 m d’épaisseur reposant sur des niveaux coquilliers. Ils montrent aussi l’absence de niveaux coquilliers intercalés dans le gypse et découvrent des dunes de gypse éolien.
ELOUARD (1966) dresse un inventaire des caractères de la plage à Arca senilis connue en Mauritanie et au Sénégal. Il propose même le Nouakchottien comme nom d’étage local pour désigner cette transgression marine.
Après plusieurs observations de terrain, ELOUARD et FAURE (1967-1972) proposent une chronologie du Quaternaire supérieur appuyée sur les résultats de datations au radiocarbone. Désormais, le Nouakchottien et l’Inchirien supérieur sont distingués grâce aux observations écologiques. Cette distinction est confirmée par les résultats de datations en âges « absolus ». Au Nord de la Sebkha Ndghamcha, CHEVALLIER et HEBRARD (1967) datent de l’Inchirien supérieur (31 000 ans BP) un important affleurement de madréporaires. En 1967, les participants au Congrès panafricain de préhistoire et de l’étude du Quaternaire visitent la région de Nouakchott, le Tafoli et l’Inchiri où ELOUARD et FAURE montrent les assises du golfe marin quaternaire disposées en auréoles concentriques. Pendant qu’ELOUARD s’attachait à montrer les différences écologiques, FAURE faisait observer l’évolution sédimentologique correspondant à la fermeture du golfe, sa transformation en lagune et son évolution actuelle en sebkha sous le niveau de la mer.
FONTES et al. (1967) effectuent les premières analyses isotopiques O16-O18 sur des coquilles et du gypse de la Sebkha Ndghamcha ; l’Inchirien serait plus chaud et plus humide que le Nouakchottien.
En 1968, HEBRARD rétablit la cartographie des limites de la Sebkha Ndghamcha et précise la stratigraphie du Quaternaire.
La thèse de HEBRARD (1973) sur la Mauritanie atlantique entre Nouakchott et Nouadhibou (18°- 21° latitude Nord), permet d’établir une chronologie du Quaternaire marin mauritanien et d’appréhender l’évolution terrestre pendant cette ère : lithosphère, atmosphère, hydrosphère et biosphère.
FAURE (1973) propose une remise en eau de ce grand bassin évaporatoire en vue d’une accumulation de réserves minérales exploitables.
MAGLIONE et CARN (1976) publient des données géochimiques préliminaires sur la nappe phréatique des argiles gypsifères de la sebkha Ndghamcha ; ils remarquent un net gradient de concentration, pour les trois paramètres physico-chimiques étudiés (conductivité, pH, Eh), selon une transversale depuis la mer jusqu’aux premiers affleurements de gypse varvé (c’est-à-dire de l’Ouest vers l’Est).
CARUBA et DARS (1991) pensent que les sebkhas littorales (Ndghamcha et Nterert, etc.) constituent des entités hydrologiques et hydrogéologiques originales. En effet, les eaux rencontrées dans ces dépressions en surface ou à faible profondeur appartiennent pour l’essentiel à la nappe aquifère sous-jacente qui est subaffleurante et se concentre par évaporation. Pour eux, la Sebkha Ndghamcha peut recevoir parfois des apports d’eau marine.
Avant de clore cet historique, précisons que la reconnaissance des formations gypsifères a été entreprise depuis les années 1960 et se poursuit jusqu’à nos jours avec, cependant, des phases d’exploitation sommaires ; c’est dans ce cadre qu’en 1995-96, la SNIM ( Société Nationale Industrielle et Minière) effectue une campagne de sondages et de puits sur les différentes variétés de gypse et le sel de la Sebkha Ndghamcha pour en évaluer les réserves (OULD WOYSSATTE, 1997).
Contexte géologique de la Sebkha Ndghamcha
Contexte géologique régional
Le littoral mauritanien appartient au bassin sédimentaire secondaire-tertiaire sénégalo-mauritanien, dont la superficie est d’environ 340 000 km² (Figure 3). La partie mauritanienne de ce bassin forme un triangle dont les limites sont l’Océan Atlantique à l’Ouest, le fleuve Sénégal au Sud et, au Nord, la limite d’érosion des formations sédimentaires (ELOUARD, 1975). Cependant, les formations secondaires et tertiaires n’affleurent pas dans les terrains étudiés dans le cadre de ce mémoire. Elles sont masquées par les dépôts du Quaternaire et ne sont connues que grâce aux sondages. C’est un aperçu très synthétique de l’évolution géologique, l’esquisse de géologie régionale est limitée à la partie la plus récente du bassin, c’est-à-dire au Quaternaire.
