Une femme dans une révolution d’hommes
La politique au coeur de la guerre
Néanmoins, si Mika Etchebéhère n’a pas de connaissances particulières en stratégie militaire, elle a tout de même une solide formation politique. L’apprentissage de militant se fait par le biais de lectures et de discussions. Elle ne manque pas de peaufiner cette instruction durant le conflit espagnol, d’autant plus que ce conflit est avant tout une lutte d’opinions dans une société en changement.Nous n’allons pas écrire une nouvelle histoire de la Guerre Civile espagnole. De nombreux ouvrages, plus ou moins orientés, ont été publiés sur le sujet121. Mais, nous ne pouvons pas passer, non plus, à côté des querelles politiques qui ont gangréné le camp républicain puisqu’elles seront en partie responsables de la défaite de celui-ci et de la disparition du POUM.
En juillet 1936, lorsqu’éclate la Guerre Civile espagnole, les forces en opposition se mettent très vite au combat. Les Nationalistes s’appuient sur l’armée régulière et ont donc, tout de suite, des armes. Pour les Républicains, la chose est plus difficile. Les différentes milices sont composées en grande partie de volontaires qui ne sont pas formés au combat et ne sont par armés.
Dès le 18 juillet, les civils pro-République cherche des armes à tout prix, comme le relate Mika Etchebéhère :
« De tous les quartiers les hommes et les femmes sont venus à la Puerta del Sol ; ils se sont arrêtés un moment, surpris, devant le ministère de l’Intérieur, et ont écouté le message, mille fois répété, qui parle d’ordre, de calme et de loyauté ; ils haussent les épaules et poursuivent… L’heure n’est plus aux palabres. Où donne-t-on des armes ? Qui a des armes ? Le gouvernement armera-t il enfin le peuple, les syndicats, les partis ouvriers ? »
Dès le mois d’août, les pays alliés de la République (France, Angleterre et même l’URSS entre autres) décident entre eux d’un pacte de non-Intervention pensant ne pas pouvoir faire face à la demande d’armes et à l’arrivée, déjà, de réfugiés123. Pourtant, l’URSS ne respecte pas cet engagement et fournit de la nourriture, des armes et même des hommes, qui constitueront les Brigades Internationales, aux communistes du camp républicain. Bien entendu, les poumistes ne sont pas servis en armes car, bien que dans le camp républicain, ils apparaissent aux communistes du PCE comme des ennemis de la Révolution, car ils sont trotskystes124. C’est d’ailleurs cette orientation politique proche, qui plus est, des libertaires, qui a fait quitté Mika Etchebéhère le Parti communiste argentin en 1926.
Un conflit politique interne au camp républicain apparaît alors et va prendre de plus en plus d’importance au fil des mois comme nous pouvons le constater dans les mémoires de Mika Etchebéhère. Les réflexions politiques sont présentes dans ce livre dès le début mais prennent plus de place après la bataille de Sigüenza.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : L’engagement
I. Enfance et adolescence : la genèse de l’engagement
II. Les rencontres d’une vie
a) Hippolyte Etchebéhère : l’amour de sa vie
b) Marguerite et Alfred Rosmer : les amis militants
III. L’engagement en Espagne
a) Le retour en Espagne
b) Des mémoires : pourquoi ?
c) Un homme à la tête d’une colonne du POUM
DEUXIÈME PARTIE : Une femme dans une révolution d’hommes
I. Une femme sur le front
a) Le tournant de sa vie : la mort d’Hippolyte
b) Une place à occuper
II. Combattante : une utopie qui devient réalité
a) Une femme qui s’impose
b) Un chef sans galons
c) La cathédrale de Sigüenza
d) « La capitana »
III. Une milicienne à rôles multiples
a) La femme au foyer
b) Une mère sur le front
c) Des relations ambiguës avec les miliciens
IV. Réflexions stratégiques et politiques
a) Une capitaine en proie au doute
b) La politique au coeur de la guerre
c) Une bibliothèque et des écoles
TROISIÈME PARTIE : Une milicienne de son temps
I. Des a priori misogynes
a) Des filles à la sexualité débridée
b) Les religieuses
c) Une autre femme sur le front
II. Quelle féminité durant une guerre ?
a) Les miliciennes
b) Conversations sur le front
c) Une féminité remise en doute
III. Une sensibilité honteuse
a) Les oeuvres d’art
b) Une attirance pour les hommes mais à quel prix ?
c) Des plaisirs défendus
CONCLUSION
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