Une prise de conscience corporelle pour appréhender un apprentissage efficace.

Des problèmes rencontrés à l’école : un obstacle à la réussite

                  Souvent le mot REUSSITE est associé à la réussite scolaire de l’enfant. Or il existe différents profils d’enfants qui auront leur propre conception de la réussite et qui bien souvent est influencée par celle des parents. Elle est souvent un facteur affectif qui en cas d’échec peut provoquer des conflits. Selon Jeanne Siaud-Facchin, elle se définit comme « un mécanisme complexe et subtil qui dépend de nombreux facteurs : personnels, psychologiques, sociaux, liés à l’environnement, aux enseignants, aux représentations des uns des autres, aux différentes attentes […]». Il semblerait donc important d’étudier quelques facteurs récurrents au sein de l’école et de constater leur « origine ». Au sein d’une classe, on retrouve une hétérogénéité des élèves, que l’enseignant doit gérer (compétence : « gérer la diversité des élèves »).
 Les difficultés en « dys- » : dyslexie, dyspraxie, hyperactivité, qui provoquent des problèmes d’attention. Elles peuvent être aussi à l’image de dysfonctionnements visuels, verbaux et écrits. Elles peuvent avoir des répercutions sur les apprentissages et donc sur la notion « d’apprendre » qui se révèle complexe et différente selon les enfants :
 Pas les mêmes intelligences
 Pas le même rythme d’apprentissage
 D’où l’intérêt de les laisser penser et de ne pas leur imposer en permanence des contraintes
 Les cas psychologiques qui peuvent être associés à des problèmes de la vision
 Les enfants au caractère social particulier, présentent souvent des difficultés dans les apprentissages et notamment des difficultés à se concentrer et à être disponible au cours des apprentissages.
Tous ces problèmes, rencontrés par des élèves, sont sources de mal-être qui influe sur l’estime de soi et qui aboutit souvent à une perte de confiance en soi. Ainsi des difficultés d’intégration au sein d’un groupe peuvent être constatées. Tout ceci constitue des obstacles à la réussite. Ces diversités sont difficiles à prendre en compte au cas par cas, malgré une volonté de l’enseignant à s’adapter en fonction des élèves. Cependant, la conscience permet d’établir un point commun de pratique de tous les élèves quelques soient leurs difficultés.

Les théories cognitives de l’apprentissage

                 Dans l’apprentissage, l’organisme est amené à modifier son comportement en fonction de l’environnement avec lequel il interagit. Cet organisme reçoit un ensemble d’informations, via les organes sensoriels (yeux, oreilles), qu’il va traiter. Selon le type d’informations que l’individu reçoit et selon l’importance qu’il y accorde, les informations sont « emmagasinées » soit dans la mémoire à long terme, soit dans la mémoire à court terme. C’est-à-dire que si les informations se dirigent dans la mémoire à court terme, elles seront très vite oubliées tandis que dans la mémoire à long terme se trouveront les informations que l’individu retiendra et sera apte à réinvestir par la suite. Toutefois, cet apprentissage ne peut se faire que s’il y a un développement cognitif qui s’opère. Je distinguerai principalement deux formes de développement cognitif. Celui élaboré par Piaget et celui élaboré par Vigotsky.
 Piaget : La genèse et le fonctionnement des structures logiques de la pensée de l’enfant. Pour lui, le développement cognitif s’exerce selon une interaction complexe entre la maturation du système nerveux et du langage. Cette maturation dépend des interactions sociales et physiques avec le monde qui nous entoure. Ainsi, le développement des connaissances prend source dans un nouvel équilibre engendré par un déséquilibre, ou conflit cognitif. Lorsque les anciennes conceptions ne permettent pas d’assimiler les nouvelles données de la situation ou qu’elles se révèlent insuffisantes il y a un déséquilibre qui va être rétabli selon deux principes : l’accommodation (changer la structure cognitive pour intégrer un nouvel objet ou un nouveau phénomène) ou l’assimilation (interpréter les nouveaux évènements à la lumière des schèmes de pensée déjà existants). De cette façon on accède à un nouvel état d’équilibre qui correspond à une reconstruction des connaissances, représentatif d’un niveau de développement. De cette façon, l’individu construit des schémas (action organisée, structurée et généralisante d’une situation à une autre) qui participent à l’apprentissage.
 Vigotsky : importance des influences sociales et environnementales sur le développement cognitif A l’inverse de Piaget, pour Vigotsky, il ne s’agit pas d’une motivation interne de l’individu mais d’un développement de la cognition provenant plutôt de l’extérieur de l’individu. L’interaction avec le monde qui l’entoure, guide la résolution de problème de l’enfant. De plus, l’enfant est affecté par la culture dans laquelle il a grandi. Ainsi, pour lui l’apprentissage est un fait social. Les activités réalisées en collaboration et l’imitation des pairs et de l’adulte favorisent le développement cognitif. Il y a donc ici deux visions différentes de l’apprentissage qui apparaissent. Pour Piaget l’enfant n’est pas un « vase vide ». La construction de la pensée se fait par des stades qui suggèrent que l’acte d’apprendre n’est pas la même chose à chaque âge. L’enfant apprend donc par la découverte, l’expérience personnelle, le contact avec le monde et les objets. Pour Vigotsky, l’interaction avec les autres humains est fondamentale dans l’apprentissage. Le maître est un accompagnateur, un médiateur qui permet à l’enfant de construire son propre savoir.

La sophrologie

               Pour Alfonso Caycedo, « c’est une science qui favorise la résolution de désordres permettant de développer une personnalité plus harmonieuse, par la conscience de soi et le renfort des structures positives ». La sophrologie est utilisée comme technique de relaxation et de connaissance de soi. La sophrologie a étudié les phénomènes de conscience humaine dans ses états et modifications de niveaux. Elle a mis en expérience un ensemble de techniques et de méthodes dont les fondements et l’étude originale visent la conquête ou le renfort d’un équilibre proche du sentiment d’intégrité. Les principales applications sont thérapeutiques ou pédagogiques. Elle est un moyen de développement personnel. La sophrologie permet de faire émerger à la conscience, des phénomènes qui peuvent être ainsi compris. Les sophrologues la présentent souvent comme une science de la conscience, un art de vivre. Elle s’appuie sur trois principes:
 Le principe d’action positive (toute action positive dirigée vers la conscience se répercute positivement sur tous les éléments psychiques de l’être).
 le principe du schéma corporel comme réalité vécue (c’est par la découverte de son corps et de son fonctionnement que les phénomènes psychiques trouvent du sens).
 le principe de la réalité objective (Le sophrologue se doit d’être conscient de ce qui se passe en lui même pour en tenir compte face à son patient).
La sophrologie permet de vivre l’instant présent pendant les séances en mettant en suspens le jugement. Le phénomène est vécu sans chercher à comprendre, ni à analyser, et à chaque fois, il sera vécu comme si c’était la première fois. En résumé, cette notion de sophrologie serait un moyen pour l’élève de se concentrer à chaque instant de son apprentissage. De plus elle permettrait, dans des moments précis et choisis de la journée, de reposer « l’attention » de l’élève qui est en permanence retenue par l’enseignant au cours des séances. Il s’avère efficace de proposer des moments de « détente » à l’élève. C’est-à-dire des moments où l’on ne retient plus son attention afin de lui permettre de se « reposer », de penser à autre chose et d’être libre dans ses pensées. L’enfant sera alors plus attentif pour la suite de sa journée à l’école.

Caractéristiques de la classe expérimentale

               Pour mettre en place mon protocole expérimental, j’ai choisi une classe de grande section de maternelle de l’école Saint Pavace. Celle-ci compte 17 élèves dont 7 garçons et 10 filles âgés de 5 ans.
 Les élèves au sein de la classe : Les élèves de grande section ne présentent pas de problèmes particuliers en termes de comportements, de handicaps ou de difficultés scolaires. Ce qui semble être un profil de classe propice à la mise en place de mon expérience. Dans l’ensemble des activités qui sont proposées aux élèves, j’ai pu constater une classe à l’écoute avec une envie d’apprendre et de découvrir. En effet les élèves sont toujours contents de participer à des activités que se soit un travail individuel avec une feuille d’activité à rendre ou lors d’une activité de langage dans le coin regroupement ou encore en salle de motricité. Tout ce qui leur est proposé les réjouit d’avance. Au niveau du comportement des élèves en classe, je relève leur besoin de bouger et donc leur difficulté à rester assis sur une chaise plus de 20 minutes (le temps d’une activité en atelier par exemple). En ce sens là, l’exercice de « prise de conscience corporelle » permettrait de constater s’il influence le comportement des élèves au travers d’une activité. En maternelle on peut relever que les élèves discutent beaucoup entre eux mais cette discussion se centre sur l’activité qui est en train d’être réalisée. Ce qui montre alors une bonne cohésion du groupe classe et une coopération entre les élèves qui s’instaure peu à peu. C’est pourquoi je m’appuierai sur ces caractéristiques de la classe, au niveau de la coopération, pour élaborer mon protocole expérimental.
 L’organisation spatiale de la classe (voir plans) : La classe de grande section est divisée en un ensemble d’espaces bien organisés. On retrouve :
 Un coin regroupement avec un grand tableau blanc qui sert de repère pour les élèves ainsi que des bancs qui encadrent ce tableau.
 Un coin bibliothèque reste à disposition des élèves
 Un coin destiné à leur poisson est matérialisé par un ensemble de placards
 Un coin dinette avec une variété d’objets
 Le centre de la classe se dessine par un ensemble de cinq îlots dédiés aux activités en ateliers (un coin avec un îlot est spécifique à la classe de moyenne section).
 De nom breux rangements accueillent un ensemble riche de supports ludiques dédiésaux apprentissages.
 Le maître dispose d’un bureau à l’entrée de la classe tourné vers le mur
Je prendrai donc en compte la richesse du matériel de la classe pour mettre au point des tests me permettant de valider ou d’invalider mes hypothèses.
 Les particularités de la classe : C’est une classe de double niveau donc de moyenne et de grande section. Je relève une différence entre les niveaux des moyens et des grands. En effet les grands passent au CP l’année prochaine. Ils commencent à avoir la capacité à rester assis à leur place ou au coin regroupement pour écouter les consignes (mais rester assis plus de 20 minutes est encore difficile). Tandis que les moyens ne sont pas encore en mesure de rester calmes et attentifs lors d’un moment de transmission. Ils cherchent souvent à se battre avec le copain, à jouer. C’est pourquoi je choisis de mettre en place un protocole qui ne s’adresse qu’aux élèves de niveau grande section. D’autre part, il est important de souligner que dans l’établissement il y a deux classes double niveau, moyen/grand. On retrouve donc de nombreux moments de décloisonnement entre les deux classes. Ce qui n’est pas à négliger mais à prendre en compte dans le choix du moment de la journée pour réaliser mon expérience.

