Unité, divergences et affrontements : les mouvements homosexuels parisiens du singulier au pluriel (1974-1982) 

Les journaux et revues

Une étude spécifique de la revue Arcadie (1954 1982)

La revue fondée par André Baudry constitue une source incontournable. Pourtant négligé par l’historiographie jusqu’à très récemment, Arcadie constitue un lien de compréhension vital pour saisir le passage d’une homosexualité discrète, à une homosexualité affichée.
De janvier 1954 à juillet 1982, la revue à publié, sans interruption un total de 342 numéros. Disponible à la bibliothèque nationale de France site François Mitterrand, elle se présente sous forme de livres. Chaque livre regroupant cinq numéros, soit un semestre. Mon étude s’est concentrée de janvier 1955 à décembre 1969, ce qui m’a permis de saisir les conséquences immédiates de l’après mai 1968 sur le contenue d’Arcadie. A mon grand regret, je n’ai pu accéder aux numéros de l’année 1954 ainsi qu’au premier semestre de l’année 1958, en trop mauvais état.
La revue contient entre 70 et une centaine de pages, ce qui m’a amené à faire un choix quant à son étude. Les deux tiers, composés de littérature (nouvelles, essais, poèmes), n’ont pas retenu mon attention. Les éditoriaux d’André Baudry occupant les premières pages d’un numéro sur deux environ, ainsi que la rubrique « le combat d’Arcadie », qui regroupait les positions de la revue sur divers sujets de la question homophile ont été mes principaux centres d’études. Je me suis ponctuellement intéressé à certains articles scientifiques traitant par exemple de la pédérastie, ou de l’homosexualité et la biologie.
J’ai mené une étude tout à la fois chronologique et thématique. Outre les articles abordant l’homophile dans son comportement, j’ai tenté de percevoir les permanences et évolutions possibles sur trois sujets. Tout d’abord, les rapports entretenus par Baudry avec les autorités publiques et l’apolitisme. J’ai tenté une approche lexicologique en observant la redondance de certaines formules empruntées au marxisme. J’ai tenté d’observer si la critique des autorités publiques était plus ou moins présente à tel ou tel moment. Ensuite sur la question de la place des femmes, j’ai effectué une étude quantitative sur cinq numéros en relevant le nombre d’articles ayant été écrit par des femmes afin d’affirmer ou d’infirmer les propos de Baudry qui affirmait manquer de collaboratrices. Enfin, sur la question liée à mai 1968, j’ai volontairement poussé mon étude jusqu’en 1969 afin de mieux saisir les attentes suscitées par cet espoir.
La difficulté majeure a été de ne pas avoir eu accès aux innombrables sources issues de l’existence même d’Arcadie. Pendant 28 ans, des milliers de lettres d’abonnés ont été destinés à Baudry, des lettres confidences, des messages d’encouragements,…. Arcadie adressait également à ses abonnés des circulaires séparés de la revue dans lequel figurait la rubriques des petites annonces non publiés. Baudry possède également des correspondances avec certains responsables politiques ou religieux, ainsi que la liste de ses abonnés. Ces « à côtés » d’Arcadie, Baudry les a emportés à Naples où il vit depuis 1982. N’accordant que de rares entretiens, et ne laissant entrevoir ses archives qu’à de rares privilégiés, j’ai dû me résigner à utiliser l’entretien réalisé par l’historien anglais Julian Jackson afin de recouper certaines informations. A n’en pas douter, l’existence d’un « fond Baudry » permettrait à un nombre plus important d’historiens d’étudier le mouvement homosexuel d’avant 1968.

