URBANISATION
ย ย Lโurbanisation dรฉrive du verbe Urbaniser apparu en 1960 dรฉsignant la concentration de la population dans les villes. Cโest un phรฉnomรจne historique de transformation de la sociรฉtรฉ qui se manifeste par une concentration croissante de la population dans les agglomรฉrations urbaines. Cโest ยซ un changement dโรฉchelle spatiale de la population nationale rรฉsident dans les zones urbainesโฆ ยป Selon le rapport de la Banque Mondiale. Cโest donc un processus de transformations spatiale et culturelle durable des villes. Lโassociation internationale des dรฉmographes de langue franรงaise (1990) dรฉfinie lโurbanisation ยซ en tant que processus de concentration de la population, la dรฉfinition du milieu urbain repose, tout ร fait logiquement sur un seuil de population agglomรฉrรฉe dans chaque localitรฉ : sont classรฉes ยซ urbaines ยป, les localitรฉs dรฉpassant un certain chiffre de population. ยป J. B. GARNIER (1995) la dรฉfinit comme ยซ le mouvement du dรฉveloppement des villes, ร la fois en nombre et en taille, numรฉrique et spatial ; il concerne tout ce qui est liรฉ ร la progression directe du phรฉnomรจne urbain, et transforme peu ร peu les villes ou les banlieues et souvent les deux. ยป C. VRIDROVITCH (1993) la conรงoit comme un processus spatial, celui ยซ par lequel les hommes sโagglomรจrent en nombre relativement important sur un espace relativement restreint. ยป Mais aussi cโest un processus social gรฉnรฉrateur de contradictions : ethniques, linguistiques, professionnelles, de classe. Cโest donc un phรฉnomรจne culturel, lieu de mรฉtissage des mรฉmoires. Le mot urbanisation traduit deux rรฉalitรฉs dont lโรฉchelle varie. Premiรจrement, il signifie la tendance multisรฉculaire dans les pays industrialisรฉs puis dans les pays en dรฉveloppement, au regroupement des hommes et des activitรฉs dans les zones denses, qui constituent de vastes marchรฉs dโemploi, concentrent les รฉquipements et les services publiques, gรฉnรฉrant des รฉconomies dโagglomรฉration liรฉes aux avantages de la densitรฉ. Deuxiรจmement, il signifie la transformation des espaces rural en vue de son intรฉgration dans un urbain plus vaste ; il dรฉsigne alors les opรฉrations dโinstallation de voiries et des rรฉseaux qui le rendent propres ร la construction.
ETALEMENT URBAIN
ย ย La notion dโรฉtalement urbain initialement utilisรฉe par les gรฉographes anglo-saxons (urban sprawl), dรฉsigne le phรฉnomรจne dโextension de plus en plus vaste et discontinue de lโurbanisation, entrainant de profondes modifications des structures urbaines et des dรฉsรฉquilibres sociaux et environnementaux. Jean Philippe ANTONI et Samy YOUSSOUFI (2007) dรฉfinissent รฉtalement urbain comme รฉtant ยซ une forme dโurbanisation qui sโest gรฉnรฉralisรฉe dans les villes franรงaises. Portรฉe par une mise en valeur privilรฉgiรฉe des pรฉriphรฉries urbaines, il provoque nรฉcessairement lโaccroissement des surfaces bรขties de chaque agglomรฉration. ยป Le concept est dรฉfinit dans lโarticle ยซ Etalement urbain ยป de CollectivitรฉsViables.Org comme un phรฉnomรจne marquรฉ par un รฉparpillement des activitรฉs et une suburbanisation rรฉsidentielle aux diffรฉrentes รฉchelles du territoire. Il est notamment soutenu par de faibles valeurs fonciรจres en marge des villes-centre, une approche routiรจre de lโaccessibilitรฉ, et un urbanisme fonctionnaliste. Lโรฉtalement urbain permet rarement de renforcer la cohรฉrence, le dynamisme et la vitalitรฉ des entitรฉs urbaines ou villageoises auquel il sโaccroche. Les mรฉnages et activitรฉs qui lโalimentent cherchent plutรดt ร profiter des attraits et de la facilitรฉ de ces milieux dโaccueil. Selon lโรฉquipe dโanalyse structurale et morphologique du cadre bรขti C.E.L.A.T de lโUniversitรฉ LAVAL, Gilles RITCHOT, Guy MERCIER et Sophie MASCOLO (1994), lโรฉtalement dit ยซ urbain ยป correspond ร une croissance de la banlieue qui repousse devant elle la discontinuitรฉ. Le processus se traduit par lโimplantation, en positions rurales, de formes conรงues pour convertir des valeurs positionnelles urbaines. Dโaprรจs Ibrahima NDIAYE (2015) lโรฉtalement urbain traduit lโextension de la superficie dโune agglomรฉration sur le territoire avoisinant. Selon M. N. LEBOURG et E. VERGEAN ( ) lโรฉtalement urbain ยซ se caractรฉrise par la concrรฉtisation physique du phรฉnomรจne indicateur essentiel, le foncier et la densitรฉ de la population. ยป Cependant ce concept est plus prรฉcis que lโextension, qui dรฉsigne lโaction de dรฉvelopper, dโaccroitre les dimensions. ยซ Lโรฉtalement fait rรฉfรฉrence ร une diminution dans lโintensitรฉ de lโoccupation du sol urbain ยป POUYANNE (2004). Cโest ยซ une croissance discontinue et ร faible densitรฉ des villes ยป ACSHER (2004). Le terme รฉtalement urbain a gรฉnรฉralement un sens pรฉjoratif. Il caractรฉrise le phรฉnomรจne de croissance de lโespace urbanisรฉ peu maitrisรฉ, produisant un tissu urbain lรขche, de plus en plus รฉloignรฉ du centre urbain dont il est dรฉpendant. Lโรฉtalement se traduit donc par une consommation importante au niveau dรฉsirรฉ par les acteurs publics. On remarque alors que lโรฉtalement urbain se dรฉfinit de faรงon relative, par rapport ร un pรดle dont il est dรฉpendant. Nous retenons aprรจs ces diffรฉrentes dรฉfinitions que lโรฉtalement urbain est tout simplement une expansion spatiale de la ville dans sa pรฉriphรฉrie qui dรฉbouche naturellement dans sa zone pรฉriurbaine pour diffรฉrentes raisons mais bouleversant ladite zone initialement agricole : pรฉriurbanisation.
FONCIER
ย ย Le foncier est un concept issu du latin ยซ Fundus ยป qui signifie fond de terre. Les dictionnaires le dรฉfinissent par son รฉtymologie, comme รฉtant ce qui est en rapport ร un fond de terre. Le foncier nโest pas une chose matรฉrielle mais un concept social : un systรจme des droits sur les espaces. Ce sont des droits variables dโun lieu ร un autre dans la durรฉe, qui ont une valeur et non les espaces en tant que tel. Le Petit Larousse dรฉfinit le foncier comme un bien immeuble. Le terme peut รชtre utilisรฉ aussi pour dรฉsigner les terrains constructibles, base de toute opรฉration de promotion immobiliรจre. Dans cet exercice nous considรฉrons le foncier ร la fois comme support et habitat ; en dโautres termes le substrat. J. COMBY pour faire simple dit que ยซ le foncier cโest le terrain ยป. Dans son acception premiรจre, ยซ le foncier dรฉsigne la terre ยป (et parfois, par extension, les constructions et amรฉnagements qui sont dessus), non pour elle-mรชme, mais en tant que ยซ fonds dโune exploitation ou dโune rente ยป le conรงoit COMBY dans son Dictionnaire du foncier. Il y ajoute quโil nโy a de de foncier sans une notion dโappropriation et de valorisation. Dans lโรฉtude du foncier, le juridique et lโรฉconomique sont intimement