USAGES ET GESTION DES ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES

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Sélection des lots de graines

Il existe plusieurs critères pour sélectionner les lots à étudier dans les collections MSB (Millenium Seed Bank) :
– La viabilité, évaluée à partir des nombres respectifs de graines pleines, vides et infectées.
– L’état phytosanitaire observé à l’œil nu ou sous mi croscope ou par cutting test.
– Le nombre de graines permettant la réalisation destests à répétitions.
Les lots des graines à étudier ont été stockés dansdes bocaux hermétiquement fermés et conservés en chambre froide avec une température de0 à 5°C.
Après la sélection, 06 (six) espèces ont été retenues et destinées à l’analyse physiologique. Il s’agit de Boscia longifolia (CAPPARACEAE), Enterospemum pruvosum (RUBIACEAE), Grewia androyensis (TILIACEAE), Poupartia minor (ANACARDIACEAE), Salvadora angustifolia (SALVADORACEAE) et Terminalia monoceros (COMBRETACEAE).

Nouvelles collectes de graines des espèces ligneuses alimentaires

Les graines d’espèces ligneuses alimentaires nouvellement collectées lors des descentes sur le terrain comprennent : Diospyros humbertiana (EBENACEAE), Grewia androyensis (TILIACEAE) et Terminalia monoceros (COMBRETACEAE). D’abord pour extraire les graines, il faut dépulper les fruits à l’aide d’un couteau ou par pression manuelle, puis les laver et les sécher à l’ombre. Ensuite il faut faire un triage pour obtenir des graines pures.

Analyse morphologique extérieure

L’analyse morphologique permet de caractériser les graines étudiées, nécessitant ainsi l’évaluation des paramètres selon les méthodes ci prèsa :
– Mesure du poids individuel moyen: il s’agit d’un pesage à l’aide d’une balance de p récision avec un échantillon de travail de 10 graines .
– Mesure de densité (nombre de graines par kg): elle a été déterminéà partir d’un pesage de 04 (quatre) sous échantillons aléatoires composés ed10 graines ; l’extrapolation du poids moyen par sous échantillon a, par la suite, permis de définir le nombre de graines par kilogramme.
– Appréciation de la couleur et la forme: elle a été effectuée par une observation à l’œil nu sur le paillasse.
– Examen de l’état phytosanitaireà l’œil nu pour déterminer s’il y a présence ou a bsence de signe d’attaque et par observation intérieure en dégageant le tégument et en écrasant l’albumen à l’aide d’une pince. La présence d’une s écrétion montre une bonne santé de l’amande et une capacité de germination des graines.
– Estimation de l’épaisseur et de la consistance du égumentpar coupe de la graine et par décortication avec une aiguille montée. La consistance a été jugée à partir de l’état de solidité du tégument par pression manuelle.
– Test de perméabilité du tégumentpar l’emplacement des graines pendant une nuit sur du papier filtre imbibé d’eau ; le tégument de la graine est imperméable si sa masse ne change pas et surtout si l’amande à l’intérieure ne gonfle pas.

Analyse anatomique

L’analyse anatomique de graines qui permet de connaître l’état de l’albumen et celui de l’embryon (couleur, consistance, teneur d’huile/ ou d’eau) est pratiquée au moyen du cutting test et l’échantillon de travail utilisé est de 10graines prises au hasard. Les grosses graines nécessitent une coupe transversale ou longitudinalede semence à l’aide d’un sécateur. Tandis que les petites graines ont été écrasées à l’aide’uned pince. Une fois que l’albumen est vu, il a été gratté minutieusement à l’aide d’une aiguille. La manipulation s’est effectuée sous un microscope binoculaire. Il faut mesurer la teneur en eau après à l’aide d’un humidimètre.
L’embryon est saisi sous microscope binoculaire en dégageant à l’aiguille la partie basale de l’albumen.
Remarque : l’albumen est parfois absent ou résiduel, c’est le cas des graines qualifiées d’exalbuminées.

Analyse physiologique

L’analyse physiologique de graines s’est ef fectuée par la recherche de prétraitements et par test de germination au laboratoire du SNGF, avec les mesures des différents paramètres notamment : le taux, la vitesse et l’homogénéité degermination. Par ailleurs, les plantules issues des semis vont être repiquées afin de pouvoir mesurer leur croissance.

Recherche de prétraitements pour faciliter la germination

Les prétraitements ne font pas germer immédiatementles graines, mais ils les rendent capables de germer ultérieurement quand toutes les conditions requises sont réunies. Les prétraitements permettent d’éliminer la dormance par les traitements mécaniques, physiques, chimiques ou d’autres.
Le choix du prétraitement appliqué dépend de la consistance et de la perméabilité du tégument de graines ainsi que du développement de’embryonl. Selon Willan, (1992) dans les régions tropicales sèches, la dormance tégumentaireest fortement répandue. Et seul le prétraitement de graines permet d’obtenir une germination rapide et uniforme. Deux méthodes de prétraitements ont été procédées pour cette de:étula méthode physique par scarification et la méthode mécanique par trempage dans l’eau froidependant 24 à 72 heures ou à l’eau bouillante suivi d’un refroidissement de 24 heures.