Futur, Juventus, deux compléments essentiels à l’étude d’Arcadie

Le journal Futur a publié 16 numéros entre 1952 et 1956. Chaque numéro étant composé de 4 pages. Entièrement numérisés, elle est accessible gratuitement sur le site semgai.free.fr. Son ton satirique à l’égard du M.R.P (Mouvement Républicain Populaire) en fait un journal du genre, unique pour son époque. Ni Arcadie ou Juventus n’iront jusqu’à dénoncer de façon aussi vigoureuse l’attitude des autorités publiques sur la question homosexuelle… Le journal possède des rubriques comme le courrier des lecteurs, ou celle des petites annonces. Tout en gardant à l’esprit les choix éditoriaux du journal, ces rubriques permettent de mieux saisir l’opinion des lecteurs sur certains sujets, d’appréhender dans leur diversité les modes de rencontres homosexuels, mais aussi de connaitre le point de vue de la rédaction sur certains sujets, non abordés dans les articles, comme la position adoptée sur le lesbianisme.
La revue Juventus parait entre mai et novembre 1959, et est composée d’une trentaine de pages. Elle est accessible tout comme Arcadie à la B.N.F. Comme Futur, la revue contient des petites annonces et une rubrique dédiée aux courriers des lecteurs, qui nous renseignes également sur certains points non abordés dans les articles. De par son apolitisme, je me suis concentrée sur les points d’accords et les différences avec Arcadie, en particulier sur la question liée au comportement de l’homophile. L’une des différences les plus notables réside dans le fait que la virilité est ici clairement affichée, en tant que mode de vie de l’homme, et de l’homosexuel en particulier. Une dernière étude intéressante est celle des publicités présentes dans ses pages ainsi que dans celles d’Arcadie, permettant de rendre compte du type de public, lisant ses deux revues.

Le cas des revues et journaux des mouvements homosexuels post

L’étude des revues et journaux homosexuels post 68 reste incontournable certes, mais présente l’avantage de pouvoir être complété par l’apport d’autres sources que nous verrons ultérieurement. On peut classer cette presse en deux catégories.
La première est constituée par les nombreux journaux et revues de la presse gay qui firent leur apparition à la fin des années 1970 (Gaie presse, In, Andros, Dialogues homophiles, Gai Pied, Masques). Elle a avant tout un contenu généraliste et contient des tribunes revendicatives dans lesquels s’y expriment les acteurs principaux de ces mouvements. Cette étude devra donc se faire d’une manière pragmatique. La seconde c’est la presse issue de ces mouvements, et celle ouvrant ponctuellement ses pages dans le cadre d’une tribune libre. Le journal de F.H.A.R. L’Antinorm, ou le mensuel de Sartre Tout.

Méthodologie de travail et d’étude : une approche comparée

Au-delà des études et apports propre à chaque journal ou revue, j’ai voulu concentrer mes recherches sur les rapports, convergences et différences qui pouvaient exister entre eux. Tout d’abord sur les mouvements homosexuels d’après guerre, j’ai réalisé une approche comparée sur la prise en compte de la question lesbienne. Ensuite, sur le comportement acceptable de l’homophile par ces mouvements. Enfin, sur les buts suivis. J’ai volontairement choisi Arcadie comme fil conducteur de me pensée ainsi que comme support de comparaison. La présence continue de la revue tout au long de la période, ainsi que l’impact non négligeable qu’elle a crée sur toute une génération d’homophiles ont été les principales motivations de mon choix.
Cette approche comparée après 1968 ne se fera pas systématiquement entre Arcadie et ses consoeurs. La variété des supports du F.H.A.R., du C.U.A.R.H., et du G.L.H., de même que la présence d’une presse homosexuelle variée, m’obligeront à une approche plus globale. Le but sera avant tout de montrer en particulier les désaccords, parfois considérable qui ont existé entre deux approches de la question homosexuelle.

