Une subjectivité mise en sommeil : le suc analytique de l’écriture beauvoirienne

Simone de Beauvoir : un être en construction

Simone de Beauvoir est un esprit bouillonnant. La proximité entre son nom de famille et la traduction anglaise du terme beaver conduit à l’appeler le Castor. Le choix de ce surnom est justifié dans Mémoires d’une jeune fille rangée, par Herbaud : « Vous êtes un Castor […]. Les Castors vont en bande et ils ont l’esprit constructeur ». Elle est donc celle qui, ayant fait de sa vie une œuvre, aime la bâtir elle-même.

LA NAISSANCE D’UNE FEMME DE TÊTE

Simone de Beauvoir est une femme qui pense. Elle le rappelle dans Mémoires d’une jeune fille rangée lorsqu’elle confie : « toute la journée je m’entraînais à réfléchir, à comprendre, à critiquer, je m’interrogeais, je cherchais avec précision la vérité ». Son ambition de tout savoir naît dès son enfance. La pensée doit investir la vie selon une écrivaine qui est en constante quête de sens.

Une convenance déviante

Dans La Force des choses, Simone de Beauvoir considère que l’« on peut être une dévergondée cérébrale ». À la fois « demi-folle », « excentrique », et femme aux « souliers plats, chignon tiré », elle demeure celle qui a su remanier l’imposé à sa guise.
Simone de Beauvoir, destinée à être une jeune fille pudique, est prématurément confrontée à la restriction. Elle est « née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc qui donnait sur le boulevard Raspail ». Elle pousse son premier cri dans un univers aseptisé où la sobriété et la contenance prévalent et destituent la chaleur du foyer familial. Son identité est compressée : baptisée sous le nom de SimoneErnestine-Lucie-Marie Bertrand de Beauvoir, « on lui appr[end], petite, à se présenter simplement comme Simone de Beauvoir ». Le don de la réduction lui est fait au-dessus de son berceau. Elle naît, en ce début du XXe siècle, au sein d’une famille bourgeoise prototypique de l’époque : « Mon histoire était typiquement celle d’une jeune bourgeoise française de famille pauvre », confie-t-elle dans Tout compte fait. Sa mère, Françoise Brasseur, « issue d’uneaustère bourgeoisie qui croyait fermement en Dieu, au travail, au devoir, au mérite », s’occupe du foyer. Son père, Georges Bertrand de Beauvoir, est avocat et a fait ses études au collège Stanislas. Elle a une petite sœur, Hélène, surnommée Poupette. Elle évolue dans une famille catholique. En ce sens, Simone de Beauvoir se souvient :
Dès que j’avais su marcher, maman m’avait conduite à l’église, elle m’avait montré en cire, en plâtre, peints sur les murs, des portraits du Petit Jésus, du Bon Dieu, de la Vierge, des anges dont un était, comme Louise, spécialement attaché à mon service. Mon ciel était étoilé d’une myriade d’yeux bienveillants.
La locution conjonctive « dès que » est signe d’une volonté précipitée de convertir la fillette à la religion chrétienne. La construction asyndétique permet à l’énumération « en cire, en plâtre,peints sur les murs » de donner à la religion le pouvoir de combler tous les interstices de sa vie.
Simone de Beauvoir est placée sous haute surveillance, en atteste la « myriade d’yeux » qui l’observe. L’apprentissage du contrôle de soi lui est inculqué par sa mère avec qui elle s’unit dans ses jeunes années :
Ainsi vivions-nous, elle et moi, dans une sorte de symbiose, et sans m’appliquer à l’imiter, je fus modelée par elle. Elle m’inculqua le sens du devoir, ainsi que des consignes d’oubli de soi et d’austérité. Mon père ne détestait pas se mettre en avant, mais j’appris de maman à m’effacer,à contrôler mon langage, à censurer mes désirs, à dire et à faire exactement ce qui devait être ditet fait. Je ne revendiquais rien et j’osais peu de chose.
Le participe passé « modelée » ou encore la modalité déontique convoquée par le recours au verbe « devait » enclenchent le mécanisme de construction de la jeune fille rangée qui doit mais ne peut pas. La petite fille n’a pas d’autre choix que de troquer son insouciance contre une vie soumise par sa mère, par la doxa, aux trois verbes à l’infinitif qui formulent la conduite à adopter : « effacer », « contrôler », « censurer ». Françoise de Beauvoir transmet le goût de la froideur. Éduquée au couvent des Oiseaux de Verdun, elle dévoile à sa fille le caractère essentiel du respect des convenances. La classe bourgeoise à laquelle elle appartient condamne tout écart.
Cette dernière s’indigne contre l’excès et revendique sa préférence pour la modération et le réservé. En somme, Simone de Beauvoir est, dès son plus jeune âge, initiée à la mesure pour justifier son admission dans le « royaume très élitiste » que constitue la classe bourgeoise de ce début de siècle. Aucune place n’est accordée à l’imprévisible : la vie est réglée et ritualisée.
En ce sens, lorsqu’elle rapporte son entrée au cours Désir, Simone de Beauvoir use de l’imparfait à valeur itérative qui participe au dévoilement d’une automatisation conventionnelle de tous ses faits et gestes : « J’étais très pieuse ; je me confessais deux fois par mois à l’abbé Martin, je communiais trois fois par semaine, je lisais chaque matin un chapitre de l’Imitation ». Lorsqu’elle y est admise, à cinq ans, elle devient une « petite fille modèle » à l’« âme blanche », studieuse et désireuse d’occuper la première place à l’école. Si l’appartenance à la bourgeoisie implique un respect pour la tradition, sa rigidité exige que chaque chose soit à sa place. C’est ainsi que les parents de la jeune Simone occupent des rôles bien définis dans son esprit : « je m’habituai à considérer que ma vie intellectuelle [était] incarnée par mon père […] et ma vie spirituelle [était] dirigée par ma mère ». La convenance semble d’ailleurs être héréditaire. Elle est transmise à Simone de Beauvoir par ses parents. En effet, travail, effort et discipline sont les maîtres mots qui ont guidé l’enfance de Georges Bertrand de Beauvoir tandis que celle de Françoise Brasseur l’a été par l’ordre, l’autorité et le conformisme.

MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE RANGÉE ET UNE MORT TRÈS DOUCE : LA REPRÉSENTATION D’UNE RELATION FILIALE AMBIGUË

Marguerite Duras, dans L’Amant, envisage sa relation avec sa mère en ces termes : « La saleté, ma mère, mon amour ». La relation filiale convulse entre les contraires et ne saurait être placée sous le signe de la placidité, en ce qu’elle est constamment tiraillée, sous la plume beauvoirienne, entre aversion et réconciliation.

Une hérédité niée

« Les adultes subissaient mes caprices avec une souriante complaisance : cela m’a convaincue de mon pouvoir sur eux » déclare Simone de Beauvoir dans Tout compte fait. La présence ternaire du « moi » – « mes », « m’ », « mon » – amenuise la troisième personne du pluriel qui n’apparaît que deux fois – « les adultes », « eux » – au profit d’une distinction entre Simone et les Autres.
Françoise Simonet-Tenant analyse le récit d’enfance comme étant une « histoire de place ». Simone de Beauvoir le confirme dans Mémoires d’une jeune fille rangée en précisant « ma position, du fait qu’elle était singulière, me paraissait privilégiée ». De là, naît un sentiment d’exception. Dès l’incipit, elle affirme sa suprématie et se dit être « fière d’être l’aînée : la première ». Elle se sent très tôt « chargée d’une mission » car c’est elle qui est nécessaire au monde et non l’inverse : « il avait besoin de moi pour être vu, connu, compris »