Après les épisodes secondaires et tertiaires dont les sédiments forment le soubassement du bassin sénégalo–mauritanien, la côte a connu de nombreux mouvements eustatiques et oscillations climatiques, d’ampleur variable au Quaternaire. Ceux-ci ont laissé des témoins importants dans le paysage côtier de la Mauritanie.
ELOUARD (1973) distingue dans le Quaternaire marin de Mauritanie quatre étages qui sont du plus ancien au plus récent :
* Le Tafaritien (du cap Tafarit,1 000 000-700 000 ans BP) qui s’étend sur environ 150
kilomètres à l’intérieur des terres et dont le faciès est représenté par du sable très fin et/ou du grès calcaire blanc ou vert glauconieux à diatomites.
* L’Aïoujien (du puits d’El Aïouj, 500 000-200 000 ans BP) qui a formé deux golfes à Nouakchott et Nouadhibou, dont le faciès est formé par un grès à structure entrecroisée ou un grès calcaire.
* L’Inchirien (de l’Inchiri plus de 30 000 ans BP) a donné un golfe d’environ 100 kilomètres à l’emplacement de la Sebkha Ndghamcha. Des lumachelles à coquilles encroûtées caractérisent son faciès.
* Le Nouakchottien (de Nouakchott 5 500 ans BP) a donné un falun à coquilles souvent intactes. Après le retrait de la mer, des cordons littoraux sableux ont formés les golfes du Nouakchottien et isolé des lagunes (sebkhas). Peu à peu, la côte a acquis sa morphologie actuelle.
Evolution géomorphologique du quaternaire récent de Mauritanie a. Les formes et les dépôts du Quaternaire récent
La morphologie de la côte est tributaire de la nature des formations et de leurs horizons géologiques. Les différentes phases morphogénétiques ont laissé des témoins importants dans le paysage côtier de la Mauritanie. Aux environs de Nouakchott, la côte n’offre pas un cadre propice à l’étude des formations héritées du Quaternaire (Tableau 1).
Durant cette période géologique, le bassin connaît quatre transgressions constituant le Quaternaire marin de Mauritanie (Figures 4 et 5), et qui sont de la plus ancienne à la plus récente (ELOUARD et al, 1975).
Les formations géologiques de la Sebkha Ndghamcha
La Sebkha Ndghamcha (Figure 6) est actuellement subdivisé en deux zones principales (ELOUARD et FAURE, 1967-1972; ELOUARD et al., 1969; HÉBRARD, 1973; MAGLIONE et CARN, 1976; CARITÉ, 1980; CARUBA et DARS, 1991; OULD SABAR et al., 1997; OULD WOYSSATTE, 1997; OULD SABAR, 2001) :
une zone active et facilement inondable (à un niveau inférieur à 0 m) formée d’une croûte gypso-argilo-salée recouvrant, dans la partie ouest de la sebkha, une couche de boue noirâtre et dans la partie nord, d’une alternance de sel et d’argile formant une sebkha actif noyé dans un environnement de gypse varvé saisonnier.
une zone sèche inactive ou fossile à base de gypse sous divers faciès: varvés, cristallins et saccharoïdes.
Une coupe géologique synthétique des formations de cette sebkha (Figure 7) permet de résumer l’évolution géologique de cette dernière depuis le Nouakchottien, de haut en bas:
1 – 2,40 à 3,00 m: coquilles de Cardium ringens localement cimentées par un grès calcaire beige …. 0,60 m.
2 – 1,80 à 2,40 m : sable coquillier (falun) plus marin vers le bas …. 0,60 m
3 – 1,60 à 1,80 m: coquilles de Cardium edule avec de gros cristaux de gypse autour des coquilles …. 0,20 m
4 – 0 à 1,60 m: gypse recristallisé et gypse varvé ou saccharoïde …. 1,60 m
En fonction des âges, cet affleurement peut être résumé comme suit :
Inchirian 1 – 2,40 à 3,00 m: coquilles cimentées localement. … 0,60 m
Nouakchottian 2 – 1,60 à 2,40 m: sable Shelly (falun) …. 0,80 m
Tafolian 3 – 0 à 1,60 m: gypse …. 1,60 m
Cette coupe nous permet, en plus d’autres observations de terrain (dunes rouges, sédiments argilo-calcaires à diatomées et gastéropodes lacustres), de résumer l’évolution géologique de cette sebkha depuis l’Inchirien (120 000 à 30 000 ans BP):
– Entre 120 000 et 30 000 ans BP, pendant la transgression inchirienne, la mer recouvre toute la zone littorale et un vaste golfe dans le Tafoli (où se trouve la Sebkha Ndghamcha moderne), jusqu’à 120 km à l’intérieur des terres. Des rivières côtières coulaient (climat humide) dans ce golfe (5 à 10 m de profondeur). Une riche faune de mollusques et un échinoderme (Radiorotula orbiculus) y vivaient.
