Les fonctions du texte du départ
D’abord, il faut comprendre quelles sont les fonctions principales du TD. Si on étudie les catégories de Reiss, décrites par Munday, on peut conclure qu’il s’agit de plusieurs fonctions. Le texte est informatif, expressif et opératif à la fois. Dans le modèle de Reiss, le genre de « texte touristique » se trouve en plein milieu, entre ces trois fonctions. Le texte s’inscrit dans la catégorie informative. Il a été créé pour informer les futurs visiteurs de la région. Les textes donnent l’information plus approfondie qu’un guide de poche ou une brochure touristique qui contient des informations détaillées sur les horaires, les tarifs, les activités etc. «Plain communication of facts’ : information, knowledge, opinions, etc.» Le texte a aussi une fonction opérative. « (..) the aim of the appellative function is to appeal to or persuade the reader or ‘receiver’ of the text to act in a certain way.» Son but implicite est de faire venir le plus grand nombre possible de touristes en Bretagne. On trouve souvent cette fonction impérative dans des guides touristiques sous forme de faits pratiques; horaires d’ouvertures des musées, tarifs pour des locations, activités etc. Quant à la fonction expressive, le texte est écrit d’une manière séduisante, descriptive et colorée. « (..) the author uses the aesthetic dimension of language. (..) the text type is expressive.» Dans le TD, la Bretagne est présentée comme une région pleine d’aspects enrichissants. C’est alors important de transmettre ce style et ce langage particulier, afin de susciter la même envie de visiter la région chez les lecteurs du TC. Il est important de savoir transmettre ces trois fonctions principales vers le TC. Il faut trouver le juste milieu entre «‘plain prose’, ‘the aesthetic and artistic form’ et ‘produce the desired response in the TT receiver’ » (Munday). A partir du modèle de Reiss ci-dessus décrit par Munday, nous avons cerné les problématiques de ce mémoire en deux sous-catégories : les adaptations pragmatiques et les adaptations stylistiques. En faisant les adaptations au niveau pragmatique, nous maintenons la fonction informative du TD. En faisant des adaptations au niveau du style, on obtient le but expressif du TD. En gardant ces deux buts explicites, on arrive aussi à maintenir le troisième but implicite, la fonction operative, c’est-à-dire à exhorter les lecteurs d’agir d’une certaine façon, plus précisément, visiter la région dont parle le texte.
Stratégies complémentaires ; d’autres textes touristiques
Nous nous sommes également servie de textes qui s’inscrivent dans le même genre,c’est-àdire les textes touristiques sur la Bretagne. En anglais, nous avons lu Lonely Planet, et en suédois Frankrike : resor i franska landskap de Nicklasson, où nous avons trouvé des solutions par rapport à certains termes décrivant la culture bretonne, pour étudier comment ils sont expliqués. Nous avons également consulté des textes touristiques sur internet, sur les sites frankriketurist.se et brittanytourism.com. Aucune théorie ou stratégie de traduction n’est complétement achevée, il s’agit d’employer labonne stratégie au bon moment. C’est pour cela que nous avons consulté les œuvres de plusieurs experts dans le domaine, nous avons adapté ces théories au cas par cas afin de pouvoir réaliser le travail de la traduction. Ce qui va définir et dessiner les cadres pour notre traduction consiste en plusieurs éléments. Nous avons réfléchi ainsi :
1) Définir la mission pour mieux comprendre les lecteurs du TC.
2) Dessiner le groupe cible ; un groupe très vaste de gens intéressés qui veulent visiter la France en général, et la Bretagne en particulier. Ça peut alors inclure des gens qui ont déjà entendu parler de la culture bretonne. Mais le lecteur typique se verra plus souvent défini comme quelqu’un n’ayant pas du tout les connaissances supplémentaires dans ce domaine.
3) Dès que nous avons compris la demande et cerné les lecteurs de ce texte, nous pouvons commencer à chercher des textes qui s’inscrivent dans la même catégorie. Le texte touristique sur la Bretagne qui se trouve dans le livre Frankrike, resor i franska landskap, a beaucoup servi pour étudier le style, mais avant tout les termes que nous devons transférer. Ce livre est convenable pour ce mémoire, car il s’adresse à des lecteurs similaires, il a pour but d’informer mais aussi de donner envie aux lecteurs de visiter la région, tout comme le TD et le TC. Le style est informatif et littéraire à la fois. Une fois ces points de départ ont été définis, nous avons pu commencer le travail concret de la traduction vers le suédois.