Une relation mère-fille condamnée à mort

Selon Eliane Lecarme-Tabone, dans L’Autobiographie, « une identité se construit par les relations […] qui se créent entre l’enfant et ses parents ». Or, le retour à la mère est complexe car il oscille entre « divergences et […] ressemblance ».
Françoise Simonet-Tenant considère que, « dans le cas de Beauvoir, c’est la mère qui occupe une place dominante durant la petite enfance puis pendant la guerre » : l’ admiration maternelle se met en place. Eliane Lecarme-Tabone, elle, analyse la résurrection de la mère dans un écrit autobiographique comme impliquant une « adhésion aux valeurs qu’elle représentait (valeurs maternelles contre valeurs paternelles, univers féminin contre univers masculin), le désir aussi de faire revivre et de perpétuer par l’écriture un être auquel on est lié par un attachement ». La mère exerce sur Simone une autorité naturelle qui conditionne toute son existence : « tout reproche de ma mère, le moindre de ses froncements de sourcils, mettait en jeu ma sécurité: privée de son approbation, je ne me sentais plus le droit d’exister ». Le « je » est tout entier placé sous la puissance de la troisième personne du singulier « ma mère, « ses », « son ». Simone de Beauvoir se situe alors dans la veine de Colette qui ne craint pas de dévoiler son amour pour sa mère au point d’ « accompli[r] une œuvre de réparation à [son] égard». Telle est aussi l’ambition de Simone de Beauvoir, notamment dans Une mort très douce. Pierre-Louis Fort y voit l’« union enfin effective entre la mère et la fille », ajoutant encore que « tout le texte est une entreprise de réhabilitation de la relation mère/ fille ». Leur rapprochement devient définitif par le pronom personnel de première personne du pluriel « nous » qui prend une valeur inclusive : « Nous n’aimions plus cette clinique ». Simone de Beauvoir s’allie à la souffrance de sa mère et dévoile une volonté de réparation en confiant s’être « attachée à cette moribonde ». Elle se met à « partag[er] les sympathies » de sa mère. Ainsi la réconciliation entre les deux est-elle scellée. Selon Eliane Lecarme-Tabone, la mère représente « le premier objet d’amour de la petite fille pendant les premières années » et cela est confirmé par Simone de Beauvoir qui remarque que « la petite fille a d’abord une fixation maternelle ». Sa vie dépend du regard maternel. Le complexe d’Œdipe , renommé « complexe d’Électre» lorsqu’il concerne l’attachement de la fillette à sa mère, « n’est pas, […], un désir sexuel ; c’est une abdication profonde du sujet qui consent à se faire objet dans la soumission et l’adoration». Simone de Beauvoir a ces mots frappants, dans Mémoires d’une jeune fille rangée.

Une émancipation précoce du je

Simone de Beauvoir déclare dans Tout compte fait : « je souhaitai m’évader de ma famille ». Elle s’acharne à vouloir « survivre à tous les dressages » et récuse ainsi « les règles, les rites et les routines » pour revendiquer sa capacité d’auto-engendrement.
Dans Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir reconnaît le pouvoir ontologique du passé qui est capable de constituer l’être, c’est en cela que son analyse agit comme maïeutique de soi : « c’est aussi que son passé, son expérience font d’elle bon gré, mal gré, une personne ». Le passé permet de rendre non seulement l’individu mais le monde signifiant, il se dote d’une valeur épistémologique, en atteste son apparition dans la définition du verbe « connaître » que Simone de Beauvoir propose dans Tout compte fait : « Connaître, c’était, […] prêter ma conscience au monde, l’arracher au néant du passé, aux ténèbres de l’absence ». Le passé a d’autant plus d’importance que l’entreprise beauvoirienne est entièrement dirigée vers une résurrection. Il donne à Simone de Beauvoir la possibilité d’acquérir le statut d’écrivain comme elle l’explicite dans La Force de l’âge lorsqu’elle confie : « c’est par fidélité à mon passé que j’avais écrit ». « Passé » et « avais écrit » sont alors placés en étroite corrélation, l’un conditionne l’existence de l’autre et permet, par analogie, de dessiner précisément la figure de l’écrivaine Simone de Beauvoir. Si le passé s’effrite, la disparition de l’être est précipitée. Dans Tout compte fait, Simone de Beauvoir précise en ce sens : « Tout un pan de mon passé s’effondrait et j’eus l’impression que ma propre mort commençait ». Selon Simone de Beauvoir, il n’est pas le temps du « ressassemen[t] » mais des « retrouvailles». Michel Braud relève la « consistance » que prend le passé « au fur et à mesure du passage du temps».
L’intérêt qui lui est porté permet de dégager les points de « repères dans le flux de [l’] existence » de Simone de Beauvoir. Au moment de « récapituler [s]on passé et de faire le point », Simone de Beauvoir suit un ordre chronologique afin d’ « épouser les étapes successives de cette “entreprise clairement orientée” que fut sa vie ». Comme elle le déclare dans La Force des choses, « ce qui compte avant tout dans [s]a vie c’est que le temps coule ».
Les quatre sections des Mémoires d’une jeune fille rangée se mettent en place en fonction de dates décisives qui construisent l’apprentissage de Simone de Beauvoir. Le temps est imbriqué à la formation de la jeune fille. La première partie est marquée par l’entrée de Simone de Beauvoir au prestigieux Cours Désir, la deuxième partie, allant d’octobre 1919 à septembre 1925, est encadrée par les années d’école qui la mènent à l’obtention de son double baccalauréat, la troisième partie suit l’itinéraire de Simone, jeune étudiante en philosophie à la Sorbonne et enfin la quatrième partie retrace les années 1928-1929 entérinées par l’obtention de l’agrégation. Une mort très douce suit aussi une avancée globalement chronologique, débutant par l’annonce de l’hospitalisation de Françoise de Beauvoir s’achevant sur son décès et ses funérailles. Simone de Beauvoir « envisage […] l’art comme la “sauvegarde de [s]a vie” », c’est pourquoi elle confie : « tous les matériaux que j’ai puisés dans ma mémoire, je les ai concassés, altérés, martelés, distendus, combinés, transposés, tordus, parfois même renversés, et toujours recréés ». L’accumulation asyndétique de verbes insiste sur la figure d’une écrivaine qui veut façonner sa propre existence à partir de son expérience vécue.

