Urgences odontologiques : étude épidémiologique

Le mot « Urgence » vient du latin « Urgere » qui signifie « presser ». Selon le dictionnaire « Larousse Médical », est urgent « ce qui ne souffre pas de retard» [29]. L’urgence médicale est définie comme une situation du vécu humain qui nécessite une intervention médicale immédiate ou rapide sans laquelle le pronostic vital ou fonctionnel pourrait être engagé. Elle relève d’une décision médicale. Les urgences dentaires en pratique quotidienne engagent rarement le pronostic vital. Elles sont dérangeantes parce qu’elles demandent au praticien de gérer une situation inhabituelle ou de répondre rapidement à l’angoisse, certes légitime d’une « patientelle » devenue exigeante [8]. Elles peuvent être endodontiques, traumatiques, chirurgicales, parodontales, prothétiques ou encore orthodontiques. Face à cette demande de prise en charge immédiate, il est apparu nécessaire d’étudier la fréquence et la répartition, en sommes le besoin de ces traitements d’urgence dans les structures dentaires. Ainsi, ce présent travail a été réalisé dans le Service Dentaire du Centre Hospitalier CHEIKH ZAYED de Nouakchott.

URGENCES ENDODONTIQUES

Les douleurs d’origine endodontique (pulpaire et péri-apicale) sont responsables de 70% à 90% des consultations en urgence, loin devant les autres motifs. Ce sont des urgences douloureuses, elles représentent la conséquence d’une pathologie non traitée ou en postopératoire d’un traitement endodontique ou conservateur [6].

Hyperhémie pulpaire (Pulpite aiguë réversible) 

La pulpite réversible est un état pré-inflammatoire caractérisé par l’augmentation du volume du parenchyme pulpaire avec un possible retour à la normale si les phénomènes dégénératifs n’ont pas compromis la circulation sanguine ainsi que le drainage apical .

Etiopathogénie et diagnostic

Il existe quatre étiologies qui sont, traumatique (fracture amélo-dentinaire sans exposition pulpaire), infectieuse (lésion carieuse), mécanique (réalisation d’une obturation métallique sans protection juxta pulpaire) et thermique (préparation étanche type eugénol-oxyde de zinc) [8]. Elle est caractérisée par une douleur provoquée par le froid et le chaud s’arrêtant après l’action du stimulus et l’observation d’une lésion carieuse, d’une reprise carieuse sous une ancienne reconstitution ou d’un soin conservateur récent avec proximité pulpaire .

Traitement
La douleur de cette atteinte disparaît avec le traitement consistant à sceller les tubili dentinaires et à couvrir la mise à nu dentinaire. Il consiste en l’éviction carieuse, un coiffage pulpaire direct ou indirect et l’obturation temporaire, puis l’obturation définitive à la disparition des douleurs .

Pulpite aiguë irréversible

C’est une inflammation sévère de la pulpe qui ne régresse pas malgré la suppression de la cause de la douleur initiale. Elle est liée au fait que l’agression a dépassé le potentiel réparateur de la pulpe. Les symptômes douloureux ont pour cause une pression intra-pulpaire sévère .

Etiopathogénie et diagnostic

Les agressions responsables de l’inflammation irréversible du tissu pulpaire sont nombreuses :
– agression physiques (chaleur des rotatifs, traumatismes ou microtraumatisme) ou chimiques (composés de certaines restaurations) ;
– dénudation radiculaire, abrasion ;
– bactéries par la progression de la carie.

La pulpite irréversible est le plus souvent la conséquence de la présence d’une lésion carieuse. La douleur est spontanée, aiguë, pulsatile, lancinante, parfois irradiante. Elle correspond à une douleur profonde dont elle partage les caractéristiques: difficilement localisable et fortement désagréable, dépressive. Cette douleur est exacerbée par le chaud et souvent atténuée par le froid. La douleur est difficilement calmée par les médicaments y compris les antiinflammatoires non stéroïdiens qui possèdent un pouvoir antalgique et antiinflammatoire .

Traitement

Le traitement d’urgence est réalisé le plus rapidement possible et fait sous anesthésie locale une fois le diagnostic posé, après la mise en place d’un champ opératoire [37].
– S’il s’agit d’une dent mono-radiculée, la totalité du parenchyme pulpaire doit être éliminée à l’aide d’un tire-nerf, et le canal irrigué à l’aide d’hypochlorite de sodium.
– S’il s’agit d’une dent pluri-radiculée, la pulpotomie (éviction de la pulpe camérale) seule est suffisante pour réduire la surpression pulpaire.
– Une restauration provisoire étanche doit être posée à la fin de la séance
– Une prescription antalgique de palier I ou II complétera l’acte opératoire .

Le traitement étiologique (traitement endodontique au complet) pourra être réalisé 48 après.

