UNE TRAGEDIE MODERNE SOUS UNE STRUCTURE NARRATIVE

UNE TRAGEDIE MODERNE SOUS UNE STRUCTURE NARRATIVE

La peinture des personnages:

Définition du personnage:

Le personnage est considéré comme un élément important et élémentaire d’une œuvre. On reconnait le protagoniste par rapport à sa description ainsi qu’à la fonction qu’il joue dans une œuvre.
Pour bien mener à bien notre analyse du personnage on va se référer aux travaux de Philippe Hamon. Ce dernier définit le personnage d’un point de vue sémiologique comme suit :
Morphèmes doublement articulé, migratoire, manifesté par un signifiant discontinu (constitué par un certain nombre de marques) renvoyant à un signifié discontinue « le sens » ou la « valeur » du personnage ) : il sera donc défini par un faisceau de relation, de ressemblance, d’opposition, de hiérarchie et d’ordonnancement (sa distribution) qu’il contracte sur le plan de signifiant et du signifié, successivement ou/ et simultanément, avec les autres personnages et éléments de l’œuvre, cela en contexte proche [ les autres personnages du même roman] ou en contexte lointain [in absentia : les personnages du même genre]…. .
Nous allons dans ce chapitre, analyser les deux personnages principaux de notre corpus. Nous allons essayer de prouver que les personnages, Louise et Myriam vivent une véritable tragédie. Ce qui accorde au récit de ces protagonistes un caractère tragique.

Les thématiques du tragiques :

Définition de la famille:

Une famille c’est l’ensemble uni que forment les parents et leur enfant. [….]On est simultanément parent et enfant. Le parent produit l’enfant, l’enfant produit le parent, pas l’un sans l’autre ! On « est » famille parce qu’on « naît » ensemble. La famille est chargée de mystère parce que c’est « là qu’on naît », avant d’y grandir. Cette définition désigne la famille comme une matrice, un utérus collectif, d’où sortirait chacun de ses membres.
Myriam et Paul, sont les personnages qui produisent la famille dans notre roman. Le récit en fait la description :
Son mari (Paul) est comme Emma. Un pragmatique, qui place sa famille et sa carrière avant tout.
Ce matin, ils ont fait le marché en famille, tous les quatre. Mila sur les épaules de Paul, et Adam endormi dans sa poussette.
Mila était un bébé fragile, irritable, qui pleurait sans cesse. Elle ne grossissait pas. [….]Ses ambitions se limitaient à faire prendre quelques grammes à cette fillette chétive et criarde. Les mois passaient sans qu’elle se rende compte. Paul et elles ne se séparaient jamais de Mila.
« Adam a été une excuse pour ne pas quitter la douceur du foyer. »
Mais cette famille est brisée à la suite de la mort des enfants, c’est ce qui fait d’elle une thématique tragique, et cela est souligné dès les première ligne du récit : « Le bébé est mort.[…] la petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés. »

Définition de la violence:

« « violence » provient étymologiquement du mot latin « violentia». Le Petit Larousse Illustré de 1998 la définit ainsi : « caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit des effets avec une force intense, extrême, brutale […] extrême véhémence, outrance des propos, du comportement. »
Pour la philosophe Blandine Kriegel, la violence est « la force déréglée qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l’humanité de l’individu. » La violence est ainsi souvent opposée à un usage contrôlé, légitime et mesuré de la force.

La solitude:

« État de quelqu’un qui est seul momentanément ou habituellement. » Selon cette définition la solitude est le fait de ne pas faire partie ou d’avoir aucun rapport social avec autrui. La solitude n’est pas seulement une émotion, une sensation d’isolement mais c’est un fait ; le fait que personne n’est à côté de nous. De ce fait, provient la sensation d’isolement et de tristesse. Cette solitude est généralement subie et parfois choisie.
On a décelé quelques passages qui reprennent le thème de la solitude, concernant notre protagoniste Louise. Comme c’est le cas dans ce passage :
La solitude agissait comme une drogue dont elle n’était pas sûre de vouloir se passer. Louise errait dans la rue, ahurie, les yeux ouverts au point de lui faire mal. Dans sa solitude, elle s’est mise à voir les gens. À les voir vraiment. L’existence des autres devenait papable, vibrante, plus réelle que jamais.
La solitude s’est révélée, comme une brèche immense dans laquelle Louise s’est regardée sombrer. La solitude qui collait à sa chaire, à ses vêtements, a commencé à modeler ses traits et lui a donné des gestes de petite vieille. La solitude lui sautait au visage au crépuscule, quand la nuit tombe et que les bruits montent des maisons où l’on vit à plusieurs.
Nous avons décelé à travers ces extraits que Louise éprouve une solitude déchirante. Ce qui engendre un comportement bizarre chez elle. Cette solitude est liée à son vécu, et son destin tragique, après la mort de son mari et la fugue de sa fille, Louise n’a plus personne autour d’elle.

Table des matières

INTRODUCTION GENERAL
PREMIER CHAPITRE : UNE TRAGEDIE MODERNE SOUS UNE STRUCTURE NARRATIVE
1.1 LA DEFINITION DE LA NOTION DU TRAGIQUE
1.2 LA PEINTURE DES PERSONNAGES
1.2.1 Définition du personnage
1.2.2 Portrait des personnages
1.2.3 Louise : un personnage tragique
1.3 LES QUETES DU RECIT
1.3.1 La quête de liberté : de vie de femme au foyer à l’avocate épanouie
1.3.2 : la quête de la famille
1.4 LES MYTHES FONDATEURS
1.4.1La réécriture du mythe de la louve
1.4.2 Le mythe de Vishnou
1.4.3 Le mythe de Médée
1.5 LA SPATIOTEMPORALITE
1.5.1 L’ordre temporel
1.5.2 Une temporalité analeptique
1.5.3 L’espace : clos et ouvert.
1.6 L’INCIPIT ET L’EXCIPIT.
DEUXIEME CHAPITRE : POUR UNE STYLISTIQUE DU TRAGIQUE
2.1 LES THEMATIQUES DU TRAGIQUES
2.1.1Définition de la famille
2.1.2 Définition de la violence
2.1.3 La solitude
2.1.4. Mélancolie
2.1.5 L’angoisse
2.1.6 La folie
2.1.7 L’obsession
2.2 UNE RHETORIQUE DU TRAGIQUE
2.2.1 La comparaison
2.2.2 La métaphore
2.2.3 L’anaphore
2.1.4 Le Chiasme
2.1.5 La gradation
2.3. UN TITRE ANTIPHRASTIQUE : CHANSON DOUCE
2.4. UN TON TRAGIQUE ET PATHETIQUE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet