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Proximité mais d’accès difficile:
Il existe différents moyens de transport pour joindre Tsinjoarivo, le chef lieu de la Commune rurale. Auparavant, un train reliant les villes d’Antananarivo et Antsirabe permettait de descendre jusqu’à Ambatolampy. Ensuite, il faut prendre le taxi-brousse. Actuellement, les frais de taxi brousse permettant de faire la liaison s’élèvent à environ 5 000 Ar ou 7 000 Ar (25 000 fmg ou 35 000 fmg) variables selon les périodes. Le trajet en taxi brousse peut se faire de deux manières: 1) prendre à Antananarivo celui d’Ambatolampy et y attendre un autre pour parcourir les 46 km restants, 2) soit prendre directement celui de Tsinjoarivo qui sont tous deux stationnés à Anosizato Antananarivo. Avant d’atteindre leur destination, ils passent par les fokontany d’Ambatondrakalavao et d’Antsampandrano.
A part cela, la population locale dispose aussi d’autres moyens de locomotion comme la bicyclette, la motocyclette ou la charrette qui sont utilisées pour les déplacements vers Ambatolampy. Ces déplacements sont très fréquents vu que les habitants de Tsinjoarivo s’approvisionnent en PPN à la ville d’Ambatolampy. Bien qu’à proximité d’Antananarivo et de la route nationale (RN 7), la durée du trajet d’Antananarivo à Tsinjoarivo peut prendre 12 heures pour un taxi brousse assurant moyennement deux allers par jour. A pied, le même trajet prend un jour et demi en hiver et trois jours en période de pluies10. L’état déjà délabré de la route, complété par un mauvais temps ne font qu’amplifier l’enclavement de ladite commune (surtout pendant la période de pluie). On n’enregistre que près de un taxi-brousse par jour, reliant les deux points, à condition qu’il n’ait pas plu la veille.
La fraîcheur du climat
Photo 1(b) : La RIP 72 en période de pluie
Le climat de Tsinjoarivo est relativement froid avec quelques crachins l’hiver et une température élevée avec des pluies fréquentes l’été. On retrouve la saison fraiche et humide au mois de mai jusqu’en août (le mois le plus froid).
Par contre la saison chaude et pluvieuse se manifeste dès fois dès le mois de Novembre.
Une température basse de 05° minima et de 15°maxima en hiver et sa fraîcheur agréable en été de 12° minima et de 22° maxima s’expliquent par l’altitude de Tsinjoarivo. La pluviosité dans cette zone est remarquable. L’Est de Tsinjoarivo, (dans la zone de la forêt) subit les influences du climat de l’Est par des précipitations beaucoup plus fréquentes. Bien que situé sur les Hautes Terres, Tsinjoarivo s’apparente plus à une zone de l’Est à cause de cette humidité permanente.
Un réseau hydrographique important et des reliefs imposants
Le relief: un paysage aux multiples facettes:
Etant une région enclavée, au bord des Hautes Terres, elle est séparée à l’Est de l’Océan Indien par la forêt, les Hautes Terres Betsimisaraka et la région côtière. Tsinjoarivo est limitée au Sud Est par le Massif d’Ankaratra et au Nord par la Chaîne Vatondrangy.
La Chaîne de Vatondrangy
D’une altitude moyenne de 1800-1900 m, elle trace une ligne de partage des eaux. Le versant Nord recueille les eaux drainées de l’Onive et le Sud comprend les différents ensembles hydrographiques de Mania, Mananjara et Nosivolo. Elle joue aussi le rôle de barrière ethnique.12
12 A l’Est : les Betsimisaraka, à l’Ouest : les Betsileo.
Le Pays Fisakana
Au sud de Tsinjoarivo se trouve le pays Fisakana qui montre une forte dénivellation d’environ 800 m ce qui explique les activités d’érosion assez intenses, observées dans la région.