Un élargissement aux sources internes

Les tracts

On peut distinguer deux types de tracts. Les premiers, aux visées revendicatives issus des organisations du F.H.A.R, du M.L.F, du C.U.A.R.H, et du G.L.H. Ce sont les plus nombreux, et classés à la B.N.F. sous le nom « recueil de documents et d’information ». Les premiers ont été émis par le F.H.A.R entre 1971 et 1974. La deuxième série concerne la période allant de 1974 à 1979, mais non classé par organisations. Une dernière série concerne les documents émis par le C.U.A.R.H à partir de 1980. Le second type de tract, numériquement moins important peuvent être appelé « tracts informatifs », récolté à partir de 1981. D’abord des tracts à buts publicitaires. Ensuite, ceux émanant de diverses associations de groupements homosexuels. Enfin, on note la présence à la toute fin de la période de programmes d’informations en lien avec des activités divers (débats publics,…) dans les heures ou les jours qui suivent la tenue de la marche. On notera également la présence dans le corpus de tract revendicatif distribué en dehors de cette manifestation, à des périodes diverses de l’année.

Les ouvrages militants

Pendant les années 1970, les ouvrages militants se multiplient. Au contraire de précédents ouvrages, comme ceux de Daniel Guérin, elles intègrent une vision beaucoup plus militante sur la question homosexuelle, en reprenant les objectifs des essais antérieurs, à savoir la compréhension des formes d’oppressions. On peut citer les productions de militants du F.H.A.R, ou bien encore celles d’Arcadie. Destinés principalement aux militants, ces ouvrages visent également dans leur concept, un public plus large.
Il s’agira de dresser un panorama global des idées exprimées. Quelles questions abordent-on dans ces ouvrages ? Le temps impartis devra me conduire à l’analyse d’environ quatre ou cinq ouvrages qui sont, de mon point de vue, représentatif.

Les entretiens auprès de militants : un essai de perception globale

Particulièrement utile pour la période post, j’essayerai de réaliser un ou deux entretiens avec des militants, afin de comprendre la perception des mouvements par les militants eux-mêmes, plus particulièrement des militants issus du prolétariat ouvrier. L’une de mes principales interrogations se portera sur l’évolution de cette perception. Comment, dans des mouvements révolutionnaires comme le F.HA.R. Proche des milieux intellectuels, les homosexuels n’ayant pas eu de culture universitaire ont-ils intégré ou non ces mouvements.

LES SOURCES EXTERIEURES AUX MOUVEMENTS HOMOSEXUELS

Perception médiatique : une étude portée vers l’opinion publique

S’intéresser aux sources externes, c’est avant tout étudier l’environnement sociétal des mouvements homosexuels. C’est s’intéresser aux interactions de ces deux entités et leurs conséquences sur les discours d’émission et de réception par l’ensemble des corps social, principalement l’opinion publique, les partis politiques, et les institutions.

La presse quotidienne nationale et locale : choix des titres et méthode

La presse quotidienne a été, particulièrement dans les années 1970, le récepteur le plus important de ce discours, au travers des débats sur le maintien ou non de la pénalisation, par exemple. La presse constitue également une source d’information non négligeable sur les marches homosexuelles, sur les arrestations ou les procès, permettant ainsi de recouper des informations. L’étude de la presse pourra, pas systématiquement toutefois, permettre de connaitre plus en détail les diverses pensées de l’opinion sur les questions homosexuelles, afin d’en saisir les évolutions, et l’intérêt qui leur est porté.
Pour cela, je vais me concentrer sur quelques titres essentiels de la presse quotidienne, notamment Le Monde et Libération, pour leur traitement ponctuel des questions liées à la cause homosexuelle par les tribunes ou articles strictement informatifs mentionnant des détails omis ou négligé par la presse gay et lesbienne. Mon étude étant centrée sur Paris, l’étude du journal Le Parisien me parait là aussi non négligeable.
Ma méthode employée sera double. Tout d’abord, une recherche thématique, à partir de mots clés comme « homosexualité », situés en index. Enfin, une recherche chronologique, plus hasardeuse, autour de certains évènements mentionnés dans la presse homosexuelle.