L’APPÉTENCE ÉPISTÉMOLOGIQUE DU SUJET

Simone de Beauvoir confie, dans Tout compte fait, « que le dévoilement d’une réalité, fût-elle affreuse, m’apporte presque toujours une espèce d’exaltation ». Elle allie le savoir à un épanouissement qui atteste ainsi de sa vitalité.

Saisir le tout

« Je voulais […] appréhender, des étoiles au centre de la terre, tout cet univers qui m’entourait » dit Simone de Beauvoir. Elle a l’ambition de s’élancer à la conquête du monde pour devenir une exploratrice de la connaissance. Simone de Beauvoir tente sans cesse de percer le mystère de l’incompris : elle interroge pour exister. Dans Mémoires d’une jeune fille rangée, elle livre ses réflexions sur la signification de l’inconvenance. Elle est, selon elle, liée à une « énigme : les ouvrages défendus ». Elle se souvient : « Quelquefois, avant de me remettre un livre, maman en épinglait ensemble quelques feuillets ; dans La Guerre des Mondes de Wells, je trouvai ainsi un chapitre condamné. Je n’ôtais jamais les épingles, mais je me demandais souvent : de quoi est-il question ? C’était étrange ». La fragmentation opérée par les deux compléments circonstanciels de temps initiaux brime la frénésie épistémologique de la fillette Simone, contrainte à la position de complément d’objet indirect « me » du verbe « remettre ».
L’imparfait de l’indicatif du verbe « épinglait » se dote d’une valeur itérative qui met en valeur un automatisme de la censure maternelle. L’indétermination portée par l’adverbe « ensemble », l’indéfini « quelque » et le pluriel de « quelques feuillets » rendent compte d’une éducation qui guêpe Simone de Beauvoir, sans discernement. L’emprise de Françoise est révélée par la juxtaposition du substantif sujet « maman » et du pronom adverbial « en » reprenant anaphoriquement « livre » au service d’un contrôle irrémédiable de la connaissance dont ce substantif est l’allégorie. Mais le passé simple porte le verbe « trouvai », au premier plan. Il insiste sur la conversion du « je » en instigatrice qui se donne pour objectif de dévoiler l’opacité de l’indéfini « un chapitre condamné ». L’adverbe argumentatif « ainsi » signale la stratégie logique adoptée par Simone de Beauvoir pour assouvir sa volonté de savoir. L’aspect sécant du verbe « ôter », à l’imparfait, mime artificiellement le respect absolu de la fille à sa mère, l’adverbe « jamais » donnant à cette dernière une autorité atemporelle. La forme réfléchie du verbe « je me demandais » met le « moi » à l’isolement. Une circularité condamnant au mutisme s’impose, en même temps qu’elle suggère que la seule alliée de Simone est Simone elle-même : la rébellion du je contre l’institution du règne maternel débute.