Les Hautes Terres
En contraste avec le Pays Fisakana, le Sud-Ouest de Tsinjoarivo offre un paysage avec des vallées larges et espacées les unes des autres. Elles sont comblées par des zones alluvionnaires qui sont aménagées en rizière. Les zones les plus basses sont marécageuses.
Le potentiel hydrographique
Le fleuve de l’Onive
Onive est le principal affluent du Mangoro. Il prend sa source dans le massif de l’Ankaratra au mont Votovorana (à 2056 m d’altitude). Il draine ses eaux au versant Est de l’Ankaratra coule vers le Nord jusque dans le district d’Ambatolampy, vers l’Est jusqu’à son confluent le Mangoro avant de se jeter à 125 km à l’Est de Tsinjoarivo dans l’Océan Indien.
Photo 2 : Les chutes d’Ambavaloza et d’Andriamamovoka déjà suggérées depuis le temps de la colonisation jusqu’à aujourd’hui. Les gouvernements qui se sont succédé ont d’ailleurs proposé d’apporter leur aide dans la réalisation de ce projet d’électrification. L’Onive, de sa générosité tout au long de l’année, permet de favoriser les cultures des paysans en les arrosant et en drainant des terres fertiles. Mais, durant l’été, les fortes pluies grossissent le lit de l’Onive causant l’inondation des cultures. Quelques piroguiers assurent la traversée des deux rives de l’Onive, le Jeudi, jour du marché.
Les grandes exploitations du sol et de la forêt
Une répartition inégale du sol
La part de l’agriculture
Dans la région de Tsinjoarivo, la pauvreté du sol14 se remarque surtout dans la partie Ouest, tandis qu’à l’Est nous avons des sols plus fertiles d’où la présence des rizicultures. 6 513 ha sont des terrains cultivés dont 5 345 de tanety et de 1 168 ha de rizières. On sait aussi que le sol et le climat de cette zone ne favorisent pas souvent les cultures vivrières.
Les exploitations minières et l’orpaillage Le graphite
A part le potentiel agricole nous pouvons rappeler que des exploitations du graphite ont été effectuées à Tsinjoarivo. Au début du XIXème siècle, des simples colons et/ou des compagnies coloniales faisaient engager des sujets de l’Imerina dans les Toby (chantiers) d’exploitation de graphite.
L’or
Réputée pour son or, la région de Tsinjoarivo a été exploitée au temps de la reine Ranavalona III. L’exploitation la plus active de ce métal précieux se situait entre 1910-1950. Les plus grands foyers de gisements aurifères ont été Andravoravo, Ambatomiranty, Antsofimbato, Sarobatra et Ambondrona.
L’Onive, en 1973, a fait l’objet d’un projet d’assèchement d’une partie de 4 km (Antonjondava – Ambatomiranty). En effet, des foyers de gisements déversent leur charge (en or) en amont de l’Onive. L’Alon-drano ou prélèvement en plongée a été pratiqué dans l’ancien orpaillage. Par manque de main d’œuvre spécialisée, l’ancienne exploitation a été mal menée marquant des trous dans les divers gisements. Sous forme diffuse ou en fines poudres, l’or de Tsinjoarivo n’a pu être exploitée que localement.
Le minerai de fer
Le sol ferreux de Tsinjoarivo a été aussi exploité par les colons. Cela a pourtant permis de contribuer à l’activité artisanale de la communauté. Actuellement, le fer est utilisé pour la fabrication d’outils de travail ou de ménage. L’exploitation a été une ressource fiable pour la communauté locale mais elle a cessé depuis plus de 30 ans. Elle a été un enjeu de subsistance, économique et social de Tsinjoarivo pour l’achat des intrants agricoles et la procuration des denrées alimentaires. Aujourd’hui, des petits exploitants se tournent encore vers l’orpaillage dans le lit de l’Onive en espérant s’y enrichir. Seule, l’entreprise CRS est en exploitation du gisement aurifère d’Ambatomiranty depuis 2006.