liรฉs. Sans droit dโappropriation (individuelle ou collective), une terre nโa aucune valeur particuliรจre : lorsquโelle sort du champ juridique, la terre sort รฉgalement du champ รฉconomique. E. Le Bris, E. Le Roy et P. Mathieu (1991) dรฉfinissent le foncier comme ยซ lโensemble des rรจgles dรฉfinissant les droits dโaccรจs, dโexploitation et de contrรดle concernant la terre et les ressources naturelles. ยป Cette acception ร lโanalyse met lโaccent sur la dimension sociale du foncier, le rapport entre les hommes et les groupes sociaux partie intรฉgrante du fonctionnement de la sociรฉtรฉ. Le foncier dรฉsigne alors ยซ un rapport social ayant la terre ou le territoire comme assise et enjeu et oรน les variables รฉconomiques, juridiques, et les techniques dโamรฉnagement de la nature sont pondรฉrรฉes par le facteur politique aux diffรฉrentes รฉchelles locale, nationale et internationale ยป selon Le Roy (1982). Pour M. NIANG (2005) le foncier ne saurait รชtre dissociรฉ dโun environnement oรน il รฉvolue et auquel il est profondรฉment rattachรฉ. Il explique ainsi que le foncier est ร la fois un espace dโhabitation, agricole et pastoralโฆ Nous retenons alors que du point de vue juridique, le foncier est relatif au bien immeuble par nature cโest-ร -dire qui ne circule pas, ainsi le sol et ceux qui sโy trouvent sont des attributs fondamentaux du foncier. En รฉconomie, il dรฉsigne la possibilitรฉ dโextraction de la valeur absolue de la terre, donc la rente. Les sociologues eux mettent lโaccent sur les rapports entre les hommes cโest-ร -dire des rapports sociologiques.
EXTENSION DU FRONT URBAIN ET EMBOITEMENT DE LA ZONE PERIURBAINE
ย ย Entre 1960 et 1975 beaucoup de dรฉguerpissements ont รฉtรฉ opรฉrรฉs dans des zones de bidonvilles limitrophes ou de la proche banlieue. Cโest dans ce contexte quโa vu le jour lโagglomรฉration de Grand Yoff en 1965. Son implantation sโest opรฉrรฉe de maniรจre contraignante et dans des conditions difficiles. De 1961 ร 1980 un certain nombre de zone dโhabitations sont amรฉnagรฉes pour satisfaire la demande croissante de logements. La Citรฉ Patte dโOie est crรฉรฉe en 1969 par une sociรฉtรฉ amรฉricaine Builders aprรจs lโachat du titre foncier (TF 6800) en 1963. Elle est suivie par la construction dโun ensemble dโinfrastructures sur le site. Ensuite lโopรฉration initiale Parcelles Assainies est lancรฉe sur 400 ha, un second projet est programmรฉ sur un terrain de 200 ha ร Guรฉdiawaye, sur un autre de 100 ha ร Dalifort et sur un troisiรจme de 300 ha ร Keur Massar. Les rudes conditions de vie et la dรฉtรฉrioration du cadre de vie engendrรฉs par la trรจs forte population de Grand Yoff poussent les autoritรฉs ร rรฉaliser par lโintermรฉdiaire de la SN HLM, le programme dโhabitat des HLM Grand Yoff en 1987 pour accueillir les travailleurs mariรฉ et cรฉlibataire des secteurs publics et privรฉs assujettis ร lโImpรดt sur les Traitements et Salaires (ITS). La partie orientale de la presquโรฎle, marquรฉe pendant longtemps par des densitรฉs moins fortes comparรฉes ร celles en vigueur ร lโouest, connait depuis quelques annรฉes un dynamisme dรฉmographique assez important. Originaire dโun village dont il porte le nom, Keur Massar est aujourdโhui une zone urbaine en pleine expansion. Au dรฉbut des annรฉes 1990, on assiste ร un peuplement de type nouveau rรฉsultant dโun besoin grandissant de lโurbanisation (vers Keur Massar qui existait dรฉjร depuis 1920), de la saturation de la banlieue et de lโengorgement de la capitale. Lโaccรฉlรฉration dโun รฉtalement urbain survient dans un contexte de la chertรฉ et la raretรฉ de terrains ร bรขtir dans la capitale. Par ailleurs, les inondations de 2002 dans la banlieue a รฉtรฉ un large pourvoyeur de flux dรฉmographique. La trรจs forte demande de terrains ร bรขtir se traduit par la multiplication des projets de lotissements et des programmes immobiliers. Dรจs lors, le front urbain ne cesse de progresser vers la pรฉriphรฉrie. Au-delร du village traditionnel, la progression de Keur Massar grignote de plus en plus les surfaces vers la partie Est et SudEst de la limite avec Rufisque, au Nord sur la dรฉcharge de Mbeubeuss et au Sud sur la rรฉserve forestiรจre de Mbao. La poussรฉe dรฉmographique rapide dans cette zone de la ville de Dakar sโaccentue avec lโaugmentation de la population dans la localitรฉ de Tivaouane Peulh-Niaga. Si on se rรฉfรจre aux chiffres tirรฉs des enquรชtes du PLD de lโex Communautรฉ rurale de Sangalkam de 2004, lโรฉvolution du taux dโaccroissement annuel est de 4,2% ร 12,96% ร partir de 1988. Cette croissance sโest accentuรฉe ร la fin des annรฉes 1990 comme le montre lโรฉvolution du taux dโaccroissement annuel de 1988 ร 2004. Aux recensements de 2002, seules trois (3) localitรฉs de la commune y figuraient avec un effectif de 9491 habitants (ANSD) ; en 2004 et toujours pour le mรชme nombre de localitรฉs, la population a atteint 12 181 habitants soit un taux dโaccroissement de 28,34% cโest-ร -dire 2690 individus de plus en valeur absolue. Cette mรชme dynamique dรฉmographique ne sโest pas estompรฉe, au contraire, elle sโest renforcรฉe au fil des ans. Cโest ainsi que de 2009 ร 2011, les cinq (5) localitรฉs de la commune voient leur population passer de 20 079 ร 30 696 habitants (Recensement administratif Sous-prรฉfecture de Sangalkam). Lโagglomรฉration de Dakar couvre un vaste territoire qui sโรฉtend sur environ 200kยฒ. La population dakaroise se chiffre ร 3 630 324 habitants en 2018 dont 3 399 631 de population urbaine soit 96,4% de la population totale (ANSD, Rapport projection de la population du Sรฉnรฉgal 2013-2063). La capitale concentre la plus forte densitรฉ de populationย (6089 habitants au kmยฒ contre 82 habitants au kmยฒ comme densitรฉ moyenne du pays selon les rapports de lโANSD en 2015), les services, les infrastructures dรฉcisionnels et les richesses. Les grandes espaces verts des Niayes et de la forรชt classรฉe de Mbao sont maintenant enclavรฉs dans le tissu urbain qui gagne peu ร peu la zone rurale situรฉ ร lโEst dans le dรฉpartement de Rufisque.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE LA COMMUNE DE SANGALKAM
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE
DEUXIEME PARTIE : PROCESSUS DโURBANISATION DE LA COMMUNE DE SANGALKAM
CHAPITRE I : CROISSANCE URBAINE DE DAKAR : CONTEXTE DE LโURBANISATION DE LA ZONE PรRIURBAINE
CHAPITRE II : URBANISATION DE LA COMMUNE DE SANGALKAM
TROISIEME PARTIE : LA GESTION FONCIERE DANS LA COMMUNE DE SANGALKAM
CHAPITRE I : EVOLUTION DE LโORGANISATION FONCIERE ET LES DIFFERENTS ACTEURS INTERVENANT DANS LA GESTION FONCIERE
CHAPITRE II : LES CONFLITS FONCIERS DANS LA COMMUNE DE SANGALKAM
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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