UNITE D’ELEVAGE DE POULES PONDEUSES DE RACE SHAVER 577

L’élevage moderne

                  L’élevage moderne s’est installé progressivement à Madagascar. En effet, l’élevage traditionnel s’est amélioré petit à petit en introduisant un mélange de race local avec les races améliorées. Il s’agit d’un élevage très élaboré et constitue une importante source de revenu de l’éleveur ; il utilise des mains d’œuvres très qualifiées. L’aviculture moderne concerne les souches à production spécifique sélectionnées sur leur capacité à produire des œufs, et d’origine exotique. Par ailleurs, les animaux sont nourris avec des aliments fabriqués spécifiquement avec des formules appropriées qu’il faut bien respecter, donc des aliments bien équilibrés. En outre, les mesures prophylactiques et hygiéniques sont respectées en ce qui concerne les soins apportés aux volailles, et l’élevage suit les normes et les techniques appropriées. Pour leur local, les animaux sont enfermés dans un poulailler afin de pouvoir extérioriser d’une part leur potentiel génétique, et d’autre part de les protéger des différentes maladies car les volailles de souche exotique sont très fragiles, elles sont facilement contaminées et moins résistantes par rapport à la souche locale. Notons que l’aviculture rationnelle malgache s’est beaucoup développée en contrée périurbaine et elle est concentrée en particulier dans la zone de Mahitsy appelée le berceau de l’élevage de pondeuses et aujourd’hui « capitale de la production d’œufs de consommation ». L’approche historique du projet étant terminée, voyons maintenant les caractéristiques.

Définition du projet

                Ce mémoire se propose de créer une unité d’élevage de poules pondeuses de race Shaver 577 dans la région d’Ambohidratrimo. Le projet consiste à élever des poules pondeuses en vue d’obtenir des œufs destinés à la consommation et non à la couvaison. Le choix de la zone d’implantation de notre ferme a été déjà expliqué un peu plus haut dans l’introduction, mais concernant la race, nous avons choisi plus précisément la souche Shaver 577 pour des raisons de disponibilité auprès des fournisseurs de poussins et aussi pour le calibre de leurs œufs qui sont beaucoup plus gros par rapport aux autres souches existant à Madagascar : 64 à 66g contre 61.5 à 62g pour la souche Shaver 579 et 62.7 à 66g pour la souche HY LINE 8. Par ailleurs, notre ferme optera pour le choix de ne pas démarrer les poussins comme le fait habituellement la plupart des éleveurs, mais en poulettes de 8 semaines auprès des grands fournisseurs comme SOPRAMAD, PICOR ou de simples éleveurs, ces fournisseurs élèvent eux-mêmes les poussins jusqu’à cette période. En effet, les poulettes de 2 mois sont plus résistantes car elles sont déjà vaccinées contre les nombreuses maladies, entre autres les maladies de Newcastle, de Marek, de la bronchite infectieuse et éventuellement de Gumboro, qui causent le plus de mortalité surtout pendant cette période de 1 jour à 8 semaines durant laquelle les volailles sont très fragiles, facilement contaminées par les virus et les microbes. Ainsi, l’éleveur est épargné des périodes délicates de forte mortalité des premières semaines. Cette nouvelle pratique est surtout appliquée par les éleveurs dont la ferme se trouve un peu loin des fournisseurs et le transport des poussins se présente difficile, ou encore par des éleveurs se trouvant dans des zones déjà trop affectées par les maladies ( Gumboro, Marek,…) et Ambohidratrimo, où va se situer notre ferme d’élevage, est déclarée comme faisant partie de ces zones qui ne peuvent plus pour le moment démarrer des élevages par des poussins . De plus, l’approvisionnement en poussins demandent plus de bâtiments ( un pour la poussinière et un autre pour le poulailler), plus de temps et de travaux, plus de matériels aussi surtout pour le mode d’éclairage et de chauffage qui est plus compliqué pendant cette période post- 2 mois. Notons qu’actuellement, on encourage beaucoup les éleveurs à suivre cette nouvelle pratique dans le but d’éradiquer la maladie de Marek surtout dans les zones où se présentaient beaucoup de cas. Ceci a même fait l’objet d’une loi promulguée récemment par La Direction des Services Vétérinaires (DSV) d’Ampandrianomby. En outre, la ferme doit élever plus de 500 têtes d’après les expériences pour réaliser de bénéfice certain, et pour des raisons de prudence et d’assurance notre cheptel comprendra au tout début 500 volailles puisque la maîtrise totale de l’élevage vient progressivement avec l’expérience, mais nous projetons bien entendu d’augmenter progressivement le cheptel plus tard : à partir de la troisième année, nous allons ajouter de 50 têtes à chaque année l’effectif acheté jusqu’à la cinquième année. Pour ce qui est de l’activité de notre ferme, le projet va ajouter à son activité principale la vente d’engrais organique (fientes des poules) qui devient un marché prospère maintenant que l’Etat malgache s’est projeté de mettre plus d’efforts sur le développement du secteur agricole. Ainsi, de nombreux paysans ont repris ou ont élargi leurs activités agricoles et même les gens qui appartiennent à la population urbaine s’adonnent aussi petit à petit à cette activité surtout à la culture du riz dont nous connaissons la flambée du prix actuellement. Notons sur ce, que la plupart des cultivateurs de riz, pour ne citer que la région de Marovatana dont fait partie la commune d’Ambohidratrimo, utilise les fumiers de volailles pour leur riziculture et pour les cultures maraîchères comme les Choux, les brèdes ou les tomates qui sont très pratiquées dans cette région. Ainsi, nous avons cerné et expliqué l’objet de notre projet dans cette première sous-section, voyons maintenant le secteur d’activité auquel il appartient.