Télévision et radio : une attention portée vers le grand public

De part un contrôle plus strict, la télévision et la radio apportent un complément d’information moins important sur la réception et la perception du discours homosexuel. Cependant, ce strict contrôle laisse entrevoir plus de souplesse au tournant des années 1970. Les débats tout d’abord. A titre d’exemple, celui ayant suivie la projection du film Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte en 1975 illustre l’impact exercé par certaines personnalités issues des mouvements homosexuels sur ce média. Qui invite-t-on en plateau ? Traitent t’on de thématiques d’actualité liée à des revendications ? Sous quels angles les grands médias abordent ils l’homosexualité?
L’essentiel des archives de la radio télévision française est accessible à l’inathèque située à la bibliothèque nationale de France. D’autres archives sont disponibles gratuitement, ou par achat sur le site internet de l’INA. J’effectuerai tout d’abord une approche globale en répertoriant l’ensemble des émissions radios et télévisées dans un premier temps afin de répertorier les thématiques abordées, puis de sélectionner les programmes susceptibles d’intéresser mon propos sur la perception qu’ont des médias très grand public de l’homosexualité d’une part, et du mouvement homosexuel contemporain d’autre part.

Les sources issues des partis politiques : une recherche portée vers les gauches

L’étude de la presse politique

Les journaux issus des partis politiques constituent une source majeure pour qui veut comprendre leurs discours à destination de leurs militants et sympathisants. Depuis la création du F.H.A.R en 1970, et la participation de ses militants lors des défilés du 1er mai depuis 1971, les partis politiques de gauche, jadis indifférent à la cause homosexuelle se voit contraint d’aborder la question. Le journal de LO le Rouge de la L.C.R. ou bien L’humanité du P.C.F, ont en commun le fait d’avoir, plus ou moins, changé leurs attitudes à l’égard des mouvements homosexuels en l’espace d’une dizaine d’années. Afin de comprendre les causes et enjeux de ces changements, une étude de la presse liée à ces partis me parait pertinente.
Le problème de cette étude, en particulier pour les journaux de la L.C.R. et de Lutte Ouvrière, sera me semble t’il l’absence d’index, en tout cas pour les éditions déjà anciennes. J’emploierai donc une méthode chronologique, en analysant systématiquement les éditions parues peu avant ou après le 1er mai. Le but sera avant tout de dégager l’évolution ou non des positions, ainsi que le rapport entre l’aspect révolutionnaire homosexuel, et ces partis.
Concernant cette fois-ci l’Humanité, je me baserai là aussi sur les index avec une méthode identique à celle de la presse quotidienne nationale et locale (cf. infra). Le but de cette étude, comme avec les deux précédents journaux, sera de distinguer l’évolution d’un discours officiel sur l’homosexualité.

Les archives internes des partis : désir de pertinence dans l’approche de la question homosexuelle, et problème d’accessibilité

A quelques mois des élections présidentielles de 1981, la question homosexuelle devient indéniablement, enjeu politique, et électoral. Etudier les archives internes des partis de gauche me parait tout à fait pertinent dans une optique de compréhension objective de ces enjeux. Face aux discours officiels des partis, qu’en est-il vraiment. Stratégie électorale ? Engagement véritable ? Le but est avant tout de saisir les cohérences et différences de l’émission des discours favorables avec le combat des mouvements homosexuels.
L’étude de ces sources est particulièrement incertaine. Je n’ai à que peu étudié cette possibilité. Il s’agit avant tout pour moi de sortir des discours officiels. Tout en sachant que le P.C.F. a ouvert ses archives en 2001, de nombreuses questions restent en suspends. Comment ces archives sont-elles classées ? Es-ce un travail de longue haleine ? Sur l’accès aux archives de la L.C.R. et de Lutte Ouvrière, n’ayant pas cherché encore les informations liées aux accessibilités, je ne peux m’étendre davantage.