Vinay et Darbelnet
Emprunt : Un emprunt ne représente pas vraiment une traduction réalisée, car le mot reste, en effet, le même dans le TD et dans le TC. C’est alors le procédé de traduction le plus simple, car il n’implique aucune traduction. Comme l’explique Vinay et Darbelnet « l’emprunt est le plus simple de tous les procédés de traduction .» On s’en sert quand il n’y a pas une équivalence dans la langue cible, et aussi pour créer un effet stylistique et insérer une couleur locale (Vinay et Darbelnet). Un exemple: « På någon av de religiösa festligheterna som kallas pardons. » Ces emprunts ne peuvent être compris hors des contextes, et ils nécessitent souvent des explications ajoutées. En utilisant des emprunts et des explications, on maintient la couleur locale sans perdre les informations qui doivent être transférées. Il s’agit alors de l’Emprunt avec explication. Néanmoins, le style littéraire du texte va être modifié par l’insertion de ces explications ajoutées. Le texte devient plus long et plus explicatif. Nous estimons quand même que ce choix de procédé est nécessaire, car il faut avant tout transférer les informations et garder la couleur locale.
Equivalence : Les équivalences sont le plus souvent de nature syntagmatique, et intéressent la totalité du message.15 Les proverbes nécessitent souvent des équivalences, tout comme des expressions imagées et les idiomes. Un exemple donné par Vinay et Darbelnet est l’expression « comme un chien dans un jeu de quilles », que se dit « like a bull in a china shop » en anglais.
Adaptation : Une adaptation est une équivalence de situation.16 Il faut trouver une équivalence dans la langue cible pour une situation décrite dans le TD, qui n’existe pas dans la LC, ou qui ne crée pas la même connotation comme dans la LD. L’exemple donné par Vinay et Darbelnet et quand on remplace le mot anglais « cricket » par « Tour de France ».
Parties qui nécessitent des explications ajoutées
Il existe plusieurs termes qui nécessitent des explications pour devenir compréhensibles et uniformes pour les lecteurs suédois. Il s’agit de faits culturels qu’il fait expliquer pour les lecteurs suédois qui ne partagent pas la même culture. Comme l’explique Ingo: « En particulier, quand les langues traduites représentent des sphères culturelles très éloignées, l’insertion des compléments ou des phrases des données peut devenir nécessaire, afin d’expliquer les mots ou les expressions du texte original. » (notre traduction) Ingo méntionne aussi que: « Quand il s’agit des explications pragmatiques ajoutées, il est question d’estimer la compréhension d’un lecteur normal faisant partie du groupe cible que le texte vise, en ce qui concerne les connaissances antérieures de ces dernières, ou bien en quoi il peut être nécessaire de guider. » (notre traduction) Chaque pays a dans sa culture des personnages célèbres, comme par exemple des peintres et des écrivains dans le TD. Il y a aussi des événements historiques qui n’ont pas été nommés de la même manière en Suède qu’en France, comme par exemple les guerres. Nous pouvons alors conclure que ces phénomènes mentionnés exigent des explications ajoutées. Les deux exemples ci-dessous présentent des allusions qui ne sont pas expliquées dans le TD. Ingo décrit: «Dans le nouveau cercle des destinataires où le texte cible va apparaître, il n’existe peut être pas les connaissances pour qu’une traduction fidèle à l’original remplisse son but. (…) parfois il suffit d’ajouter une clarification (…) . » (notre traduction) Dans l’article écrit par Dr. Esmail Zare-Behtash, on trouve également des justifications pour faire des explications ajoutées dans le TC : « According to Nida and Taber, cultural translation is ‘a translation in which the content of the message is changed to conform to the receptor culture in some way, and/or in which information is introduced which is not linguistically implicit in the original’. » Les points de vue de Nida et Taber, présentés par Dr. Zare-Behtash confirment l’idée de Larsson35 ; il faut avoir deux cultures en tête en traduisant.
Transmettre les rubriques
Les rubriques représentent un défi pour les traducteurs, elles doivent faire de l’effet, attirer l’attention des lecteurs, elles doivent résumer le contenu du passage textuel, et en même temps, elles sont d’un caractère imagé et souvent idiomatique. Dans les deux rubriques ci-dessous nous nous sommes servie des allitérations pour créer un style plus littéraire, ainsi que des rubriques qui donnent envient de continuer la lecture du texte. Même si la traduction réalisée est loin du TD nous estimons que c’est important, avant tout, de créer un TC qui semble uni et simple pour les lecteurs. Munday décrit le point de vue de Nida concernant l’équivalence dynamique : « ‘Naturalness’ is a key requirement for Nida. (…) This receptor-oriented approach considers adaptations of grammar, of lexicon and of cultural references to be essential in order to achieve naturalness (…). » Le point de vue de Nida présenté par Munday démontre à nouveau la nécessité d’adapter le texte par des modifications lexicales et des explications des faits liés à la culture. Il ne faut pas hésiter à s’éloigner de l’original en ayant pour but de créer un texte uniforme, courant et naturel, qui devient fonctionnel dans son nouveau contexte. Pour réussir les adaptations stylistiques, il faut trouver un équilibre entre la modification du TD, tout en transmettant les effets littéraires et les qualités stylistiques du TD vers le TC. Même si on s’éloigne de l’original dans certains cas, comme le montre la traduction des rubriques ci-dessus, nous pouvons équilibrer cela par l’insertion de l’équivalence des idiomes et des expressions idiomatiques. Il est primordial de créer un texte touristique dans son nouveau contexte que n’est perçu pas comme une traduction. Le style d’un texte touristique doit rester simple et compréhensible pour tous.