Description du marché ciblé

                En nous nous référant toujours à notre politique de départ qui est la politique de proximité dont le but est de minimiser nos coûts, nous nous sommes projetés en priorité de servir les catégories de segment de marché qui se trouvent à proximité de la zone d’implantation de notre unité d’élevage. Ainsi, notre cible comprendra le marché d’Ambohidratrimo qui se situe au plein centre de la dite ville, avec 200 m² environ de superficie où de centaine d’étals sont mises à la disposition des marchands et de dizaine d’épiceries se trouvant tout autour. On y trouve tout ce que les habitants ont besoin pour leur nutrition et des œufs bien entendu. Outre le marché d’Ambohidratrimo, nous allons cibler également le Fokontany de Mandriambero appartenant à la commune d’Ambohidratrimo et se trouvant à 1 Km du centre. Ce sont surtout les petits détaillants du quartier qui comptent dans les douzaines environ que nous allons viser. Précisons que presque tous les détaillants vendent des œufs mais c’est leur quantité qui les diffèrent les uns des autres. En plus de ces détaillants, nous inclurons aussi les petits gargotes et les restaurants qui se trouvent au sein cette commune. Par ailleurs, nous exploiterons également la commune de Talatamaty, incluant le quartier d’Imerinafovoany, qui se trouve à 5 Km d’Ambohidratrimo en allant vers Tananarivo. Il y a beaucoup plus de gens qui y passent puisqu’en plus de ses habitants, Talatamaty constitue en fait le carrefour entre Ivato et Ambohidratrimo, ce qui implique que les demandes sont nombreuses ; ainsi le marché est de grande taille ( il compte 130 pavillons et 250 étals10), les détaillants et les gargotes sont nombreux, les restaurants et les pâtisseries ne sont pas non plus négligeables. En somme, à l’intérieur de la zone où nous avons prévu d’écouler nos produits, nous comptons11:
– épiceries de quartier : 413
– restaurant : 12
– gargote :50
– pâtisserie : 6
Ainsi, après cette description du marché que notre projet a prévu de cibler, nous allons entrer maintenant dans la deuxième section de notre étude de marché qui se portera sur l’analyse de l’offre.