Les sources institutionnelles

J’appelle « sources institutionnelles », les sources à caractère législatif, judiciaire, et policier. Il s’agit ici d’étudier les fondements de la répression légale en France de certains comportements liés à l’homosexualité, au travers la constitution, la prévention, et la condamnation légale de ces délits.

Vers la naissance d’une mémoire identitaire : les hommes aux triangles roses

Le temps des premiers témoignages : le problème de la réception

Au sortir de la guerre dès 1945, les premiers témoignages liés aux déportations et aux sévices infligés aux homosexuels par le régime nazi sont recueillis. Deux rescapés des camps Conrad Finkeilmer et Heinrich-Christian Meier témoignent du sort qui leur a été réservé. Ces témoignages ne sont à l’époque pas mentionnés par le mouvement homosexuel hollandais, le seul en Europe à s’être reconstitué dans l’immédiat après-guerre. Pas plus que celui de Leo Clasen qui accorde un entretien à la très discrète revue Humanitas. C’est seulement à partir de 1961, que Jef Last, un militant hollandais lance un monument en souvenir de « L’homo inconnu ». Visitant la synagogue restaurée de Francfort, il y découvre une plaque en mémoire des déportés juifs avec cette inscription : « ils sont morts pour leur foi ». Celui-ci veut alors faire voler en éclats le mythe du martyre en affirmant que si les juifs sont morts ce n’est pas à cause de leur foi mais parce qu’ils ont été désignés comme tels par le régime nazi. Jef Last suggère dans un second temps qu’une plaque soit déposée « pour les centaines de milliers d’homophiles victimes du nazisme.»316 Jusqu’en 1960 l’ensemble des militants homosexuels européens semblent ignorer la déportation pour cause d’homosexualité. La réception des trois témoignages précédents reste très problématique.
En France, en plus du problème de réception vient s’ajouter l’image de la figure du nazi parfois associé à celle de l’homosexuel. Cette représentation reste encore présente chez certains déportés non homosexuels jusque dans les années 1980. Pourquoi cette image ? Florence Tamagne a souligné dans son étude qu’au cours de l’entre-deux guerres s’était développée en France l’image de l’allemand paré du pire vice que pouvait constituer l’homosexualité. Le déporté ne peut donc pas posséder ce vice, l’ennemi si. Une image encore très présente dans les années 1970 y compris chez certains militants du PCF qui l’associent au fascisme. Pour certains membres de la communauté juive, commémorer cette déportation reste un acte de provocation.