Conclusion
La traduction de ces textes touristiques sur la Bretagne présente plusieurs difficultés, surtout quand il s’agit de l’adaptation pragmatique du texte, c’est-à-dire traduire les expressions culturelles, les phénomènes qui ne sont pas connus par les destinataires du texte cible. Un défi a également été de traduire, ou plutôt de transmettre les expressions idiomatiques du texte de départ. Le but de ce mémoire a été d’analyser l’adaptation pragmatique et stylistique d’un texte touristique. Il s’agit de plusieurs sortes de difficultés, et il a donc fallu se baser sur plusieurs théories de traduction, et utiliser des différents stratégies et procédés adaptés aux problèmes variés. Des procédés tirés de Vinay et Darbelnet et d’Ingo, mais aussi Hervey et Higgins et Munday, ont été d’une grande utilité. Etudier d’autres textes touristiques sur la région afin de voir comment ils ont résolu les problèmes a été une autre stratégie qui s’est montrée très efficace. On peut voir l’efficacité d’insérer des explications ajoutées au texte courant, afin de clarifier le sens pour les lecteurs suédois. Pour réussir l’adaptation pragmatique d’un texte touristique, il faut se servir de plusieurs théories, mais aussi les compléter, comme par exemple par l’emprunt avec explication ajoutée. L’utilité de lire d’autres textes qui s’inscrivent dans le même genre est aussi pertinente. Durant tout le travail de traduction, il a fallu s’imaginer des lecteurs du texte cible et leurs connaissances, ou plutôt, leur manque de connaissances sur les sujets mentionnés dans le texte de départ. Le texte cible va être publié sur internet, le groupe des destinataires du texte cible est donc très vaste. Nous nous sommes alors imaginée le destinataire typique du texte comme quelqu’un n’ayant pas du tout les connaissances préalables sur les sujets. Nous avons appris qu’il faut toujours avoir les deux cultures en tête ainsi qu’une compréhension pour ces dernières. Il faut faire des recherches supplémentaires pour approfondir ses connaissances sur le sujet à traduire. Un tel texte exige un traducteur bien informé ayant une culture générale. Il faut savoir rester fidèle à l’original mais aussi chercher des jeux de mots et utiliser son imagination pour trouver des idiomes. Ce mémoire montre qu’il faut, en effet, consulter plusieurs stratégies et théories, qui se complètent. Étudier le sujet à traduire et lire d’autres textes sur le même thème et dans le même genre. Un traducteur doit être flexible et pouvoir s’adapter aux défis qui peuvent se présenter dans un texte. On peut voir qu’un texte touristique peut, à première vue, sembler assez banale et simple, mais il exige, en effet, énormément de travail sur plusieurs niveaux, notamment pragmatiques et stylistiques pour maintenir les fonctions du texte source. Nous avons obtenu un texte qui fonctionne dans son nouveau contexte culturel et qui remplit les mêmes fonctions principales que le TD. L’information donnée dans le TD est maintenue ainsi qu’une certaine qualité littéraire. En nous concentrant sur la transmission de données, présentées dans un langage agréable et simple à lire, nous avons obtenu un texte qui devrait convaincre les lecteurs à visiter la région. Pour conclure, nous avons transmis les fonctions principales du texte original, en nous concentrant sur les adaptations pragmatiques et stylistiques.
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Table des matières
1. Introduction
1.1 Les différences culturelles
1.1.2 But
1.1.3 Abréviations
1.1.4 Disposition du mémoire
1.2 Matière
1.2.1 Présentation du texte source
1.2.2 Les fonctions du texte du départ
1.2.3 La mission pour le site internet suédois
1.3 Méthode
1.3.1 Stratégies complémentaires ; d’autres textes touristiques
2. Théorie
2.1 L’importance de la culture
2.2 Théories et stratégies de traduction
2.2.1 Vinay et Darbelnet
2.2.2 Ingo
2.2.3 Hervey et Higgins
2.2.4 Munday
3. Analyse
3.1 Présentation des aspects analysés
3.2 Adaptation pragmatique
3.2.1 Emprunt suivi d’une explication
3.2.2 « Generalization » et « particularization »
3.2.3 Explications ajoutées
3.3 Adaptation stylistique
3.3.1 Expressions pragmatiques et idiomatiques
3.3.2 Transmettre les rubriques
4. Conclusion
Références
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