Identification des types de segment cible du projet

                 Nous allons distinguer deux catégories de segment-cible : d’une part, les distributeurs qui comprennent les vendeurs de marché et les épiceries ou détaillants. Et d’autre part, les transformateurs qui sont les restaurants, les gargotes et les pâtisseries. Concernant les distributeurs, nous nous intéresserons plus particulièrement aux épiceries et aux vendeurs de marché qui se trouvent dans les environs de notre zone d’élevage c’est-à-dire Ambohidratrimo, Mandriambero, Talatamaty et Imerinafovoany. En effet, il est primordial et plus intéressant d’avoir des clients solvables fixes avec un rythme d’approvisionnement régulier afin de s’assurer que les œufs seront tous écoulés à temps. De plus, le principal consommateur final du produit est constitué surtout par les ménages et ces derniers, d’après notre enquête, achètent les œufs en général au marché et à l’épicerie. Voici un tableau qui démontre cette affirmation. Nous pouvons voir dans ce tableau que parmi les lieux d’achat des œufs pour les ménages, les épiceries et les marchés détiennent une large proportionnalité avec respectivement 57% et 30% (les chiffres mis en gras). En ce qui concerne la catégorie des transformateurs, nous projetons d’approvisionner deux ou trois restaurants, quelques gargotes et pâtisseries qui se situent comme prévu à proximité de notre zone d’implantation. Après avoir identifié les types de segment-cible de notre projet, entrons ensuite dans la deuxième sous-section sur l’approche qualitative de ceux-ci.

Les méthodes utilisées lors du recueil d’informations sur la cible

                        Avant de commencer pratiquement les enquêtes sur terrain, nous avons d’abord procédé à une étude documentaire par la consultation des ouvrages qui concernent les études de marché et les récents rapports sur la commercialisation des œufs. Pour les enquêtes sur terrain, des descentes sur les lieux d’élevage et aux marchés ont été exécutées ; précisons que nous avons adopté une méthode directe c’està-dire faire une visite des ménages, des épiciers, des marchands, des restaurateurs, des gargotiers et des pâtissiers ; et nous avions pu obtenir les informations probantes auprès de ces derniers au moyen des interviews surtout plus une constatation et observation en même temps sur place. Par ailleurs, l’échantillonnage a été constitué selon la méthode probabiliste c’està-dire que la détermination des individus retenus pour faire partie de l’échantillon est effectuée entièrement au « hasard ». Nous avons choisi la méthode probabiliste puisque avec cette méthode tous les individus ont les mêmes chances d’être choisis et par conséquent notre échantillon ne portera aucune marque des enquêteurs et sera vraiment représentatif de la population totale. De plus l’application de cette méthode a été facilitée car le marché et la clientèle que nous avons projetés de cibler ne sont pas trop dispersés géographiquement. Ainsi, notre échantillonnage a concerné 92 acteurs enquêtés. Le tableau qui va suivre nous montre la répartition de ces différents acteurs.