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Table des matières

Introduction générale
Historiographie des femmes, du genre, et des homosexualités 
Chapitre I. : Historiographie de l’Histoire des femmes et du genre 
I. Historiographie de l’Histoire des femmes
A. De la discrétion à l’affirmation
1. Construire l’histoire des femmes : des débuts difficiles
2. Le tournant des années 1960/1970 le chemin vers la  reconnaissance
B. Le renouveau de l’Histoire des femmes
1. De l’Histoire du travail à celui de la vie quotidienne
2. L’avenir de l’Histoire des femmes
II. Le temps du « gender » et sa reconnaissance
A. La recherche d’un nouvel outil d’analyse historique
1. La théorisation du concept de « Gender »
2. Difficultés d’utilisation du concept de « genre » en France
B. Les nouvelles approches de l’Histoire du Genre
1. Des travaux toujours plus internationaux
2. Vers de nouveaux champs d’études
Chapitre II : Ecrire l’histoire des homosexualités : approche comparée des  productions anglo-saxonnes et française
I. L’historiographie anglo-saxonne des homosexualités ou la délicate définition du terme « homosexualité »
A. L’émergence des « gays and lesbians studies »
1. Le courant « essentialiste » ou la réappropriation d’un passé oublié
2. La naissance du courant « constructionniste »
B. Les apports du genre et des « Queer studies dans le renouvellement des approches
II. L’histoire des homosexualités en France : une timide et lente acceptation
A. Le paradoxe de l’historiographie française
1. Les pionniers : l’historiographie militante
2. Vers une reconnaissance du monde universitaire
B. Les études françaises récentes sur l’homosexualité
1. Un champ d’étude pluridisciplinaire
2. Les études historiques sur l’homosexualité : le retard de la  discipline
Sources et méthodes 
Chapitre I : Les sources internes aux mouvements homosexuels 
I. Journaux et revues
A. Une étude spécifique de la revue Arcadie
B. Futur, Juventus, deux compléments essentiels
C. Le cas des revues et journaux post
D. Méthodologie de travail et d’étude : une approche  comparée
II. Un élargissement des sources internes
A. Les tracts
B. Les ouvrages militants
C. Les entretiens auprès de militants : un essai de  perception global
Chapitre II : Les sources extérieures aux mouvements homosexuels : les discours de réception 
I. Perception médiatique
A. La presse quotidienne nationale et locale
B. Télévision et radio : une attention portée vers le grand  public
II. Les sources issues des partis politiques : une attention portée vers les Gauches
A. L’étude de la presse politique
B. les archives internes des partis
III. Les sources institutionnelles
A. l’étude des journaux officiels
B. Les archives judiciaires : une difficile accessibilité
C. Les archives policières : une attention portée vers les  Pratiques internes
Partie I : Arcadie ou comment penser l’homosexualité du sortir de la guerre à mai 1968 
Chapitre I : Une revue littéraire et scientifique 
I. Pourquoi cette appellation
A. L’héritage de l’entre-deux guerres
B. Histoire et littérature comme maître mot
II. Convaincre
A. Convaincre par la science
B. L’expérience Futur (1952-1956) une autre voie ?
1. Les buts d’un journal
2. Une virulente critique anti M.R.P.
III. Arcadie, une revue autour de la personnalité d’André Baudry
A. Le « pape » d’Arcadie
B. André Baudry et la religion
Chapitre II : Etre homophile en France 
I. Dignité et prudence
A. Le cas de l’homme marié
B. Le comportement attendu de l’homophile
1. Juventus, une virilité affichée
2. Arcadie, un effort d’éducation homophile
II. Y a-t-il un anti homophile ?
A. L’efféminé, le maniéré
B. L’homosexuel de Saint Germain ou l’anti homophile
III. La pratique homophile en débat
A. La délicate question de la pédérastie
B. Arcadie à l’épreuve de l’amendement Mirguet
Chapitre III : Les critiques à l’encontre d’Arcadie
I. Entretenir avec le pouvoir politique des rapports de mutuelle  confiance
A. Arcadie est-elle apolitique ?
B. Le paradoxe de l’apolitisme
II. Y a-t-il une place pour les femmes ?
A. La perception du lesbianisme
B. Hommes/femmes même combat ?
Partie II : Les origines des mouvements homosexuels post 68 : des mouvements dans la continuité ? (1968-1974)
Chapitre I : Arcadie, le mouvement de mai et ses conséquences 