– Entre 30 000 et 10 000 ans BP, la mer a reculé au-delà de -100 m et le climat est devenu aride.
– Cela a contribué à la reconstitution de vastes massifs de dunes (ergs) dans l’ouest et le sud de la Mauritanie (Amoukrouz, Akchar, Azefal, etc.). Il s’agit de la régression Ogolian ou Ogolian.
– Entre 10 000 et 7 000 ans BP, la mer a lentement progressé vers le littoral moderne. Une phase humide a influencé tous les pays sahéliens: c’est le Tchadien pendant lequel il y a eu rubéfaction des dunes ogoliennes et recharge des nappes phréatiques comme celle de Trarza.
– Vers 7 000 ans BP, la mer effectue une transgression de l’ouest vers l’est: c’est la Nouakchottian (7 000 à 4 000 ans BP). Pendant le maximum de cette transgression (5.500 – 5.000 ans BP), la mer forme plusieurs petits golfes entre les creux des dunes (Gouds et Aftouts) et deux larges golfes l’un au nord, le golfe de Tafoli (avec le site actuel de la Sebkha Ndghamcha), l’autre au sud, le golfe du delta du fleuve Sénégal.
Dans le golfe de Tafoli (90 km à l’intérieur des terres), l’apport d’eau douce du continent favorise l’installation d’une mangrove et la prolifération de certaines espèces (Crassostrea gasar, Tympanotonus fuscatus), tandis que l’abondance de nourriture, l’ensoleillement et les eaux peu profondes la profondeur soutiennent la floraison d’autres espèces (Anadara senilis, Cerastoderma edule, etc.).
– Vers 4000 ans BP, la mer entame une régression appelée le Tafolien (4000 à 2000 ans BP) au cours de laquelle le golfe de Tafoli se transforme progressivement en lagune du fait de la construction, par la dérive de sable Nord-Sud, d’une barrière de sable littorale.
Le climat continue son aridification et la sursaturation rapide en sel de la lagune entraîne la mort brutale de tous les mollusques, le dépôt de gypse saisonnier et la formation de la sebkha. La sédimentation rythmique du gypse indique une succession régulière de périodes de forte évaporation en saison sèche avec dépôt de gypse et de périodes plus humides pendant lesquelles les argiles et les marnes se déposent.
La Sebkha Ndghamcha a cessé de fonctionner comme un bassin d’évaporation lorsque la barrière sablonneuse l’avait bien isolé de la mer. Les dernières saumures et les nappes phréatiques salées localisées dans les parties ouest et nord-ouest sont responsables de certains dépôts de chlorure de sodium.
Actuellement, le vent provoque une déflation dans la sebkha et on note des remaniements éoliens par la suite, c’est-à-dire partant soit des anciennes dunes rouges ogoliennes (dunes rouges construites pendant l’aride ogolien: 30 000 à 10 000 ans BP), soit du gypse (gypse dunes).
La nappe phréatique des argiles gypsifères
Si dans la mise en place des évaporites le climat représente le moteur des phénomènes, la nappe d’eau (affleurant ou souterraine) en constitue le vecteur. C’est en effet à partir du vecteur aqueux que les sels dissous vont se concentrer jusqu’-à former les roches salines.
Relations de la nappe des argiles gypsifères avec la mer
A ce stade de nos recherches, les relations qui existent entre ces deux entités hydrologiques ne sont pas connues. Cette incertitude doit être levée par une prochaine campagne de reconnaissance géophysique (prospection électrique) qui permettra de déterminer l’extension de la lentille douce abrite dans le cordon littoral l’orientation et la pente du substratum inchirien sous ce même cordon.
On saura alors s’il existe des infiltrations d’eau marine à travers le cordon vers l’intérieur de la sebkha ou bien si la nappe phréatique représente une masse d’eau marine, emprisonnée lors de la fermeture du golfe nouakchottien et éventuellement rechargée par des venues actuelles d’eaux continentales en provenance des systèmes dunaires environnants.