Conclusion 

               Mon sujet de recherche portait sur « Une prise de conscience corporelle pour appréhender un apprentissage efficace ». Afin d’étudier ce sujet j’ai dans un premier temps élaboré des recherches sur les éventuelles sources de difficultés des élèves, le but premier de l’école étant d’assurer la réussite de tous. Je me suis ensuite intéressée aux théories cognitives de l’apprentissage afin de les mettre en lien avec mes recherches et d’adapter mes expériences à l’âge des élèves. Ce qui m’a alors permis d’entreprendre une recherche plus approfondie sur la prise de conscience corporelle chez les élèves, notamment sur les différentes méthodes que l’on peut mettre en place. A partir de ces recherches théoriques, je me suis alors posée une question « En quoi et comment la conscience corporelle travaillée en classe peut-elle permettre aux élèves de s’investir, d’être plus performants dans leurs apprentissages afin de favoriser leur réussite et leur envie d’apprendre ? ». J’ai alors envisagé deux hypothèses de recherche afin de répondre à cette problématique, et de porter mon attention sur deux éléments concrets d’observation : l’influence de la prise de conscience corporelle sur les apprentissages des élèves et sur leur niveau d’attention. En effet se sont deux paramètres indispensables qui facilitent l’acquisition des compétences attendues (d’après le Bulletin officiel n°3 du 19 Juin 2008). Pour répondre à cette problématique et vérifier mes hypothèses j’ai réalisé une expérience sur des élèves de grande section de maternelle. Cette expérience prend en compte des tests visuels et auditifs, tests qui m’ont permis d’obtenir des résultats chiffrés afin d’analyser les éventuels impacts de ces exercices de prise de conscience corporelle sur l’apprentissage et sur l’attention. Nous avons pu alors constater au travers de l’analyse de ces résultats que cette prise de conscience corporelle pouvait avoir un impact sur les apprentissages puisque les résultats montrent une amélioration entre la première passation et la seconde. Cette amélioration se justifie par des pourcentages plus élevés de bonnes réponses mais aussi par la comparaison des résultats du groupe témoin et du groupe test. Cette analyse m’a permis de valider ma première hypothèse concernant l’effet positif d’une prise de conscience corporelle sur les apprentissages. D’autre part au cours de l’expérience nous avons pu constater que les exercices de prise de conscience corporelle auraient probablement un impact positif sur le développement des sens des élèves. Ce qui entraîne une amélioration de leur réceptivité au cours des apprentissages et donc un niveau d’attention plus important. Ceci vérifierait ma deuxième hypothèse « Je suppose que la conscience corporelle permettrait d’élever le niveau attentionnel des élèves lors de situations d’apprentissages. C’est-à-dire, suite à un exercice de prise de conscience corporelle on pourrait supposer que les élèves soient plus réceptifs au travers de situations et qu’ils soient plus disponibles dans les apprentissages. » (Niveau attentionnel). Notons que mes expériences et interprétations m’ont permis d’entreprendre ces recherches dans le cadre de mes études. Cependant, compte-tenu du faible nombre d’expériences menées en raison du temps accordé à ces travaux au cours de ce master MEEF EPD, elles ne me permettent pas, à ce stade, de les généraliser. A la suite du stage effectué en grande section, j’ai été affectée dans une autre école avec des élèves de petite et moyenne section. Dès les premiers jours de stage j’ai rencontré la difficulté de capter l’attention des élèves. J’ai alors proposé à mes élèves, avant de leur transmettre des consignes, un exercice de prise de conscience corporelle. Suite à cet exercice je suis parvenue à instaurer un climat de classe silencieux et donc propice pour donner des consignes aux élèves. Ainsi, mes recherches et mon expérience construites autour de ce sujet de mémoire m’ont permis de réinvestir des savoirs au cours de mon enseignement. A présent cette pratique, qui évolue au cours du temps, est devenue un rituel que j’ai instauré avec ma classe. Il me semble donc pertinent de penser qu’une pratique régulière et sur du long terme (une année scolaire par exemple) permettrait de développer cette prise de conscience chez les élèves et pourrait également devenir un automatisme. A partir d’un certain âge, l’enfant parviendrait à prendre conscience qu’il n’est plus concentré sur l’apprentissage mis en jeu au cours d’une séance. Il prendrait alors l’initiative de prendre du recul en vue de recentrer son attention sur l’apprentissage. Ainsi, avec le temps, la répétition et l’âge des élèves ma méthode pourrait les conduire à l’utiliser de façon autonome face à des situations d’apprentissage.

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Table des matières

PARTIE 1 : Cadre théorique
I.1. Des problèmes rencontrés à l’école : un obstacle à la réussite
I.2. D’où proviennent les difficultés scolaires ?
1) Des indicateurs qui marquent des obstacles à l’apprentissage des enfants
2) Des apprentissages complexes
3) Et le corps dans ces apprentissages ?
I.3. Les théories cognitives de l’apprentissage
I.4. Comment envisager la conscience corporelle ?
1) Une conscience corporelle nécessaire
2) D’où vient la maturation psychomotrice ?
3) Médiation corporelle et apprentissage
PARTIE 2 : Objet d’étude
II.1. La problématique
1) Questionnement
2) Les hypothèses
II.2. Méthodologie de recherche
1) Les fondements de mon “enquête“
2) Les différentes méthodes
a. La sophrologie
b. La méthode Vittoz
c. L’Eutonie de Gerda Alexander
3) Le point commun entre les méthodes
PARTIE 3 : Mise en place de l’expérience
III.1. « Protocole de l’expérience »
1) Caractéristiques de la classe expérimentale
2) Mode opératoire pour le recueil de données
a. Les types de test
b. Les supports utilisés
3) Organisation de la passation des tests
4) Les paramètres à prendre en compte
5) L’intérêt du groupe témoin et du groupe test
III.2. Rapport des séances
1) Déroulement des séances
a. Déroulement de la première séance
b. Déroulement de la deuxième séance
2) Décalage protocole/passation
PARTIE 4 : Analyse des résultats
IV.1. Résultats des tests et interprétation
1) Tests visuels
a. Première passation
b. Deuxième passation
2) Tests auditifs
a. Première passation
b. Deuxième passation
IV.2. Mise en lien apport théorique et résultats
1) Au niveau des apprentissages
2) Au niveau attentionnel
Conclusion
Bibliographie
Sitographie
Annexes

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