Une végétation luxuriante et fragile
La forêt de Tsinjoarivo regorge d’espèces endémiques qui attirent bon nombre de touristes mais également des ONG environnementaux et divers projets visant sa protection. La forêt primaire ombrophile de Tsinjoarivo estimée à 12 000 ha, possède une aire protégée privée: la forêt de Mahatsinjo. Au nord de la Chaine de Vatondrangy, la forêt est déboisée et au sud l’on remarque des plantations de mimosas. Le Pays Fisakana a heureusement pris en main le reboisement en plantant des pins sur les crêtes. Afin de combattre la formation des marécages, des eucalyptus ont été plantés dans les fonds des vallées. La communauté rurale est une très grande consommatrice de la forêt. Outre les besoins de terrains pour les cultures sur brûlis, la forêt comble également d’autres besoins de la région: bois de chauffe, bois de construction et besoins en artisanat et en médecine traditionnelle. La culture en tanety grignote les formes collinaires de la région. En 2000, un recul de 54,5 % de la forêt a été enregistré en seulement 14 ans15. La dégradation de la forêt peut être freinée si son exploitation est faite de manière rationnelle pour la communauté et pour son patrimoine naturel. Un des exemples récents est le projet RED FORECA16qui consiste à effectuer un test de formule de captage du carbone et incite la population à réaliser la vente du carbone sur le marché mondial. Le carbone joue le rôle de restaurateur et de conservateur de la forêt.
UN ENVIRONNEMENT SOCIAL STAGNANT
Il est indispensable de se baser sur les ressources humaines en tant qu’acteurs de développement. Il nous faut alors présenter la structuration de la population et leurs activités, ainsi essayer de cerner les besoins de ladite population.
Tsinjoarivo: intéressante zone de peuplement
De par sa situation géographique, on a déjà pu constater que Tsinjoarivo s’ouvre à d’autres zones et/ou communes. En passant en revue son histoire, on pourra tracer trois grandes périodes d’occupation d’où la diversité de la population.
Première occupation sous la période Vazimba
D’après RASAMUEL David (en 1981), les Zafinandriampenitra ou petits enfants d’Andriampenitra, habitants de l’Est de l’Ankaratra et de l’Antaiva vivaient sous l’époque Vazimba. Le roi Andriompenitra du Vakinankaratra avait marié sa première fille Ramionondravola au prince Bestimisaraka de Tsinjoarivo appelé Andrianobabay17.
Deuxième occupation sous Andriamasinavalona (fin XVIIème s – XVIIIème s) La plus célèbre migration a été celle d’Andrianony ou Andrianonifomanjakanitany18 allant vers l’Andratsay (ancien royaume du Vakinankaratra). Un des groupes qui était avec Andrianjafimasoandro serait resté et s’installa dans la partie de l’Onive. On raconte aussi qu’à Vohitrarivo (colline voisine située à l’Est de Tsinjoarivo) un roi du nom de Andriandanitramantany avait 6 fils dont le benjamin resta à l’Onive d’où le nom d’Andrianonive. Bon nombre des descendants de ce dernier furent vaincus par Andrianampoinimerina et partirent vers le Sud à Ambohidrandray, Betafo dans le Vakinankaratra et à Fisakana au nord du pays Betsileo.
Troisième occupation sous Ranavalona I (XIXème s)
En 1832, un seigneur d’Andramasina du nom de Ramanjaka19 faisait éloge de la beauté de Tsinjoarivo, qui arrivait jusqu’à la reine Ranavalona I. Deux hommes avec leurs femmes respectives qui étaient des Tsiarondahy ou serfs royaux avaient vécu dans deux modestes paillotes sur l’emplacement du Rova. Ils venaient de Miantsoarivo (Arivonimamo). En 1834, la reine fit construire le Rova par Jean Laborde. Elle implanta un village constitué de 70 Betsimisaraka d’Anosibe (district d’Antalaha) ainsi que sept habitants de l’Imamo. Ces Betsimisaraka avaient exporté illicitement du riz à l’ile de la Réunion. 60 colons ou «voanjo» venant d’Andramasina20, de Tsiafahy et d’Iharanandriana s’y installèrent aussi. Tsinjoarivo a été probablement occupé par des migrants venus de l’Imerina, de l’Ankaratra et de la région Betsimisaraka. Ce qui explique les relations qu’entretient la population de Tsinjoarivo avec les autres communes.