Pulpodesmodontite

Elle correspond à un état inflammatoire irréversible de la pulpe avec implication du desmodonte.

Etiopathogénie et diagnostic

Elle correspond soit à une inflammation débutante d’origine endodontique (consécutive à une pulpite aiguë), soit à une inflammation transitoire consécutive à un traumatisme du ligament alvéolo-dentaires (restauration en surocclusion, anesthésie intra ligamentaire) [15]. La douleur est sourde, continue, exacerbée, par le contact occlusal. Le test de sensibilité pulpaire et de percussion sont positifs, signe pathognomonique du passage de l’inflammation dans le péri-apex .

Traitement

Le traitement d’urgence est identique au traitement de la pulpite aiguë irréversible. En plus, la dent doit être obligatoirement mise en sous occlusion [15].

Parodontite apicale aiguë 

Il s’agit d’une inflammation aiguë de la région péri-apicale consécutive à l’infection bactérienne de l’endodonte.

Etiopathogénie et diagnostic
Les causes de la parodontite apicale aigue les plus fréquentes sont :
– un traumatisme occlusal ;
– une évolution d’une lésion carieuse ;
– une procédure endodontique soit en inter-séance soit après un traitement ;
– une atteinte parodontale profonde.

On retrouve une douleur spontanée, continue, localisée, exacerbée à la mastication accompagnée d’une légère mobilité dentaire et une sensation de surocclusion. La radiographie montre un élargissement ligamentaire. Le test de percussion axiale est positif, les tests de vitalité sont négatifs .

Traitement
Le traitement d’urgence est l’ouverture de la dent sous champ opératoire, la mise en forme et l’irrigation à l’hypochlorite de sodium, la mise en place d’un hydroxyde de calcium en inter séance et l’obturation temporaire étanche de la dent. La dent est mise en sous occlusion. Une prescription antalgique est réalisée. Dans un 2ème temps la mise en forme doit être parfaite et l’obturation canalaire effectuée .

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Table des matières

INTRODUCTION
I. URGENCES ENDODONTIQUES
1.1. Hyperhémie pulpaire
1.1.1. Etiopathogénie et diagnostic
1.1.2. Traitement
1.2. Pulpite aiguë irréversible
1.2.1. Etiopathogénie et diagnostic
1.2.2. Traitement
1.3. Pulpodesmodontite
1.3.1. Etiopathogénie et diagnostic
1.3.2. Traitement
1.4. Parodontite apicale aiguë
1.4.1. Etiopathogénie et diagnostic
1.4.2. Traitement
1.5. Abcès apicale aigu
1.5.1. Etiopathogénie et diagnostic
1.5.2. Traitement
1.6. Abcès phoenix
1.6.1. Etiopathogénie et diagnostic
1.6.2. Traitement
II. URGENCES TRAUMATIQUES
2.1. Etiopathogénie
2.2. Lésions traumatiques dentaires
2.2.1. Fêlures
2.2.2. Fracture coronaire simple
2.2.3. Fractures coronaires compliquées
2.2.4. Fractures coronoradiculaires
2.2.5. Fractures radiculaires
2.3. Lésions traumatiques parodontales
2.3.1. Concussion
2.3.2. Subluxation
2.3.3. Luxation latérale
2.3.4. Intrusion
2.3.5. Extrusion
2.3.6. Expulsion
2.4. Dilacérations des tissus mous
III. URGENCES CHIRURGICALES
3.1. Cellulite d’origine dentaire
3.1.1. Cellulite circonscrite séreuse
3.1.2. Cellulite circonscrite suppurée
3.1.3. La cellulite diffuse
3.2. L’alvéolite
3.2.1. Etiopathogénie des alvéolites
3.3. L’alvéolite sèche
3.3.1. Diagnostic
3.3.2. Traitement
3.4. L’alvéolite suppurée
3.4.1. Diagnostic
3.4.2. Traitement
3.5. L’hémorragie post chirurgicale
3.5.1. Etiopathogénie et diagnostic
3.5.2. Traitement
IV. URGENCES PARODONTALES
4.1. Péricoronarite
4.1.1. Etiopathogénie et diagnostic
4.1.2. Traitement
4.2. Syndrome du septum
4.2.1. Etiopathogénie et diagnostic
4.2.2. Traitement
4.3. Les maladies parodontales nécrotiques
4.3.1. Etiopathogénie et diagnostic
4.4. Les maladies parodontales nécrotiques
4.4.1. Etiopathogénie et diagnostic
4.4.2. Traitement
4.5. Abcès parodontale
4.5.1. Etiopathogénie et diagnostic
4.5.2. Traitement
V. URGENCES PROTHETIQUES
VI. URGENCES ORTHODONTIQUES
CONCLUSION

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