Profondeur de la nappe
En l’absence de nivellement de précision. Seules sont connues les profondeurs relatives du niveau piézométrique par rapport à la surface du sol.
La profondeur de la nappe est comprise entre 50 et 240 cm. En contrebas du cordon littoral, sur le flanc ouest de la sebkha, les profondeurs oscillent entre 70 et 120 cm, la nappe se rapproche da la surface en allant vers l’Est (50 cm( et s’approfondit ensuite au contact de la sebkha morte (200 à 400 cm). En fait ces différences de profondeur sont déterminées par le modelé de la surface de la sebkha.
Les formations calcaires de la Sebkha Ndghamcha
D’après ELOUARD (1966) seules sont décrites les formations coquillères appartenant aux deux derniers étages transgressifs du Quaternaire de Mauritanie.
La lumachelle ou « falun de Moutounsi » de l’Inchirien
ELOUARD (1966) La lumachelle de l’inchirien est constitué principalement de calcaire gréseux, calcaires, argiles vertes. Cet ensemble complexe comprend des formations marines désignant un grand golfe ancien s’avançant de 130 Kilomètres dans les terres. Les formations les plus remarquables (falun de Moutounsi, « beach–rock » de Nouakchott) appartiennent au dernier épisode de sédimentation de l’Inchirien (ELOUARD, 1966).
Ce sont des niveaux riches en coquillages marins ringens, souvent indurés par un ciment calcaire (grés coquilliers de plage)
Le sable coquillier ou falun du Nouakchottien
Le faciès habituel de cet épisode est un sable fin blanc correspondant à la reprise d’un sable dunaire déposé antérieurement. La faune est abondante et caractéristique de plages sableuses à faune sénégalienne appauvrie. L’âge absolu de ces dépôts se situe autour de 5 000 ans BP. Cette nouvelle transgression s’est enfoncée en doigt de gants à l’intérieur des terres en détruisant localement les alignements dunaires ogoliens et leurs formes héritées (ELOUARD et al, 1966).
Sediments et Sels.
En dehors des cristaux d’halite [sel gemme] et de gypse aisément identifiables, une étude minéralogique de MILLOT in BLANCHOT (1957), a porté sur quatre échantillons d’argile salifère.
Au point de vue constitution, on retiendra :
. Sable (1,4 à 6,6 %)
. Calcite (2 à 6 %)
. Dolomite (6 à 28 %)
. Sels solubles (3 à 79 %)
. Argile (13 à 39 %).
Les sels solubles sont constitués par NaCl dominant (11 à 71 %) et par du CaS04 (3 à 42 %). Le spectre argileux qui montre l’association illite et montmorillonite, est bien représentatif des milieux lagunaires à sédimentation chimique basique. Dans deux échantillons on note la présence de kaolinite, héritée selon MILLOT (1957) du lessivage des formations des bassins versants.
Usages industriels, artisanaux ou agricoles du gypse
Le gypse est employé dans la fabrication de plâtre, de gypserie ou de stuc, de ciment…
Le principal constituant entrant dans la fabrication du ciment est le clinker, obtenu par cuisson de mélange de calcaire et d’argile dans un four industriel à une température élevée, en général entre 1400 et 1500 °C. Le sulfate de calcium mélangé au clinker a une action régulatrice sur la prise du ciment, avec un dosage compris entre 3 et 5 %.
Les épandages de gypse broyé sur terrain agricole peuvent présenter plusieurs avantages sur le plan organique. En effet le gypse apporte une correction des sols salins ou alcalins se trouvant en région arides ou semi-arides et en bordure de mer.
Le gypse entre dans la composition des engrais sur-phosphatés, et il permet de conserver la teneur en azote des fumures organiques en éliminant les bactéries dénitrifiâtes (MOKRANA, 2017).
Le gypse est aussi toujours utilisé et depuis fort longtemps pour la purification des eaux de brasserie (Burtonizzing), il a été aussi longtemps employé en France pour réduire la teneur en tartre et contrôler la clarté des vins (plâtrage du vin).
Aujourd’hui, le gypse broyé est également utilisé dans la préparation de nourritures pour le bétail, il combat le manque de soufre et éviter l’utilisation de matières azotés (telle l’urée) pour améliorer les fourrages de mauvaise qualité.
D’une manière générale, le gypse réagit avec le carbonate d’ammonium et tend à former du carbonate de calcium et du sulfate d’ammonium.