Les échanges socio culturels insuffisants
Les échanges au niveau de la communauté s’avèrent difficiles à cause du manque d’infrastructures, de financements et de compétences. Il est toujours important de mettre en évidence et de nous intéresser à quelques facteurs de blocage au développement de la commune de Tsinjoarivo.
Accès à l’information et à la communication
Comme nous l’avons évoqué auparavant, la place du marché est un lieu d’échanges et d’informations. C’est grâce aux jours du marché que peuvent se faire toutes les communications émanant de la commune ou des différents fokontany. Puisque Tsinjoarivo est une zone rurale, il est difficile d’avoir accès aux informations: les journaux, les chaines de télévision ne sont pas à la portée de la commune. Par contre, Tsinjoarivo peut capter diverses chaines de radio qui lui permet de ne pas être coupé du reste du monde. Le BBC world à caractère international, ceux reliés à la religion: Vaovao Mahasoa, Don Bosco, et enfin trois radios privées: Santatra fialamboly, radio Haja et MBS radio21. Les affichettes ainsi que les communications de bouche à oreille sont les principaux supports d’informations et notamment les plus efficaces.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I: Tsinjoarivo et son environnement
CHAPITRE I: UN MILIEU NATUREL GENEREUX
I.1 La situation géographique et le climat
I.2 Un réseau hydrographique important et des reliefs imposants
I.3 Les grandes exploitations du sol et de la forêt
CHAPITRE II: UN ENVIRONNEMENT SOCIAL STAGNANT
II.1 Tsinjoarivo: intéressante zone de peuplement
II.2 Les échanges socio culturels insuffisants
II.3 La pluriactivité de Tsinjoarivo
CHAPITRE III: DES RESSOURCES CULTURELLES ET NATURELLES INTERESSANTES
III.1 Les origines de son nom
III.2 Inventaire des biens du site mixte
III.3 La symbiose entre tradition et modernité
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Partie II: Etat des lieux du niveau patrimonial
CHAPITRE IV: LES CARACTERISTIQUES DES EXPRESSIONS DU PATRIMOINE
IV.1 Aspects juridiques et législatifs du Patrimoine
IV.2 Etat de la conscience patrimoniale
IV.3 Les organismes et associations intéressés par le patrimoine de Tsinjoarivo
CHAPITRE V: LES QUALITES DU DYNAMISME «PATRIMONIAL»
V.1 Evaluation du produit «tourisme»
V.2 Des valeurs patrimoniales reconnues
V.3 Une transmission du patrimoine en plein essor
CHAPITRE VI: IDENTIFICATION DES MENACES DU SITE
VI.1 Détérioration du bien patrimonial
VI.2 Des ressources peu exploitées
VI.3 La pauvreté: un grand handicap
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Partie III: Une gestion du patrimoine pour un développement durable
CHAPITRE VII:PROPOSITIONS D’UN PLAN DE GESTION DU SITE /PATRIMOINE DE TSINJOARIVO
VII.1 Mise en place de supports pour le patrimoine
VII.2 Des aménagements pour la protection des sites
VII.3 Une implication massive de la collectivité locale
CHAPITRE VIII:TOURISME ET PATRIMOINE: UN COUPLE DE LA MONDIALISATION
VIII.1 L’interdépendance entre Tourisme et Patrimoine
VIII.2 Les impacts économiques du tourisme sur le patrimoine …
VIII.3 Un tourisme conservateur ou destructeur?
CHAPITRE IX: PATRIMOINE: VECTEUR DE DEVELOPPEMENT DE COMMUNE DE TSINJOARIVO
IX.1 Source d’épanouissement social
X.2 Le patrimoine à Tsinjoarivo: un potentiel économique
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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