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Table des matières

Remerciements
Liste des Tableaux et Figures
Liste des abréviations
Introduction
Première partie : IDENTIFICATION DU PROJET 
Chapitre I : PRESENTATION DU PROJET 
Section 1 : L’historique du projet
1.1- L’élevage traditionnel
1.2- L’élevage moderne
Section 2 : Les caractéristiques du projet
2.1- Définition du projet
2.2- Le secteur d’activité
2.3- Le statut juridique
Chapitre II : ETUDE DU MARCHE VISE PAR LE PROJET
Section 1 : Description du marché ciblé
Section 2 : Analyse de l’offre
2.1- Les caractéristiques du produit offert
2.2- Les caractéristiques du marché visé
Section 3 : Analyse de la demande
3.1- Identification des types de segment cible du projet
3.2- Approche qualitative de la clientèle ciblée :  leurs attentes, leurs besoins, leurs comportements d’achat
3.3- Les méthodes utilisées lors du recueil d’informations sur la cible
Section 4 : Analyse de la concurrence
4.1- Identifier les autres acteurs du marché ciblé
4.1.1. Les concurrents actuels sur le marché
4.1.2. Les concurrents potentiels du projet
4.2- Connaître les concurrents, comprendre leurs modes de fonctionnement et analyser leurs offres de produits
Section 5 : La stratégie et la politique Marketing à adopter
5.1- Le Marketing Mix du projet
5.1.1- La politique du produit
5.1.2. Le positionnement prix
5.1.3. La politique de Distribution
5.1.4. La politique de communication
5.2- La stratégie de pénétration du marché à adopter : stratégie push – stratégie pull
Chapitre III : THEORIE GENERALE SUR LES OUTILS ET LES CRITERES D’EVALUATION 
Section 1 : Les outils d’évaluation
1.1- La valeur actuelle nette ( V.A.N )
1.1.1. Définition
1.1.2. Formule
1.1.3. Interprétation
1.2- Le taux de rentabilité interne ( T.R.I )
1.2.1. Définition
1.2.2. Formule
1.2.3. Interprétation
1.3- La durée de récupération des capitaux investis ( D.R.C.I )
1.3.1. Définition
1.3.2. Formule
1.3.3. Interprétation
1.4- L’indice de profitabilité ( I.P )
1.4.1. Définition
1.4.2. Formule
1.4.3 Interprétation
Section 2 : Les critères d’évaluation du projet
2.1- La pertinence
2.2- L’efficience
2.3- La durée de vie du projet
Deuxième partie : CONDUITE DU PROJET 
Chapitre I : DESCRIPTION TECHNIQUE DU PROJET 
Section 1 : Identification des matériels
1.1- Caractéristiques générales
1.2- Contraintes d’installation
Section 2 : L’environnement d’élevage
2.1- Bâtiment et densité
2.2- Condition d’ambiance exigée
2.3- Race et âge
Section 3 : Conduite d’élevage
3.1- Avant ponte
3.1.1. Préparation arrivée
3.1.2. Arrivée
3.1.3. Conduite
3.2- Ponte et Réforme
3.2.1. Transition
3.2.2. Conduite
3.3- Alimentation
Chapitre II : CAPACITE DE PRODUCTION ENVISAGEE 
Section 1 : Evolution du chiffre d’affaires et production envisagée
1.1- Les prévisions de production : cycle de production ou planning de production
1.2- Potentiel offert par le marché et ventes prévisionnelles
Section 2 : Les différents facteurs de production
2.1- Suivi minutieux des techniques de production exigées
2.2- Conditions de stockage
2.3- Prévention des maladies
Chapitre III : ETUDE ORGANISATIONNELLE 
Section 1 : Organigramme envisagé
Section 2 : Organisation du travail
2.1- Structure organisationnelle proposée
2.2- Description des différentes tâches de chaque responsable
Troisième partie : ETUDE FINANCIERE DU PROJET 
Chapitre I : COUT D’INVESTISSEMENT ET COMPTES DE GESTION 
Section 1 : Les investissements nécessaires
Section 2 : Tableaux des amortissements
Section 3 : Le plan de financement
Section 4 : Tableau de remboursement des dettes
Section 5 : Les comptes de gestion
5.1. Les comptes de charges
5.2. Les comptes de produits
Chapitre II : ETUDE DE FAISABILITE 
Section 1 : Le compte de résultat prévisionnel
Section 2 : Le tableau des flux de trésorerie
Section 3 : Le tableau de variation des capitaux propres
Section 4 : Le bilan prévisionnel
Chapitre III : EVALUATION DU PROJET 
Section 1 : Evaluation économique et financière
1.1- Création de la valeur ajoutée
1.2- Evaluation selon les outils
1.2.1. La valeur actuelle nette ( V.A.N )
1.2.2. Le taux de rentabilité interne ( T.R.I )
1.2.3 La durée de récupération des capitaux investis ( D.R.C.I )
1.2.4. L’indice de profitabilité ( I.P )
1.3- Selon les critères d’évaluation
1.3.1. La pertinence
1.3.2. L’efficience
1.3.3. La viabilité
Section 2 : Evaluation sociale
2.1- Création d’emploi
2.2- Développement social de la région
Conclusion générale
Annexes
Bibliographie

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