Le test de germination

Des séries d’essai de germination ont été installéeparallèlement au laboratoire, en serre et en pépinière sauf pour les graines récoltées pendant la descente sur terrain. Il s’agit des graines de Diospyros humbertiana, de Grewia androyensi et de Terminalia monoceros. Ces graines sont placées seulement dans l’incubateur 35°C. Selon le protocole adopté par le SNGF, tous les essais doivent être réalisés avecuatreq répétitions de 10 graines sur sable humide. La réalisation de semis et leurs entretiens reste la même pour les trois sites d’essais (laboratoire, serre et pépinière). Après un arrosage optimum du sable dans le germoir avec de l’eau froide, les graines ont été semées à une profondeur de 1 à 2 fois à leur épaisseur avec un écartement de 2 à 3 fois leur grosseur. Les graines semées doivent être recouvertes d’une épaisseur de 1 à 2 cm de sable selon leurs grosseurs (ISTA, 1976). Pour conserver l’humidification du substrat pendant le test, il faut arroser les semis une fois par jour et le comptage des graines germées issue de la germination s’effectue trois fois par semaine. A la fin du test, les graines non germées ont été observées pour déterminer leur viabilité.
Le sable utilisé comme substrat dans tous les essais doit être tamisé et particulièrement stérilisé pour les essais au laboratoire dans une tuveé à 103°C pendant 1 heure pour empêcher la prolifération des champignons.
Les essais installés dans le laboratoire sont mis dans des boites en plastique translucide munies d’un couvercle ( petawawa box). La germination a eu lieu dans l’incubateur à 35°C (étant donné que les échantillons étudiés proviennetde zones chaudes). Pour les essais placés en serre et en pépinière, les graines ont étsemées dans un germoir et dans une plate bande munie d’un dispositif amovible d’ombrage.
Selon le protocole du SNGF, le test de germination est achevé après deux mois. Le taux de germination définitif exprimé en pourcentage représente la moyenne des nombres de plantules sur les 04 (quatre) répétitions de 10 graines.
Pour déterminer l’effet significatif des facteurs (prétraitements, température, humidité et lumière) sur la germination des graines, une analyse de la variance avec le logiciel XLSTAT s’impose.

Observation de la croissance des plantules en serre

Il s’agit d’évaluer le développement des plantulesissues de la germination, en mesurant, le diamètre au collet, la longueur des tiges, la hauteur et le nombre de feuilles.

INVENTAIRE DES ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES

Cet inventaire consiste à identifier les espèces utilisées comme alimentation par la population locale et à procéder à l’étude écologique et biologique de chaque espèce afin de connaître l’état actuel des ressources.

Choix du site d’étude

Le critère utilisé pour choisir le site d’étude porte sur le passage d’une période de soudure pendant laquelle les villageois ont recours aux cueillettes dans les forêts pour leur alimentation.

Identification des espèces ligneuses alimentaires

L’identification des espèces ligneuses alimentaires a nécessité la méthode de transect ainsi que la récolte des herbiers fertiles et des fruits murs.

Méthode de transect

L’identification des espèces ligneuses alimentaires se réalise par la méthode de transects. Cette méthode constitue l’unité d’échantillonnage dans laquelle a été identifié le nom vernaculaire, le diamètre à hauteur de poitrine (Dhp) mesuré à 1,30m du sol et la hauteur totale(Ht).
03 (trois) transects sont installés suivant le type de végétation et la topographie:
– Le transect du haut versant à 160m d’altitude for mé par une partie de forêt sèche, -Le transect du mi-versant à 130m d’altitude formé par le Monka ,
-Le transect du bas versant formé par la forêt sèche à 110m d’altitude.
Ces transects sont parallèles à la pente et matérialisés à l’aide des cordes.
La largeur des transects mesure 10m et la longueur varie selon la distance entre les types de végétation (pour pouvoir déterminer toutesles espèces ligneuses alimentaires). Le transect a été divisé après en placettes de 10m 0mx1 à l’aide des cordes. La figure 1 présente le dispositif des transects. Le nombre d’individus, recensés dans les surfaces étudiées, rapportée à l’hectare, donne la densité spécifique(d) de la population de chaque espèce et qui est calculée selon la formule de Schatz (2001).