Généralités sur le ciment
Origine et historique du ciment
Le ciment est un liant hydraulique et le constituant de base du béton. Il permet d’agglomérer entre eux les grains de sable et les granulats, en présence d’eau.
En 1817, le jeune ingénieur Louis Vicat mène des travaux autour des phénomènes d’hydraulicité du mélange « chaux – cendres volcaniques ». Louis Vicat est le premier à déterminer de manière précise, artificielle et contrôlée, les proportions de calcaire et d’argile nécessaires à l’obtention du mélange qui, après cuisson à une température donnée et après broyage, donne naissance à un liant hydraulique industrialisable, le ciment. Mais il publie le résultat de ses recherches sans déposer de brevet.
L’Ecossais Joseph Asdin affine la composition du ciment mis au point par Louis Vicat et dépose en 1824 le brevet d’un ciment en prise lente il le baptise `’Portland » en raison de sa ressemblance avec une roche de la région de Portland dans le Sud de l’Angleterre.
Fabrication du ciment
Le composé de base du ciment est un mélange de silicates et d’aluminates de calcium résultant de la combinaison selon des dosages préétablis de la chaux (65 % Cao) avec la silice (20 % SiO2), l’alumine (10 % Al2O3) et l’oxyde ferrique (5 % Fe2O3).
La chaux nécessaire est apportée par des roches calcaires ou marneuses, l’alumine, la silice et l’oxyde de fer par les argiles (Figure 11).
Il existe quatre grands procédés de fabrication du ciment (Figure 12) :
– la voie sèche
– la voie semi-sèche
– la voie semi-humide
– la voie humide.
La voie sèche
Dans la voie sèche, les matières premières broyées et séchée forment le cru ou farine qui a l’aspect d’une poudre fluide. Le cru est ensuite introduit dans le préchauffeur ou précalcinateur puis dans un four tubulaire long et légèrement incliné.
La voie semi – sèche
La farine mélangée à de l’eau forme des granules qui sont introduits dans un préchauffeur à grilles situé en amont du four long équipé de croisillons.
La voie humide
Les matières premières, dont la teneur en eau est souvent élevée, sont broyées pour former une pâte pouvant être pompée. Elle est ensuite introduite directement dans le four ou peut passer auparavant dans un sécheur.
La voie semi – humide
La pâte est d’abord débarrassée de son eau dans des filtres – presses. Le gâteau de filtre – presse est ensuite extrudé sous forme de granules et introduit dans un préchauffeur à grille ou directement dans un séchoir, puis enfin dans un four pour la fabrication du cru. Les opérations suivantes sont communes à tous les procédés :
– Extraction des matières premières
– Stockage et préparation des matières premières
– Stockage et préparation des combustibles
– Cuisson du clinker
– Broyage et stockage du ciment
– Conditionnement et expédition
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE ET GENERALITES SUR LE GYPSE ET LE CIMENT
INTRODUCTION
I.1. Situation géographique de la Sebkha Ndghamcha
I.2. Synthèse des études sur la sebkha Ndghamcha
I.3. Contexte géologiques de la sebkha Ndghamcha
I.3.1. Contexte géologique régional
I.3.2. Evolution géomorphologique du quaternaire récent de Mauritanie
I.3.3. Les différentes variétés de Gypse
I.3.2. La nappe phréatique des argiles gypsifères
I.3.4. Les formations calcaires de la Sebkha Ndghamcha
I.3.5. Sediments et Sels.
I.4. Usages industriels, artisanaux ou agricoles du Gypse
I.5. Généralités sur le ciment
I.5.1. Origine et historique du ciment
I.5.2. Fabrication du ciment
CONCLUSION
CHAPITRE 2 : EXPLOITATION DU GYPSE DE LA SEBKHA NDGHAMCHA POUR LA FABRICATION DU CIMENT PORTLAND ARTIFICIEL
INTRODUCTION
II.1. Présentation de Bsa ciment
II.2. Exploitation du gypse de la sebkha ndghamcha par ripage
II.2.1. Les secteurs de la cimenterie
II.2.2. Les objectifs de Bsa ciment
II.2.3. Laboratoire de contrôle de Bsa ciment
II.3. Les essais de contrôle de la qualité du ciment
II.3.1. Essais mécaniques et physiques
II.3.2. Essais chimiques
II.3.3. Salle de contrôle de Bsa ciment
CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
LISTE DE TABLEAUX
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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