I. Arcadie et le mouvement de mai
A. Un mai 68 anticipé ?
B. La compréhension de l’évènement
II. Les changements perceptibles
Chapitre II : Arcadie a-t-elle influencé les mouvements post 68 ? 
I. Une revue en ébullition croissante (1970-1971)
A. L’euphorie américaine
B. Arcadie a-t-elle portée en elle les germes du FHAR ?
II. L’engagement intellectuel
A. La figure tutélaire de l’intellectuel : l’exemple de Daniel Guérin
1. Daniel Guérin l’arcadien
2. Daniel Guérin, le révolutionnaire pleinement affirmé
B. Baudry et Hocquenghem : deux chefs, deux parcours
III. Le FHAR est-il la conséquence d’un conflit de génération ?
A. Le FHAR un mouvement jeune et étudiant
1. Un mouvement jeune
2. Un mouvement étudiant
B. La jeunesse arcadienne
Chapitre III : Les bases nouvelles des mouvements post 68 
I. Le temps des ruptures (1971-1973)
A. « A bas l’homosexualité de papa »
B. David et Jonathan : le souci de l’autonomie plus que de la rupture
II. Le FHAR ou la création d’une culture militante révolutionnaire
A. La révolution des travailleurs homosexuels
B. Le FHAR ou la révolution par le langage
III. Le FHAR et le militantisme lesbien
A. Le FHAR, un mouvement originellement lesbien
B. Une difficile composition
1. Le militantisme lesbien comme militantisme  révolutionnaire
2. Les « Gouines rouges », la fin annoncée du FHAR ?
Partie III : Le temps des militantismes « hors les murs »  (1975-1980)
Chapitre I : L’ouverture vers l’extérieur 
I. De la discrétion à la médiatisation
A. Les dossiers de la gloire
B. La création de médias alternatifs
II. La fin du monopole parisianiste militant ?
A. Loin de Paris, le lien à tout prix
B. Les impacts et les limites de l’ouverture vers la province
Chapitre II : Vers la naissance d’une culture homosexuelle identitaire de masse 
I. Vers la transformation des référents culturels homosexuels
A. De la gazoline au gai macho : les mouvements et le  ghetto (1974-1979)
B. L’émergence de la presse spécialisée
C. La naissance d’une culture homosexuelle militante
II. Vers la naissance d’une communauté militante
A. La solidarité contre les agressions
B. Savoir composer avec sa double identité : Beit-Haverim
III. Vers la naissance d’une mémoire identitaire : les hommes aux  triangles roses
A. Le temps des premiers témoignages : le problème de la réception
B. Les trois enjeux de la mémoire (1972-1982)
1. La reconnaissance des persécutions
2. L’utilisation de la mémoire comme symboles des luttes actuelles
3. Un symbole inconscient lié au mouvement révolutionnaire ?
Chapitre III : Vers une politisation des pratiques revendicatives 
I. Faire bouger les lignes
A. La position initiale des partis politiques
B. Le temps du dialogue
II. Les enjeux liés aux questions homosexuelles
A. Arcadie ou l’incontournable intermédiaire des pouvoirs
B. Y a-t-il un « vote homosexuel » pour les partis ?
III. L’ouverture vers le monde du travail
Partie IV : Unité, divergences et affrontements : les mouvements homosexuels parisiens du singulier au pluriel (1974-1982) 
Chapitre I : Les mouvements homosexuels face à la question pédophile 
I. La pédophilie et la libération sexuelle
A. Pédophilie ou pédérastie ?
B. La question du droit au désir des mineurs
II. Les mouvements homosexuels et le discours pédophile
A. Les positions des mouvements
B. « L’affaire » de la ferme pédagogique du Coral
Chapitre II : La fin du rêve révolutionnaire et ses conséquences 
I. Le GLH ou le militantisme au pluriel
A. Identité et diversité du GLH (1974-1976)
B. La désillusion (1977-1979)
II. Le CUARH ou le « front populaire » des mouvements homosexuels (1979-1981)
A. Un mouvement unitaire et ouvert au dialogue
B. Un mouvement légaliste
1. La prise en compte de la pluralité des revendications
2. Une action elle aussi légaliste
III. La fin d’Arcadie (1979-1982)
A. Le paradoxe arcadien
B. Une fin brutale et inattendue ?
Chapitre III : Une mosaïque plurielle : savoir composer avec sa communauté 
I. Féminisme, lesbianisme et homosexualité : trouver son identité
A. « Et les arcadiennes ? »
B. L’éclatement du mouvement lesbien féministe  (1979-1982)
II. Le virage gai
A. Faut-il détruire le ghetto ?
B. Le CUARH face au ghetto
III. La désertion des troupes
Conclusion 
Bibliographie 
Annexes 
Sommaire

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