Récolte des herbiers et des fruits murs

Pour connaître les noms scientifiques des espèces ligneuses alimentaires recensées, il faut des herbiers fertils dans la mesure du possible puis les sécher et les mettre en herbiers pour être déterminés à l’Herbarium national au PBZT. Lalongueur des échantillons de tiges feuillées coupés mesure 25cm .
A part les collectes des spécimens d’herbiers, des récoltes de fruits murs d’espèces ligneuses alimentaires ont également eu lieu pour compléter les échantillons issus des collections de MSB (Millennium Seed Bank) et pour les tester lors de l’étude physiologique.
La méthode de récolte utilisée consiste d’une partà ramasser des fruits sur le tapis forestier et d’autre part, à les recueillir directe ment à la main sur les branches. Les fruits récoltés doivent être mis par espèce dans desacs en toile étiquetés (date, lieu de récolte, nom vernaculaire, nom du collecteur, numéro de la récolte et coordonnées GPS).

Etude écologique

L’étude écologique s’effectue essentiellement avecl’observation de deux paramètres : la flore associée et le sol.

Etude de la flore associée

La flore associée désigne l’association des espècesvégétales qui vivent avec l’espèce cible. Cette étude a été effectuée par l’observation des cinq espèces les plus proches et les plus fréquentes autour de l’espèce cible, avec l’utilisation de la méthode de quadrant centré en un point (QCP) adopté par Brower (1990) (figure 2).Un pied d’une espèce cible adulte (Dhp≥ 10cm de diamètre) pris au hasard constitue le centre de chaque quadrant, et deux lignes de direction perpendiculaire Nord-Sud, Est-Ouest, passant par le pied cible divisent la zone d’étude en quadrant Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest. Dans chaque quadrant, il faut prendre les arbres adultes (ABCD) les plus proches et les plus fréquents de l’espèce cible comme arbres associés. Leurs noms vernaculaires ont été notés et mis en herbier pour déterminer leurs noms scientifiques.
La fréquence (F) des espèces rencontrées s’obtientpar la formule de Grieg Smith (1964).
Avec Ni=nombre d’individus d’un taxon dans tous les quadrants.
Nt=nombre total d’individus recensés dans le quadrant.
Selon, Ratovoson (2001) et Randriatafika (2001), un genre est dit associé à une espèce si la fréquence est supérieure à 5% et une famille est dite associée si la fréquence est supérieure ou égale à 10%.

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Table des matières

I- INTRODUCTION
II- PROBLEMATIQUE
III-HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I- LA GRAINE
II- LA DORMANCE
III-LA GERMINATION
IV- SUR LES ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES A MADAGASCAR
MATERIELS ET METHODOLOGIE
I-MATERIELS
I-1-Matériels végétaux
I-2-Matériels techniques
II-ETUDE PHYSIOLOGIQUE DES GRAINES
II-1-Sélection des lots de graines
II-2-Nouvelles collectes de graines des espèces ligneuses alimentaires
II-3-Analyse morphologique extérieure
II -4- Analyse anatomique
II-5-Analyse physiologique
II-5-1-Recherche de prétraitements pour faciliter la germination
II-5-2-Test de germination
II-5-3- Observation de la croissance des plantules en serre
III- INVENTAIRE DES ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES
III-1-Choix du site d’étude
III-2-Identification des espèces ligneuses alimentaires
III-2-1-Méthode de transect
III-2-2-Récolte des herbiers et des fruits murs
III-3- Etude écologique
III-3-1-Etude de la flore associée
III-3-2-Etude du sol
III-4- Etude biologique
III-4-1-Etude de la régénération naturelle
III-4-2-Etude de la phénologie
IV-ENQUETE ETHNOBOTANIQUE SUR LES ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES
V- SCHEMA EVOQUANT LA DEMARCHE GLOBALE DE LA METHODOLOGIE
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I- PHYSIOLOGIE DES ECHANTILLONS DE GRAINES
I-1-Boscia longifolia
I-2-Diospyros humbertiana
I-3-Enterospermum pruvosum
I-4-Grewia androyensis
I-5-Poupartia minor
I-6-Salvadora angustifolia
I-7-Terminalia monoceros
I-8- Croissance des plantules en serre
II- ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES DANS LE SITE D’ETUDE
II-1- Description de la zone d’étude
II-1-1- Caractères écologiques
II-1-2- Informations sur le mode de vie et les activités de la population
II-2-Recensement des espèces
II-3- Répartition et densité spécifique des espèces
II-4- Ecologie des espèces étudiées
II-4-1-Flores associées
II-4-2-Caractéristiques du sol
II-5-Biologie des espèces étudiées
II-5-1-Caractères biologiques
II-5-2-Potentiel de régénérations
II-5-3-Phénologie des espèces
III-USAGES ET GESTION DES ESPECES LIGNEUSES ALIMENTAIRES
III-1-Période et intensité de consommation
III-2-Mode de consommation
III-3-Menaces et pressions
III-4- Conservation locale
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I-DISCUSSIONS
I-1-Discussion sur la méthodologie
I-1-1. Physiologie de graines
I-1-2 Travaux d’inventaire
I-1-3 Travaux d’enquête
I-2-Discussion sur les résultats
II-RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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