Dire le vrai

« Avant tout, sur les endroits que je traverse je veux savoir la vérité » déclare Simone de Beauvoir dans Tout compte fait. La modalité volitive portée par le verbe « veux » initie la force de son désir en même temps que le déterminant défini « la », antéposé au substantif « vérité », en signale la suprématie.
« Il y a un curieux décalage entre l’évidence immédiate de la vision – l’indestructible illusion de réalité – et l’invraisemblance des faits » considère Simone de Beauvoir dans Tout compte fait, qui, dans une structure comparative associe le vrai à ce qui se voit directement.
Elle s’éprend d’une écriture de l’instantané. Dans Une mort très douce, Simone est réveillée, dans la nuit, par un coup de téléphone qui lui annonce la fin imminente de sa mère. Marcel, le cousin de Lionel, vient la chercher. Ils se rendent à la clinique : Poupette est venue au-devant de nous dans le jardin de la clinique : “C’est fini.” Nous sommes montés. C’était tellement attendu, et tellement inconcevable, ce cadavre couché sur le lit à la place de maman. Sa main, son front étaient froids. C’était elle encore, et à jamais son absence.
Une gaze soutenait le menton, encadrant son visage inerte. Ma sœur voulait aller chercher des vêtements rue Blomet : “À quoi bon ? — Il paraît que ça se fait. — Nous ne le ferons pas.” Je n’imaginais pas d’habiller maman avec une robe et des souliers comme si elle allait dîner en ville ; et je ne pensais pas qu’elle l’eût souhaité : elle avait souvent déclaré qu’elle se désintéressait de sa dépouille. “Il n’y a qu’à lui mettre une de ses longues chemises de nuit”, aije dis à mademoiselle Cournot. “Et son alliance ?” a demandé Poupette en prenant l’anneau dans le tiroir de la table. Nous la lui avons passée au doigt. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il n’y avait aucune place sur terre pour ce petit cercle d’or.

UNE SUBJECTIVITÉ VITREUSE

« Plus je vais, plus le monde entre dans ma vie jusqu’à la faire éclater. Pour la raconter, il me faudrait […] une pédale pour tenir les sentiments – mélancolie, joie, dégoût – qui en ont coloré des périodes entières » considère Simone de Beauvoir. Elle se nourrit d’une extériorité : l’universel, « le monde », pénètre le singulier, « ma vie », et non l’inverse. Leur interdépendance est revendiquée, la subjectivité ne peut exister en autonomie.

Une évolution sous tension

Selon Simone de Beauvoir, « une vie, c’est un drôle d’objet, d’instant en instant translucide et tout entier opaque, qu’[elle] fabrique [elle]-même et qui [lui] est imposé, dont le monde [lui] fournit la substance et qu’il [lui] vole, pulvérisé par les événements, dispersé, brisé, hachuré et qui pourtant garde son unité ». Son attrait pour la contradiction s’explique par la définition de la vie qu’elle élabore.

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Table des matières
Remerciements 
Sommaire 
Introduction 
PARTIE I : Simone de Beauvoir : un être en construction 
1. LA NAISSANCE D’UNE FEMME DE TÊTE
1.1 Une convenance déviante
1.2 Sur le chemin de la liberté : l’éclosion d’un esprit de contradiction
1.3 Une écriture franche : le souci d’authenticité
2. MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE RANGÉE ET UNE MORT TRÈS DOUCE : LA REPRÉSENTATION D’UNE RELATION FILIALE AMBIGUË
2.1 Une hérédité niée
2.2 Une relation mère-fille condamnée à mort
2.3 Une émancipation précoce du je
3. UNE DÉCLARATION D’AMOUR AU THANATIQUE : UNE SUBJECTIVITÉ ANALYTIQUE
3.1 L’écriture blanche : l’assourdissement du sujet
3.2 Des mots épouillés
3.3 La mise à l’écoute d’une voix blanche
PARTIE II : Une subjectivité mise en sommeil : le suc analytique de l’écriture beauvoirienne
1. UNE IDENTITÉ TROUBLÉE
1.1 Un je altéré
1.2 Le elle expirant
1.3 L’incorporéité de la relation mère-fille
2. L’APPÉTENCE ÉPISTÉMOLOGIQUE DU SUJET
2.1 Saisir le tout
2.2 Voir de près
2.3 Dire le vrai
3. UNE SUBJECTIVITÉ VITREUSE
3.1 Une évolution sous tension
3.2 Le désistement du sujet
3.3 Mieux vaut pas assez que trop
PARTIE III : La dilution de la subjectivité : l’extimité de l’intimité 
1. UN SUJET BLÊME
1.1 Une subjectivité aplasique
1.2 Une subjectivité exsangue
1.3 Une subjectivité spectrale
2. UN SUJET FILTRÉ
2.1 Le moi est maître dans sa propre maison
2.2 Une maternité inhibée
2.3 Un sujet désubstantialisé
3. UN SUJET TRANSCENDÉ : UNE EN-QUÊTE DE SOI
3.1 S’abandonner pour mieux se retrouver
3.2 La liberté absolue du sujet
3.3 L’émergence complexe d’un sujet dé-materné
Conclusion 
Bibliographie 
Table des matières
Déclaration anti-plagiat
Résumé 
Mots-clés

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